ou "Noir c'est Noir"
Dans quasi toutes les chroniques de L'Or Noir, évidemment, la performance d'Arthur H est abondamment soulignée et elle le mérite tant il s'imprègne, possède ces textes d’auteurs, de poètes, chantres de la négritude et détenteurs d’une langue riche et colorée, à la perfection. Par contre, la musique y est trop souvent reléguée au second plan aussi se doit-on aussi de vanter les trésors que déroule son compagnon de toujours (ou presque) et présentement concepteur des panoramas soniques sur lesquels Arthur se repose si talentueusement : Nicolas Repac.
On savait le sieur Repac particulièrement versatile, qu’il touche à l’afrobeat feminin avec les deux albums conçus pour Mamani Keita, qu’il produise des hommages électro-vibrants à des styles l’ayant influencé (le jazz sur Swing Swing, le blues sur Black Box) ou produise de trop rares albums de chansons où sa voix, étrangement cousine de celle Mister H, fait merveille (La Vile, La Grande Roue). Ce n’est donc pas une surprise de le retrouver à tisser ces précieux rideaux de sons à l’avantage de son vieux camarade. Tribaux (africains, caribéens), rêveurs, éthérés, mystiques aussi, les assemblages du multi-instrumentiste ne sont pas étrangers à l’harmonie ainsi crée.
Et puis il y a les textes, qu’on gagne à bien écouter (ils le méritent !) sur lesquels la diction chaude, tour à tour susurrante et passionnée du « fils de Jacques » se glisse comme un gant. Et les auteurs qu’on se doit de citer, ils sont le sang de cet Or Noir :
- Aimé Césaire (Corps perdu, Cahier d'un retour au pays natal, Le cristal automatique)
- Edouard Glissant (La cohée du Lamentin, Maire-Galante)
- René Depestre (Le métier à métisser)
- Georges Desportes (A la crinière du cyclone)
- Daniel Maximin (Soufrière)
- Gilbert Gratian (La foire aux morts)
- Dany Laferrière (L'enfant du pays)
- James Noël (Lettre du sorcier)
In fine, la combinaison de textes souvent graves, toujours splendides, de paysages sonores malins et adéquats et d'une interprétation aux petits oignons impose le respect, la réussite est pleine et entière et l'objet musical non-identifié chaudement recommandé en plus d’une porte ouverte vers une littérature trop souvent mésestimée.
1. Corps perdu 6:24
2. La cohée du Lamentin 2:41
3. Le métier à métisser 2:23
4. A la crinière du cyclone 2:02
5. Cahier d'un retour au pays natal 10:20
6. Soufrière 4:09
7. La foire aux morts 4:55
8. L'enfant du pays 5:14
9. Lettre du sorcier 2:41
10. Le cristal automatique 2:40
11. Maire-Galante 7:14
Arthur H: voix
Nicolas Repac: guitare, udu, flutes, percussions, harmonium, samples, programmations
.Recyclé de l'Année du Dragon.
AdD249
Voilà un disque qui titille ma curiosité.
RépondreSupprimerBelle musique, voix magnifique… mais ça reste de la poésie récitée. Du coup, je suis moins adepte.
RépondreSupprimerDe la poésie mise en musique... Ca change tout à mon avis.
SupprimerBeau mariage, j'aime bien les deux gars là!
RépondreSupprimerAussi !
SupprimerDommage que Repac n'ait pas la même réputation qu'Arthur...