mercredi 12 février 2014

Le Power de la Pop

Nick Lowe "Jesus of Cool" (1978/2008)
ou "So cool!"


Après avoir été un des artisans du pub rock revival anglais des 70s en tant que membre de Brinsley Schwarz, Nick Lowe n'eut aucun mal à se glisser dans des nouvelles tendances cousines de ses expectations originelles. Sur son premier opus, le très cool, justement, Jesus of Cool, entre tradition et modernité, power pop ou carrément pop, punk, new wave, il s'amuse et nous amuse beaucoup.

Jesus of Cool, en fait, est un délicieux jeu de piste, armé par les talents de songwriter hors norme de Lowe, de tous les possibles de 1978 et d'avant, et quelque fois d'après, un melting pot culture-pop "cimenté" par le second-degré flegmatique de cet exceptionnel sujet d'Elizabeth II.
Ici, avant d'attaquer la bête, il n'est pas inutile de rappeler que Lowe est déjà le producteur d'Elvis Costello, fut celui de l'inaugural Damned, des Pretenders, et le sera bientôt de Dr. Feelgood, et même de Johnny Cash ! C'est dire le savoir-faire et l'adaptabilité du personnage, sa connaissance des musiques alors modernes, aussi. Nul doute que cette expérience d'homme de l'ombre l'a aidé à mettre l'artiste, le musicien, le compositeur Nick Lowe en lumière.
Et quel artiste ! quel musicien, quel compositeur ! Parce qu'il n'a l'air de rien le petit album de Nick avec ses petites chansons faciles, parce qu'elles vous accroche l'oreille directement... Des chansons faciles, pensez ! Pourtant c'est loin d'être ce qu'il y a le plus facile de faire, surtout quand c'est si bien fait.
Elle est fraiche ma chanson ! elle est fraiche ! Même quand elle revient vers le passé (les très pop sixties Little Hitler, Tonight, Marie Provost), même quand elle vont jusqu'à jouer avec grand-papa (le rock à l'ancienne Shake and Pop), et donc, forcément !, quand elle tape plus directement dans l'actualité (les nerveux Music for Money et Heat of the City, les groovy-reggae-ska I Love the Sound of Broken Glass et No Reason, le très Thin-Lizzyen So It Goes). Comme, en plus, les nombreux bonus, globalement moins essentiels mais loin de l'indignité, complètent avec grâce la sélection, on ne peut être que comblé.
Il va sans dire que la production est parfaite vu le cd de Mr Lowe, chaude et sèche mais pas agressive, juste ce qu'il faut où il faut (faire péter les potards !). En l'occurrence, le cordonnier n'a pas été le plus mal chaussé et s'est concocté un bon petit son de derrière les fagots, que ça a dû stimuler la clientèle, en plus !

Jesus of Cool, so cool !, c'est de l'or en barre ! Et en version remasterisée et correctement bonussée, c'est tout bêtement un vrai bonheur qui ne se refuse pas !


1. Music for Money 2:03
2. I Love the Sound of Breaking Glass 3:05
3. Little Hitler 2:51
4. Shake and Pop 3:13
5. Tonight 3:45
6. So It Goes 2:23
7. No Reason 3:25
8. 36 Inches High 2:50
9. Marie Provost 2:41
10. Nutted by Reality 2:46
11. Heart of the City (Live) 4:15
Bonus
12. Shake That Rat 2:12
13. I Love My Label 3:00
14. They Called It Rock 3:13
15. Born a Woman 2:27
16. Endless Sleep 4:08
17. Halfway to Paradise 2:26
18. Rollers Show 3:32
19. Cruel to Be Kind (original version) 2:52
20. Heart of the City 2:07
21. I Don't Want the Night to End 1:57


Nick Lowe – vocals, bass, guitars, piano
Billy Bremner – guitars
Dave Edmunds – guitars, vocals
Andrew Bodnar – bass
Terry Williams – drums
Steve Goulding – drums
Pete Thomas – drums
Bob Andrews – piano, organ
Norman Watt-Roy – bass on "Nutted by Reality"
Charley Charles – drums on "Nutted by Reality"
John Turnbull – lead guitar on "Nutted by Reality"
John McFee – guitar solo on "Tonight"
Steve Nieve – piano on "Nutted by Reality"
Roger Bechirian – tambourine and backing vocals on "I Love The Sound Of Breaking Glass", organ on "Marie Provost"

4 commentaires:

  1. Oui, bien entendu. Quand j'ai découvert, filiation Costello oblige, j'ai adhéré. Un seul "bémol"? Pas vraiment, disons une bête comparaison.
    La différence entre ARMED FORCES & JESUS OF COOL?
    Je reprends une réflexion que je me suis fait hier sur un autre sujet:
    La différence entre les TONTONS FLINGUEURS et IL NE FAUT PAS PRENDRE LES ENFANTS DU BON DIEU...
    beaucoup de point commun et pourtant...
    L'un a une unité de ton et travaille son truc.
    L'autre est davantage proche de l'exercice de style, une légèreté et une nonchalance pleins de talent mais avec un certain détachement. Moins ambitieux, moins mégao...
    Lowe écrit ce qu'il veut, a la mélodie en tête ... Mais il y manque le ciment: une personnalité
    Attention toute ces lignes pour juste expliquer un petit bémol, car je me suis jeté sur ces disques une fois découvert cet album.
    J'adore la chanson pop!!!!

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    1. Oui, tu as raison.
      Mais comme tu le dis, ce n'est qu'un petit bémol... Et de putains de grandes chansons pop ! Il n'y a donc, malgré tout, pas à hésiter !

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    2. Oui, je me suis laissé emporté par "tellement j'étais content de mon idée". Néophyte et je tombe déjà dans les pièges de la critique.
      C'est un très bon album!!!

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    3. Mais j'avais compris que tu disais que c'était un très bon album, ce qu'il est.
      Dommage d'avoir eu si peu de commentaires sur une si belle galette, d'ailleurs. Heureusement que tu es là, chaque fois qu'on évoque DMcM en tout ça ! ;-)

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