samedi 24 août 2013

Ca marche pas ? Ca marche !

Queen "Hot Space" (1982)
ou "Mais qu'est ce que tu fous Doudou dis donc ?"


Après un Flash Gordon franchement dispensable, on attendait Queen au tournant. Ce premier faux-pas de la carrière du groupe étant dévolu à illustrer un film, il avait été démis par beaucoup comme n'étant pas un véritable album du groupe. Considérant ceci, Hot Space succédait donc à l'excellent The Game, album extrêmement réussi même si il laissait préfigurer l'écriture plus pop qui allait suivre.

On ne pourra pas reprocher leur immobilisme aux quatre membres de Queen et, toujours prompts à se renouveler, c'est à un nouvel exercice de style qu'ils nous convient ici. Au programme, un genre de funk pop blanc pas désagréable au demeurant mais trop éloigné des préoccupations des fans du groupe pour réellement satisfaire. Il faut dire que la section rythmique quasiment totalement synthétisée n'est pas du meilleur augure et comme les compos ne sont, dans l'ensemble, pas mauvaises mais notablement moins marquantes que ce qui nous avait été offert jusque là, c'est à une amère déception que nous sommes confrontés. Tout juste relèvera-t-on le single en duo avec David Bowie et sa ligne de basse qui tue. Le reste oscille entre le peu mémorable et le franchement gênant... Sans doute attendait-on trop de Queen.

Dans l'absolu, Hot Space, n'est pas un mauvais album et, eût-il été attribué à une autre formation que celle à laquelle nous devions des moments de bravoure tels que Bohemian Rhapsody, Save Me, Now I'm Here (et j'en passe), que les motifs de satisfaction n'auraient pas manqués. Hélas, c'est bien d'un album de Queen dont il s'agit et, mis à part Flash Gordon, force est de constater que c'est le plus faible de leur discographie.

Le remaster, quelque soit sa qualité (excellente en l'occurrence), ne peut pas sauver ce Hot Space de son naufrage créatif. Et ce ne sont pas les titres du cd bonus (3 lives, 1 remix et une face B) qui relèveront le niveau.

Tout ceci fait de Hot Space un album que les fans hardcore voudront sans doute posséder malgré sa faible qualité mais sur lequel les autres peuvent sans crainte faire l'impasse... On ne leur en voudra absolument pas.


CD 1
Album
1. Staying Power 4:10
2. Dancer 3:46
3. Back Chat 4:31
4. Body Language 4:29
5. Action This Day 3:33
6. Put Out the Fire 3:15
7. Life Is Real (Song for Lennon) 3:39
8. Calling All Girls 3:53
9. Las Palabras de Amor (The Words of Love) 4:26
10. Cool Cat 3:26
11. Under Pressure (with David Bowie) 4:02

CD 2
Bonus
1. Staying Power (Live in Milton Keynes, June 1982) 3:57
2. Soul Brother (B-Side) 3:36
3. Back Chat (Single Remix) 4:12
4. Action This Day (Live in Tokyo, November 1982) 6:25
5. Calling All Girls (Live in Tokyo, November 1982) 4:45


Freddie Mercury - lead vocals, piano, synthesisers, synth bass on "Staying Power", keyboards
Brian May - lead guitar, synthesisers, piano, backing vocals, synth bass on "Dancer", lead vocals (falsetto lines on "Put Out the Fire" and lead harmony on "Las Palabras de Amor")
Roger Taylor - drums, drum computer, programming, backing vocals, lead vocals on "Action This Day", keyboards and rhythm guitar on "Calling All Girls"
John Deacon - bass guitar, synthesisers, rhythm guitar, drums, electric piano, programming
&
David Bowie - lead vocals on "Under Pressure"
Arif Mardin - "hot and spacey" horn arrangement and production on "Staying Power"
Mack - production, keyboard programming on "Action This Day"


Queen "The Works" (1984)
ou "La moustache triomphante !"


A l'aulne de leurs catalogues respectifs, il n'est pas incorrect de comparer le Works de la Reine à l’Invisible Touch de Genesis. Pas que les musiques y soient particulièrement cousines, sauf à appartenir à la vaste sphère du pop rock grand public de ces 80s pour beaucoup maudites, mais ils participent indéniablement de la même démarche de "mainstreamisation" de formations jadis plus ambitieuses avec des résultats, commerciaux et artistiques, pas si dissemblables.

Oui mais, Queen a une rouerie et un sens de l'humour qui feront toujours défaut au progueux de Collins (qui y met pourtant du sien à dérider ses psychorigides collègues). Outre ce second degré si nécessaire, Queen part aussi d'une base musicale plus facilement adaptable à la "popisation" de leur œuvre. Et puis, sur The Works, il y a surtout un catalogue d'imparables chansons dont un paquet de singles que vous avez forcément tous entendu : Radio Gaga, It's a Hard Life, I Want to Break Free et Hammer to Fall, soit quatre chansons sur les neufs composant l'opus, on peut dire que la moisson fut riche et résonne encore régulièrement sur les stations radiophoniques nostalgiques... Plus de trente ans après la sortie de l'album.

Mais est-ce du bon Queen ? Evidemment la réponse dépendra d'où l'on se place et ce qu'on attend, espère de la formation de Mercury & Co... Ceux qui vénèrent, chez la Reine, cette propension à "pondre du single" seront éblouis par l'incroyable redressement du groupe après le fadasse et raté Hot Space et son white funk si peu convaincant, ceux qui souhaiteraient y retrouver un combo prospectif et opératique, tel que le fut le groupe en ses triomphales septantes, ne pourront par contre que se chagriner de ce brûlot audiblement conçu pour plaire aux masses. Ceci dit, et quelque soit le camp où vous vous placez, il est une évidence en ce Works, c'est que Queen a retrouvé une verve mélodique, une efficacité qu'il avait fini par progressivement perdre après News of the World. Le break de l'année précédente, et les subséquents projets solo qui en découlèrent ne sont sans doute pas étrangers à cette revigoration créative, d'ailleurs.

Par snobisme, il est de bon ton de dénigrer The Works, enfin, de dénigrer tout ce que Queen sortit après News of the World... Je ne me joindrai pas au cortège des mauvais-chagrins parce que, franchement, The Works, album inséparable de triomphantes 80s, est simplement un petit bijou certes pas exactement de bon goût mais, néanmoins, tout à fait réussi. Et qu'importe, donc, des bonus pas exactement affolants (une constante de la série des remasters de 2011), le son y est impeccablement restauré... C'est l'essentiel !


CD 1
Album
1. Radio Ga Ga 5:44
2. Tear It Up 3:28
3. It's a Hard Life 4:08
4. Man on the Prowl 3:28
5. Machines (Or 'Back to Humans') 5:10
6. I Want to Break Free 3:20
7. Keep Passing the Open Windows 5:21
8. Hammer to Fall 4:28
9. Is This the World We Created...? 2:13

CD 2
Bonus
1. I Go Crazy (B-Side) 3:44
2. I Want to Break Free (Single remix) 4:19
3. Hammer to Fall (Headbanger's mix) 5:19
4. Is This the World We Created...? (Live in Rio, January 1985) 3:02
5. It's a Hard Life (Live in Rio, January 1985) 4:27
6. Thank God It's Christmas (Non-album single) 4:21


Freddie Mercury: lead and backing vocals, piano, keyboards, programming
Brian May: lead and acoustic guitars, backing vocals, keyboards, lead vocals on bridge of "I Go Crazy", programming
Roger Taylor: drums, electronic drums, backing vocals, keyboards, Vocoder, programming
John Deacon: bass guitar, rhythm and acoustic guitars, keyboards, programming, backing vocals on "Radio Ga Ga"
&
Fred Mandel
: keyboards, piano, programming, keyboard solo on "I Want to Break Free"
Mack: Fairlight CMI programming on "Machines"

 
RENDEZ-VOUS DU
28 AU 31 AOÛT
POUR L'EMBALLAGE FINAL !

8 commentaires:

  1. ça y est, tu les chronique par deux... J'aime moins, mais il y a toujours du bon!

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  2. Déjà, le coup d'avant, FG ne méritait pas son propre post, idem cette fois-ci avec Hot Space... Alors je les "double" avec un album plus méritant.

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  3. Mais quelle mouche les a donc piqué? Hot Space est la parfaite illustration de ce qu'il ne faut pas faire quand on ne sait pas le faire.
    Ok, les couineux évoluent en fonction de leur désire de changement (annoncé précédemment), d' avancer dans l'air du temps, propulsés à innover par des gens bien intentionnés (Ah, money is money). Et pi, les nouveaux bidules électroniques, ça vous démange, quand on se les ai refusé ouvertement. Seulement voici le résultat, un affreux salmigondis musical, où il n'y a aucune structure intéressante (le manque d'expérience se fait cruellement sentir), et à part quelques intervention de May sur la "rouge", nous assistons à un naufrage, et le Titanic à coté, c'est de la gnognotte! Même le duo avec Bowie est pour moi une souffrance: cette anti-mélodie (anti mélodieux), ce rythme saccadé à trois francs six sous, que de gachis!!!
    Et pourtant, je l' écoute, certes beaucoup moins souvent que les autres, car je reviens toujours sur les choses que je ne comprends pas (c'est comme pour Bite Rivières et son "Homme sans âge", plus je le réécoute et moins je le perçois), espérant y trouver quelque chose que j'ai du louper. Mais non, à chaque nouvelle écoute, rien ou si peu à sauver. Il n'y a que les interventions de May qui me font supporter l'outrage!!!

    Pour The works, le groupe a compris qu'ils s' étaient fourvoyés dans une impasse, et doucement (ils sont malins les couineux) mais surement, reviennent à ce qu'ils maitrisent le mieux, des chansons imparables. Et celui-ci en fourmille! Au début, Radio Ga Ga, en ouverture d'album, avec sa partie de batterie discoïde, m'agaçait. Mais ce morceau nous offre une partie mélodique plus qu'intéressante. Il n'y a que le refrain (nécessairement roboratif) qui m'irrite toujours. Allez, qui aime bien châtie bien...

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    1. Un intéressant reportage sur Reinhold Mack et de son travail avec Queen:
      http://izotope.com/artists/reinhold_mack.asp

      In english in the text, sorry!

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    2. Tout pareil que toi... Sauf pour Under Pressure qui est une bonne chanson.
      Et merci pour le lien (l'anglais n'est pas un problème en ce qui me concerne).

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    3. Dans "Under pressure", le seul truc de bien, ce sont les paroles. La zique, elle, m'incommode, et comme je suis pas un beau oui idolâtre, je la mets au même titre que "Another One Bites the Dust" dans la catégorie des morceaux qui fait bouger l'arrière train, mais (surtout) pas le cerveau!

      Quand au Mack, lorsque j'ai lu que l'album de Queen dont il est le plus fier est "Hot Space", heureusement que j'étais déjà assis!!!

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  4. Je me fais une promesse: Me faire la deuxième partie de carrière de Queen en suivant tes chroniques. 2eme? Je partirai après JAZZ.

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  5. Bon c'est fait avec grand plaisir, le plus étonnant c'est mon plaisir à redécouvrir le II et même à découvrir le I.
    Une fois habitué au son de QUEEN des 70's, pas de problème pour moi d'entrer dans cet univers foutraque, j'adore.
    Les 80's, moins une surprise, à part découvrir que je connaissais mieux que je ne le pensais.
    Haaa la période MTV & co était intrusif!

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