samedi 9 février 2013

Merci !

 
Ce n'est pas grand chose un "MERCI" mais ça exprime exactement ce que j'ai ressenti à la lecture de vos commentaires, une douce chaleur, un bienheureux contentement et (presque) un goût de reviens-y... Mais non, définitivement, mes batteries sont à plat... Tenir un blog m'est devenu trop fastidieux pour que je prolonge l'exercice.
Et donc, je saisi au bon toutes les offres d'hospitalité qui m'ont été lancées. Le metal pour Keith, les bizarreries pour Till, la pédale douce pour Jeepeedee. Ca vous-va, les gars ? Et pour la régularité ce ne sera PAS, ça peut être trois dans la semaine ou 1 dans le mois (voire moins), à l'envie, à l'opportunité... Au coup de cœur, aussi.
 
Donc, blogger vagabond... Ca me va bien, ça, finalement ! 
 
PS: LES LIENS SONT TOUJOURS ROUGES ! ;-)


dimanche 3 février 2013

On ferme mais avant, on Zorne !

 
Ben oui, la porte de ce blog se referme... Fin ou pas, mon élan de participation aux divers jeux fomentés par le petit cercle de bloggers que nous avons fini par former en décidera. Probablement ne résisterai-je pas à un noveau jeu du Disque Exquis ou au 6ème Grand Jeu, s'il doit se tenir... Bref, histoire de se quitter en beauté et afin d'honorer mon nouvel alias bloggistique (Le ZORNophage) et en attendant le relai des différents travaux de 2013 de notre ami New Yorkais (sur le blog de Till qui a la gentillesse de m'héberger), voici le XXV (et peut-être dernier !) Filmworks de Mister John Zorn ! 
(Premier album de 2013 mais tjs chez Tzadik !)
 
 D’emblée, la prévision fait froid dans le dos : ce 25ème et tant attendu Filmworks sera peut-être le dernier... Le dernier ! Le DERNIER ??? Alors un finale en fanfare ! C’est le moins que doive Zorn aux zélotes exigeants qui le suivent pas à pas dans ses diverses et variées explorations de l’univers du Son, un machin qui unirait la furie d'Electric Masada ou de Naked City aux "absconseries" contemporaine dont il est friand et à la douceur des Dreamers, par exemple. Ces aliénés en seront pour leur frais, pour les deux partitions (et le titre bonus final bizarrement inclus sans qu'il paraisse illustrer sonorement quelque pièce filmique que ce soit), c’est de piano solo dont il s’agit. Et de trois instrumentistes.
Le premier, Omri Mor, jeune pianiste israélien fort prometteur, dont c’est à ma connaissance la première incursion dans la Galaxie Zornienne, se voit offrir la part du lion (36 des 56 minutes de l'album) et les 14 plages du rapidement bouclé City of Slaughter (écrit, enregistré et mixé en une semaine, dixit le maître) commissionné par le Musée de l’Histoire Juive et de la Toléracnce de Moscou pour un documentaire (que je n’ai pas vu). La partition, en l'occurrence, ne surprend pas, du Zorn pur sucre servi par un instrumentiste fin et délicat mariant à merveille une basse jazz à des ajouts harmoniques en directe provenance de diverses musiques juives traditionnelles dont on ne sort, forcément, pas du tout déstabilisé mais absolument satisfait. Qu'on se le dise, on retrouvera Omni Mor dans un prochain Book of Angels, bonne nouvelle.
C'est ensuite à Zorn himself de s'installer au clavier pour Schmatta (Rags to Riches to Rags), documentaire de Marc Levin pour HBO de 2009 (qui voit donc sa partition tardivement incluse dans la série des Filmworks) traitant de l'histoire de l'industrie de la confection à New York, de son implication sociale, de ses origines, etc... Et ultimement de sa chute et des conséquences d'icelle. Musicalement, entre improvisations, essais et habitude, Zorn propose quelques charmantes mélodies dont certaines se verrons ensuite recyclées pour d'autres projets (le Book of Angels, notamment). En 4 petites pistes et 11 courtes minutes, Zorn l'instrumentiste se rappelle à nous, non pas à son traditionnel saxophone mais bien au piano, instrument qui vit ses premiers émois musicaux pré-pubères et dont il n'est pas, c'est acquis, un virtuose mais qu'il possède parfaitement en la circonstance. Quand à savoir si tout ceci se retrouva finalement dans le docu ou pas (Zorn nous a déjà fait le coup de proposer dans cette série des bandes destinées à l'image mais ultimement remisées), il faudra voir le film en question, je n'en ai, personellement, pas encore eu l'occasion... Ca viendra. 
Last but not least, comme on dit, nous découvrons la pièce bonus jouée par le désormais coutumier de la maison Zorn, Rob Burger. Beyond the Infinite, longue pièce d'un peu plus de 8 minutes que l'on retrouvera plus tard (si l'on considère la chronologie des enregistrements) sur Goddess: Music for the Ancient of Days, dont elle était d'ailleurs l'un des sommets, dans une version plus "orchestrée", fonctionne finalement aussi bien au piano seul, ne lasse pas une seule seconde et constitue donc un bonus bienvenu.
Au risque de passer pour un vil fanatique, on se doit une fois de plus de constater que le compositeur Zorn en a encore "sous la pédale"... Il ne se réinvente plus vraiment, certes, mais, en continuant de varier les formations, les instrumentistes, en ne désarmant pas sur la multiplicité de son oeuvre, en creusant toujours plus profond les sillons qu'il s'est lui même tracé, il parvient à raffiner encore plus, encore mieux une écriture désormais familière. La dépouillement factuel ici appliqué ne fait que souligner encore un peu plus ce fait comme il démontre que la personnalité du compositeur n'est pas soluble dans la diversité qu'il s'impose, bien au contraire.
 
City of Slaughter
1. The End Of Tradition 3:40
2. The Oath 2:13
3. Modernity 1:27
4. Island/Ghetto 2:34
5. New Choices 2:10
6. Revolution 3:32
7. New Currents 2:43
8. Loss 1:53
9. Hopes and Dreams 1:33
10. The Bund 2:32
11. City Of Slaughter 4:44
12. Anti-Semitism/Pogrom 1:24
13. Pale of Settlement 3:03
14. Requim 2:52
Schmatta
15. Schmatta 1:40
16. Pins And Needles 3:12
17. Collapse 3:06
18. Hanging By A Thread 2:58
Beyond the Infinite
19. Beyond The Infinite 8:19
 
9/9
 
...à la revoyure !

samedi 2 février 2013

Grand Jeu, 5ème Edition, 7ème Tour: Weather Time

C'est Charlu qui le dit:
"C'est samedi, avant de choisir son planning de liberté de fin de semaine, on regarde le ciel, on consulte les bulletins. Il s'agit là de s'adapter la veille, le matin, immédiatement ou prendre le risque de faire confiance aux prévisions quelques jours avant... (Un album en fonction de la météo du jour, pour qu'on soit tous ensemble à improviser, comme un séminaire de blogueurs accrocs qui doivent faire en fonction du temps.)"

#1

Gil Scott-Heron "Winter in America"
(album de 1974 dans sa version remasterisée et bonussée)
Outre l'alibi du titre (Winter in America, ben oui, l'hiver, le froid, la pluie, la neige, le vent), c'est surtout pour, encore et toujours, faire un peu de pub à un artiste hélas défunt et hélas très mésestimé que j'ai fait le choix de Gil Scott-Heron.
Bref, l’album… Bien sûr il y a cette prose contestataire, revendicatrice, révolutionnaire (avec de l'humour, aussi !). Bien sûr il y a ce jazz funk enrichi de la flute vibrillonnante de David Jackson (co-crédité sur la pochette de l'album, rien que ça). Bien sûr il y a la belle voix basse de Gil, inimitable vecteur de mots et de maux. Mais, il y a surtout de putain de grandes chansons (un tout quoi), produites comme on savait le faire dans les septantes (sans fard ni artifice).
Pour tout dire, c'est un bonheur de tous les instants et c'est bien là l'essentiel et la raison pour laquelle je vous recommande vivement de vous pencher sur le cas de Gil Scott-Heron et ce Winter in America en particulier.
 
1. Peace Go With You, Brother 5:33
2. Rivers Of My Fathers 8:33
3. A Very Precious Time 5:19
4. Back Home 2:51
5. The Bottle 5:10
6. Song For Bobby Smith 4:41
7. Your Daddy Loves You 2:56
8. H20gate Blues 8:13
9. Pease Go With You, Brother 1:11
BONUS
10. Winter in America (Live at The Wax Museum 1982) 8:23
11. Song for Bobby Smith (Alternate take) 4:43
12. Your Daddy Loves You (Live at Blues Alley 1981) 4:28
13. The Bottle/Guan Guanco (Live at Blues Alley 1981) 11:56
 

#2

 
Shining "IV: The Eerie Cold"
(Avantgarde Music, 2005)
Il fait froid! Bordel qu'est-ce qu'il fait froid! Je sais pas vous, mais moi, dès que les premières feuilles tombent des arbres, j'ai envie de jouer à l'ours, d'hiberner... Et chaque année je regrette de n'avoir pas fait une bonne vieille cure de gras double quand les cons étaient au parking à parasols, à se dorer le mélanome.
Bref, il fait froid (brrrrrrrrrr, qu'est-ce qu'il fait froid :!). Donc, Cold. Et justement, Shining, des suédois Blackmetalleux mélodqiques mais/et dépessifs, inspirent bien ces frimas insupportables (pas que leur musique le soit, insupportable, notez bien).
Les allergiques au metal fuiront, comme d'hab', les autres y entendront un groupe qui a progressivement poussé le Black Metal (genre alors dominé par les blastbeats ou les explorations folko-ambiantes) vers des territoires plus nuancés et non-exempts de hooks mélodiques et emprunts progressifs tout à fait convaincants... Mais froids.
Et, bordel, qu'est-ce qu'il fait froid ! Vivement le printemps (et les jupes des filles qui raccourcissent !).

1. I och med insikt skall du förgå 7:31
2. Vemodets arkitektur 7:53
3. Någonting är jävligt fel 6:20
4. Eradication of the Condition 6:58
5. The Eerie Cold (Samvetskvalens Ballad) 5:52
6. Claws of Perdition 6:18

8/9

vendredi 1 février 2013

la Transe du Hors-jeu: un rebrousse-poil émoustillant

Forcément, je ne pouvais pas faire sans un hors-sujet (et hors jeu) en détournant le thème particulièrement déprimant que nous avait choisi hier Charlu. Donc, cette fois, il n'est pas question d'un album universellement reconnu et qu'on ne supporte pas mais bien d'un album universellement conspué et dont on souhaite pourtant vanter les grandes, bien que trop rarement perçues, qualités. Et donc Trans de Neil qui, dans le genre album maudit d'un artiste généralement béni par la critique et les fans, se pose furieusement bien là.
 
 
(une galette maudite en 1982 comme en 2013 !)
 
Pour bien parler de Trans et, conséquemment, bien le défendre, il n'est pas inutile, en guise de préambule, de le contextualiser dans la carrière du Loner comme dans sa vie privée, le sens, la profondeur qu'il y gagne en fait une toute autre oeuvre, plus grande.
Nous sommes donc au début des années 80, période particulièrement délicate pour les géants des années 60 et 70 comme vous le savez sans doute tous déjà. Pour Neil, tout devrait bien aller, il vient de signer un juteux contrat avec un label qui monte (Geffen) et effectue un retour discographique fébrilement attendu par une cohorte de fans d'avance enthousiastes qui voit dans cette nouvelle ère un possible renouveau après deux derniers albums pas forcément très inspirés (Hawks & Doves, Reactor) qui en seront pour leur frais quand tombera l'opus nouveau, Trans. Parce que, si professionnellement Neil a tout pour être heureux, ce bonheur est irrémédiablement entaché par le lourd handicap mental de son dernier né, Ben, et son incapacité de communiquer avec lui par des méthodes traditionnelles.
Forcément, musicien qu'il est, c'est par le truchement de son art qu'il s'essaye à l'impossible. Ce détail, non explicité à l'époque de la sortie, forcément influe largement sur l'orientation musicale de l'album, fait figure de mouton noire dans un catalogue jusque alors largement dédié au rock et à la folk. Ici, voix robotisées et synthétiseurs mènent la danse pour ce qu'il est convenu de considérer comme l'album électronique du canadien. On s'en doute, pas plus les fans que la critique ne marcha dans la combine et Trans de se retrouver voué aux gémonies tel l'affreux barbarisme que beaucoup entendaient. Pourtant la plupart des compositions se tient bien et le parti-pris expérimentaliste fonctionne plutôt mieux que ce qu'on aurait pu craindre à la description sonique du contenu. Ainsi, malgré leur vocaux vocodérisés, des chansons comme Transformer Man ou Sample and Hold valent leur pesant de chemises à carreaux et vestes en jeans... Et le reste est à l'avenant d'une création unique de (Nine Inch) Neil (avec, qui plus est, un beau casting au menu).
Album bancal, imparfait mais étonnamment attachant, Trans n'est sans doute pas l'oeuvre Younguienne la plus essentielle de sa longue et excellente discographie, on l'admettra sans peine. Passer outre serait cependant une erreur, il a gagné, avec le temps, une patine, un charme qui le rend, de l'avis de votre serviteur, nettement plus aisément "ingérable" aujourd'hui qu'à l'époque de sa parution. Et puis, un album fait avec le coeur et d'aussi nobles motifs ne peut pas être totalement mauvais, n'est-ce pas ?
 
Neil Young: guitar, bass, synclavier, vocoder, electric piano, vocal
Nils Lofgren: guitar, piano, organ, electric piano, synclavier, vocal
Ben Keith: pedal steel guitar, slide guitar, vocal
Bruce Palmer, Billy Talbot: bass
Ralph Molina: drums, vocal
Joe Lala: percussion, vocal
Frank Sampedro: guitar, stringman
Produced by Neil Young, Tim Mulligan & David Briggs

1. Little Thing Called Love 3:13
2. Computer Age 5:24
3. We R in Control 3:31
4. Transformer Man 3:23
5. Computer Cowboy 4:13
6. Hold On to Your Love 3:28
7. Sample and Hold 8:03
8. Mr. Soul 3:19
9. Like an Inca 9:46