John Cale "Vintage Violence" (1970)
ou "Le velours déchiré"
Premier album solitaire d'un John Cale en rupture de ban avec ses camarades du Velvet Underground et première belle page d'une carrière féconde, Vintage Violence surprend.
Vintage Violence surprend parce que le gallois y propose une musique apaisée, pop même !, qu'on n'attendait pas considérant le déluge électrique de son ancienne formation et leur virage "tranquilou" sans lui (The Velvet Underground, 1969). En toute logique, on se dit que Cale devait être la composante "remuante" du groupe, celui qui allait nous décrasser les tympans d'une juste salve... Que nenni !
Présentement, presque uniquement entouré d'illustres inconnus (outre Garland Jeffreys qui fera une belle petite impression solo et le bassiste Harvey Brooks croisé chez Miles, les Doors ou Bob Dylan), Cale est seul maître compositionnel à bord, et même coproducteur avec Lewis Merenstein (Astral Weeks de Van Morrison, entre autres), et, on l'imagine, pas particulièrement sous pression de son label (o tempora o mores), d'autant que le budget du long-jeu est d'ordre lilliputien. C'est donc bien de l'expression volontaire de son art en 1970 dont il s'agit.
Et donc Vintage Violence surprend, et séduit surtout ! Parce que les compositions y sont superbes, bien sûr ! Du dynamique morceau d'ouverture (Hello There), aux penchants blues dévoyés (Adelaide), à la splendeur orchestrale maîtrisée (Big White Cloud), aux tentations country rock savoureuses (Bring It On Up) jusque l'épure la plus torale (Amsterdam), et j'en passe !, tout y atteint son but, rien n'y déçoit ! Cale s'y affirme, ce faisant, comme son propre animal, capable de tout, toujours pour le meilleur (même sur le bonus expérimental aux flaveurs indiennes du présent remaster, Wall, annonciateur de bien des merveilles à venir).
Décrit à sa sortie, dans Rolling Stone Magazine, comme ressemblant à un album des Byrds produit par Phil Spector (une définition qui fait toujours sens aujourd'hui), Vintage Violence n'est pas l'Œuvre essentielle de Cale mais, indéniablement, un premier chapitre d'immense qualité et un album toujours aussi recommandé à ceux qui aiment leur pop/rock avec son supplément d'intelligence, une qualité qui ne manquera jamais au ténébreux gallois.
1. Hello, There 2:48
2. Gideon's Bible 3:24
3. Adelaide 2:22
4. Big White Cloud 3:33
5. Cleo 2:36
6. Please 4:19
7. Charlemagne 5:03
8. Bring It On Up 2:25
9. Amsterdam 3:13
10. Ghost Story 3:47
11. Fairweather Friend 2:33
Bonus
12. Fairweather Friend (alternate version) 2:38
13. Wall 6:07
John Cale – bass guitar, guitar, keyboards, vocals
Harvey Brooks – bass guitar
Sanford Konikoff – drums
Ernire Coralla - guitar
Garland Jeffreys - guitar, backing vocals
Stan Szelest - piano
Je ne connaissais pas encore celui-ci, merci pour l'écoute !
RépondreSupprimerTu vas apprécier ! Enjoie !
SupprimerJe ne crois pas l'avoir déjà écouté ce disque. Une lacune, plus pour très longtemps.
RépondreSupprimerJe me faisais la reflexion qu'on louangeait souvent Lou Reed (au parcours solitaire pourtant extrêmement inégal) et rarement John Cale... Sans doute une question d'image et d'attitude parce qu'artistquement, y a pas photo (comme tu t'en appercevras à l'écoute de Vintage Violence).
RépondreSupprimerEt bientôt la suite (juteuse la suite !). ^_^
C'est un peu Melt de Peter Gabriel avant Melt de Peter Gabriel. Délicieux, en effet.
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