ou "Some girls and some more girls...All Beautiful!"
Some Girls était déjà un très bon album, le dernier vrai bon album des Rolling Stones diraient certains, Some Girls Deluxe Edition est un grand album, une démonstration de la créativité parisienne des Rolling Stones de fin 1977, début 1978 et, enfin, une intégrale (ou vendue comme telle) de sessions particulièrement productives.
Déjà il y a ce diable d'album, un inespéré retour en forme pour une formation qui, si elle obtient toujours des succès avec ses singles (Angie et It's Only Rock'n'Roll en tête) déçoit sur la longueur d'albums inégaux où les espoirs de grandeur de Jagger, les addictions de Richards et le débarquement d'une nouvelle génération de rebelles (les punks, alors triomphants en la Prude Albion) sont autant de lourds handicaps qu'on a peine à imaginer contrebalancés par l'arrivée en tant que membre de plein droit du sympathique master-slider Ronnie Wood qui plus est déjà présent depuis les sessions de Black And Blue en 1974 pour palier à l'absence du démissionnaire Mick Taylor. Sans doute l'air parisien et la relative tranquillité qui l'accompagne, un Richards temporairement désintoxiqué ont-ils aidé et puis l'envie d'en découdre avec ces jeunes crêtés qui voudraient bien déloger ces vieux rockers trop riches, trop jet-setters...... Il y a aussi Mick qui, ayant appris la guitare, ne peut résister à mettre son grain de sel. De l'enthousiasme probablement, du temps aussi avec une session double de plus de 5 mois au total, un luxe auquel peu de formations peuvent alors prétendre. Reste qu'on cherche la faille et qu'il n'y a en définitive pas. De l'imparable et discoïde mais finalement si Jaggerien Miss You au Rock bluesy, cru et urbain qui clôt l'album (Shattered), c'est un groupe en grandissime forme, sûr de son fait et déroulant triomphalement son habituelle grammaire, qui se présente tant et si bien que même la tant redoutée intervention vocale de Keith (Before They Make Me Run, où il parle de ses... « problèmes ») passe comme une lettre à la poste. Epatant, on vous dit !
Et encore plus épatant maintenant que sont révélées quelques pépites supplémentaires. Parce que si les Rolling Stones eurent le temps, pendant ces longues sessions au Studio Pathé Marconi, ils y furent aussi admirablement productifs, couchant sur bande deux fois ce qu'il leur était nécessaire d'enregistrer s'offrant ainsi le choix parmi une certes trop large mais rassurante sélection de chansons. Et on imagine volontiers que le choix fut difficile vu la belle qualité de ce qu'il convient de considérer comme les « restes » et qui rivalise presque avec la face officielle de l'album ! Du country rock de qualité ? Il y en a (No Spare Parts). Du boogie agressif avec Père Tranquille Charlie au furieux shuffle ? Il y en a aussi (Claudine). Etc. De fait, le catalogue classique du Stones de la fin des années soixante et du début des années soixante-dix se voit décliné sur 12 pistes (dont certaines durent être finies pour la sortie du présent deluxe lors d'une session dirigée par Don Was) qui fonctionnent simplement parce que ce sont de bonnes, honnêtes chansons d'artisans appliqués et particulièrement inspirés. Ca parait simple comme ça mais, pour en arriver là, pfiou, ce coup de bol cosmique !
Allez, pour mégoter on dira que le remaster est presque trop beau, trop propre pour être vrai, un poil clinique contrairement à celui de Virgin (masterisé par Bob Ludwig) qui pérennisait la texture originelle de l'album mais à laquelle manquaient les excellents bonus présentement révélés. Bon, c'est vraiment pour trouver à redire parce que, sinon, c'est une fête à laquelle on conviera volontiers ses amis sachant que ni nous, ni eux ne regretteront le rock'n'rollesque voyage.
CD 1
1. Miss You 4:48
2. When The Whip Comes Down 4:21
3. Just My Imagination (Running Away With Me) 4:38
4. Some Girls 4:36
5. Lies 3:11
6. Far Away Eyes 4:24
7. Respectable 3:07
8. Before They Make Me Run 3:25
9. Beast Of Burden 4:25
10. Shattered 3:46
CD 2
1. Claudine 3:42
2. So Young 3:18
3. Do You Think I Really Care 4:22
4. When You're Gone 3:51
5. No Spare Parts 4:30
6. Don't Be A Stranger 4:06
7. We Had It All 2:54
8. Tallahassee Lassie 2:37
9. I Love You Too Much 3:10
10. Keep Up Blues 4:20
11. You Win Again 3:00
12. Petrol Blues 1:35
Mick Jagger: chant, choeurs, guitare, piano sur "Faraway Eyes", "Petrol Blues", "No Spare Parts", harmonica sur "When You're Gone", "Keep Up Blues", handclaps sur "Tallahasse Lassie"
Keith Richards: guitare, choeurs, chant sur "Before They Make Me Run", "We Had It All", basse sur "Some Girls", "Before They Make Me Run", piano sur "Faraway Eyes", "No Spare Parts", "I Love You Too Much", "You Win Again"
Ronnie Wood: guitare, choeurs, basse sur "Shattered"
Charlie Watts: batterie
Bill Wyman: basse, synthétiseur sur "Some Girls", marimba sur "Don't Be a Stranger"
&
Sugar Blue: harmonica sur "Miss You", "Some Girls", "Don't Be a Stranger", "We Had It All"
Ian McLagan: piano sur "Miss You", orgue sur "Just My Imagination"
Mel Collins: saxophone sur "Miss You"
Simon Kirke: congas sur "Shattered"
Ian Stewart: piano sur "Claudine", "So Young", "Do You Think I Really Care?", "Tallahasse Lassie", "You Win Again", "Petrol Blues"
Chuck Leavell: piano solo sur "So Young"
Don Was: basse sur "Don't Be a Stranger", handclaps sur "Tallahasse Lassie"
John Fogerty: handclaps sur "Tallahasse Lassie"
Matt Clifford: percussion sur "Don't Be a Stranger"
.Recyclé de l'Année du Dragon.
AdD203
Les Stones, bof depuis trop longtemps, alors, heureusement que de telles ré éditions font resurgir en mémoire qu'ils furent un grand, mais vraiment un très grand groupe.
RépondreSupprimerAlbum culte, parmi une masse d'autres...
Mais que j'aime particulièrement.
Et pas que pour Miss you qui est de tout' phénoménal...
Après celui-ci, c'est le désert ou presque. Pas facile d'être et d'avoir été...
SupprimerDans les bons albums, je colle aussi Steel Wheels et Bridges to Babylon. J'ai également une petite tendresse pour Tattoo et Voodoo, sans oublier Stripped.
RépondreSupprimerJ'ai pensé à ceux là aussi...
SupprimerBabylon renferme des trucs invraisemblables - Tatoo reste mon préféré - j'aime le son vraiment crade de Voodoo, les deux autres,hmm, je dois me les ré écouter car ils font partie de ceux pour lesquels j'ai décroché...
J'y reviendrais.
Mais celui que j'écoutais le plus a été Sticky Fingers... et si tu me lis un peu tu devrais même arriver à savoir pour quel titre je le place au dessus...
Tout ça me laisse absolument indifférent... Pas SF évidemment. ^_^
SupprimerC'est marrant, oui, sûr.
RépondreSupprimerJe n'ai jamais trouvé la moindre "faiblesse" à Ron Wood.
Tout ça c'est, encore une fois du "pipeau" médiatique...
Ron Wood est le parfait équilibre dont avait besoin Keith Richards - dans un contexte tel celui des Stones, bon ne veut rien dire - je préfère "efficace"...
L'association Wood - Richards est on ne se peut plus efficace et a recentré sur l'essentiel.
Wood est donc un complément parfait, normal, il fut d'abord bassiste (!...) si mes bribes de mémoire sont bons.
Simple avis, bien sûr...
Excellente idée ce post étant donné que je n'avais pas Some Girls, encore moins la réédition bonux. J'ai quand même une toute petite réticence concernant Miss you : discoïde écris-tu, j'aurais pour ma part dit discoïsant - mais on invente bien les mots qu'on veut - et oui je trouve que ça essaie de se raccrocher à la mode de l'époque pour coller un single dans les charts. Les punks qui poussent d'un côté certes, mais on est aussi en pleine vague disco.
RépondreSupprimerBref, j'ai toujours eu un peu de mail avec ce morceau. Mais un grand merci pour l'album.
I Was Made for Loving You, Da ya think I'm Sexy, etc. Ils sont nombreux les exemples de groupes ou artistes ayant surfé sur la vague disco pour obtenir un hit... Quand c'est bien fait, comme c'est le cas avec Miss You, ça ne me pose pas le moindre problème. Et puis, il faut bien que le rocker ait aussi quelque chose pour se trémousser... ^_^
SupprimerLes faiblesses de Ron Wood doivent beaucoup au fait qu'il ait été précédé par Mick Taylor... Sinon, oui, Ron est le parfait binôme de Keith... Et ne lui fait pas trop d'ombre, surtout !
RépondreSupprimer