Pearl Jam "Lightning Bolt" (2013)
ou "Faire le métier"
Des chantres de la déferlante Grunge, peu ont réussi leur transformation comme Pearl Jam. C'est peut-être (sûrement) parce que Pearl Jam, fondamentalement, a toujours été un groupe de classic rock (étiquette que je déteste mais qui dit bien ce qu'elle avance) avec ses racines musicales tant dans Led Zeppelin, Neil Young ou les Who. D'album en album, parcours inégal mais passionnant, le groupe n'a fait que confirmer sa propension à ensevelir encore un peu plus ses racines dans le terreau originel d'un rock 70s adapté au goût du jour mais toujours sans effort, avec un naturel qui fait que ça passe sans qu'on cherche absolument à quel luminaire du passé se référer. C'est donc avec une indéniable classe et une vraie rouerie, en plus d'un savoir-faire en continuel développement, que les natifs de Seattle réussirent à encaisser un surprenant et monumental succès de début de carrière (Ten et ses 10 millions de copies écoulées !).
22 ans plus tard débarque Lightning Bolt, 10ème galette de la bande d'Eddie Vedder, 4 années après le très frais et réussi Backspacer, la plus longue attente que la formation nous ait fait subir. Toujours produit par Brendan O'Brien, une habitude depuis 1993 et Vs. quoique interrompue sur 3 albums au consécutifs au début des années 2000 (dont deux où O'Brien continue de mixer, tout de même !), ce n'est pas un album gorgé de surprises où Pearl Jam ose tout et se remet en question. Non !, classique dans ses compositions, ses arrangements et sa production, c'est l'œuvre de bons ouvriers, désormais accomplis à la tâche et toujours suffisamment passionnés pour y insuffler ce supplément d'âme indispensable à ce genre d'entreprise.
Autant le dire, si vous n'aimiez pas Pearl Jam, ce n'est pas ce coup-ci que vous serez convertis. Si, par contre, vous les appréciez, pas de doute !, vous serez contentés. Parce que, album somme stylistiquement, Lightning Bolt propose toutes les nuances de l'art "Pearlien" d'un dynamique morceau d'ouverture (Getaway; du bête rock fort bien troussé), en passant par des décharges d'adrénaline bienvenues et pas sans rappeler les salves d'un exemplaire Vitalogy (Mind Your Manners, Lightning Bolt), de rocks mid-tempo avec un Vedder quasi-chamanique (My Father's Son, Swallowed Whole), à de belles ballades/power ballades électro-acoustiques comme le groupe en a toujours si bien réussi (Sirens, Pendulum, Yellow Moon), de machins rock et brinquebalants à la fois qu'on imaginerait bien chantés par le vieux Loner canadien mais où le timbre d'Eddie fonctionne très bien aussi (Infaillible), ou de modérées surprises comme Sleeping by Myself et son petit coup de ukulélé !), à un final calme et presque mainstream à la si jolie mélodie qu'on ne boudera pas son plaisir (Future Days)... Une bien belle collection qui sans rien n'apporter de réellement neuf n'en est pas pour autant routinière, à la grâce des belles chansons qui la compose.
Certains regretteront le relatif endormissement de Pearl Jam, groupe désormais installé dans ses certitudes et développant, encore et encore, un vocabulaire familier. Et il y a de ça mais, surtout !, Lightning Bolt est le déroulé implacable du travail honnête et inspiré de musiciens n'ayant plus rien à prouver depuis bien longtemps continuant, audiblement, de se faire bien plaisir... C'est déjà énorme d'autant que le plaisir, en l'occurrence est communicatif. Alors non, Lightning Bolt n'est pas un grandissime album, simplement une fichue bonne galette bourrée jusqu'à la garde de musique de qualité... J'achète !
1. Getaway 3:26
2. Mind Your Manners 2:38
3. My Father's Son 3:07
4. Sirens 5:41
5. Lightning Bolt 4:13
6. Infallible 5:22
7. Pendulum 3:44
8. Swallowed Whole 3:51
9. Let the Records Play 3:46
10. Sleeping by Myself 3:04
11. Yellow Moon 3:52
12. Future Days 4:22
Jeff Ament – bass guitar, background vocals
Matt Cameron – drums, background vocals
Stone Gossard – guitar
Mike McCready – guitar, six string bass
Eddie Vedder – vocals, guitar, ukulele
&
Ann Marie Calhoun – strings
Boom Gaspar – piano, keys
Brendan O'Brien – piano on "Future Days," mixing, production
Aller, je prends, parce ce c'est un groupe que j'ai lâchement abandonné après "Vitalogy"... c'était en 94.
RépondreSupprimerBen dis donc ! Tu as raté un sacret paquet de bons albums !
SupprimerYeah ! Encore une belle claque. Vingt ans plus tard, je retrouve la même énergie. La rage ne s'est pas calmée. Eddy Veder possède toujours cette voix unique qui sait ameuter souvent, mais aussi enchanter parfois.
RépondreSupprimerMon cher Zornie, encore une fois, tu nous gâtes.
Méga thanxxx
Tu auras bientôt un beau colier de perles à poster sur ton site... ;-)
SupprimerPourvu que ce soit ce que je pense !!!!!
SupprimerC'est bien possible... Ce sera court, et intense ! ^_^
SupprimerEvidemment ! Mais ne mélangeons pas tout... ;-)
RépondreSupprimerHello.
RépondreSupprimerJ'étais venu avec l'envie d'avoir envie, je repars en continuant à ignorer Pearl Jam.
Chais pas trop pourquoi mais je les ai jamais aimés ceux-là.
EWG
Tiens, le schtroumpf grognon est passé par là ! ^_^
SupprimerGrumpf !
SupprimerBien dit ! ^_^
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