vendredi 7 février 2014

Drôles d'oiseaux !

The Yardbirds "Five Live Yardbirds" (1964/2003)
ou "Jeunes et bluesy"


Yardbirds première !, et, fait assez rare dans l'histoire du rock'n'roll, c'est d'un live dont il s'agit. Fait rare mais pas forcément illogique pour un groupe qui s'est construit sur la foi de concerts survoltés revisitant le répertoire blues étatsunien.

De fait, il y a une belle énergie ici, et la première apparition d'un jeune six-cordiste destiné à la postérité, Eric "Slowhand" Clapton, que les graffitis londoniens décriront comme "God" avant qu'un jeune afro-américain dénommé Hendrix ne vienne lui chiper la primauté, mais c'est une autre histoire...
Et donc un live, enregistré en club au cœur des swinging sixties, pour la haute-fidélité vous repasserez, et c'est très bien comme ça en vérité. Parce que cette musique suante, électrique, agressive (pour l'époque) bénéficie du contexte et d'une captation toute en authentique crudité. Une musique directement empruntée aux maîtres américain (avec la notable exception de Honey in Your Hips, figurant dans les bonus et signé du chanteur et harmoniciste Keith Relf) mais revigorée par des petits blancs audiblement très fans de cette musique à laquelle ils apportent leur propre énergie, la sève brûlante de leurs jeunes années. Evidemment, Clapton y est la star parce que la guitare, soliste, est essentielle à la réussite de l'entreprise. Mais il est bien entouré d'une solide section rythmique et, plus particulièrement, d'un vocaliste qui se donne à 200%, comme si sa vie en dépendait. Ca donne quelques sommets du très fun Good Morning Little School Girl de Chuck Berry (seul titre où Relf ne chante pas, suppléé par un duo Clapton/Samwell-Smith efficace), Too Much Monkey Business du même Berry, Pretty Girl et surtout I'm Your Man de Bo Diddley et, évidemment, Smokestack Lightning du furieux Howlin' Wolf. Et comme si ces 41 minutes de bonheur ne suffisaient pas, la présente remasterisation allonge la sauce de près d'une demi-heure de, presque, le même tonneau ! Orgiaque, donc. Mais ça ne pouvait pas durer...

Clapton, un peu à l'étroit avec des partenaires décidés d'opter pour une esthétique plus pop et hype quand lui ne rêve que de blues, ira bientôt voguer vers de nouvelles eaux avec John Mayall et ses Bluesbreakers mais aussi le supergroupe Powerhouse (où il collabore pour la première fois Jack Bruce et le tout jeune Steve Winwood) avant de rejoindre, en 1966, tout va plus vite à cette époque, à l'invitation du batteur Ginger Baker, son power trio toujours de référence, Cream. Reste de ce court passage un live séminal, expression parfaite d'un british blues boom en plein développement. Un essentiel, évidemment.


1. Too Much Monkey Business 3:51
2. Got Love If You Want It 2:40
3. Smokestack Lightning 5:35
4. Good Morning Little Schoolgirl 2:42
5. Respectable 5:35
6. Five Long Years 5:18
7. Pretty Girl 3:04
8. Louise 3:43
9. I'm a Man 4:33
10. Here 'Tis 5:10
Bonus
11. You Can't Judge a Book by Looking at the Cover 2:56
12. Let It Rock 2:16
13. I Wish You Would 5:53
14. Who Do You Love? 4:07
15. Honey in Your Hips 2:27
16. A Certain Girl 2:17
17. Got to Hurry 2:47
18. Boom Boom 2:24
19. I Ain't Got You 1:59
20. Good Morning Little Schoolgirl (Studio Version) 2:44


Eric "Slowhand" Clapton – lead guitar, co-lead vocals on "Good Morning Little Schoolgirl"
Chris Dreja – rhythm guitar
Jim McCarty – drums
Keith Relf – lead vocals; except on "Good Morning Little Schoolgirl", harmonica, maracas
Paul "Sam" Samwell-Smith – bass guitar, co-lead vocals on "Good Morning Little Schoolgirl"

3 commentaires:

  1. Idem, je connais encore trop mal le gang, et tu en parles tellement bien que je me dois d'écouter ça. Merci !

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    Réponses
    1. C'est vrai que les Yardbirds ne sont pas des plus connus des groupes anglais. Pourtant y sont passés, excuse du peu, Eric Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page ! O_O
      Bref, enjoie ce tout premier Yardbirds ! ^_^

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