mercredi 11 décembre 2013

L'homme Todd

Todd Rundgren "Runt, the Ballad of Todd Rundgren" (1971)
ou "A Bitter Pop of Gold"


Taxé à sa sortie d'un élogieux mais encombrant "le meilleur album que n'ait jamais fait Paul McCartney" par Rolling Stone Magazine (alors Todd est bien plus qu’un « Macca-clone » !), Runt est  de ces rares albums où la pop music la plus accessible se mue en art... Un petit miracle, comme peut d’artistes peuvent se vanter d'en avoir à leur répertoire.

Evidemment, Todd n’étant plus alors un débutant – il a participé à l’aventure The Nazz et publié un premier album solo l’année d’avant sous l’identité du faux groupe Runt masquant, en fait, sa modestie sous un collectif fantôme – ce n’est pas pour autant qu’on l’attendait à pareille fête. Pour dire, aucune des douze compositions de ce trop court album (à peine plus de 40 minutes) ne s’abaisse à autre chose que l’excellence. Producteur, compositeur, parolier et arrangeur et simplement accompagné de quelques session men en guise de section rythmique, il est  objectivement seul maître à bord. Sans avoir l’air d’y toucher, il prouve l’étendue d’une riche palette allant du rock groovy et terrien (Bleeding), de la perfection pop faite chanson (Long Flowing Robe), de ballades à faire pâlir d’envie un Elton John et un Billy Joel au meilleur de leur forme (Wailing Wall) ou de rêveuses explorations soft rock (Boat on the Charles)… Un feu d’artifice je vous dis ! Et comme en plus les paroles, qui méritent pour leur humour et leur rare finesse qu’on s’y penche attentivement, sont au diapason de ce tour de force, il n’y a plus qu’à se taire et profiter.

Runt. The Ballad of Todd Rundgren, est un album rare. De ceux qu’on mentionne trop peu souvent et pourtant font systématiquement mouche quand on les introduit auprès d’un néophyte. Et si  Rundgren, artiste d’exception, fera aussi bien (presque à chaque album de ce riche début de seventies mais plus précisément pour A Wizard A True Star en 1973), ce n’est pas une raison pour ne pas commencer par le commencement : Runt. The Ballad of Todd Rundgren, obligatoire.


1. Long Flowing Robe 3:25
2. The Ballad (Denny & Jean) 3:05
3. Bleeding 4:01
4. Wailing Wall 3:04
5. The Range War 2:37
6. Chain Letter 5:06
7. A Long Time, A Long Way To Go 2:13
8. Boat On The Charles 4:25
9. Be Nice To Me 3:25
10. Hope I'm Around 4:54
11. Parole 4:20
12. Remember Me 0:52


Todd Rundgren: guitare, claviers, chant
John Guerin, Hunt Sales, Norman D. Smart: batterie
Tony Sales, Jerry Scheff: bass

.Recyclé de l'Année du Dragon.
AdD128

11 commentaires:

  1. J'ai déjà, mais je ne peux qu'applaudir le fait que tu écrives un si joli billet sur un si génial album. Comme tu le dis si bien, indispensable. Comme beaucoup de choses sortant de chez Rundgren en ces années là. Un immense bonhomme !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On peut juste préciser que si, en effet, beaucoup de choses sont essentielles chez Rundgren, le niveau récent n'est plus aussi brillant... Sinon, un immense bonhomme en effet.
      Et je ne sais pas pourquoi mais quand je pense Rundgren, je glisse facilement sur Kevin Ayers, autre grand maudit au tableau de chasse pourtant impeccable.

      Supprimer
    2. Connais moins ! Juste Joy Of A Toy, Shooting at the Moon et le concert de 74 (je crois?) avec Eno, Nico et Cale.
      Des conseils sur d'autres albums de lui à écouter ?
      (et oui j'ai écouté du Rundgren de maintenant, c'est presque aussi déroutant que du Scott Walker de maintenant. Je ne sais absolument pas quoi en penser. Pour Bish Bosch, je navigue entre deux sentiments diamétralement opposés, mais c'est peut être bien le but.)

      Supprimer
    3. Tu n'as pas cité Bananamour...
      Sinon, même les albums moins essentiels de Kevin sont intéressants, tu peux donc y aller au pif !

      Supprimer
    4. Eh bien je ne le connais que de nom Bananamour ^^ Je vais y aller au pif donc !

      Supprimer
  2. Ce gars-là sait tout faire, même si, comme toi, j'ai davantage de difficulté avec les albums plus récents.
    Je ne sais pas ce que tu vas conseiller à Alexandre comme Kevin Ayers (il existe aujourd'hui de beaux coffrets pas trop onéreux) mais, en dehors des classiques, j'ai un gros faible pour le dernier (hélas): "Unfairground"...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merde alors ! J'avais complètement raté l'info de la mort de Kevin Ayers... Quelle foutue grande perte ! :-((

      Supprimer
    2. Ah mince. Ils en avaient un peu parlé, mais pas énormément non plus. J'ai lu des choses assez dithyrambiques sur ce dernier album, il fait partie de ceux que je vais écouter en 1er

      Supprimer
    3. Si tu ne le trouves pas (ou à un bitrate faiblard), n'hésite pas à repasser, j'ai !

      Supprimer
  3. Rho j'avais du le lire et y croire à ce truc sur McCartney...
    Du Todd je n'ai qu'un live que je n'ai pas trop écouté et il fait partie de ceux que j'ai oubliés à l'heure de la numérisation.
    Allez je retente.
    Thanx.
    EWG

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le début d'une grande histoire d'amour ? A suivre... ^_^

      Supprimer