lundi 4 novembre 2013

Hanni soit qui mal y pense

Hanni El Khatib "Head in the Dirt" (2013)
ou "Chapter Two"


Après un très réussi premier album, Will the Guns Come Out, où il s'occupait de tout ou presque, Hanni El Khatib revient sous le patronage bienveillant du Black Keys Dan Auerbach, producteur "in" s'il en fut, mettant tous les atouts du côté de son garage rock revivaliste et de son envol vers des sommets inespérés, commerciaux et artistiques (c'est tout le mal qu'on lui souhaite !).

De fait, si l'approche lo-fi n'est pas tout à fait remisée, elle est nettement amenuisée par une production "au goût du jour" sans être raccoleuse, c'est aussi vrai de l'énergie brute du premier album qui est ici nettement plus domptée. Ceci dit, ce que la musique d'Hanni perd en agressive fraicheur, elle le gagne en rouerie mélodique et compositionnelle, c'est évident dès le shuffle extrêmement catchy d'Head in the Dirt, la chanson, dès l'ouverture de l'album. C'est aussi à une galette notablement plus variée à laquelle nous avons affaire avec la sunshine soul'n'pop de Penny (qu'on croirait presque les Dexys Midnight Runners en pleine relecture Motown !), le reggae rock au refrain énervé de Move ou le Them meets Black Keys de Low. Il reste évidemment de ces salves rageuses du même acabit que celles qui firent le succès du premier opus d'El Khatib comme le furieux Family, Pay No Mind ou Sinking in the Sand, trois parfaits exemples de maîtrise garage rock. On notera aussi le blues Stonien à l'excellent emballage final qui clôt l'album (House on Fire), parfaite façon de finir sur une vraie bonne bonne note un album globalement très réussi.

Avant de conclure, on évoquera évidemment la production et les co-arrangements de Dan Auerbach qui, discret, s'est parfaitement intégré à l'univers de son "client". Tout juste a-t-il su doper la recette préexistante pour la rendre, certes un peu plus policée mais encore plus addictive.

Avec Head in the Dirt, Hanni El Khatib se place, souhaitons-lui, durablement dans le club de ces jeunes qui possèdent la capacité de faire revivre le passé sans donner l'impression de le vampiriser. Un joli tour de force de l'ex-skateboarder en attendant la suite d'évènements s'annonçant sous de brillants auspices si l'on en croit la qualité de son catalogue naissant.


1. Head In The Dirt  3:18
2. Family  2:27
3. Skinny Little Girl  3:55
4. Penny  3:17
5. Nobody Move  2:31
6. Can't Win 'em All  3:04
7. Pay No Mind  3:05
8. Save Me  2:49
9. Low  2:31
10. Sinking In The Sand  2:30
11. House On Fire  3:45


Hanni El Khatib - guitar, farfisa, lead vocals, percussion
Dan Auerbach - bass, guitar, background vocals, percussion
Patrick Keeler - drums, percussion
Bobby Emmete - hammond organ, piano, keyboards, electric sitar
Nikki Lane, Jesse Darlin, Nikki Darlin - background vocals

1 commentaire:

  1. Je ne connais pas ce monsieur mais la pochette donne furieusement envie de le découvrir !

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