mardi 19 novembre 2013

Grand Jeu, 7ème Edition, 1er Tour (supplément)

The Wear Don't Make the Monk!
Pochette hideuse mais disque génial.


Gong "Acid Motherhood" (2003)
ou "Mama mia que atrocidad"


Ne pas juger un livre par sa couverture, dit-on. Ne pas juger la rencontre (au sommet !) entre le collectif transnational psyché-space-prog Gong et deux membres des japonais barrés d'Acid Mothers Temple (d'où le titre de l'album, Acid Motherhood) parce que, franchement, la tête emperruquée de ce vieux grigou de Daevid Allen accolée au le corps doublé et "en-cloqué" d'une probable jeunesse sur fond de couleurs criardes en motifs géométriques... Horreur quoi !, du genre a faire fuir le plus téméraire des audiophiles.

Et quel dommage d'afficher pareille hérésie sur ce qui est la plus éclatante réussite du groupe depuis Gazeuse! (1976) ou You (1974), ultime partie de la trilogie Radio Gnome Invisible. On inclura à l'équation comparative de son excellence tous les "offshoot" de la planète Gong (qui sont pourtant nombreux et souvent fameux)... Oui, autant que ça ! Sans doute le sang frais de Kawabata Makoto et Cotton Casino (les deux Acid Mothers Temple temporairement additionnés au line-up, ce qui à vaut la présente formation le surnom d'Acid Mothers Gong) n'est-il pas étranger à ce salutaire regain de créativité mais, indéniablement, c'est du Gong, de l'Allen Gong dirait-on puisque le fils de David, Orlando Allen, y bat les peaux et que même madame (ex ?) Allen, Gilli Smyth y fait une très remarquée apparition (Supercotton). Enfin, même s'il n'est pas de la famille, il serait injuste de ne pas mentionner la présence de Josh Pollock d'University of Errors (l'autre groupe de Daevid Allen) tant son travail tout au long de l'album est formidable de fougue et de virtuosité utile.

Et la musique donc ? Du Gong, pardi ! Il y a ici toute la malice, toute l'inventivité foutraque d'Allen et, bien sûr, toutes ses histoires abracadabrantesques de monstres et créatures magiques... Certes, on a vu plus "cérébré" mais c'est très distrayant, ce qui n'est pas rien. Donc la musique est du Gong, c'est dit, mais pas seulement, Cotton Casino et Kawabata Makoto apportent naturellement leur lot de bizarreries et leur propension naturelle à alourdir le ton, une composante pas forcément très présente dans le Gong millésimé (et presque envahissante sur le long instrumental Makokoten). On n'en reste pas moins dans le progressif spatial et psychédélique de quelques hippies jamais redescendus (et qu'on ne voudrait surtout pas voir, ni entendre, redescendre), de vieux hippies encore très capables de douceurs acoustiques absolument charmantes (Waving). Et surtout présentement très inspirés sur un album sans titre faible et avec quelques vrais sommets (le précité et totalement maboule SupercottonMonstah! et son riff de la mort, Brainwash Me et son irrésistible groove chelou).

De fait, on se dit souvent que la fameuse Gnomique trilogie a fait de beaux petits et que Gong, ce qui se confirmera jusque 2032, dernier opus en date de ces grands allumés, mais plus jamais autant qu'ici. Parce qu'Acid Motherhood, petit miracle épisodique, rencontre bienheureuse sous l'œil riant de Saint Timothy Leary, est un immense album... Hélas fort mal emballé.


1. Ocean Of Molasses 0:32
2. Supercotton 8:36
3. Olde Fooles Game 2:08
4. Zeroina 2:56
5. Brainwash Me 3:58
6. Monstah! 2:31
7. Bible Study 0:30
8. Bazuki Logix 4:15
9. Waving 4:05
10. Makototen 13:36
11. Schwitless In Molasses 4:36


Daevid Allen – guitar, vocals
Kawabata Makoto – guitar, bouzouki
Cotton Casino – synthesizer, voice
Josh Pollock – guitar
Dharmawan Bradbridge – bass
Orlando Allen – drums
&
Gilli Smyth – vocals (on "Supercotton")
Greg Sheehan – percussion (on "Monstah!")
Kurt Schwitters – voice (on "Schwitless In Molasses")


(pochette alternative... c'est pas beaucoup mieux)

16 commentaires:

  1. ils sont barges avec leurs pochettes ceux là, la musique psyché rock cosmique aussi..mais là, franchement, j'ai la nausée.. je préfère les japonaises en soquettes habituelles.

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    1. Je ne crois pas avoir vu d'album de Gong avec des japonaises en soquettes mais je comprends ce que tu veux dire.

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  2. Ah ah ah, celle-là elle est carrément sur le podium des pochettes les plus laides du monde. C'est tout un art pour arriver à un tel niveau, je dis chapeau.

    Mon problème avec Gong c'est que je suis resté bloqué au camembert et que, tout électrique qu'il fut, je n'ai jamais eu envie de passer au dessert. Comme je ne digère pas beaucoup mieux AMT, l'acidité me donne des maux d'estomac, il me faudrait du Digedryl en intraveineuse pour écouter ça.

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    1. J'ai toujours bien digéré le Gong, c'est fun, frais, et totalement barré, tout ce que j'aime !

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  3. J'ai du mal avec les voix... pourquoi il ne font pas de la musique purement instrumentale? Comme la pochette, c'est too much pour moi... La musique a l'air bien géniale malgré tout et la pochette franchement hideuse... Hier, j'aurais voté pour toi.

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    1. J'ai parlé trop vite... Dans la suite du disque, les voix disparaissent... j'en suis à la piste 10 et c'est parfait.

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    2. En même temps, ça ne m'étonne pas, la piste 10 est celle qui ressemble le plus à Acid Mothers Temple. ^_^

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  4. Mais qu'est ce que c' est que ce Gong que je ne connais pas ???
    Merci

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  5. Sexy le supplément ! Et inconnu pour ma part mais la présence des Acid Mothers Temple - d'ailleurs toujours au top sur leur petit dernier de cette année - m'engage fortement à passer outre la double gorgone polichinellisée de cette pochette ignoble !

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  6. Une belle rencontre pour pochette d'une laideur extrême... Bien pire que Kraftwerk qui claque comme pochette. Enfin dans le thème mon salaud ^^

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    1. J'ai gardé la version soft pour le jeu, je ne voulais pas choquer...^_^

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  7. Merci ! Je prends direct ! J'avais pensé aux Acid Mothers Temple pour la pochette ignoble, mais j'ai encore un peu de mal avec leur musique avant que de trouver ça génial. Avec un peu de gong gazeuse, ça devrait passer...

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    1. Ca devrait passer !
      Acid Mothers Temple, comment dire, c'est très rigolo (enfin, je trouve ça très rigolo) mais de temps en temps seulement, à trop fortes dose, ça devient soulant parce que c'est trop référencé, trop long souvent aussi... Mais avec Gong, malgré l'hideur absolue de la pochette (j'ai la version alternative, en vrai), c'est excellent ! Mais c'est surtout du Gong sauf sur, comme écrit à Sb, Makokoten qui glisse vers le style des japonais.
      Tu me dis, quand tu as écouté, hein ! ^_^

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  8. Gong (enfin Daevid Allen) + Acid Mothers Temple = Chose musicale mutante et bizarroïde. C'est vrai que la pochette est très laide, de très mauvais goût. Du genre ex-hippie resté perché à vie because surconsommation d'acides ultra frais (Hoffman 92 ou Bart Simpson début des 90's) + exta & co !!
    Mais le musique de GONG, derrière tous ces délires, et ultra virtuose, recherchée et novatrice. GONG, avec MAGMA, ont donné ses lettres de noblesse au Jazz rock/Psyché et Rock Prog' made in France.....Et leur descendance est infinie......dont les rejetons parlé ici, les japonais d'Acid Mothers Temple !!!
    A +

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