mercredi 14 août 2013

Rivers of No Return

Alors que je dézinguait la sainte trilogie du rock d'ici (Johnny, Eddy, Dick) pour mieux vanter les mérites de Jacques Higelin, Toorsch vint à la défense du plus, à priori, indéfendable des trois : Dick ! Son enthousiasme et sa verve firent le reste et me donnèrent envie d'en savoir un peu plus sur cet album qu'il défendait cœur et âme. Dont acte.

Dick Rivers "L'Homme Sans Age" (2008)
ou "Dickomania"


Que se passe-t-il quand une figure mineure de la nouvelle chanson française rencontre le plus magnifique has been du rock (français itou) ? Sur le papier, entre la moumoute en plastique de l'un et les prétentions artistiques de l'autre, ça a franchement de quoi faire peur pourtant, concrètement, l'affaire s'avère toute autre.

Et donc, fiers d'eux comme pas deux (ils appartiendraient au règne animal qu'on les imaginerait bien faire la roue), il s'en vont en Angleterre enregistrer les chansons que l'un a écrites pour l'autre... Et ils peuvent être fiers, les bougres, parce que telle réussite étaient inattendue, c'est le moins qu'on puisse dire ! Véridick !

L'Homme Sans Âge est un album de Dick Rivers composé par Joseph d'Anvers... Etonnant, non ? Musicalement, c'est de pop rock fine et racée d'inspiration anglo-américaine dont il s'agit sur laquelle la voie de velours de Dick (qu'on redécouvre pour l'occasion) fait merveille. On n'aura pas l'outrecuidance de comparer ce presque-miracle (Dick, hein !) avec la ressuscitation de Johnny Cash par Rick Rubin, faut quand même pas pousser, et le cadre musical ne tend pas assez vers l'épure pour ça, mais il y a quelque chose du genre tout de même, à entendre un homme qu'on pensait éternellement voué aux gémonies s'en sortir avec un peu plus que les honneurs et les félicitations du jury.

Parce que c'est d'un bon album, bien arrangé, bien produit, bien joué... et bien chanté (là était LE doute pour les vilains Dickomoqueurs). Pas la réinvention de la roue ni la 8ème merveille du Monde, juste un foutu bon album avec de belles chansons (toutes !) où Dick n'est plus cette approximation péri-américaine de rocker un peu ridicule mais son propre animal. Un peu comme si Hervé Forneri (le vrai nom de Dick) avait enfin eu la peau de son pote Rivers... On n'en attendait pas tant.


1. L'homme sans âge 3:32
2. Par-delà les plaines 3:24
3. Sur le toit du monde 3:23
4. Les braves 3:41
5. La première heure 3:11
6. Attache-moi 3:01
7. Mon homme 2:06
8. Les bras des femmes 3:38
9. La voie des anges 3:23
10. Lola (veut la lune) 3:24
11. Je reviens 3:43
12. Gagner l'horizon 3:27


Dick Rivers - chant
Mark "Shez" Sherridan - guitares, chœurs
Kevin Bacon - basse, production
Lucy Shaw - contrebasse
Larry Ciancia - batterie, percussions
Joseph d'Anvers - harmonica, chœurs, textes, musiques
Marion Benoît - chœurs
Soundscape London Symphonic Orchestra - cordes
Everton Nelson - direction des cordes
Jonathan Quarmby - arrangements, production

4 commentaires:

  1. Ahah! Que je suis heureux de lire ta chronique (et pas seulement car j'y suis cité, hein!).

    C'est sur d'Anvers/Rivers ça fait moins prestigieux que M/Johnny et pourtant, le résultat est tout autre. Sans s'approcher du Cash-American-Rubin, il y a de ça.

    Magnifique billet. J'ai fait écouter ce disque à un pote, qui se marrait bien quand je lui disais que le ringard Dicky avait enregistré un album splendide. Il riait moins après.

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    1. Tu vois, je suis ouvert comme garçon ! ^_^
      Ceci dit, L'Homme Sans Âge restera sûrement mon seul et unique Dick. ;-)

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  2. Ce n'est pas sur la musique que j'appréhende ce monsieur. Il a passé une partie de sa carrière à se faire accompagner par les plus grands noms du rock anglais (mais il n'est pas le seul) et de s'en vanter, mais ce n'est pas cela qui lui donnera de la crédibilité à mes yeux (et mes oreilles). Mais c'est cette voix unique dans le genre que je n'ai jamais pu supporter. Que certains l'apprécie, tant mieux pour eux, pour moi, elle sent l'anti-mite et la naphtaline (certainement un pléonasme). Elle a toujours cassé chez moi toute volonté de l'assimiler, et ça n'a jamais marché. Déjà sa version de "Est-ce que tu le sais?" me faisait fuir et ça ne s'est pas arrangé par la suite. Je lui reconnais de l'obstination dans sa démarche, un certain courage, mais je continue à le ranger dans la catégorie des chanteurs à voix style Adamo (qui lui au moins, s'il a une voix horrible, est l'auteur de ses chansons). Allez longue vie à ce vétéran du "rock frenchie", qui lui, continue à payer ses impôts en France!

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    1. Faut écouter ! J'étais comme toi et j'ai pourtant été séduit.

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