dimanche 27 octobre 2013

Two Aces (and assorted "Kiss" leftovers)

Ace Frehley "Anomaly" (2009)
ou "L'anomalie, c'est Kiss sans Ace !"

20 ans après le moyen Trouble Walkin', 11 après Psycho Circus de Kiss où il ne fit de toute façon que de la figuration, Ace revient aux affaires avec un nouvel album dont l'hideur de la pochette en ferait fuir plus d'un... Pas facile de glisser la référence à son ancien groupe sans violer les copyrights il faut dire. Dommage parce que la musique, elle !, se défend bien.

Anomaly, donc. La première est le silence récurrent d'Ace Frehley dont, certes, les différentes addictions n'aidèrent pas. La seconde est le calendrier, pas facile de capitaliser sur sa Kiss réputation si longtemps après sa disparition du line-up des maquillés. Et la troisième est la qualité d'un album dont on n'attendait rien et qui délivre, l'air de rien, beaucoup. Parce qu'Anomaly est une foutue bonne collection de hard rock'n'roll ! Une foutue bonne collection pas sans faux-pas (un reprise dispensable du classique de Sweet, Fox on the Run, un Genghis Khan bien troussé mais un peu longuet pour ce qu'il a à proposer, le folk rock agaçant d'A Little Below the Angels avec la fille d'Ace en guest) mais doté de suffisamment de bons morceaux (le ,reste de l'album, consistant en heavy rockers efficaces et de la suite de l'instrumental de l'album de 1978) pour convaincre les plus récalcitrants que Mr. Frehley, le Spaceman, aurait bien toujours sa place dans le Kiss d'aujourd'hui si la paire de leaders n'avait si peur de sa concurrence.

Reste à savoir si cet Anomaly prometteuse aura un jour une descendance, si un Ace enfin sobre et clean trouvera l'énergie et l'inspiration. En attendant, entre sa participation compositionnelle à Kiss, son album solo de 1978 et, donc, cet Anomaly de belle tenue, il y a de bonne raisons de regretter la discrétion d'un guitariste talentueux et sa double éviction du plus grand groupe de Party Rock'n'roll du monde.

1. Foxy & Free 3:43
2. Outer Space 3:48
3. Pain in the Neck 4:18
4. Fox on the Run 3:34
5. Genghis Khan 6:08
6. Too Many Faces 4:22
7. Change the World 4:11
8. Space Bear 5:24
9. A Little Below the Angels 4:17
10. Sister 4:48
11. It's a Great Life 4:00
12. Fractured Quantum 6:19


Ace Frehley – lead vocals, lead guitar, additional bass on tracks 2, 5, 9, 11, and 12
Anthony Esposito – bass
Anton Fig – drums, percussion on all tracks except 4, 10, and 12
Derrek Hawkins – rhythm guitar on track 2
Scot Coogan – drums, percussion on track 10, background vocals on 3 and 10
Marti Frederiksen – keyboards, additional bass and rhythm guitar on 4 and 9, drums on 12
Brian Tichy – drums on track 4



Kiss "Ace Frehley" (1978)
ou "Spaceman's Revenge"


En 1978, les quatre membres de la Maison Kiss décident de s'accorder un petit break solitaire afin d'enregistrer, chacun, son petit album à soi. A ce petit jeu c'est Paul et, surtout !, Ace qui s'en sortent le mieux, c'est à dire, comme par hasard, ceux qui s'éloignent le moins du vocabulaire musical habituel du Baiser.

Il n'est pas à dire, pour autant, qu'Ace Frehley, l'album, n'apporte pas son petit lot de différences à commencer par une technicité, une virtuosité pour ainsi dire absente du répertoire d'un quatuor plus préoccupé par la perfection de leur party rock'n'roll que quelques exploits instrumentaux que ce soit. C'est aussi, audiblement, parce que seul maître à bord (il y a quasiment tout enregistré), Ace cherche avant tout à se faire plaisir... Et, ainsi, conséquemment, il nous fait plaisir, ce n'est pas plus compliqué que ça ! Et ça commence par de bonnes chansons rock où, évidemment !, la guitare du Spaceman se taille la part du lion mais qui n'oublient jamais de délivrer leur quota de fun et de bonne humeur binaire. D'un lot de compositions de qualité, on ressortira l'introductif et dynamique Rip It Out, le heavy rocker de qualité supérieure Snow Blind, le Zeppelinien Ozone, le rigolo New York Groove pas sans rappeler le Lou Reed de Walk on the Wild Side, et le bel instrumental final (Fractured Mirror), sommets d'un album réussi de bout en bout grâce, sans doute, au soutien d'un groupe de musicien dévoué à la cause de leur épisodique patron dont le batteur Anton Fig qui doublera bientôt Peter Criss avant que celui-ci ne soit définitivement viré et continue de collaborer régulièrement avec Ace.

Comme Paul Stanley, Ace délivre sa version du quatuor maquillé, son Kiss à lui. L'album n'est pas parfait mais indéniablement attachant à l'image du personnage et de ses failles (addictions). Et une addition recommandable à la collection de ceux qui aiment (sans ordre), Kiss, Ace, la guitare et le (hard) rock à l'ancienne... Pas mal de monde en fait.


1. Rip It Out 3:39
2. Speedin' Back to My Baby 3:35
3. Snow Blind 3:54
4. Ozone 4:41
5. What's on Your Mind? 3:26
6. New York Groove 3:01
7. I'm in Need of Love 4:36
8. Wiped-Out 4:08
9. Fractured Mirror 5:25


Ace Frehley – lead and backing vocals, lead and rhythm guitar, acoustic guitar, guitar synthesizer, bass guitar
Anton Fig – drums, percussion
Will Lee – bass guitar on "Ozone", "I'm in Need of Love" and "Wiped-Out"
Carl Tallarico – drums on "Fractured Mirror"
David Lasley, Susan Collins – backing vocals on "Speedin' Back to My Baby", "What's On Your Mind?" and "New York Groove"
Larry Kelly – backing vocals on "Rip It Out"
Bill "Bear" Scheniman – bell on "Fractured Mirror"
Bobby McAdams – power mouth on "New York Groove"


EN BREF ET POUR MEMOIRE :

Kiss "Gene Simmons" (1978)
ou "Un dur au cœur tendre"


Sans doute dévoré par l'ambition mais aussi l'envie de sortir du personnage vampirique développé chez Kiss, et souhaitant pleinement profiter de l'opportunité qui s'ouvrait à lui dans le cadre des quatre albums solo de 1978, Gene Simmons surprit son monde... Pas qu'en bien mais pas qu'en mal non plus. Avec le rock groovy et théâtral d'ouverture (Radioactive, entre Kiss et Meat Loaf), le rock carré et typique de Burning Up with FeverTunnel of Love et See You in Your Dreams... Ceci pour faire plaisir à son following habituel parce que, le reste, hou la la dis donc ! C'est à un Gene tous azimuts auquel on a affaire avec de la pop/folk américaine 70s typique (See You Tonite, Mr. Make Believe), du rock "Broadway" (True Confessions ou Living in Sin), du rock symphonique (Man of 1,000 Faces) ou carrément du crooning (When You Wish Upon a Star) ! Certes, avec l'accumulation d'invités prestigieux, de cuivres, de cordes et de l'égo colossal du Maître de Cérémonie, tout n'est pas du meilleur goût mais on s'y amuse plus souvent qu'à son tour ce qui n'est déjà pas si mal pour un album sans unité de style ou de ton mais suffisamment solide et bien troussé pour tenir l'auditeur en haleine, fan du monsieur ou pas.


1. Radioactive 3:50
2. Burning Up with Fever 4:19
3. See You Tonite 2:30
4. Tunnel of Love 3:49
5. True Confessions 3:30
6. Living in Sin 3:50
7. Always Near You/Nowhere to Hide 4:12
8. Man of 1,000 Faces 3:16
9. Mr. Make Believe 4:00
10. See You in Your Dreams 2:48
11. When You Wish upon a Star 2:44


Gene Simmons - vocals, electric and acoustic guitars, co-producer
Neil Jason - bass guitar
Elliot Randall - guitar
Allan Schwartzberg - drums
Sean Delaney - percussion, backing vocals, co-producer
Ron Frangipane - symphonic arrangements and conductor of Members of the New York and Los Angeles Philharmonic Orchestras
Gordon Grody
, Diva Gray, Kate Sagal, Franny Eisenberg, Carolyn Ray - backing vocals
Eric Troyer - piano and vocals on "Radioactive" & "Living in Sin"
Steve Lacey - guitar on "Radioactive"
John Shane Howell - classical guitar, segue between "Radioactive" & "Burning Up with Fever"
Richard Gerstein - piano on "True Confessions" & "Always Near You/Nowhere to Hide"
Joe Perry - guitar on "Radioactive" & "Tunnel of Love"
Bob Seger - backing vocals on "Radioactive" & "Living in Sin"
Rick Nielsen - guitar on "See You in Your Dreams"
Helen Reddy - background vocals on "True Confessions"
Jeff "Skunk" Baxter - guitar on "Burning Up with Fever", "See You Tonite", "Tunnel of Love" & "Mr. Make Believe"
Donna Summer - background vocals on "Burning Up with Fever," & "Tunnel Of Love"
Janis Ian - backing vocals on the "Prelude to Radioactive"
Cher - spoken word phone call on "Living in Sin"
Mitch Weissman & Joe Pecorino (Beatlemania) - backing vocals on "Mr. Make Believe", "See You Tonite" & "Always Near You/Nowhere to Hide"
Michael Des Barres - background vocals on "See You in Your Dreams"
Ritchie Ranno - guitar on "Tunnel of Love"
The Citrus College Singers - chorus on "True Confessions" & "Always Near You/Nowhere to Hide"



Kiss "Peter Criss" (1978)
ou "Le Batteur battu"


Il en fallait bien un.... Il en fallait bien un qui se plante lamentablement dans une collection d'albums solo qui, à y revenir, se défend plutôt bien. Et ce fut Peter Criss qu'on connaissait pour sa ballade tubesque (Beth sur Destroyer, 1976) ou son rock tranquilou (Hard Luck Woman sur Rock'n'roll Over, 1976 itou), le batteur/vocaliste aurait pu (dû ?) se contenter de creuser le sillon d'un soft (hard) rock balladisant qui lui allait parfaitement au teint. Au lieu de ça Peter a la drôle d'idée de nous proposer un album de pop rock sucrée et dramatiquement sans substance, pas mal joué, pas mal chanté, juste totalement inodore et indolore où on ne sauve que le bluesy I'm Gonna Love You et le gentiment doo-wop rock'n'roll Tossin' and Turnin', pas lourd pour un album aussi dispensable qu'anecdotique qu'on ne conseillera qu'aux plus hardcore des fans du Baiser, maniaques de la collectionnite. Au final, le pari de se démarquer est aussi raté que l'album. Dommage, Peter.


1. I'm Gonna Love You 3:18
2. You Matter to Me 3:15
3. Tossin' and Turnin' 3:58
4. Don't You Let Me Down 3:38
5. That's the Kind of Sugar Papa Likes 2:59
6. Easy Thing 3:53
7. Rock Me, Baby 2:50
8. Kiss the Girl Goodbye 2:46
9. Hooked on Rock 'n' Roll 3:37
10. I Can't Stop the Rain 4:25


Peter Criss - lead vocals, drums on side 1, and track 4 on side 2, percussion on track 3, side 2, backing vocals
Allan Schwartzberg - drums on tracks 1, 2 and 5 on side 2
Bill Bodine - bass guitar on side 1, and track 4 on side 2
Neil Jason - bass guitar on tracks 1, 2 and 5 on side 2
Art Munson - guitar on side 1, and track 4 on side 2
Stan Penridge - guitar on side 1, and tracks 3 and 4 on side 2, backing vocals
Elliot Randall - guitar on "Easy Thing" and "I Can't Stop the Rain"
John Tropea - guitar on tracks 1, 2 and 5 on side 2
Brendan Harkin - guitar on "Easy Thing"
Steve Lukather - guitar solo on "That's the Kind of Sugar Papa Likes" and "Hooked on Rock and Roll"
Bill Cuomo - keyboards on side 1, and track 4 on side 2
Richard Gerstein - keyboards on tracks 1, 2, and 5, side 2
Davey Faragher, Tommy Faragher, Danny Faragher, Jimmy Faragher, Maxine Dixon, Maxine Willard, Julia Tillman, Vini Poncia, Annie Sutton, Gordon Grody - backing vocals
Horns arranged by Tom Saviano
Michael Carnahan - saxophone solo on "Tossin' and Turnin'", baritone sax on "Hooked on Rock 'n' Roll"



Kiss "Paul Stanley" (1978)
ou "Kiss me again"


Quand vint le temps des albums solo, Paul Stanley, un garçon simple dans le fond, fit ce qu'il savait faire de mieux : du Kiss ! Du coup, avec un line-up relativement resserré (2 groupes et quelques choristes et invités), pas de star, juste des musiciens choisis par Paul pour donner vie à son "Kiss à lui"... Qui ressemble beaucoup à Kiss tout court et pas seulement du fait de la voix immédiatement reconnaissable de Stanley, du fait de l'inclinaison musicale vers un bon gros party hard rock'n'roll ô combien familier et satisfaisant. C'est d'ailleurs une excellente idée parce que force est de constater que quand le chanteur/guitariste s'éloigne trop de son pré carré, il convainc moins, voir un Ain't Quite Right ramolo tout juste sauvé par un beau écorché vif solo de Bob Kulick (dont le petit frère, Bruce, deviendra quelques années plus tard guitariste de Kiss, comme vous le savez sans doute déjà) ou l'espèce de variété américaine d'Hold Me, Touch Me (Think of Me When We're Apart), seul morceau de l'album sans Kullick, tiens donc... Le reste, même la power ballade Take Me Away (Together As One), s'aligne avec la qualité moyenne du Kiss des 70s. C'est dire si Paul Stanley a bien réussi son affaire proposant, malin qu'il est, un album plaisant et efficace.


1. Tonight You Belong to Me 4:41
2. Move On 3:12
3. Ain't Quite Right 3:34
4. Wouldn't You Like to Know Me 3:16
5. Take Me Away (Together as One) 5:26
6. It's Alright 3:38
7. Hold Me, Touch Me (Think of Me When We're Apart) 3:40
8. Love in Chains 3:34
9. Goodbye 4:09


Paul Stanley - lead and backing vocals, rhythm guitar, lead guitar, acoustic guitar, E-Bow, all guitars on track 7
Bob Kulick - lead guitar, acoustic guitar
Steve Buslowe - bass guitar on tracks 1-5
Richie Fontana - drums on tracks 1-4
Eric Nelson - bass guitar on tracks 6-9
Craig Krampf - drums on tracks 6-9
Carmine Appice - drums on track 5
Peppy Castro - backing vocals on tracks 3 and 7
Diana Grasselli - backing vocals on track 2
Doug (Gling) Katsaros - piano, Omni string ensemble and backing vocals on track 7
Steve Lacey - electric guitar on track 8
Miriam Naomi Valle - backing vocals on track 2
Maria Vidal - backing vocals on track 2

2 commentaires:

  1. Kiss my Ace.

    Désolé, je n'ai jamais pu prendre au sérieux ces guignols peinturés. Pas que je trouve ça particulièrement mauvais mais je n'ai jamais rien trouvé qui me titille dans leur musique.

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    1. Il y a de la musique pour toutes les circonstances de la vie, Kiss doit bien coller à une... Et puis, ce n'est pas Kiss mais les albums solo des membres de Kiss, nuance.

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