dimanche 29 décembre 2013

Rory in Frisco

Rory Gallagher "Notes from San Francisco" (2011)
ou "Album perdu et Live retrouvé"


Comme le dit Elliott Mazer, producteur de l'album, dans les intéressantes notes du livret (un vrai mélodrame cet album, je ne vous raconte pas !), cet album a été conçu comme un "Rory Gallagher américain" avec une plus grande emphase sur l'aspect rythmique, les arrangements et un plus important recours aux claviers ainsi qu'à quelques invités pour bonne mesure. Ce n'est pas à dire qu'on n'y reconnait pas la voix inimitable et le jeu de guitare imparable du bluesman irlandais. Ils sont partout ici et c'est heureux d'ailleurs.

C'est sur la fin de 1977 et le début de 1978 que Rory tente l'aventure américaine, à San Francisco comme l'indique le titre de l'album. Naturellement, il y a un indélébile côté « blue collar » chez Rory Gallagher, pas étonnant, à partir de là, qu'on soit souvent tenté de comparer, dans l'esprit, sa tentative américaine avec un Bob Seger ou un Creedence Clearwater Revival tout en retenant, évidemment, les fondamentaux blues si profondément marqués dans le cuir de l'irlandais qu'on ne l'imagine pas s'en défaire. De fait, Rory l'irishmen n'a pas de mal à se glisser dans le costume glitter que lui taille une production anormalement clinquante dans la discographie du guitariste/chanteur. Bien sûr, les soli rageurs sont ici nombreux et forcément bien troussé par un expert du genre et, fondamentalement, c'est à un Gallagher classique auquel on a affaire, classique outre le polish précédemment évoqué de la mise en son et une certaine langueur qu'on n'a pas l'habitude d'entendre chez lui. Ca n'empêche en aucun cas de goûter à un répertoire de qualité, c'est juste un peu... étrange, inattendu. Mais bon, le matériau inédit de Rory est suffisamment rare pour qu'on ne fasse pas la fine-bouche d'autant qu'il n'y a vraiment pas de quoi sauf à être un puriste (intégriste) de la chose « Gallagherienne » comme l'était Rory qui, finalement, refusa de sortir ces chansons et repartit en Europe pour y enregistrer le brut de décoffrage Photo-Finish (avec grosso modo la même tracklist).

Ce bonheur suffirait mais, ô joie !, ne vient pas seul. En l'occurrence, un second CD live (capté fin 1979, toujours à « Good Ole Frisco ») avec, cette fois, Rory de retour en trio classique, s'ajoute à ces sessions perdues et c'est à une heure de blues rock suant et sincère que nous sommes conviés. Comme chacun sait que Rory, sur scène, encore plus qu'en studio, connaissait son affaire, il n'est donc aucunement besoin de "faire l'article" sur ce qui n'égale pas un Irish Tour (sommet live de Gallagher) mais rajoute une très jolie page à un catalogue jamais suffisamment important.

Au final, Notes from San Francisco est un vrai plaisir (de deux heures !). Les sessions inédites se tiennent fort bien, le live itou. Recommandé ? Oui da !


CD 1
1. Rue The Day 4:26
2. Persuasion 4:45
3. B Girl 4:42
4. Mississippi Sheiks 5:56
5. Wheels Within Wheels 3:40
6. Overnight Bag 4:46
7. Cruise On Out 5:19
8. Brute Force & Ignorance 5:45
9. Fuel To The Fire 5:43
10. Wheels Within Wheels (Alternate Version) 3:55
 11. Cut A Dash 3:49
12. Out On The Tiles 4:22

CD 2
1. Follow Me 6:25
2. Shinkicker 3:43
3. Off The Handle 7:01
4. Bought And Sold 4:43
5. I'm Leavin' 4:35
6. Tattoo'd Lady 6:50
7. Do You Read Me 6:11
8. Country Mile 3:51
9. Calling Card 5:51
10. Shadow Play 5:11
11. Bullfrog Blues 5:38
12. Sea Cruise 3:39

Studio:
Rory Gallagher: chant, guitare, harmonion
Lou Martin: claviers
Rod de 'Ath: batterie, percussions
Gerry McAvoy: basse
Joe O'Donnell: violon (4)
Martin Piero: saxophone (1, 8)

Live:
Rory Gallagher: chant, guitare
Ted McKenna: batterie
Gerry McAvoy: basse

.Recyclé de l'Année du Dragon.
AdD222

5 commentaires:

  1. Bon, ce n'est peut-être pas le meilleur album pour découvrir Rory Gallagher étant donné que c'est une session perdue et plus américaine que le reste de sa discographie. Ceci dit, tu as le live, excellent !, qui est plus typique donc, pourquoi pas...

    RépondreSupprimer
  2. Quand je pense que Rory n'aimait tellement pas cet enregistrement qu'il l'a foutu à la poubelle ! Et quand je pense que quand je réussit une suite d'accord sol/ré/sol/ré, je bande comme un âne… y'a de quoi se taper la tête contre les murs, non ?????

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme un âne ? Ce n'est pas la modestie qui t'étouffe monsieur Michards ! ^_^ Sinon, je comprends les griefs de Rory sans les partager, Notes from San Francisco était un excellent enregistrement mais s'éloignait trop du blues rock terrien que le Gallagher appréciait.

      Supprimer
    2. … on va dire comme un petit âne alors !!!!!
      Moi j'aime quand Rory laisse parler la poudre. À la fin des années 70, il a lâché quelques petites bombinettes qui piquaient bien les oreilles !!!

      Supprimer
    3. Il a lâché des bombinettes tout au long de sa carrière, tu veux dire !

      Supprimer