ou "La fin des haricots"
Encore plus que les Small Faces et définitivement à un autre niveau que les Kinks, The Pretty Things font figure de vilain petit canard de la vague anglaise ayant déferlé sur les scènes et dans les charts des swinging sixties. Jamais assez jolis, jamais assez polis, jamais là où on les attendait non plus, ces sales gosses et leur Phil May de leader n'ont d'ailleurs rencontré qu'un maigre succès là où leur condisciples triomphaient.
Quand sort Savage Eye, en 1975, il y a peu d'espoir pour les Pretty Things d'enfin accrocher le wagon de la gloire. Signés l'année d'avant par le management et le label de Led Zeppelin (Swan Song), ils ont grillé leur dernière cartouche avec un album putassier, opportuniste les voyant se rapprocher des tendances glam finissantes ne leur allant de toute façon pas au teint... Mauvais calcul, et mauvais album (Silk Torpedo, 1974, un bide qui plus est). De fait, même si on constate un redressement certain sur le cru présent, on reste loin des sommets qui, des débuts du groupe à Parachute (1970) les virent systématiquement tutoyer l'excellence. Pas facile, il faut dire, de recapturer la magie avec un line-up si dissemblable de celui des "belles années", surtout en l'absence du binome de Phil May, Dick Taylor parti après le légendaire SF Sorrow (1968) et jamais tout à fait (artistiquement) remplacé. Encore moins facile considérant l'erratique ligne suivie par la formation depuis le début de la décennie.
Présentement, plus proche de Foreigner, des Wings de Paul McCartney ou de Queen que de ses racines rock et blues, Les Pretty Things ne brossent clairement pas leur vieil auditoire dans le sens du poil. Ce n'est pas à dire que cet album, qu'on qualifiera d'AOR ou de stadium rock faute de mieux, est un ratage intégral, juste clairement pas ce qu'on attendait d'eux. De fait, les chansons se tiennent plutôt mieux que dans leurs précédentes exactions et si on apprécie plus particulièrement les salves électriques (Under the Volcano, Remember That Boy et I'm Keeping en premier lieu) force est de constater que les exercices de styles plus légers (le presque progressif My Song, le folky Sad Eyes, le quasi-Gospel It's Been So Long ou le sautillant Drowned Man) sont loin d'être désagréables et plutôt bien servi par un line-up très pro.
Pas le moindre doute, Savage Eye demeure un album mineur dans la discographie des Pretty Things, il n'en est pas moins sympathique pour autant avec ses faux-pas (au premier desquels un certain dispersement stylistique) et ses forces (de bonnes chansons). Un album humain d'un groupe qui, à ne jamais vraiment faire comme tout le monde et à trop se chercher, n'a recueilli que de maigres lauriers en réponse à ses travaux... Ils méritaient mieux !
1. Under The Volcano 5:55
2. My Song 5:07
3. Sad Eye 4:27
4. Remember That Boy 5:01
5. It Isn't Rock And Roll 3:54
6. I'm Keeping 3:57
7. It's Been So Long 5:04
8. Drowned Man 4:23
9. Theme For Michelle 1:44
Bonus
10. Tonight 3:05
11. Love Me A Little 3:10
12. Dance All Night 2:53
Phil May - lead vocals
John Povey - keyboards, harpsichord, vocals
Peter Tolson - guitar, bass
Jack Green - bass, acoustic guitar, vocals
Gordon Edwards - keyboards, guitar, vocals
Skip Alan - drums
LE ZORNOPHAGE :
Ca commence aujourd'hui !
et c'est ICI !
Kas des Paps nous a fait la total jusqu'à PARACHUTE. Et moi le seul que j'ai en vinyle acheté à un pote de lycée: "SILK TORPEDO" te dire qu'il fallait m'expliquer mon erreur pour me refaire écouter ce groupe. Mais je n'ai pas été déçu.
RépondreSupprimerPS: d'autres pas beau les TROGGS, va savoir pourquoi leur nom s'est imposé à mon commentaire, je trouve qu'une partie de ta présentation conviendrait: vilain petit canard... etc...
Silk Torpedo est vraiment la grosse bouse de la discographie des Pretty Things, tu venais de loin. Si tu ne connais pas celui-ci, pas essentiel mais bougrement sympathique, tu vas te régaler.
RépondreSupprimerEt tu as tout à fait raison de faire le parallèle avec les Troggs, autre groupe maudit à part LE tube, Wild Thing (une reprise mais quelle reprise !).