ou "Soundtrack sans image"
Vous le connaissez peut-être, j'espère !, pour sa participation à Magazine, à Visage et aux magnifiques Bad Seeds de l'ami Nick Cave (qui fait d'ailleurs une remarquée apparition sur The Sweetest Embrace). Vous le connaissez sans doute moins en compositeur et capitaine de son petit bateau où se mélangent allègrement trip-hop, jazz, lounge, funk, etc., aussi voici Barry Adamson et son Oedipus Schoedipus, un des tous meilleurs albums de 1996... un des tous meilleurs albums des 90s, même !
Rendre service à la musique de Mr Adamson est de l'écouter évidemment, mais je vais tenter de décrire le tour de force en question, parce que tour de force il y a, indéniablement.
Et donc, ça commence dès Set the Controls for the Heart of the Pelvis où, cordes, chœurs gospel, groove implacablement funky et les spoken words de Jarvis Cocker créent une ambiance digne d'une smooth blaxploitation de haut vol. Ca continue avec le trip-hop jazzy de Something Wicked This Way Comes, sorte de relecture de John Barry à la sauce Massive Attack, le tout sans effort et avec une diable de mélodie qui vous restera longtemps en tête. Puis vient The Vibes Ain't Nothing but the Vibes, exercice d'electro-lounge moite et sexy avec un piano baladin, joué par Seamus Beaghen, couplé à un doux vibraphone pour un effet bœuf. Plus loin on retrouve une reprise réussie du Miles de Miles Davis qui ne souffre miraculeusement pas de l'absence de trompette, l'impeccable jazz-hop d'Achieved in the Valley of Dolls avec la voix androgyne du regretté Billy Mackenzie fait merveille, le bombastique The Big Bamboozle qui, avec ses cuivres accrocheurs et son ambiance rythm and cordes swinging sixties n'aurait pas fait tâche dans une soundtrack du James Bond de Sean Connery... Etc. parce que, en vérité, on cherche le point faible de cette bande-son sans image, ou plutôt où on se fait ses images soi-même, où même les morceaux plus transitoires ou ambient (Dirty Barry, State of Contraction) ne lassent pas mais permettent, au contraire, à Barry Adamson de tisser encore plus efficacement sa toile. Il faut dire que le monsieur a particulièrement soigné les arrangements et la mise en son, ne laissant rien au hasard pour le bonheur entier de l'auditeur pantois.
Voilà, il vous reste à vous pencher sur cet Oedipus Schmoedipus qui n'a définitivement pas la réputation qu'il mérite et enchantera les amateurs de sonorités luxuriantes, de groove qui tue, de jazz de salon pas idiot, de bandes-son référencées... De bonne musique tout court !
1. Set the Controls for the Heart of the Pelvis 5:39
2. Something Wicked This Way Comes 4:33
3. The Vibes Ain't Nothin' but the Vibes 4:48
4. It's Business As Usual 4:29
5. Miles 5:30
6. Dirty Barry 7:30
7. In a Moment of Clarity 4:14
8. Achieved in the Valley of Dolls 4:27
9. Vermillion Kisses 3:02
10. The Big Bamboozle 3:37
11. State of Contraction 1:38
12. The Sweetest Embrace 4:49
13. Set the Controls Again 1:34
Barry Adamson
&
Nick Cave - Vocals
Jarvis Cocker - Vocals
Billy Mackenzie - Vocals
Carla Boslavich - Vocals
John Napier - Vocals
Miranda Gooch - Narrator
Kevin Petrie - Voices
Roy "Royalty" Hamilton - Backing Vocals
Zeitia Massiah - Backing Vocals
Beverley Skeete - Backing Vocals
Atticus Ross - Programming
Seamus Beaghen - Organ, Piano
Billy McGhee - String Arrangements
Audrey Riley - String Arrangements
Ileana Ruhemann - Flute
Peter Wyman - Clarinet, Saxophone
Un
album dont vous voudriez que les gens se souviennent ? N'hésitez pas à
la partager (avec un petit texte d'accompagnement si possible), je me
ferai un plaisir de le poster.
zornophage[at]gmail[dot]com
Magazine ? Nick Cave ?
RépondreSupprimerOk, c'est pour moi.
Evidemment, ça ne ressemble ni à Magazine, ni aux Bad Seeds. Mais tu l'auras compris en lisant mon billet, n'est-ce pas ? ;-)
SupprimerJe l'ai compris en lisant le billet et confirmé à l'écoute. ;)
SupprimerMais un type qui a joué dans ces groupes peut-il réellement être mauvais ? C'est plus sur ce côté "réputation" que se basait mon commentaire.
Et j'ai adoré le disque !
C'est un très bon album, faut dire ! ^_^
SupprimerJe reviendrai sûrement sur le cas, loin d'être inintéressant, de Barry Adamson.
Tout à fait ! Merci de l'utile complément d'information.
RépondreSupprimerOn est bien d'accord.
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