ou "Un Floyd complètement Barrett"
Un album qu'on n'a plus à présenter, du moins qu'on ne devrait plus avoir à présenter puisque force est de constater que le succès planétaire des planeries et concepts du Floyd II (celui tenu par Gilmour et Waters, puis Waters, puis Gilmour... Faut suivre !) aurait tendance à faire de l'ombre au précieux psychédélisme prospectif du Floyd I (celui mené par l'imagination fertile et tordue du bientôt barré Syd Barrett). En vérité je vous le dis, The Piper at the Gates of Dawn est un Monde à lui seul.
Parce que des albums comme ça, Pink Floyd n'en fera plus, et que les deux opus solitaire de Syd, avant l'écroulement mental final et le retrait du monde des vivants, ne font qu'effleurer le sujet. Peut-être parce qu'il fallait la présence disjonctée de Barrett en plus de l'expertise instrumentale de Waters, Wright et Mason pour reproduire, ou succéder au tour de force original.
L'album débute sur les chapeaux de roues avec un Astronomy Domine spatial en diable que le groupe électrisera et rallongera lors de nombreux concerts, une des seules compositions du "Floyd de Barrett" à intégrer brièvement le répertoire du groupe après son départ. Sûrement parce que le reste, pour excellent fut-il, est trop imprégné de l'aura du foutraque absent pour lui rendre parfaitement justice. Comment, en effet, imaginer Lucifer Sam, Pow R. Toc H., Take Up Thy Stethoscope and Walk, Interstellar Overdrive sans les délicieuses errances trippées de la guitare et les vocalises possédées de Barrett. Et même sur des compositions plus "pscyché-pop", Matilda Mother ou l'amusant The Gnome par exemple, il est évident que Barrett, élément central indiscutable, chanteur pas exactement exceptionnel mais au timbre et maniérisme éminemment attachant, et capable d'habiter les ballades (la belle planerie Chapter 24) d'une douceur éthérée tout à fait appréciable et nullement saccharosée, est en l'espèce irremplaçable.
Evidemment, in fine, c'est la performance de tout le groupe qu'il faut saluer. Parce que les claviers et orgues de Rick Wright sont instrumental dans le succès de la construction de ses chansons au fragile équilibre, parce que Roger Waters, bassiste solide et vocaliste de soutien utile est souvent le ciment de l'édifice, enfin parce que Nick Mason, trop souvent vu comme le point faible du fait de sa frappe étonnamment légère pour le style de musique pratiqué, fondamentalement plus percussionniste que batteur, habille habilement d'effets rythmiques bien trouvés le matériau proposé par ses "collègues", en ceci il perpétue la tradition des batteurs "mélodiques" inaugurée par Ringo Starr. En bref, le trio, plus que de simples accompagnateurs, parvient à tisser les structures, et quelles structures !, pour canaliser la créativité débordante mais parfois éparpillée de son instable compositeur, du grand art.
Sur la présente édition, sans les bonus de l'édition Deluxe trois CDs, on appréciera le master impeccablement restauré, nettement moins compressé, étriqué que la précédente édition sur petit disque métallisé qui donne un air, une légèreté digne de l'édition vinyle d'époque. Et deux mixes donc, personnellement, je préfère le stéréo, plus spatial, mais le mono passe mieux à forts volumes, du coup les deux sont bienvenus, nécessaires.
The Piper at the Gates of Dawn est un chef d'œuvre. Une galette unique indispensable à quiconque s'intéresse de près ou de loin à la musique (proto) progressive ou psychédélique. En 1967, Pink Floyd avaient la formule magique, leur première formule magique puisque les circonstances et la détérioration mentale graduelle et implacable de Syd Barrett, et forcément son départ inévitable et son remplacement par un plus stable individu (David Gilmour), allait bientôt les obliger à repenser leur formule... Mais c'est une toute autre histoire qui n'enlève nullement à ce premier opus son statut ô combien mérité d'immanquable !
Evidemment, in fine, c'est la performance de tout le groupe qu'il faut saluer. Parce que les claviers et orgues de Rick Wright sont instrumental dans le succès de la construction de ses chansons au fragile équilibre, parce que Roger Waters, bassiste solide et vocaliste de soutien utile est souvent le ciment de l'édifice, enfin parce que Nick Mason, trop souvent vu comme le point faible du fait de sa frappe étonnamment légère pour le style de musique pratiqué, fondamentalement plus percussionniste que batteur, habille habilement d'effets rythmiques bien trouvés le matériau proposé par ses "collègues", en ceci il perpétue la tradition des batteurs "mélodiques" inaugurée par Ringo Starr. En bref, le trio, plus que de simples accompagnateurs, parvient à tisser les structures, et quelles structures !, pour canaliser la créativité débordante mais parfois éparpillée de son instable compositeur, du grand art.
Sur la présente édition, sans les bonus de l'édition Deluxe trois CDs, on appréciera le master impeccablement restauré, nettement moins compressé, étriqué que la précédente édition sur petit disque métallisé qui donne un air, une légèreté digne de l'édition vinyle d'époque. Et deux mixes donc, personnellement, je préfère le stéréo, plus spatial, mais le mono passe mieux à forts volumes, du coup les deux sont bienvenus, nécessaires.
The Piper at the Gates of Dawn est un chef d'œuvre. Une galette unique indispensable à quiconque s'intéresse de près ou de loin à la musique (proto) progressive ou psychédélique. En 1967, Pink Floyd avaient la formule magique, leur première formule magique puisque les circonstances et la détérioration mentale graduelle et implacable de Syd Barrett, et forcément son départ inévitable et son remplacement par un plus stable individu (David Gilmour), allait bientôt les obliger à repenser leur formule... Mais c'est une toute autre histoire qui n'enlève nullement à ce premier opus son statut ô combien mérité d'immanquable !
CD 1 (mono)
1. Astronomy Domine 4:17
2. Lucifer Sam 3:09
3. Matilda Mother 3:05
4. Flaming 2:46
5. Pow R. Toc H. 4:24
6. Take Up Thy Stethoscope and Walk 3:07
7. Interstellar Overdrive 9:41
8. The Gnome 2:14
9. Chapter 24 3:53
10. The Scarecrow 2:10
11. Bike 3:27
CD 2 (stereo)
1. Astronomy Domine 4:14
2. Lucifer Sam 3:07
3. Matilda Mother 3:08
4. Flaming 2:46
5. Pow R. Toc H. 4:26
6. Take Up Thy Stethoscope and Walk 3:06
7. Interstellar Overdrive 9:40
8. The Gnome 2:13
9. Chapter 24 3:42
10. The Scarecrow 2:11
11. Bike 3:24
Syd Barrett – lead guitar, vocals
Roger Waters – bass guitar, vocals
Rick Wright – Farfisa Compact Duo organ, Hammond organ, piano, celeste, vocals
Nick Mason – drums, percussion
&
Peter Jenner – intro vocalisations on "Astronomy Domine"
Norman Smith – vocal and instrumental arrangements, drums on "Interstellar Overdrive"
CD 1: Mono
RépondreSupprimerhttp://www47.zippyshare.com/v/95830681/file.html
CD 2: Stereo
http://www47.zippyshare.com/v/47872142/file.html
Pas de débat possible ;D, même si j'aime tous les Floyd, celui-là est un monde à lui seul effectivement. Beaucoup d'albums rock psyché l'année dernière, et je suis sur Morgan Delt en ce moment. "The piper.." est une source inépuisable.
RépondreSupprimerEt moi aussi je préfere la version stéréo.
Tu aimes tous les Floyd ? Même The Final Cut, A Momentary Lapse of Reason et Division Bell ? O_O
SupprimerJe ne connais pas Morgan Deit mais ils sont si nombreux à avoir été influencés par Pink Floyd 1ère période que ça ne me surprend pas.
Yes.. d'ailleurs j'ai commencé avec Final et The Wall.. puis je suis vite revenu de Waters, le travelling arrière fut définitif. Le Floyd Barrett, ça reste du Barrett..c'est la génèse..même si mon point culminant, c'est Atom et Meddle.
SupprimerMomentary, c'est ma première intrusion dans la fosse pour les voir...fallait que je monte à la capitale à c'tépoque là ;D
Mon premier Floyd était Momentary Lapse of Reason, je n'ai pourtant pas hésité à le renier à la découverte que ce groupe étant tellement meilleur avant.
SupprimerPersonnellement, je décroche à partir de The Wall.
eh eh..gros fan de Pros and cons of hitch... puis Radio Kaos...je devais pas être au top à l'époque...genre les poils qui poussent :D
SupprimerPar contre j'ai failli me faire tatouer The Wall sur mon sac US..je me sentais comme un collégien viande haché..et on ne guérit jamais de son enfance :D
Album indispensable dans la discothèque d'un rockeur qui se respecte.
RépondreSupprimerOn peut le dire aussi.
SupprimerOn peut le dire.
RépondreSupprimerBravo pour ce billet. Quelle que soit notre histoire avec les Floyd, je suis heureux de lire un "papier" qui donne la place à tous les musiciens du groupe, ce qui est très rare. Avant le crash tragique du cochon volant, le travail en groupe était une des plus grosse particularité du Band
RépondreSupprimerSouvent, le coté planant de Pink Floyd donne de la hauteur arogante à ses auditeurs confirmés, ce qui n'est pas de la faute des musiciens, et chacun se fend de dire que tel ou tel album a telle ou telle place. Ce qui est dommage car peu de groupes ont une discographie aussi variée. Aucun album ne se ressemble et chacun est une référence dans son genre. C'est là que les gens se plantent quand ils comparent les albums, ils votent pour un genre et ce qu'il représente.
En ce moment je suis content d'écouter "A Momentary Lapse of Reason" en buvant un jus de pommes - orange