dimanche 9 février 2014

Pretty on the Inside

The Pretty Things "Cross Talk" (1980/2000)
ou "L'étrange retour"


Ha ! Les Pretty Things, vilains petits canards de l'explosion anglaise des sixties puis groupe de stadium rock déliquescent à rangé, ou presque, au musée des horreurs. Il y aurait des tomes et des tomes à écrire sur leur erratique carrière, leurs revirements de style... Et leurs sommets, évidemment !

Présentement, nous sommes en 1980 quand le groupe se reforme pour la première fois (ils referont le coup près de 20 ans plus tard !) et décident de sérieusement updater leur(s) son(s) pour coller plus ou moins au goût du jour : la new wave !
Au niveau de la formation, deux membres fondateurs subsistent, le chanteur Phil May et le guitariste Dick Taylor, supplémentés du claviériste John Povey qui les avait rejoint dès 1967 pour le délicieux Emotions. Le line-up est complété d'illustres inconnus qui le resteront d'ailleurs mais "font le travail", c'est bien l'essentiel.
Et donc, Cross Talk, improbable mais loin d'être mauvais, parce que pas mal de chansons y sont bonnes, surtout. Et que le raccrochage au wagon n'y est pas si ridicule que ça. D'ailleurs, les Pretty Things ne sont pas les seuls (demandez à Bowie) ou les derniers à tenter la manœuvre, et pas ceux à moins bien la réussir. D'autant qu'ils conservent suffisamment de leur personnalité pour faire passer la pilule et nous permettent, ce faisant, de gouter sans trop d'état d'âmes à leurs jolies choses. Concrètement, d'I'm Calling (quelque part entre les Talking Heads, les Buzzcocks et les Buggles) où Phil May et les siens rondement l'affaire, du presque rockabilly Lost That Girl, de Bitter End et ses effluves Thin-Lizzyennes, du Clash-light à la Police Office Love, d'un Cars-like It's So Hard qu'on imaginerait bien rencontrer les austraux Angels, à reggae rock mutant de No Future (un peu à la Police mais pas trop), les références sont nombreuses mais si bien digérées qu'elles contribuent plus qu'elles ne gâchent le plaisir d'une écoute "quiz show". Même les morceaux les plus anecdotiques, les moins marquants, fonctionnent sans qu'on tique, ceci comprenant les trois bonus de la présente édition remasterisée, c'est dire !
Globalement, on y apprécie les guitares particulièrement aiguisées et nerveuses, le talent caméléon de Phil May, totalement à son aise dans cette redéfinition du genre. Et comme la production, propre et claire à défaut d'être exceptionnelle, colle parfaitement, on se dit qu'on a finalement affaire à un bon album, qui, c'est une habitudes chez les Pretty Things, n'a pas la réputation qu'il mérite.

Evidemment, ce n'est pas du niveau de S.F. Sorrow, Emotions ou Get the Picture (les trois albums les plus décisifs de la formation) mais, indéniablement, Cross Talk est une réussite. Une galette pas où on l'attendait ce qui est étrangement une bonne nouvelle. Du coup, c'est recommandé, et pas que pour les curieux mais pour tous les amateurs de Rock'n'Wave, et de rock en général, qui passeraient par là.


1. I'm Calling 4:06
2. Edge of the Night 3:19
3. Sea of Blue 3:13
4. Lost That Girl 2:50
5. Bitter End 3:16
6. Office Love 4:12
7. Falling Again 3:20
8. It's So Hard 3:14
9. She Don't 4:08
10. No Future 4:28
Bonus
11. Wish Fulfillment 3:05
12. Sea About Me 3:22
13. The Young Pretenders 4:05


Phil May – vocals
Peter Tolson – lead guitar
John Povey – vocals, keyboards
Wally Waller – bass, guitars, vocals
Skip Allen – drums
Dick Taylor - guitar
&
Tom Sowell
- harmonica, acoustic guitar, vocals

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