jeudi 21 novembre 2013

Grand Jeu, 7ème Edition, 2ème Tour (supplément)

Teen Titan
Un disque usé jusqu’à la corde étant ado!

Bonus beat pour un album de début d'adolescence, un album marquant dont la richesse musicale a forcément influencé le mélomane qui sommeillait en moi... Et tant pis si Fracas est déjà passé par le commissariat hier.
 

The Police "Synchronicity" (1983)
ou "Vous avez demandé la police, ne quittez pas..."


Le dernier album  The Police. Je les avais découvert avec Ghost in the Machine où déjà le blond trio redéfinissait, transformait même !, le son qui avait fait d'eux une vraie success story.
Mais The Police est libre et s'il fut hâtivement assimilé à la vague punk/new wave (quand ses trois musiciens avaient régulièrement frayé avec des formations de jazz fusion ou de rock progressif, l'antithèse du punk, en somme), il a maintenant dépassé son hybride reggae rock et expérimente sans frontière avec les tous ses possibles sans jamais, cependant, perdre de vue que c'est de chansons dont il s'agit.

Et quelle collection d'icelles ! Evidemment, il y a Every Breath You Take, énorme tube que tout le monde a trop entendu (en diverses versions, certaines fort crapoteuses, il faut bien le dire), qui n'en demeure pas moins une belle chanson au texte si glauque, un amoureux à la jalousie maladive surveillant tous les faits et gestes de l'être convoité, qu'on rit forcément à son utilisation romantico-fleur bleue d'aujourd'hui. Le reste de la sélection est la continuation d'un trio libéré du style qui les avait imposé sur une triplette d'albums inaugurale de belle qualité.
De fait, comme sur Ghost in the Machine, 4ème opus et premier à se démarquer radicalement, les trois membres de The Police jouent les multi-instrumentistes et si, comme à l'habitude, à l'exception d'une petite chanson pour chacun des autres, Sting truste le songwriting, il est impossible de nier au si sous-estimé guitariste (et claviériste ici) qu'est Andy Summers et à l'incroyable batteur et précieux percussionniste que chacun sait qu'est Stewart Copeland, une part bien plus importante que celle de simples accompagnateurs. C'est évident pas le rôle de créateur d'ambiances qu'accomplit Andy Summers, guitariste discret plus intéressé par des parties texturantes et mélodiques que par de bêtes riffs, et auteur, au passage, de la dernière saillie punkoïde du groupe avec le furieux Mother. C'est flagrant sur tous les morceaux mais plus particulièrement sur les deux Synchronicity et Walking in Your Footsteps. Et que dire de Stewart Copeland dont les recherches percussives apportent une saveur world music encore inédite chez le groupe (Waling in Your Footsteps, King of Pain) et dont l'excellence et l'inventivité instrumentale ne sont pas pour rien dans la dynamique de chaque composition. C'est aussi sur Synchronicity, a bien des points annonciateur du Dream of the Blue Turtles de Sting solo, que des tentations de rapprochement avec le jazz (fusion) se font jour, discrètes sur O My God, plus définies sur Miss Gradenko et Wrapped Around Your Finger ou Murder by Numbers, elles restent néanmoins marginales, mais la graine plantée sur Ghost in the Machine, indéniablement, est en train de prendre.

Au bout du compte, album le plus éclaté et ambitieux stylistiquement du trio, Synchronicity laisse le sentiment de l'énorme gâchis que fut leur séparation. Ils en avaient encore forcément sous la pédale mais, épuisés par les tournées incessantes et les envies musicales divergentes de chacun, ils finiront par en tirer la conclusion qui s'imposait et se sépareront, quel dommage. Reste un album presque parfait (comme le reste de la discographie de The Police, d'ailleurs) finissant en beauté une trop courte carrière.


1. Synchronicity I 3:23
2. Walking in Your Footsteps 3:36
3. O My God 4:02
4. Mother 3:05
5. Miss Gradenko 2:00
6. Synchronicity II 5:02
7. Every Breath You Take 4:13
8. King of Pain 4:59
9. Wrapped Around Your Finger 5:13
10. Tea in the Sahara 4:19
11. Murder by Numbers 4:36


Sting - bass guitar, keyboards, lead and backing vocals, oboe, drum machine on "Synchronicity I", saxophone on "O My God"
Andy Summers - electric guitar, keyboards, lead vocals on "Mother"
Stewart Copeland - drums, xylophone, miscellaneous percussion

11 commentaires:

  1. Décidément Police a la côte ! Exactement comme Pink Floyd et Genesis, un groupe auquel je n'ai jamais prêté trop d'attention, peut-être à tort, en réaction à la passion familiale pour toutes ces scènes un peu démonstratives (prog, fusions 70s) à l'opposé de tout ce que j'aime en musique.

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    1. Comment peux-tu assimiler The Police à Genesis et Pink Floyd ? A cause de leur immense succès à l'époque de tes jeunes années ?

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  2. Fracas propose également Police dans sa liste de disques usés. J'ai largement zappé ce groupe qui me paraissait assez énervant à force de squatter les medias. Pourtant, j'apprécie beaucoup de leurs chansons.

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    1. C'est dommage mais c'est justement l'occasion de combler la lacune.
      Sb, je pense que Mother te plaira.

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  3. Pour moi l'album de leur réelle liberté musicale, celui où ils sortent d'un shéma très (trop ?) approuvé par le public (de l'époque) et qui commençait à tourner en rond. J'ai un peu plus de mal maintenant avec le temps pour l'écoute de l'album en entier alors que paradoxalement les premiers passent plus facilement. histoire de contre culture peut être, de rapport de force, je ne sais. Mais un post interessant. de toute manière pas déçu par ce thème qui apporte débat et contrastes générationnels, et finalement de beaux disques dans la hotte, histoire de vérifier que notre mp3 est bien encodé.

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    1. Idem, l'album de la maturité.
      Je comprends bien le coup du retour de flamme aussi, Synchronicity (et Ghost in the Machine accessoirement) étant l'album le plus marqué 80s de The Police.

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  4. J'adore aussi Mother, parano en diable !

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  5. C'est un peu fait pour ! ^_^ Mais ça ne donne pas forcément envie à tous... Il faut une certaine prédisposition pour ça.
    N'hésite surtout pas à venir partager l'expérience de tes retrouvailles. :-)

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  6. Je me souviens avoir vu Police en concert a leur début dans un camping, au mois d'aout dans sud de la France (c'est pas des conneries)

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  7. Je connais mal ce groupe bien que je trouve certaines chansons de très bonne facture....De bons musicos, savoir faire mélodique indéniable...Ton papier me donne envie d'explorer au moins cet album.
    J'ai un post "pochettes de disques" très récent avec celui-ci, entre autre (ici si ça te dis http://muziksetcultures.blog.sfr.fr/2013/11/ressemblances-inspiration-ou-hasard.html)
    A +

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