ou "Trio d'As"
Quand Mike Bloomfield (Paul Butterfield, Electric Flag), Al Kooper (comme Bloomfield, un des artificiers du passage à l'électricité de Bob Dylan) et Stephen "Steve" Stills (Buffalo Springfield, évidemment futur Crosby, Still, Nash & Young) se rencontrent (enfin, presque) pour faire de la musique ça donne ? De l'excellente musique, bien sûr !
Du coup on se dit que le nom de Super Session, qui franchement fait un peu "vente forcée", n'est en fait qu'un juste avertissement du festival qui attend l'auditeur. Parce qu'une super session, c'en est indéniablement une, avec trois fines lames encore pleines de la sève de leur jeunesse mais avec déjà suffisamment d'expérience pour savoir exactement ce qu'ils font et où ils souhaitent aller ou, du moins, en donne l'impression par leur incroyable sens de leur musique, instinctif ou pas. Parce qu'il faut de l'instinct, en plus de l'évident talent, pour boucler pareil tour de force en neuf petites heures (!).
Musicalement, c'est, en résumé, de blues électrique dont il s'agit, un genre qui doit beaucoup à quelques jeunes agités britanniques mais prend, ici comme dans quelques albums contemporains, un tout autre essor. Si c'est Kooper qui est à l'origine du projet et semble souvent tenir la baraque, la véritable star de la captation est indéniablement un Bloomfield jouant d'égal à égal avec les plus fines galettes de son temps (Hendrix en particulier), aisément reconnaissable et éblouissant du début à la fin de sa face, la première et, bonheur d'une réédition pour le coup brillamment bonussée, sur 3 titres supplémentaires pour encore plus de plaisir. Du coup, la performance de Stills, qui est de belle qualité à n'en pas douter, parait quelque peu pâlotte comparée à celle de son devancier. Il faut dire aussi que Stills débarqua en catastrophe, remplaçant dans un genre qui n'est pas sa prédilection et au pied levé un Bloomfield incapable de compléter la session pour des raisons de santé selon la version officielle. Bref, le style de Stills, plus aérien, plus ensoleillé, tranche forcément avec le bouillonnement parfois presque (free) jazz de Bloomfield (His Holy Modal Majesty et ses influences coltraniennes), l'album y gagne en variété ce qu'il y perd, obligatoire revers de la médaille, en concision... Mais pas en qualité, elle est bien là, de la première à la dernière note de ce "jammy" festin bleu et feu.
Plus de 45 ans après sa sortie, sans doute plus assez célébrée qu'elle le mériterait, la Super Session de Mike Bloomfield, Al Kooper et Stephen Stills demeure, en plus d'une étape essentielle dans le développement de la "pop" musique, un œuvre blues essentielle à tout amateur du genre.
Musicalement, c'est, en résumé, de blues électrique dont il s'agit, un genre qui doit beaucoup à quelques jeunes agités britanniques mais prend, ici comme dans quelques albums contemporains, un tout autre essor. Si c'est Kooper qui est à l'origine du projet et semble souvent tenir la baraque, la véritable star de la captation est indéniablement un Bloomfield jouant d'égal à égal avec les plus fines galettes de son temps (Hendrix en particulier), aisément reconnaissable et éblouissant du début à la fin de sa face, la première et, bonheur d'une réédition pour le coup brillamment bonussée, sur 3 titres supplémentaires pour encore plus de plaisir. Du coup, la performance de Stills, qui est de belle qualité à n'en pas douter, parait quelque peu pâlotte comparée à celle de son devancier. Il faut dire aussi que Stills débarqua en catastrophe, remplaçant dans un genre qui n'est pas sa prédilection et au pied levé un Bloomfield incapable de compléter la session pour des raisons de santé selon la version officielle. Bref, le style de Stills, plus aérien, plus ensoleillé, tranche forcément avec le bouillonnement parfois presque (free) jazz de Bloomfield (His Holy Modal Majesty et ses influences coltraniennes), l'album y gagne en variété ce qu'il y perd, obligatoire revers de la médaille, en concision... Mais pas en qualité, elle est bien là, de la première à la dernière note de ce "jammy" festin bleu et feu.
Plus de 45 ans après sa sortie, sans doute plus assez célébrée qu'elle le mériterait, la Super Session de Mike Bloomfield, Al Kooper et Stephen Stills demeure, en plus d'une étape essentielle dans le développement de la "pop" musique, un œuvre blues essentielle à tout amateur du genre.
1. Albert's Shuffle 6:54
2. Stop 4:23
3. Man's Temptation 3:24
4. His Holy Modal Majesty 9:16
5. Really 5:30
6. It Takes A Lot to Laugh, It Takes A Train to Cry 3:30
7. Season of the Witch 11:07
8. You Don't Love Me 4:11
9. Harvey's Tune 2:07
Bonus tracks
10. Albert's Shuffle (remix without horns) 6:58
11. Season of the Witch (remix without horns) 11:07
12. Blues for Nothing (outtake) 4:15
13. Fat Grey Cloud (in concert at the Fillmore West) 4:38
Al Kooper — vocals, piano, organ, ondioline, electric guitar, twelve-string guitar
Mike Bloomfield — guitars on side one, reissue tracks 10, 12, 13
Stephen Stills — guitars on side two, reissue track 11
Barry Goldberg — electric piano on "Albert's Shuffle" and "Stop"
Harvey Brooks — bass
Eddie Hoh — drums, percussion
autres musiciens (cuivres) inconnus.
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