vendredi 1 novembre 2013

Rêves psychotropes

Titan "Sweet Dreams" (2010)
ou "Heavy trip!"


Ces quatre new yorkais sont d'un autre temps.

Pour s'en convaincre, il suffit de jeter une oreille sur le morceau titre de leur troisième galette, Sweet Dreams. Ces déluges de guitare doublés par un orgue (hélas trop discret dans le mixage), cette façon quasi-baroque de confectionner son hard rock... Oui, il y a clairement du Deep Purple, voire du Rainbow ou de l'Uriah Heep dans cette musique... A la louche, ou à la Ritchie Blackmore (en moins virtuose) si vous préférez ! Bien sûr, le son est plus "heavy" (pas éloigné du meilleur des excellents Hammers of Misfortune ou de leur poteaux de Slough Feg) et la piste étant instrumentale, et magnifiquement construite telle une mini-symphonie, on n'est pas dans le plagiat, mais l'inspiration est là, indéniable et, en vérité, absolument jouissive ! Oserais-je... Titanesque !

Ce que ne nie pas une seconde piste encore instrumentale, Synthasaurs, sorte de rêve humide pour adorateurs de Tangerine Dream ou Rick Wakeman, menée par des synthétiseurs orchestralisants du plus bel effet... Juste une petite respiration avant de replonger dans un bain d'électricité salvatrice avec Wooded Altar Beyond the Wander, où un chant assez peu remarquable fait une courte et unique apparition, qui revient avec talent dans le creuset bouillonnant de la pièce d'ouverture... Trippant ! Parce qu'on se laisse facilement porter par cette musique qui, pour avoir si évidemment ses racines dans un passé ô combien référencé, y applique une écriture péri-post-rockisante (ou progressives comme on disait dans les 70s), constructions émotionnelles avec leurs pinacles soniques et leur descentes nécessaires... Pour mieux remonter ! Je ne vous ferai pas l'article sur les deux dernières pièces, toujours plus de cet excellent cocktail !, sauf pour vous dire qu'elles ne font aucunement baisser le niveau d'un album de toute première bourre qu'on écoutera aussi bien "sobre" que "high" circonstance où ses volutes psychédéliques se révèleront pleinement.

Au final, avec 5 compositions de qualité, une production crue mais propre (organique, cela sied parfaitement), le Sweet Dreams de Titan s'avère une vraie belle surprise qu'on étiquèterait Progressive Psychedelic Stoner Rock si on était "hip". A défaut, on le conseillera tout autant aux amateurs de rock progressif originel qu'aux fanatiques de rock burné à guitares dégoulinantes ou, plus prosaïquement, à tous ceux qui veulent voler un peu plus haut avec un son un peu plus fort. Encore une perle de la bonne maison Relapse, décidément !


1. Sweet Dreams 7:46
2. Synthasaurs 3:11
3. Wooded Altar Beyond The Wander 8:00
4. Highlands Of Orick 8:03
5. Maximum Soberdrive 11:13


John Anzano - guitars, vocals
Dave Liebowitz - drums
Kris Agostino - organ, synthesizers
Steve Moore - bass, synthesizers
&
Jonny Ollsin - guitar (5)

2 commentaires:

  1. Blackmoore en moins virtuose m'a fait un peu peur, car c'était lui enlever ce qui le distingue des guitareux volubile de l'époque. Mais quand j'ai lu ta suite, avec ce grand écart vers Tangerine ou Wakeman, là je me suis dit, de deux choses l'une, soit ... mais écoutons d'abord

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