jeudi 20 février 2014

African fusion

Osibisa "Heads" (1972)
ou "From Ghana, with heart"


     Osibisa n'est pas Fela, Osibisa n'est pas Santana, Osibisa est la chaude africanité de Fela avec la faconde pop du Santana band.

     Bon, c'est un peu une caricature mais ça exprime bien la musique des anglo-ghanéens, une musique roots et jazzy, africaine forcément, mais moins jammy, plus concise et accrocheuse que celle du fameux nigérian.
     C'est particulièrement évident avec ce Heads, troisième album de la formation qui, s'il réussira moins bien dans les charts que ses devanciers, synthétise tout ce qu'Osibisa sait faire de mieux, avec un petit surplus d'efficacité pop, une légèreté nouvellement trouvée pas désagréables.
     Sur le papier, Heads, l'album n'est pourtant pas aidé, devant relever le gant de deux opus fondateurs et louangés, et supporter une pochette d'une rare hideur (défaut dont ne souffrait pas les galettes devancières). Mais avec une équipe conservée (qui sera en partie renouvelée dès l'opus suivant), des chansons accrocheuses à la tenue mystique certes amoindrie, une production d'excellente facture (on entend tout, on l'entend bien !) réalisée par le groupe lui-même, il n'y a pas à mégoter, Heads est d'une impeccable efficacité.
     Côté chansons, les highlights sont indubitablement le funk psychédélique de Kokorokoo, Ye Tie Wo et son festin de percussions et de chœurs tribaux, le festif et presque arabique Che Che Kule (un tube pour Osibisa), et la ballade tire-larmes aux influences caribéennes qu'est Do You Know. Le reste est un tout petit peu moins marquant, et souvent plus commercial, mais s'écoute extrêmement bien tout de même.

     Aux néophytes, on conseillerait plus volontiers l'éponyme introductif ou son Woyaya de successeur. Sauf que non, en étant plus occidentalisé, plus ramassé, Heads est, justement, la plus immédiate porte d'entrée dans l'univers d'un groupe toujours actif aujourd'hui. Une bonne occasion aussi de secouer du popotin, ça n'est jamais désagréable.


1. Kokorokoo 4:55
2. Wango Wango 4:31
3. So So Mi La So 3:13
4. Sweet America 4:22
5. Ye Tie Wo 4:12
6. Che Che Kule 6:32
7. Mentumi 3:40
8. Sweet Sound 5:06
9. Do You Know 4:45


Teddy Osei – tenor saxophone, flute, African drums, vocals
Sol Amarfio – African drums, bells, bongos, cowbells, drums, percussion, vocals
Mac Tontoh – trumpet, flugelhorn, cornet, kabasa, percussion, vocals
Spartacus R (Roy Bedeau) – bass guitar, percussion
Wendell Richardson – lead guitar, acoustic guitar, vocals
Robert Bailey – congas, flute, acoustic guitar, Moog bass, organ, piano, electric piano, clavinet, timbales, percussion, vocals
Loughty Lasisi Amao – tenor saxophone, baritone saxophone, flute, congas
Robert Bailey, Jr. – bass, acoustic guitar, Moog synthesizer, organ, piano, electric piano, timbales, vocal

2 commentaires:

  1. Hey, ça m'a l'air tout bon ça ! Curieusement, alors que j'adore Fela depuis longtemps, je n'ai jamais creusé le filon africain. Peut-être la crainte de trouver le reste un peu fade à côté du Maître. Mais là ça sonne vraiment bien.

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    1. Content que ça te plaise.
      Il est vrai que passer après Féla n'est pas une mince affaire. Sauf si on aime la musique plus traditionnelle.

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