lundi 2 décembre 2013

Le Retour (que l'on attendait pas) !

The Dismemberment Plan "Uncanney Valley" (2013)
ou "Nouveau démembrement"


Vous le ne les connaissez probablement pas (quel loupé !), ils viennent de Washington DC, ont sorti quatre excellents albums de post punk de plus en plus mélodique et recherché les années passant (de 1995 à 2001) avant de se séparer en 2003 sans qu'on ait vraiment jamais su pourquoi : le manque d'intérêt du public, des vies personnelles prenant le dessus, le besoin de payer les factures ?... Tout les aléas de la vie d'un working band officiant hors du mainstream en somme. Et donc, en 2013, après quelques concerts de reformation ayant parsemé ces années d'inactivité, les quatre musiciens étant toujours restés amis et n'ayant jamais tout à fait perdu la foi (ou leur petit mais ultra-fidèle following), voici le vrai retour de The Dismemberment Plan et c'est une fichue bonne nouvelle !

Musicalement, Uncanney Valley est la suite logique des aventures du quatuor et la prolongation des 2 albums solo du chanteur/guitariste/claviériste/tête de proue, Travis Morrison. On y retrouve ce post-punk groovy émaillé de thèmes synthétiques entêtants mené par la voix et le phrasé si immédiatement reconnaissable de Mr. Morrison. LA différence majeure, en fait, est la quasi-disparition de la tension qui habitait jadis le répertoire du groupe et se voit remplacé par une légèreté de ton, une pop attitude presque, à laquelle il faut un certain temps pour s'habituer. Et qui finit ultimement par encombrer car elle affecte la performance de Morrison, le privant des vocalises psychotiques d'antan. C'est la faiblesse d'Uncanney Valley comme sa force, en fait. Faiblesse parce qu'elle prive le groupes des sorties de routes si séduisantes qu'on lui connaissait, force par ce qu'elle lui permet de, potentiellement, attirer un public plus large, celui qui fait de Vampire Weekend, de The Rapture ou des !!! (chk chk chk) les success stories qu'on sait. 

Concrètement, mis en son par J. Robbins (Jawbox, Burning Airlines), assurance tous risques et bonne habitude prise par The Dismemberment Plan dès leur premier album, c'est un trop court album de 37 minutes qui nous est proposé avec quelques irrésistibles (No One's Saying Nothing, Waiting, White Colar White trash, Mexico City Christmas en premier lieu) et pas de franche déception, où le groupe exprime sa capacité à faire danser pas idiot grâce a un détachement cynique pas éloigné d'un David Byrne au meilleur de sa forme. Certes, l'omniprésence des synthétiseurs et la conséquente discrétion des guitares, toujours bien là mais souvent reléguées au rôle d'accompagnatrices, questionne. Mais l'ensemble, qu'on dirait presque guilleret et décontracté pour un tel combo, fonctionne bien, suffisamment pour qu'on le célèbre comme la bonne nouvelle qu'est sa sortie de nulle part. Et la bonne nouvelle de retrouver un batteur rare tel que Joe Easley, machine à groove d'une implacable puissance.

Soyons clairs, Uncanney Valley n'est ni Emergency & I, ni Change, quoiqu'il semble vouloir se rapprocher du premier cité, deux opus d'ailleurs toujours aussi recommandés. Il n'en demeure pas moins un bon et fort distrayant album de retour d'une formation disparue prématurément... Un premier pas sur le chemin de la reconquête ? Souhaitons.


1. No One's Saying Nothing 3:29
2. Waiting 2:49
3. Invisible 3:38
4. White Collar White Trash 3:41
5. Living In Song 2:45
6. Lookin' 5:20
7. Daddy Was A Real Good Dancer 3:36
8. Mexico City Christmas 4:22
9. Go And Get It 4:00
10. Let's Just Go To The Dogs Tonight 3:51


Eric Axelson – bass, keyboards
Jason Caddell – guitar, keyboards
Joe Easley – drums
Travis Morrison – vocals, guitar, keyboards

8 commentaires:

  1. J'adore les retours de ceux que je n'avaient même pas vu partir, ni arriver d'ailleurs!

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    1. Faudrait que je revienne sur ce groupe à l'occasion et en particulier sur Emergency & I et Change afin que de faire de ce retour autre chose que celui d'une bande d'inconnus.

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  2. Salement DEVO la pochette... le retour de Booji Boy ???

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    1. DEVO a sans doute influencé plein de groupes de "Punk à danser", Dismemberment Plan itou. Sinon, la photo de la pochette est visiblement issue d'un concert. Quand j'ai vu Dismemberment Plan à Lyon en 2002, de tels artifices n'étaient pas utilisés, je ne peux donc pas t'en dire plus sur la raison de cet étrange accoutrement.

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  3. Mmmmh, je suis partagé. La musique est sympa, mais la voix et le phrasé du chanteur ne me va pas du tout. Pour le coup, je vais rester sur !!!, et surtout Vampire Weekend & The Rapture. D'ailleurs, j'écoute beaucoup la 1ère compile DFA en ce moment, et puis le 1er Rapture, The Juan McLean tout ça...

    Et Luke Jenner de the Rapture se lance en solo a priori, je l'ai vu sur la prog des transmusicales de Rennes. Je ne sais pas si ça t'intéresse !

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    1. Hé bien, ça ne peut pas marcher à tous les coups... Quoique (suite dans le commentaire d'Emergency & I).

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  4. Je ne connaissais pas, un petit côté They Might Be Giants non?
    Hé, pas désagréable.
    Thanx

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    1. Pour le côté fun et léger ? Pas impossible mais je connais peu TMBG.
      You're welcome, btw.

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