jeudi 10 octobre 2013

Thomas sans accident

Thomas Fersen "Thomas Fersen & The Ginger Accident" (2013)
ou "Plus ça change, plus c'est la même chose"


On l'associe souvent à la nouvelle chanson française, voire l'en qualifit carrément de parrain... C'est un peu court et surtout tout à fait à côté de la plaque si vous voulez mon avis (et même si vous ne le voulez pas, d'ailleurs). Non, Thomas Fersen n'en est pas. Trop rêveur, trop "dans son petit monde" pour ça. A la limite, si vraiment il fallait l'affilier de quelque chose ou de quelqu'un, c'est de Jacques Higelin et de Charles Trenet qu'on le rapprocherait du fait de leurs univers cousins voire successeurs les uns des autres, d'un même goût pour le surréalismes et les historiettes à la marge (des canards qui parlent anglais, non, mais, vraiment !).

Et donc, en 2013, Thomas Fersen porte les chaussures aux mauvaises extrémités et revient avec de nouveaux partenaires (découverts il y a 2 ans en compagnie de Slow Joe sur l'album Sunny Side Up)... Pas que ça révolutionne en profondeur l'imagerie désormais bien installée d'un auteur, compositeur et interprète à la plume et l'esprit mélodique jamais encore pris en faute. C'est encore et toujours de Thomas Fersen dont il s'agit soit une collection de chansons peuplée d'histoire abracadabrantesques et croquignolettes. Ce qui change, donc, c'est l'arrangement et, pour le coup, on ressortirait bien un Nino Ferrer du placard parce que, de variétisantes mélopées entêtantes (Mais oui mesdames, Les Pingouins des îles, Qui est ce baigneur ?) en swinguantes tourneries rythm'n'bluesantes (Donne-moi un petit baiser, La boxe à l'anglaise, Viens mon Michel) et en ballades douces-amères (Jean, Les femmes préfèrent), il y a une vraie connivence, une vraie filiation sonique entre ce Fersen (& the Ginger Accident) et les septantes du regretté Nino, et ce ne sont pas l'omniprésence du farfisa, wurlitzer, cordes et cuivres qui viendra démentir l'évidence. On profitera d'ailleurs de cette élogieuse comparaison pour souligner le travail d'orfèvres de Cédric de la Chapelle et de son groupe, encore une fois convaincants dans un exercice profondément rétro.

En 2013, Thomas Fersen ne nous éblouit pas mais, indéniablement, il fait le métier. Ce Ginger Accident n'est pas encore l'album qui égalera le divin Qu4tre (avec les incomparables talents d'arrangeurs de Joseph Racaille) mais nous fait passer un très agréable moment en renouvelant suffisamment le ton pour ne pas redonder avec le reste de sa discographie. Et puis, c'est toujours un plaisir de retrouver M. Fersen dans ses œuvres fantaisistes, il déçoit rarement et, présentement, il contente... On peut difficilement en demander plus.


1. Donne-moi un petit baiser 2:25
2. Mais oui mesdames 3:40
3. Les pingouins des îles 3:02
4. Mes compétences 3:12
5. Jean 3:34
6. Qui est ce baigneur ?
7. La boxe à l'anglo-saxonne 3:39
8. Joe-la-classe 3:52
9. Viens mon Michel 2:29
10. Les femmes préfèrent 2:36
11. Coccinelle 3:03


Thomas Fersen - chant, chœurs
Cédric de la Chapelle - guitares, basse, chœurs, percussions
Alexis Morel Journel - basse, guitares, percussions, chœurs
Josselin Varengo - batterie, percussions, sifflements
Denis Troufleau - wurlitzer, farfisa
Christophe Cravero - piano, clavecin, cordes
Lionel Gaget - piano
ArtDeko - cuivres
Violin Brothers Strings Orchestra - cordes
Groupe Vocal du Conservatoire des Musiques Actuelles de Villefranche-sur-Saône - chœurs
Chaitee Roy - chœurs, deuxième voix
Béatrice Morel Journel - chœurs, deuxième voix

4 commentaires:

  1. Ha ben tiens, en attendant je me fais son bal des oiseaux. J’aimais bien aussi son timbre de voix.
    Bonne idée de parler de Trenet, cette envie de swinguer blanc, mais swinguer quand même cette légèreté de vie.

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    1. Tu me donnerais presque envie de faire une rétrospective, tiens ! Un "voici" chez l'ami Keith, peut-être...

      En tout cas, n'hésite pas à venir donner ton avis sur ce Ginger Accident ! ^_^

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  2. J'ai passé un double moment: un bon et un autre à chercher à qui me faisait penser sa voix...

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