ou "Absolument charmant !"
Ne le nions pas, cet album est absolument charmant et il est aussi rassurant de voir Tony Banks continuer de produire de la musique après l'arrêt - semble-t-il définitif - de Genesis. Ceci dit, un doute m'étreint, le Tony Banks d'aujourd'hui (plus proche de John Williams que de Jean-Sébastien Bach), bon ouvrier d'une pop vaguement progressive, est-il bien équipé pour s'attaquer à une oeuvre orchestrale néo-classique... postromantique, dirons-nous.
En l'occurrence, le jeune et bouillonnant claviériste de Genesis (celui-là même qui trusta musiques et arrangements sur les albums les plus ambitieux du groupe) eût été plus approprié. Il n'empêche, cet album absolument charmant (bis) a tout pour séduire les amateurs de musique orchestrale « facile ». Car enfin, s'il n'est plus l'architecte de la complexité qu'on a connu, Banks reste un excellent mélodiste ce que confirment les six pièces orchestrales composant ce long-jeu. Certes, il n'est pas une « tête chercheuse » et se contente d'appliquer des recettes héritées de ses devanciers - comme par exemple le très anglais Ralph Vaughn Williams dont l'influence se fait particulièrement entendre - mais il le fait avec un talent, un art de la nuance et une fougue qui font plaisir à entendre.
Là où beaucoup des ses pairs se sont cassés les dents (o ne compte plus le nombre de rockeurs s'étant soudainement pris pour des compositeurs classiques pour se retrouver cul par-dessus tête dans le caniveau), Banks, toujours aussi discret, a su se contenter d'écrire, comme il savait pouvoir le faire, une musique à la fois simple et belle reposant avant tout sur la capacité de son compositeur à « pondre de la mélodie ». Ce n'est déjà pas si mal et nous donne - je me répète - un album absolument charmant qu'on ne saurait trop conseiller aux fans de Genesis, aux amateurs de musique classique harmonieuse « traditionnaliste » et aux curieux qui passeraient par là.
1. Siren 8:49
2. Still Waters 6:41
3. Blade 10:20
4. Wild Pilgrimage 8:14
5. The Oracle 5:16
6. City of Gold 12:05
Tony Banks: composition
Charlie Siem: violon (3)
Martin Robertson: saxophone alto (1)
Paul Englishby: direction
Orchestre Philarmonique de la Ville de Prague
.Recyclé de l'Année du Dragon.
AdD088
AdD088
Je m'étais procuré cet album à sa sortie...
RépondreSupprimerTa vision est juste - pas la grande audace, mais tellement la classe...
Rien à jeter, juste du plaisir pas si simple d'ailleurs...
merci du recyclage dragonnier...
Plaisir pas si simple mais musique pas compliquée à écouter.
SupprimerTiens, la réponse que je viens de faire à Sb m'y fait penser, as-tu écouté The Tempest sur the Torment of Saints, the Casting of Spells and the Evocation of Spirits de John Zorn ? Je serai curieux de connaître ton avis sur cette pièce hybride et, selon moi, extraordinaire.