mercredi 28 août 2013

Un royal tour de magie

Queen "A Kind of Magic" (1986)
ou "La tête bien sur les épaules"


Sur la lancée d'un The Works commercialement triomphal et artistiquement accompli (quoiqu'en pensent les nostalgiques des septantes), Queen ne cherche pas bien loin la formule à appliquer, il reconduit !

Enfin, musicalement, parce que, B.O.F. du Highlander de Russell Mulcahy pour deux tiers de sa tracklist, l'affaire A Kind of Magic est, évidemment, un brin plus compliquée que ça... Et ne se présente pas, en particulier, sous les auspices les plus favorables à une unité artistique ou une liberté compositionnelle souvent vitales à la réussite d'un album de la Reine.

Bref, nous sommes en 1986 et ça s'entend. Si la guitare de Brian May surnage souvent (encore heureux !), les synthétiseurs, batteries électroniques et autres boîtes à rythmes dominent outrageusement le mix d'une œuvre totalement de son temps. Ceci dit, la tentation synthétique ne date pas d'hier chez Mercury & Co, dès le fiasco Hot Space on était en plein dedans. Sauf que depuis, nos quatre preux guerriers ont appris à domestiquer l'outil. C'était déjà évident sur The Works, ça l'est encore plus sur A Kind of Magic.

A partir de là, la réussite repose sur la seule qualité des compositions et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on a été gâté même si tout n'est parfait ici. Côté "up", ça commence dès l'ouverture avec le hard-rocker One Vision, composition de Roger Taylor updatant avec talent le trademark sound de Queen à l'aulne de nouvelles technologies utilisées massivement mais sans lourdeur. La suite propose quelques très beaux moments (l'irrésistible single éponyme, le mid-tempo si typiquement Queenesque Friends Will Be Friends, la ballade épique Who Want to Live Forever, le rocker "soundbité Highlander" Gimme the Prize et, évidemment, la salve finale qu'est Princes of the Universe) et d'autres moins glorieux (un One Year of Love ramollo au saxo baveux, le rétro/raté Pain Is So Close to Pleasure, ou l'agaçant technoïde Don't Lose Your Head), le côté "down" quoi. Enfin, trois titres moyens sur 9, la proportion n'est pas dramatique, loin s'en faut.

Edition 2011 "deluxe" oblige, il y a forcément des suppléments mais, pour le coup, si le bonus EP est un des plus richement dotés en nombre de pistes et en durée de la série, il se caractérise aussi par sa totale absence de vrais inédits. On se contentera cependant de ces mixes, versions alternatives, lives et démos qui complètent finalement bien l'album.

Pas de révélation tardive donc mais la satisfaction d'un remaster de qualité pour un album mineur mais pas désagréable de la discographie de la Reine. Un album sans doute un poil trop marqué 80s qu'on ne conseillera qu'à ceux qui ne sont pas allergiques à ce genre de chose.


Cd 1
Album
1. One Vision 5:10
2. A Kind of Magic 4:24
3. One Year of Love 4:26
4. Pain Is So Close to Pleasure 4:21
5. Friends Will Be Friends 4:07
6. Who Wants to Live Forever 5:15
7. Gimme the Prize 4:34
8. Don't Lose Your Head 4:38
9. Princes of the Universe 3:32

Cd 2
Bonus
1. A Kind of Magic (Highlander version) 4:22
2. One Vision (Single version) 4:00
3. Pain Is So Close to Pleasure (Single remix) 3:57
4. Forever (Piano version) 3:20
5. A Kind of Vision (Demo, August 1985) 3:23
6. One Vision (Live at Wembley Stadium, 11 July 1986) 5:12
7. Friends Will Be Friends Will Be Friends 5:59


Freddie Mercury - lead and backing vocals, piano, synthesisers, programming
Brian May - electric guitars, backing vocals, lead vocals on "Who Wants to Live Forever?", synthesisers, programming
Roger Taylor - drums, electronic drums, backing vocals, synthesisers, programming
John Deacon - bass guitar, electric guitars, synthesisers, programming
&
Spike Edney
- additional keyboards
Joan Armatrading - incidental vocals on "Don't Lose Your Head"
Steve Gregory - alto saxophone on "One Year of Love"
Lynton Naiff - string section direction & arrangement on "One Year of Love"
National Philharmonic Orchestra on "Who Wants to Live Forever?"
Michael Kamen - orchestral direction & arrangement on "Who Wants to Live Forever?"

8 commentaires:

  1. C'est que tu me fais écouter le/du Queen des Aïtize, bravo.
    Au passage, je n'ai jamais été satisfait par le moindre live, et même une fois en image, j'avais trouvé les prestations décevantes, malgré l'abattage de Freddy.
    Ou peut-être à cause de... Avec le reste du groupe trop en retrait?
    J'ai pu voir les "mauvais" mais j'avais cette sensation de groupe pas en symbiose.
    Même les stones avec Jagger en avant, derrière il y a un plaisir du jeu que j'ai retrouvé, par exemple, sur le film de Scorcese!
    Alors, un conseil pour me faire changer d'avis, un truc à écouter particulièrement?

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    1. Franchement, Live Killers et Wembley '86 ne m'ont jamais vraiment convaincu... Sans doute la faute d'un excès d'overdubs pour "nettoyer" la performance.
      Je trouve, par contre, le Queen Rock Montréal (dispo en DVD et audio) bien plus convaincant. Pour info, c'est enregistré en 1981 soit une époque charnière pour Queen. C'est peut-être une piste...

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    2. Le bol je les ai en médiathèque, donc bientôt, je me le suis noté pour emprunt

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    3. Je t'aurais bien proposé mon rip (enfin, pas mon rip, celui que j'avais trouvé à l'époque), mais c'est du VBR pas top.
      Tiens, du coup, si tu veux partager la version audio, je suis preneur.

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  2. J'aime assez le tube "Kind Of Magic", mais d'une manière générale, ce n'est pas ma période favorite. J'ai du mal avec le son de la décennie. L'aventure se termine bientôt, très bonne rétrospective.

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    1. Ce n'est pas ma période favorite non plus mais force est de constater qu'outre Flash Gordon et Hot Space, on est loin de la bérézina que certains se plaisent à décrire.

      Et merci ! ^_^

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  3. Les couineux sont impayables! Capable du pire et du meilleur, et cerise sur le gateau, inclurent tout ça en un seul morceau, balaize, hein! m'enfin, c'est pas parce qu'on a appris à jouer avec plus d'un doigt sur les synthés (comme tant de guignolos aux cheveux javelisés essayaient de faire à la même époque) que la sauce prend mieux. Heureusement encore que le joli (mois) de May vient sauver le navire du naufrage (à raser les cotes, on s'y perd) et que le frais dit a de belles mélodies du plus couinesque parfum. Il est temps de quitter ces années ou même tous les "dinosaures proggiens" ont eu maille à partir avec cette déchéance musicale (je n'ai pas acheté un seul disque pendant cette période), même mon prog band favori (yes) à sombré corps et âmes durant ces tristes années. Ici, le léger cotoie le moyen, le minable, le passable, et l' inévitable. Ah ces synthés, entre de bonnes mains font des merveilles, mais que de remplissages, pour patienter jusqu'à la prochaine bonne chanson.
    A mon avis, z'ont jamais réussi réellement a intégré les machines à leurs talents naturels, la preuve c'est qu'ils reviendront à du meilleur son, mais bien trop tard. Malgré tout ça, je continue à tout prendre et à faire le tri.

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    1. Au coup par coup il y sont parvenus (à intégrer les machines, enfin les synthés, BaR) mais je suis globalement d'accord avec toi (même si moins dur dans mon jugement), ce n'est pas ce qu'ils faisaient de mieux.

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