ou "Sheller avant Sheller"
Un album unique dans la carrière de William Sheller qui compose ici une messe pour le mariages d'amis rencontrés alors qu'il composait la bande originale du film "Erotissimo". Lux Aeterna démontre que, chez le jeune William, il y a déjà toutes les cartes qui en font l'artiste capable d'assimiler la musique classique, la pop et la chanson française pour créer son propre style.
Composé en 1969, Lux Aeterna n'est donc pas une œuvre "courante" de la carrière de William Sheller. Influence de son époque, l'album a des atours profondément psychédéliques tout en dévoilant les racines classiques du compositeur. Le soutien d'un chœur, la qualité des arrangements et des compositions, le souffle lyrique de l'ensemble font de Lux Aeterna, qui n'eut aucun succès à sa sortie en 1972, une première pièce maîtresse de la carrière d'un artiste en devenir mais qui devra encore patienter quelques années et l'improbable novelty hit "Rock'n' dollars" et son album correspondant pour, en 1975, enfin rencontrer un succès ô combien mérité.
Philips, label de William Sheller, profitera d'ailleurs de cette reconnaissance naissante pour rééditer Lux Aeterna qui, sans doute trop atypique et éloigné de son album d'alors, n'eut que peu de retentissement. Cependant, temps passant et bouche à oreille fonctionnant, l'album deviendra culte et continue d'épater tous ceux qui le découvrent et ont une vision rétrécie et ô combien partielle de l'art de M. Sheller.
C'est avec grand plaisir que je vous invite à découvrir le vrai bonheur que constitue cette œuvre hybride et passionnante d'un Sheller avant le Sheller que nous connaissons aujourd'hui.
Lux Aeterna
1. Introit 3:22
2. Ave frater, rosae et aurae 4:25
3. Opus Magnum - Part 1 2:47
4. Opus Magnum - Part 2 3:09
5. Lux Aeterna 1:29
6. Sous le Signe des Poissons 5:57
7. Hare Krishna 6:21
8. Sous le Signe du Verseau 6:44
Bonus
Les Péchés de Jeunesse
Je vous inclus les bonus de ma version (provenant de la presque intégrale, parce que plus toute jeune, "Chemins de Traverse"), soit les premiers ébats de Sheller dans le business musical post-yé-yés de la France de la fin des 60s et du début des 70s. C'est plus anecdotique qu'essentiel, une curiosité... Enjoie !
9. My Year Is a Day (par Les Irrésistibles) 3:03
10. Couleurs 2:11
11. Les 4 Saisons 3:44
12. Leslie Simone 2:51
13. Adieu Kathy 2:19
14. She Opened the Door 3:00
15. Living East Dreaming West 3:20
1. Introit 3:22
2. Ave frater, rosae et aurae 4:25
3. Opus Magnum - Part 1 2:47
4. Opus Magnum - Part 2 3:09
5. Lux Aeterna 1:29
6. Sous le Signe des Poissons 5:57
7. Hare Krishna 6:21
8. Sous le Signe du Verseau 6:44
Bonus
Les Péchés de Jeunesse
Je vous inclus les bonus de ma version (provenant de la presque intégrale, parce que plus toute jeune, "Chemins de Traverse"), soit les premiers ébats de Sheller dans le business musical post-yé-yés de la France de la fin des 60s et du début des 70s. C'est plus anecdotique qu'essentiel, une curiosité... Enjoie !
9. My Year Is a Day (par Les Irrésistibles) 3:03
10. Couleurs 2:11
11. Les 4 Saisons 3:44
12. Leslie Simone 2:51
13. Adieu Kathy 2:19
14. She Opened the Door 3:00
15. Living East Dreaming West 3:20
William Sheller "Univers" (1987)
ou "(uni)vers ailleurs..."
Sheller, Univers. La première fois que j'ai entendu cet album, je n'en revenais pas. A l'époque, peu friand de chanson française et plutôt versé dans le riff plombé que le quatuor à cordes, rien ne me prédisposait à tomber irrémédiablement amoureux d'un petit bonhomme franco-américain, à la voix fragile et aux mains expertes. Univers est passé par là, tellurique galette !
Enfin, tellurique, je me comprends, parce que William Sheller n'est pas du genre à donner dans la pyrotechnie, que ce soit pour ses textes ou ses musiques. Artisan patient et pointilleux, il tisses son écheveau telle la dentelière de Calais additionnant paroles tout en retenue, art compositionnel maîtrisé et arrangements précieux pour un résultat assez unique de part chez nous et même assez unique tout court. Parce que Sheller est au confluent de moult tendances : musique classique puisque telle fut sa formation, pop music puisque tel fut (et est toujours) son amour, et chanson française par héritage et attirance culturelle.
Tout ceci fait de Sheller un créateur à part dans le petit monde de la musique française, et c'est encore plus évident à partir du mini album Simplement (1984), et encore plus sur Univers où, vraiment !, William lâche les chevaux de son inspiration échevelée.
Quoique ce qui constitue, dans l'édition vinyle d'époque, la Face A reste encore proche de la zone de confort commercial de William. Du rock pop orchestral de Darjeeling, au mid-tempo un poil bluesy mais toujours classicos (Basket Ball), à la pop orchestrale feutrée d'Encore Une Heure, Encore Une Fois et, finalement, à la belle ballade qu'est Les Miroirs dans la Boue, c'est un Sheller à l'ambition certes revenue à la hausse mais encore très préoccupé par le format chanson.
La Face B, sans se départir de la qualité de mélodiste de son compositeur, pousse l'enveloppe plus avant dès le rock orchestral quasi-progressif du Nouveau Monde, composition majeure d'un album qui ne l'est pas moins. Pour le coup, Cuir de Russie, charmante badinerie, et Guernesey, splendide pièce de chanson classique (comprendre chanson et musique classique en un) paraitraient presque "en dedans" s'il n'amenaient sur le magistral et complexe L'Empire de Toholl, indubitablement l'objet musical le plus alien et prospectif depuis Lux Aeterna dont il semble reprendre, bonussé de l'expérience acquise en chemin, l'ambition contemporaine, progressive.
Tout ce que touche Sheller sur Univers, album fondateur d'une deuxième partie de carrière passionnante, semble se transformer en or. C'est un album parfait... Son meilleur ?
1. Darjeeling 3:55
2. Basket ball 4:04
3. Encore une heure, encore une fois 3:34
4. Les miroirs dans la boue 3:43
5. Chamber music (instrumental) 4:59
6. Le Nouveau monde 5:01
7. Cuir de Russie 3:27
8. Guernesey 4:18
9. L'Empire de Toholl 9:10
William Sheller : sitar, piano, chant
&
Laurent Roubach : guitare
Claude Salmieri : batterie
Renaud Hantson : batterie
Pierre Gossez : saxophone alto
Georges Grenu : saxophone
Marcel Hrasko : baryton
Gilbert Viatge : baryton
Francis Cournet : saxophone, basse
Janick Top : basse
Benoît Paquay : violon
Jean-Pierre Catoul : violon
Eric Gertmans : alto
J.P Emyle Dessy : violoncelle
Christian Padovan : basse
Tolbiac Toads : guitare, voix, batterie
Raymond Lefèvre : direction orchestrale
William Sheller "Ailleurs" (1989)
ou "Cordes et âme"
Si Univers, précédent opus de Sheller, mélangeait chanson rock et classique, Ailleurs se départit quasiment de ses oripeaux modernistes pour se concentrer sur les organiques et traditionnelles formations du quatuor à cordes et de l'orchestre symphonique... Le piano et la voix de William en plus, ça va sans dire.
Il est loin l'auteur, compositeur, interprète d'un Vieux Rock'n'roll ou de Rock 'n' Dollars, méconnaissable, presque. C'est, présentement, à un compositeur ambitieux, osant se détacher du format chanson comme jamais il ne le fit jusqu'alors. C'est d'ailleurs évident dès la piste d'ouverture, Le Témoin Magnifique, composition en trois parties où il fait montre de son éducation classique (par un ancien élève de Gabriel Fauré, excusez du peu) dans une perspective plus modérément vulgarisatrice que jamais dans un de ses albums de chansons.
De fait, ce qui subsistait encore d'inspiration pop dans Univers est pour ainsi dire évaporé d'Ailleurs qui n'en porte que mieux son titre. Autant le dire, ce n'est pas un album facile, pas une collection de singles imparables comme pouvait le paraitre Univers, outre Un Archet Sur Mes Veines, blues pour quatuor à cordes très réussi, Excalibur, qui malgré son format progressif reste une mélodie accrocheuse pour une chanson plutôt abordable, et La Tête Brûlée, pour orchestre et voix qui chope bien l'oreille et vous la garde par son ambiance et ses paroles déchirantes, c'est un objet musical différent que Sheller nous propose.
Un objet musical où il laisse libre cours à ses fantaisies musicales les plus précieuses ce qui, dans l'acceptation "vinylienne" de l'album, représente surtout la Face B où, entre deux instrumentaux tout en charme et en maîtrise (Octuor et Partita, assimilables à la musique classique, de chambre pour le second) et 3 "chansons" (Sergei, La Sumidagawa et Ailleurs) où les extraordinaires capacités d'arrangeur et de compositeur de William Sheller explosent à la face du monde (enfin, pour ceux qui ne savaient pas encore...). Certes, cet "emballage final" demandera qu'on y revienne quelques fois pour pleinement en apprécier l'intensité dramatique et la nuance mélodique, c'est le lot de toute musique intellectuellement conçue mais émotionnellement gagnante.
Sheller n'a plus proposé, depuis, de fusion aussi grandiose de ses amours pop, rock, progressifs et classiques. Rien que pour ça, Ailleurs est un album précieux et absolument irremplaçable dans la discographie d'un artiste hors du commun... Comme en plus c'est aussi un très bon long-jeu, toute hésitation de rigueur s'évanouit et on recommande chaudement, très chaudement même ce gout d'Ailleurs si délicieux.
1. Le témoin magnifique 7:56
1a - Prélude à tempo d'un jogger (instrumental)
1b - Cadenza del sol (instrumental)
1c - Chant du témoin
2. Un archet sur mes veines 3:52
3. Excalibur 6:38
4. La tête brûlée 6:19
5. Sergueï 5:50
6. Octuor (instrumental) 4:23
7. La Sumidagawa 8:33
8. Partita (instrumental) 1:37
9. Ailleurs 6:11
bonus
10. Un archet sur mes veines (nouvelle version) 3:36
William Sheller : piano, chant, orchestration
&
chorale d'enfants dirigée par Denis Dupays
Jean-Jacques Justafré (cor)
Mick Lanaro -réalisateur de l'album- (tambourin occasionnel).
orchestre symphonique composé de musiciens issus de différents orchestres nationaux, réunis au Palais des Congrès de Paris. Direction : Jean-Claude Dubois
Orchestre du Capitole de Toulouse. Direction : Jean-Claude Cugullière
quatuor à cordes composé de : Jean-Philippe Audin (violoncelle), Constantin Bobesco (violon), Hervé Cavelier (violon) et Agnès Toussaint-Audin (alto)
John Wooloff (guitare)
.Recyclé d'ici même et de la Caverne d'Ali Baba.
Merci beaucoup! :-)
RépondreSupprimerJe t'en prie. ^_^
SupprimerDécidément, Sheller...
RépondreSupprimerQu'on a joué hier avec des élèves (Genève) et sur lequel on a longuement parlé et débattu...
Dans le mille !...
Merci de ces articles et raretés.
Je t'en prie.
SupprimerLa demande de repost (pour Univers) venait de Linksweird, je me suis dit qu'un post plus important était plus que mérité.
Bonjour, malheureusement, les liens pour Lux Aeterna sont "morts". Un re-up est-il envisageable ?? Merci
RépondreSupprimerJe vais plutôt tout reposter pour que chacun en profite. Repasse, ça devrait être vers la fin du mois dans un des gros billets que je poste régulièrement.
SupprimerPS : finalement je peux même te donner une date ! ça sera pour le 2 octobre. Alors, patience et, en attendant, tu peux aller explorer le reste en commençant par le plus récent où il y aura le plus de liens "vivants". Enjoie, Elpeleon !
SupprimerMerci beaucoup !
Supprimer