vendredi 23 août 2013

Le banquet des loqueteux

The Rolling Stones "Beggars Banquet" (1968)
ou "Légendaire !"


Il y a des albums qu'on pense ne plus avoir à présenter, et puis, en faisant sa petite enquête, on se rend compte que finalement, si. On est surpris parce qu'on se disait que, tout de même, on était là sur un classique, mais c'est comme ça : les albums des Rolling Stones, même les plus incontournables, sont relativement moins connu qu'on n'aurait pu l'escompter...

Historiquement, Beggars Banquet est le « Ouf de soulagement » après le douloureux épisode psychédélique de Their Satanic Majesties Request, qui est loin d'être mauvais soit dit en passant. C'est aussi celui du début de l'effacement de Brian Jones qui ne participe qu'épisodiquement aux sessions et quittera bientôt le groupe avant de connaitre le sombre destin qu'on sait. Musicalement, c'est l'album du repli sur les bases, du retour à un blues de sales gosses qui ne respectent rien et s'en amusent... Dans une version plus raffinée que celles des premières années mais pas moins énergique. Evidemment, on ne présente pas l'introductif et jammy Sympathy for the Devil, le reste, par contre, est surprenamment assez méconnu des « masses ». Il faut dire que le compromis est ici totalement absent, les Stones sont en mode blues de chez blues... Et qu'est-ce qu'ils font ça bien !

Allez, pour chipoter, on dira juste que Jigsaw Puzzle est un tout petit peu trop long et que Keith aurait bien pu se passer de chanter sur le début de Salt of the Earth... Mais c'est bien pour trouver quelque chose de négatif à dire parce que, sinon, wow, quelle disque ! Un machin à faire rougir de jalousie tous les McKingley Morganfield et autres Chester Burnett de la terre où quelques petits blancs natifs de la prude Albion explorent toutes les facettes de l'idiome bleu avec une égale maîtrise et un constant bonheur.

Au bout du compte, on se retrouve avec un album tout simplement légendaire, une tuerie absolue (et c'est un fan des Beatles qui le dit !) que tout un chacun se doit de posséder, potasser, décortiquer encore, encore et encore. Oui, da !


1. Sympathy for the Devil 6:18
2. No Expectations 3:56
3. Dear Doctor 3:28
4. Parachute Woman 2:20
5. Jigsaw Puzzle 6:06
6. Street Fighting Man 3:16
7. Prodigal Son 2:51
8. Stray Cat Blues 4:38
9. Factory Girl 2:09
10. Salt of the Earth 4:48


The Rolling Stones
Mick Jagger: chant, choeurs, harmonica sur "Parachute Woman"
Keith Richards: guitare electrique, acoustique et slide, basse sur "Sympathy for the Devil" et "Street Fighting Man", chant sur le début de "Salt of the Earth", choeurs
Brian Jones: guitare slide sur "No Expectations", mellotron sur "Jigsaw Puzzle" et "Stray Cat Blues", harmonica sur "Dear Doctor" et "Prodigal Son", sitar et tambura sur "Street Fighting Man", choeurs sur "Sympathy for the Devil"
Charlie Watts: batterie, tabla sur "Factory Girl", choeurs sur "Sympathy for the Devil"
Bill Wyman: basse , choeurs et maracas on "Sympathy for the Devil"
&
Nicky Hopkins: piano
Rocky Dijon: congas sur "Sympathy for the Devil", "Stray Cat Blues" et "Factory Girl"
Ric Grech: violon sur "Factory Girl"
Dave Mason: mellotron sur "Factory Girl", shehnai sur "Street Fighting Man"
Jimmy Miller: choeurs on "Sympathy for the Devil"
Watts Street Gospel Choir: choeurs sur "Salt of the Earth"

 CECI EST UN RECYCLAGE DE L'ANNEE DU DRAGON 

12 commentaires:

  1. Je suis totalement de ton avis, 100% d'accords, c'est pas tous les jours. Comme toi, j'ai voulu chroniquer ce disque et puis je me suis résorbé, pensant que tous le monde avait déjà dit ce qu'il y a a dire. Bref. Un grand disque, a vrai mon favori (avec "Artermath"), et c'est un fan des scarabées qui le dit.

    En lieu et place de celui-ci j'ai chroniqué "Between the Button", une perle rare.

    Beau billet!

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    1. J'ai fait Between the Buttons aussi mais en version US. Quel fut ton choix ?

      Et merci pour le compliment, pas évident de trouver quelque chose de neuf à dire sur cet incontournable 60s alors, en toute logique, je n'ai rien dit de neuf, juste crié mon amour d'un album brut et fin à la fois.

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    2. La version UK, comme à chaque fois, je privilégie la version du pays d'origine. Simplement. Pour les singles autant se tourner vers les nombreux best of dispo.

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  2. Hello.
    Non, rien à dire là-dessus, et c'est un fan des Kinks qui vous le dit!
    Ah si : j'écoute toujours ce disque à partir du deuxième morceau tellement le premier me gonfle.
    Mais c'est tout...
    EWG

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    1. Ca, c'est le problème récurrent des morceaux qu'on a beaucoup trop entendus... Je te comprends même si, présentement, je ne me lasse pas du boabab d'ouverture.

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  3. J'ai toujours trouvé les Stones brouillon (paradoxalement, moins sur scène, car là, il n' y a que l' énergie et le charisme de miquejagueur qui compte), mais surtout, des compositeurs de killer tunes, depuis leur début comme blues copycat, jusqu'à l'orgie rock'n'rolliene qu'ils ont parfaitement représentée durant leur première période et qui se clôt avec l' ère Mick Taylor. Avec celui-ci, ils sont dans leur norme. C'est à dire excellent. Malheureusement quand miquejagueur se prendra pour les Bee Gees avec son falsetto, j'ai commencé à m' éloigner avec prudence. Mais bon sang, qu'est-ce qu'ils étaient (plus que) bon!

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    1. "Avec celui-ci, ils sont dans leur norme." Je parle de l'album chroniqué, of course!

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    2. Ha, le falsetto de Mick, à croire qu'il se moque... ;-)

      Présentement, Taylor n'est pas encore là, Jones est effacé et pourtant c'est du béton ! Comme quoi, le soliste des Stones ne doit pas être d'une si grande importance dans la réussite de leurs albums (ça explique aussi le choix du limité Ron Wood, meilleur à la basse ou à la slide, en remplacement de Taylor).

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    3. C'est vrai que la guitare solo chez les Stones est quasiment accessoire, ce que j'ai voulu dire c'est que Taylor amènera un peu de rigueur, aillant été élevé à l'école Mayall, qui lui, ne rigolait pas avec les écarts sur la partition. J'ai adoré le "couple" jagueur/richard, auteur de titres immortels (j'ai un faible pour "Between the button", un autre album transitoire) et de joies diverses, lorsqu'il nous offrait une musique symbiotique délivreuse de jouissance musicale. Après (pour moi) les choses se sont gâtées...

      ps: pour le falsetto, j'aurais du dire "falsetto manqué", mais tellement énervant à mes oreilles!

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    4. Ne pas tirer sur l'ambulance Jagger, svp. ;-)

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  4. Bon, on a assez de recul pour dire que nous entamons le sommer de type Annapurna avec les quelques albums qui vont suivre.
    Te tracasse pas, dès qu'il y a un avis sur ces disques je me jette sur la lecture. J'ai l'impression déjà de l'entendre.
    J'ai par contre une pochette moins savoureuse de cet album acheté en Angleterre.
    Et puis la naissance d e"Sympathie.." filmée par Godard m'avait à l'époque soufflée, rare de voir un truc assez banal devenir un titre foudroyant.

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    1. La pochette censurée, parce qu'on ne montre pas un mur de chiottes graffité d'insanités... Belle connerie.

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