ou "Bisous jazzy"
Ce n'est pas forcément là qu'on l'attendait même si ce n'est pas exactement une surprise, Paul McCartney, en 2012, revient sur des chansons qui ont peuplé son enfance, son imaginaire et donc, on l'imagine et on l'entend, son écriture de moult images, sons et sentiments pas étrangers au développement de sa part "suave" des 4 Garçons dans le Vent (avec lesquels il reprenait d'ailleurs, dès leurs débuts discographiques des A Taste of Honey ou Til There Was You fort éloignés des préoccupations rock'n'rollesque dont on s'imagine qu'elle composaient l'entièreté de ce répertoire de jeunesse, à tort).
Or donc, Macca a de la suite dans les idées, pas ce qu'on reprocherait à un artiste quel qu'il soit vous en conviendrez, et un talent certain à accommoder ces vieilles scies archi-connues avec la révérence, la nostalgie et la distance nécessaire pour les habiter avec tout le talent et la nuance qu'on lui connait. Et puis, Macca a aussi un impressionnant carnet d'adresses et ne s'est pas, en la circonstance, privé d'y puiser abondamment convoquant (excusez du peu) Eric Clapton, Stevie Wonder, Diana Krall pour les plus connus du grand public, mais aussi Joe Walsh (James Gang, Eagles), les Pizzarelli père et fils (deux guitaristes jazz, bon sang ne saurait mentir) ou encore Christian Mc Bride (contrebassiste entrevu Chick Corea, Diana Krall ou Sting)... Etc, comme dirait l'autre.
Il y a donc (reprises obligent) de bonnes chansons, de (très très) bons musiciens sous la bienveillante direction du producteur Tommy LiPuma (actif depuis le début des années soixante pour divers labels tels que A&M, Elektra, Warner Bros ou Verve, également metteur en son attitré de la canadienne Krall), bref, tout ce qu'il faut pour y passer un très agréable moment et, de fait, c'est exactement ce qui arrive, ni plus, ni moins. Bien sûr, au passage, le malicieux Paulo glisse deux (trois sur la présente version deluxe) de ses chansons (My Valentine, Only Our Hearts et Baby's Request) qui, si elles ne détonnent pas du reste de la sélection, et s'y imbriquent même à merveille, ne révolutionneront nullement la grammaire McCartneyienne. Après tout, c'était son droit puisque c'est son disque. Et aux chagrins qui diraient que ça casse un tout petit peu le concept nostalgique de la chose on rappellera qu'il est encore possible de zapper ce qu'on ne veut pas entendre (même si, en l'espèce, ce serait se priver de quelques émotions supplémentaires).
Au final, vaguement swing, délicieusement orchestral et toujours absolument pop (retranché du rock, c'est aquis), Kisses on the Bottom est une charmante collection d'un magnifique Pappy du rock s'assumant et assumant ses passions pour notre plaisir, tout simplement. Et si ça ne fait pas un grand album, ça n'en demeure pas moins une bonne surprise et prolonge plaisamment l'état de grâce gériatrique entamé avec l'excellentissime Chaos And Creation In The Backyard et le toujours recommandé Memory Almost Full. Pas si mal à (déjà) 70 printemps !
1. I'm Gonna Sit Right Down and Write Myself a Letter 2:36
2. Home (When Shadows Fall) 4:04
3. It's Only a Paper Moon 2:35
4. More I Cannot Wish You 3:04
5. The Glory of Love :46
6. We Three (My Echo, My Shadow and Me) 3:22
7. Ac-Cent-Tchu-Ate the Positive 2:32
8. My Valentine 3:14
9. Always 3:50
10. My Very Good Friend the Milkman 3:04
11. Bye Bye Blackbird 4:26
12. Get Yourself Another Fool 4:42
13. The Inch Worm 3:43
14. Only Our Hearts 4:21
Bonus
15. Baby's Request 3:30
16. My One and Only Love 3:50
Paul McCartney: chant, guitare, sifflements
Ira Nepus: trombone
Mike Mainieri: vibraphone
Assa Drori, Roman Simovic, Andy Stein: violon
Anthony Wilson, John Pizzarelli, John Chiodini, Joe Walsh, Eric Clapton, Bucky Pizzarelli: guitare
Stevie Wonder: harmonica
Diana Krall, Tamir Hendelman: piano
Chuck Berghoffer, John Clayton, Robert Hurst, Christian McBride: contrebasse
Vinnie Colaiuta, Jeff Hamilton, Karriem Riggins: batterie
Chloe Arzy, Evyn Johnson, Makiah Johnson, Michael Johnson, Delany Meyer, Ilsey Moon, Sabrina Walden, Sasha Walden: chœurs
Scottie Haskell: direction du chœur
Johnny Mandel, Alan Broadbent, Eddie Karam: direction d'orchestre
London Symphony Orchestra
CECI EST UN RECYCLAGE DE L'ANNEE DU DRAGON
Un album superbe...
RépondreSupprimerPas que pour les amateurs de jazz (d'ailleurs ceux là lui feront la gueule, trop puristes qu'ils sont)...
je l'écoute souvent et il y a là un standard de la plus belle facture, composé par Paul lui même, digne d'un standard pop Beatles, mais cette fois ci à inscrire dans la rubrique jazz, c'est My Valentine.
Rien que pour ce titre...
Je craque pour cet album et puis Broadbent (Quartet West), Mandel (Sinatra et tant d'autres...), Manieri (Steps Ahead), Colaiuta, Hammilton des orfèvres...
Bref, un gros gâteau avec plein de cerises partout et même une Diana (Krall) qui arrive à se taire pour faire ce qu'elle fait également sublimement, jouer simplement du piano.
Merci
Les puristes sont des imbéciles. Le bonheur se prend là où on le trouve quelque soit le genre ou l'intégrité supposée de l'oeuvre.
SupprimerEt tu as raison de souligner la performance pianistique d'une Diana Krall depuis trop longtemps perdue dans les méandres d'un soft jazz pour petits blancs en mal de "louge comfort".
Ah ! Bah ! Non, ça je ne prends pas !
RépondreSupprimerPas surpris mais, en même temps, c'est bien dommage car c'est vraiment un bon petit album.
SupprimerDe toutes façons, tu es plus Stones, non ? ;-)