vendredi 16 août 2013

Allen Lanier (Blue Öyster Cult): 1946-2013

ALLEN LANIER
25 JUIN 1946 - 14 AOÛT 2013
R.I.P.

Claviériste, guitariste rythmique et, plus rarement, vocaliste des hard rockers américains de Blue Öyster Cult dont il était l'un des membres fondateurs, Allen Lanier nous a quitté a seulement 67 ans des suites de complications pulmonaires aigües.
 
Afin de lui rendre l'hommage qu'il mérite, je vous propose donc un album de Blue Oyster Cult, celui où sa performance est la plus remarquable et qui se trouve, aussi, être un album en rupture pour la formation, en l'occurrence :

 
Blue Öyster Cult
"Agents of Fortune" (1976)
 

Ayant, consciemment ou non, refermé un chapitre de son histoire avec le double album live On Your Feet On Your Knees, accessoirement le meilleur classement album de la carrière du groupe, c'est un Blue Oyster Cult avec de nouvelles ambitions qui nous propose Agents of Fortune en 1976.

S'il y a toujours, dans les paroles, l'inclinaison horrifique/science-fictonnesque de l'incarnation précédente du groupe, musicalement, c'est à une assez différente affaire à laquelle nous sommes confrontés. Les guitares plus en retrait, moins agressivement hard-rockantes, les claviers d'Allen Lanier plus présents aussi, contribuent à donner une touche plus aérienne, presque progressive (FM diront les mauvais esprits), au groupe. Presque parce qu'un Blue Oyster Cult même attendri reste une belle machine de guerre. Mais le propos n'est plus ici de pilonner à coups de riffs tranchants "proto-metal" électrifiant un blues qui n'est jamais bien loin....

Non, Agents of Fortune a d'autres visées, imposer un son plus "slick" qui colle, il faut dire,  à des compos également en voie de "mainstreamisation". Evidemment, l'archétype de cette évolution est (Don't Fear) The Reaper, plus gros succès de toute la carrière du groupe ceci dit en passant, mais tout l'album est à l'avenant... Ce dont le morceau d'ouverture, This Ain't the Summer of Love, pourrait presque nous faire douter avec ses allures de rocker agressif, mais ce n'est qu'un fugitif coup de semonce sans doute dû à ne pas faire trop peur au fans déjà acquis. Ce n'est pas non plus l'incursion vocale et textuelle d'une Patti Smith alors débutante (petite-amie d'Allen Lanier un temps considéré pour prendre le micro au sein de BÖC) qui changera cette transformation de la chenille en papillon, bien au contraire ! La demoiselle, en l'occurrence, rajoute juste encore un peu à la variété et la richesse d'un album pourtant déjà richement doté (Don't Fear the Reaper, E.T.I., Sinful Love, Tattoo Vampire, Morning Final... tous de bombes destinées à passer à la postérité). Cerise sur ce gâteau d'extrême variété (mais pas de dispersement !), si Eric Bloom reste le vocaliste "leader", la tâche n'a jamais été autant partagée, CHAQUE membre se voyant offert au moins un titre en tant que vocaliste.

Certes, Agents of Fortune présente un Blue Öyster Cult assagi, domestiqué diront certains, c'est aussi, et surtout !, l'album d'une formation en pleine possession de son art, en grande forme compositionnelle et à la maîtrise instrumentale sans faille pris dans une évolution naturelle et, présentement, salvatrice. Un beau bolide, quoi ! Embarquement immédiat !

 
1. This Ain't the Summer of Love 2:21
2. True Confessions 2:57
3. (Don't Fear) The Reaper 5:08
4. E.T.I. (Extra Terrestrial Intelligence) 3:43
5. The Revenge of Vera Gemini 3:52
6. Sinful Love 3:29
7. Tattoo Vampire 2:41
8. Morning Final 4:30
9. Tenderloin 3:40
10. Debbie Denise 4:13
Bonus
11. Fire of Unknown Origin (original version) 3:30
12. Sally (demo version) 2:40
13. (Don't Fear) The Reaper (demo version) 6:20
14. Dance the Night Away (demo version) 2:37
 
 
Eric Bloom – guitar, percussion, lead vocals on tracks 1, 4, 7, 9, 11 & 12
Donald "Buck Dharma" Roeser – guitar, synthesizer, percussion, lead vocals on tracks 3 & 13
Allen Lanier – keyboards, guitar, bass, lead vocals on tracks 2 & 14
Joe Bouchard – bass, piano, lead vocals on track 8
Albert Bouchard – drums, acoustic guitar, percussion, harmonica, lead vocals on tracks 5, 6 & 10
&
Patti Smith
– vocals on "The Revenge of Vera Gemini"
Randy Brecker – horns
Michael Brecker – horns
David Lucas – vocals, keyboards, percussion

6 commentaires:

  1. :(

    Et je rajouterais George Duke, la semaine derniere... :( :(

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    1. Tu m'apprends ça, il faudra que j'y revienne !

      R.I.P. Big George. :-(((

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  2. 1976!! c'était pas le moment de s'assagir. Un vrai problème de Timing au regard des débats dans nos cours de récréation.
    Allez je me refais "Don't fear.." mais n'empêche, mêm ce son de guitare (arpèges?) Tom Petty!! Et els La la la, des choeurs à la America.
    Allez, c'est un bon disque que j'ai aimé détester. Mais ça sentait un peu le tournant à 90 degrés comme tu l'expliques bien. TRAHISON!!!

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    1. J'aime bien ce tournant inattendu... Beaucoup même !
      Et puis, avec les claviers mieux placés que par le passé, c'était l'album idéal pour rendre hommage à Allen Lanier.

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  3. C'est bizarre ce phénomène qui veut qu'un groupe ne doit pas évoluer pour ses fans. Beaucoup de bands en sont victimes. Ca me fait penser à Wishbone Ash, après le succès d' Argus. Ne voulant pas se répéter, ils abordèrent une nouvelle phase qui leur fit perdre une partie de leurs fans. Pour le BOC, comme le dit si bien le commentaire, ils ont voulu passer à autre chose, de plus posé et en direction d'une plus grande audience. Pari réussi, ce qui ne les empêchera pas de revenir bien plus tard à des choses plus musclé.

    Et puis ils avaient besoin de se défaire de la fausse image de groupe à tendance nazi, qu'ils avaient involontairement créés eux-mêmes, alors que le groupe compte plusieurs membres d'origine juive. Une nouvelle approche de leur musique s'avérait nécessaire. Pour ceux qui ont eu la chance de les voir/entendre live, la scène démontra qu'ils n'avaient rien perdu de leur énergie.

    Le décès de Lanier vient nous rappeler qu'il était un rouage essentiel, pas seulement en tant que musicien, mais aussi comme compositeur. Sa dernière "trahison"???

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