ou "Voir Vegas..."
C'était à Las Vegas, en un ardent mois de juillet de 1968, L'air sec et brûlant du désert envahissait jusque les luxury lounges climatisées des établissements les plus chics. La nuit n'avait rien changé à l'affaire, les Cadillac paressaient lentement sur Paradise Road et toujours cette infernale chaleur...
Plus important, nous étions là pour ça, Buddy Rich et son big band s'apprêtaient à prendre possession de la grande scène du Caesars Palace, un évènement fébrilement attendu par les mélomanes en goguette. D'ailleurs, tout le gotha s'était réuni pour l'occasion, que de belles figures : Frankie, Sammy, Dean et leur Rat Pack, bien sûr (les "régionaux" de l'étape), parmi tant d'autres... Les dames avaient revêtu leurs plus belles robes de soirée et les messieurs leurs rutilants tuxedos. C'est que le Buddy et ses musiciens, ce n'était pas n'importe quoi, une sorte de Who's Who du jazz de qualité avec, entres autres, Art Pepper, Joe La Barbera ou John Menza... Et ce n'étaient que les saxophonistes !
C'est dire si la tension était à son comble quand, sans crier gare, le noir se fit. Puis une explosion de lumières... L'orchestre débarquait enfin ! Costumes bien taillés, rasés de près et coiffés comme des premiers communiants, sourires all-brite de circonstance, les gars en jetaient. Mise en place rapide et la musique retentit, un frisson parcouru l'assemblée. Ha ! Quel délice de jazz mélodique où rivalisaient les solistes et excellaient les accompagnateurs ! Il faut dire que la setlist était alléchante : Mercy Mercy Mercy, Channel One Suite, Alfie... Le reste à l'avenant et tous joué à la perfection avec fougue et - cela va sans dire - le patron dans une forme éblouissante, martelant ses peaux et ses cuivres d'une frappe sèche, nerveuse, supersonique, savante ! Barbara, des éclairs pleins les yeux, me fit aussi remarquer l'exceptionnelle qualité sonore du spectacle, l'architecte et le sonorisateur avaient fait du bon boulot.
Nous en voulions encore, toujours plus, toujours plus, toujours plus ! Mais les meilleures choses ont une fin... Alors, évidemment, ce fut trop court - les sets de Buddy l'étaient toujours. Mais quelle classe ! Avec ce Big Band même la plus mièvre des sucreries radiophoniques prendrait des atours épiques et swingants ! C'est la marque des Grands.
Enfin, la nuit était encore jeune, Barbara et moi nous promettions, dans l'ascenseur nous ramenant vers notre suite, que nous le reverrions bientôt et que ce serait bien... Parce que c'était toujours bien avec Buddy et ses p`tits gars !
1. Mercy, Mercy, Mercy 5:34
2. Preach and Teach 4:06
3. Channel One Suite 12:50
4. Big Mama Cass 3:22
5. Goodbye Yesterday 6:18
6. Acid Truth 5:50
7. Alfie 3:49
8. Ode to Billie Joe 3:39
Bonus
9. Chavala 5:20
10. Mr. Lucky 5:47
11. Chelsea Bridge 5:09
Buddy Rich - drums
Walter Namuth - guitar
Gary Walters - double bass, electric bass
Joe Azarello - piano
Charles Owens - alto saxophone
Art Pepper - alto saxophone
Pat LaBarbera - tenor saxophone
Don Menza - tenor saxophone
John Laws - baritone saxophone
Jim Trimble - trombone
Rick Stepton - trombone
Peter Graves - bass trombone
Al Porcino - trumpet
David Culp - trumpet
Kenneth Faulk - trumpet
Bill Prince - trumpet
.Recyclé de l'Année du Dragon.
GJMdD02
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