ou "un 21 sur son 31"
Après l'évenementiel, Pat Metheny dans le Livre des Anges, diable !, on serait presque amené à pensé que le présent volume n'est finalement qu'un retour à la normale pour le second livre de Masada. Sauf qu'Eyvid Kang, compositeur, (présentement) arrangeur et poly-instrumentiste accompli a qui a été confié ce volume, ne l'entend pas de cette oreille et appose toute son imagination et son savoir-faire aux compositions de John Zorn, il n'en faut pas plus pour créer un album d'exception et donc un authentique évènement musical, un des plus forts de l'an en cours pas moins.
Il faut dire qu'avec un capitaine si roué et inventif à la barre, auteur d'une vingtaine d'album en son nom depuis la seconde moitié des années 90 mais aussi session man ou invité par de nombreux autres artistes d'Animal Collective à Laura Veirs en passant par Sun O))) ou Blonde Redhead (pour ne citer que les plus connus), un faisceau d'indices s'accumulait. Un petit coup d'œil à l'équipe réunie, déjà, révélait un volonté à la fois orchestrale, exotique et radicale de s'approprier le matériau mis à disposition par un Zorn toujours aussi prolifique et inspiré.
Le résultat est d'autant plus surprenant qu'on tient là un album très arrangé, précieux même dans une galaxie Zorn où l'improvisation est, le plus souvent, de mise. Et enregistré loin des bases du compositeur (Seattle) qui n'y a, du coup, plus tout à fait le même poids tout en restant, c'est heureux, immédiatement identifiable comme la source du matériel. Et quel matériel ! Des flaveurs orientales d'un Hakem d'ouverture quelque part entre Marrakech et l'espace intersidéral, de l'oriental jazz soyeux et baladeur de Samchia, des atours percussifs et tribaux asiatico-orientaux de Hakha, du "contemporarisme" dramatique de Jetrel et ses cordes émouvantes, la délicieuse exotica rumba de Variel qu'on danserait bien une corbeille de fruits en équilibre sur le chef, etc. parce qu'on ne va quand même pas tout dire !, on admire l'expertise et l'immense versatilité de Kang arrangeur et performer, de son travail de transformation, de reconstruction, et le potentiel cinématique non négligeable qu'in fine possède son Livre des Anges.
Parce que, on l'a déjà dit mais on ne perd rien à rebattre le fer, Kang a mis les petits plats dans les grands pour servir Zorn, convoqué un casting aussi luxueux que surprenant, intégrant moult instruments (coréens particulièrement) qui n'avaient pas encore eu l'honneur et l'avantage de "fouler" la musique de Master John, et confectionné l'écrin idéal, avec Randall Dunn qu'il avait croisé lors de ses gigs chez d'autres, via une production chaude, claire et précise, permettant d'apprécier toute la finesse du bon coup qu'il a si malicieusement et magistralement fomenté.
Comme c'est le cas dans la plupart des albums les plus réussis de la série, dont il est, donc, Alastor est une créature ultimement bicéphale. La chose d'un compositeur, bien sûr !, mais aussi de son arrangeur/interprète de l'occasion, Eyvind Kang, qui l'a suffisamment accommodé pour le rendre sien sans le priver de sa place de choix dans le Masada Book Two. Un tour de force remarquable, un album exceptionnel de grâce et d'invention avec même un certain sens de l'humour... Bref, à ne rater sous aucun prétexte.
Le résultat est d'autant plus surprenant qu'on tient là un album très arrangé, précieux même dans une galaxie Zorn où l'improvisation est, le plus souvent, de mise. Et enregistré loin des bases du compositeur (Seattle) qui n'y a, du coup, plus tout à fait le même poids tout en restant, c'est heureux, immédiatement identifiable comme la source du matériel. Et quel matériel ! Des flaveurs orientales d'un Hakem d'ouverture quelque part entre Marrakech et l'espace intersidéral, de l'oriental jazz soyeux et baladeur de Samchia, des atours percussifs et tribaux asiatico-orientaux de Hakha, du "contemporarisme" dramatique de Jetrel et ses cordes émouvantes, la délicieuse exotica rumba de Variel qu'on danserait bien une corbeille de fruits en équilibre sur le chef, etc. parce qu'on ne va quand même pas tout dire !, on admire l'expertise et l'immense versatilité de Kang arrangeur et performer, de son travail de transformation, de reconstruction, et le potentiel cinématique non négligeable qu'in fine possède son Livre des Anges.
Parce que, on l'a déjà dit mais on ne perd rien à rebattre le fer, Kang a mis les petits plats dans les grands pour servir Zorn, convoqué un casting aussi luxueux que surprenant, intégrant moult instruments (coréens particulièrement) qui n'avaient pas encore eu l'honneur et l'avantage de "fouler" la musique de Master John, et confectionné l'écrin idéal, avec Randall Dunn qu'il avait croisé lors de ses gigs chez d'autres, via une production chaude, claire et précise, permettant d'apprécier toute la finesse du bon coup qu'il a si malicieusement et magistralement fomenté.
Comme c'est le cas dans la plupart des albums les plus réussis de la série, dont il est, donc, Alastor est une créature ultimement bicéphale. La chose d'un compositeur, bien sûr !, mais aussi de son arrangeur/interprète de l'occasion, Eyvind Kang, qui l'a suffisamment accommodé pour le rendre sien sans le priver de sa place de choix dans le Masada Book Two. Un tour de force remarquable, un album exceptionnel de grâce et d'invention avec même un certain sens de l'humour... Bref, à ne rater sous aucun prétexte.
1. Hakem 5:36
2. Samchia 3:49
3. Hakha 3:18
4. Jetrel 5:31
5. Variel 4:12
6. Loquel 3:15
7. Rachiel 3:48
8. Barael 3:22
9. Sakriel 7:08
10. Uriron 4:41
(pas d'extrait ! écoutez !)
John Zorn - compositions
Eyvid Kang - electric bass, guitars, janngu, kacapi, kemancheh, korg synth, moog synth, oud, percussion, piano, setar, sitar, viola, violin, voice
&
Dave Abramson - drums, percussion
Josiah Boothby - french horn
Maya Dunietz, Jessica Kenney - voice
Hidayat Honari - tar
Taina Kar - english horn, oboe
Hyeonhee Park - janngu, kkwaenggwari
William Smith, Maria Sherer Wilson - cello
Emma Ashbrook - bassoon
Tor Dietrichson - bongo, conga, clave, guiro, tabla, triangle
Shahzad Ismaily, Moriah Neils, Jacob Yakshaw - bass
Soyeon Park - geomungo
JungAh Song - gayageum
haaaaa ce Zorn, il aura ta peau.Un vrai démon qui nous étale toute les richesses des régions musicales qu'ils s'accaparent
RépondreSupprimerJe suis en écoute et surtout sous le charme absolu de Variel...
Comme je te comprends !
SupprimerDepuis quelque jours, je suis sous le charme de tout l'album ! :-)
Je sais que ce n'est pas l'endroit pour me plaindre mais il faudra un jour que quelqu'un m'explique pourquoi il faut attendre si longtemps pour un téléchargement légal et payant alors que le truc est depuis longtemps sur la toile... Bon je l'ai enfin et il est sublime. Rien à redire non plus à ta chronique qui est parfaite comme d'hab.
RépondreSupprimerJ'ai fait l'impasse sur les précédents... tu me donneras certainement tort...
La France est largement responsable de cet abracadabrant état de fait avec des sorties toujours anticipées par rapport aux dates internationales. Et puis il y a les copies promotionnelles distribuées aussi qui ont tendance à faire des petits sur la toile.
SupprimerEt oui, il est sublime et tu as en effet tort de ne pas avoir plongé dans les précédents volumes qui valaient aussi largement le coup d'oreille !