samedi 29 avril 2017

L comme...

Pour la sélection en L (aile) il fallait de la légèreté. Mais il fallait aussi de la Lourdeur, du Libéral, du Local, et pourquoi pas un peu de L(SD)... Tout ça nous fait un beau bordel où chacun saura picorer selon son appétit. Enjoie !

L comme...
LEADBELLY "The Definitive Leadbelly" (2006)
Refuse, Resist, Sing, Pray, Love

C'est le genre de sélection qu'on ne vend pas, premièrement parce que le carractère essentiel des travaux de l'immense Leadbelly n'est plus à démontrer, ensuite parce qu'à ce prix-là, c'est un minuscule sacrifice pour un pan si historique de la musique étatsunienne.
Alors on présente l'auteur, ce folk/bluesman qui, né en 1888 et disparu en 1949, avait commencé sa carrière vers 1903, au caractère volatile qui le conduira parfois derrière les barreaux, aux sujets dépassant si largement ceux de ses collègues d'un blues naissant qu'il attira particulièrement l'oreille de petits blancs socialement conscients (aux premiers desquels on se doit de citer le légendaire Woody Guthrie), et au style, d'une voix forte et franche à une parfaite maîtrise de sa douze-cordes acoustique, qui fera forcément florès.
Il existe moult compilations introduisant le sujet, celle-ci en vaut bien une autre avec ses 50 chansons, au simple double feuillet introductif bien suffisant pour "attaquer le sujet", un objet sobre sur les dernières années d'un homme, les enregistrements couvrent les années 1940, qu'il est plus qu'utile de découvrir si l'on en n'a pas encore eu la chance.
The Definitive Leadbelly ? Un peu cheap mais tellement bon.
(Pour plus d'informations, visitez la Fondation Leadbelly.)

CD 1
1. Midnight Special 3:07
2. John Hardy 3:14
3. Where Did You Sleep Last Night 3:02
4. T.B. Blues 3:11
5. Easy Rider 3:13
6. Alberta 3:11
7. Rock Island Line 2:34
8. Alabama Bound 3:05
9. You Can t Lose-A Me Cholly 3:02
10. New York City 3:00
11. Roberta 3:07
12. Leaving Blues 3:02
13. When The Boys Were Out On The Western Plains 2:56
14. I m On My Last Go Round 3:11
15. Mother s Blues 2:32
16. Pretty Flowers In My Back Yard 2:26
17. Pick A Bale Of Cotton 2:58
18. Sail On Little Girl 3:14
19. Fannin Street 2:36
20. Packing Trunk Blues 2:57
21. The Bourgeois Blues 3:23
22. Good Morning Blues 2:55
23. The Boll Weevil 3:03
24. Shorty George 5:05
25. Goodnight Irene 2:38

CD 2
1. Worried Blues 3:15
2. In New Orleans (House Of The Rising Sun) 3:16
3. Blue Tail Fly 2:18
4. Take This Hammer 2:59
5. Stewball 3:01
6. The Gallis Pole 2:46
7. C.C. Rider 4:10
8. Cotton Fields 2:08
9. Yellow Gal 3:09
10. Ham An Eggs 2:59
11. Don t You Love Your Daddy No More? 3:06
12. Howard Hughes 3:03
13. Looky Looky Yonder/Black Betty/Yellow Woman's Doorbell 3:08
14. Whoa Back, Buck 3:07
15. Didn t Ol John Cross The Water 3:09
16. Julianne Johnson 3:14
17. Grey Goose 2:57
18. Red Cross Store Blues 3:08
19. Can t You Line Em 2:55
20. Swing Low, Sweet Chariot 0:50
21. My Baby Quit Me 2:54
22. Black Betty 1:55
23. Bottle Up And Go 1:13
24. De Kalb Blues 3:04
25. Ain t Gonna Study War No More 1:24


L comme...
LED ZEPPELIN "Physical Graffiti" (1975)
Bric à Brac génial

Il y a des albums pour lesquels on pense ne plus avoir à faire l'article, dont le retentissement universel semble un fait acquis, dont la conception et chaque détail de chaque chanson semblent être connu et reconnu. Et puis, on sonde son entourage, se rend compte que, là encore, l'arbre trop souvent cache la forêt et que, finalement, ce qui apparaissait comme un classique usé jusqu'à la corde recèle encore de mystères trop peu sondés par une vaste majorité.
Prenez Physical Graffiti, le cru 75 du plus gros groupe de rock des années soixante-dix, une formation passée à la postérité bien au-delà de la sphère d'influence habituelle du genre, mais si, Led Zeppelin, vous savez bien, Dazed and Confused, Rock and Roll, Black Dog, The Immigrant Song, Stairway to Heaven évidemment et, puisque c'est sur l'album qui nous intéresse, et que c'est lui l'arbre, Kashmir son riff inoxydable et ses flaveurs orientales si addictives.
Et donc, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Physical Graffiti, ce monument !, n'est pas à proprement parler un album classiquement conçu. Commencé à l'origine en novembre 1973, interrompu pour laisser la place à Bad Company (avec qui Led Zeppelin partage label et manager), ayant souffert des tensions internes et d'un John Paul Jones supposément sur le départ vers un poste plus respectable que celui de bassiste/claviériste d'une bande de chevelus (maître de chorale à la cathédrale de Winchester, pas moins !), il connut un accouchement long et douloureux mais, franchement le jeu en valait la chandelle et les quatre garçons dans l'ouragan firent bien de se remettre à l'ouvrage quelques mois plus tard pour créer ce qui demeure leur œuvre la plus longue et variée. Il faut dire que les 8 titres qui devaient peupler la chose étaient d'imposantes créations dépassant largement la durée maximale de ce qu'il était possible de caser sur la galette de cire noire. D'où la décision du double album et l'adjonction, encore merci les gars !, de chansons déjà enregistrées lors de précédentes sessions et remisées pour une raison ou un autre juste légèrement overdubbées pour la circonstance. Ca pourrait nous donner un album décousu, inégal, il n'en est rien. Que ce soit dans le hard rock qui a fait leur gloire (Custard Pie, The Rover, The Wanton Song, Sick Again, Houses of the Holy), dans un rock quasiment progressif (In the Light), du presque funk énergisant (Trampled Under Foot), de l'acoustique plein d'âme et de sentiment (Boogie with Stu, Black Country Woman), de la power ballad inattaquable (Ten Years Gone), du blues bien "jammesque" (In My Time of Dying), du country rock de compétition (Night Flight), du petit intermède instrumental (Bron-Yr-Aur) ou l'immense rock orchestral oriental (Kashmir !), le groupe ne manque jamais sa cible et offre, au contraire, un panorama vaste et impressionnant dont on ne se remet pas facilement, et sur lequel on revient souvent avec toujours une égale délectation devant tant de maîtrise, de talent et d'imagination. A vrai dire, que les morceaux ait été ou non conçus pour l'album importe peu, le tout, 15 titres et 82 minutes, s'écoute comme une promenade picaresque dans les méandres créatifs d'une formation en état de grâce.
40 ans plus tard, bien célébré par cette belle édition reproduisant enfin l'effet des fenêtres de la pochette originale; doté d'un Cd supplémentaire et d'un copieux livret pour profiter encore plus pleinement, encore plus longtemps de l'expérience, Physical Graffiti continue de s'imposer comme le magnum opus d'un Led Zeppelin au catalogue pourtant d'une immense cohérence qualitative. En bref et en un mot qui résume tout : énorme !

CD 1
1. Custard Pie 4:13
2. The Rover 5:37
3. In My Time of Dying 11:04
4. Houses of the Holy 4:02
5. Trampled Under Foot 5:37
6. Kashmir 8:32

CD 2
1. In the Light 8:46
2. Bron-Yr-Aur 2:06
3. Down by the Seaside 5:13
4. Ten Years Gone 6:32
5. Night Flight 3:36
6. The Wanton Song 4:10
7. Boogie with Stu 3:53
8. Black Country Woman 4:24
9. Sick Again 4:42

CD 3 - Bonus
1. Brandy & Coke (Trampled Under Foot) (Initial/Rough Mix) 5:39
2. Sick Again (Early Version) 2:22
3. In My Time of Dying (Initial/Rough Mix) 10:44
4. Houses of the Holy (Rough Mix with Overdubs) 3:51
5. Everybody Makes It Through (In the Light) (Early Version/In Transit) 6:29
6. Boogie with Stu (Sunset Sound Mix) 3:39
7. Driving Through Kashmir (Kashmir) (Rough Orchestra Mix) 8:41

John Bonham – drums, percussion
John Paul Jones – bass guitar, organ, acoustic and electric piano, mellotron, guitar, mandolin, VCS3 synthesiser, Hohner clavinet, Hammond organ, string arrangement
Jimmy Page – electric, acoustic, lap steel and slide guitar, mandolin, production
Robert Plant – lead vocals, harmonica, acoustic guitar on "Boogie with Stu"
&
Ian Stewart – piano on "Boogie with Stu"


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LIGHTFOOT, GORDON "Summertime Dream" (1976)
Beautiful Folk

Ce country folkeux canadien n'est sans doute pas le plus connu chez nous. Pourtant, au cœur des années 70, il sortit quelques très beaux albums dont Summertime Dream est le sans doute plus remarquable. Il faut dire que Gordon n'est plus vraiment un débutant, à 38 ans, Summertime Dream est son douzième opus depuis 1966, le douzième d'une carrière de qualité où, comme tout le monde de sa génération, il a commencé en acoustique avant d'incorporer les aspects rock (sans excès) qui lui permirent d'évoluer, artistiquement comme commercialement. C'est donc à un artiste sûr de son fait, bien installé dans un style qu'il possède de A à Z auquel nous avons affaire ici, un artiste d'ailleurs bien entouré d'un groupe où les noms n'en jette pas comme les Ry Cooder, Van Dyke Parks et autres Randy Newman des septantes débutantes (voir le très recommandé Sit Down Young Stranger) mais que Gordon a construit lui-même, à sa convenance, et qui répond conséquemment à ses attentes. Parce qu'un songwriter aussi fin a besoin de nuance ce que les Barry Keane (batteur), Pee Wee Charles (l'homme à la pedal steel guitar), Terry Clements (guitariste soliste), etc., amènent magnifiquement comme, par exemple, sur le morceau phare de l'album, ce Wreck of the Edmund Fitzgerald racontant la pire tragédie navale survenue dans les Grand Lacs sur six minutes et demies aux relents celtiques bienvenus et à l'habillage instrumental époustouflant. Comme le reste de la galette, de bons morceaux folk-rock impeccablement troussés (Race Among the Ruins, I'd Do It Again, Summertime Dream, Too Many Clues in This House) en ballades country émotionnellement prenantes (I'm Not Supposed to Care, Protocol, Spanish Moss), est presque du même tonneau (c'est à dire presque parfait, ce qui est déjà énorme !), il n'en faut pas plus pour recommander chaudement, en introduction à un Gordon Lightfoot par exemple, l'artiste étant quasi inconnu chez nous, ce Summertime Dream qui, à ne pas essayer alors d'être à la pointe de quelque tendance que ce soit, par un artiste qui est avant tout un raconteur, n'a aujourd'hui pas pris une ride.

1. Race Among the Ruins 3:21
2. The Wreck of the Edmund Fitzgerald 6:32
3. I'm Not Supposed to Care 3:31
4. I'd Do It Again 3:14
5. Never Too Close 3:04
6. Protocol 4:02
7. The House You Live In 2:55
8. Summertime Dream 2:30
9. Spanish Moss 3:51
10. Too Many Clues in This Room 4:49

Gordon Lightfoot - vocals, six and twelve-string guitar, piano
Pee Wee Charles - pedal steel guitar
Terry Clements - lead guitar
Rick Haynes - bass guitar
Barry Keane - drums, percussion
Gene Martynec - Moog synthesizer
&
Jim Gordon - drums on "The House You Live In"


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LIGHTNING SEEDS, THE "Dizzy Heights" (1996)
Ligne Claire

Un orfèvre pop au sommet de sa forme ? Ce sont les Lightning Seeds de Ian Broudie et leur Dizzy Heights, quatrième long-jeu de leur discographie, un triomphe de pop à l'anglaise.
Il faut dire que le groupe, mené par l'indéboulonnable et omnipotent Ian Broudie, sait recycler les valeurs du passé dans un cadre réactualisé du meilleur effet. Ainsi, si les chansons de ces graines d'éclair doivent beaucoup à l'explosion pop anglaise des années soixante en général et aux Beatles en particulier, elle savent aussi les vernir d'atours productifs typiques de son temps, on pense évidemment aux inflexions électroniques discrètes de, par exemple, Sugar Coated Iceberg. On précisera aussi qu'avec la collaboration de l'excellent Terry Hall (de chez les Specials, Fun Boy Three ou Vegas) le lunetté Broudie a mis toutes les chances de son côté et, de fait, les trois compositions qu'ils ont fomenté en commun (Imaginary Friends, What If et What You Do) font partie des vrais highlights d'un album, par ailleurs, sans le moindre faux pas, triomphe de pop anglaise sans complexe.
Rajoutez à ça une réimagination d'un morceau de deux Byrds (Gene Clark et Jim McGuinn) composé pour les Turtles excellemment troussée (You Showed Me) et vous obtenez un opus que les amateurs de belle pop music classique mais pas (si) revivaliste pour autant ne voudront certainement pas manquer.

1. Imaginary Friends 2:44
2. You Bet Your Life 3:34
3. Waiting for Today to Happen 3:34
4. What If... 3:23
5. Sugar Coated Iceberg 3:53
6. Touch and Go 3:53
7. Like You Do 3:23
8. Wishaway 3:17
9. Fingers and Thumbs 3:21
10. You Showed Me 4:08
11. Ready or Not 3:50
12. Fishes on the Line 3:54

Ian Broudie – vocals, guitar, producer
Simon Rogers – keyboards, programming, producer
Martyn Campbell – bass, backing vocals
Angie Pollack – backing vocals
Chris Sharrock – drums
&
Clive Layton – Hammond organ, piano
Terry Hall – backing vocals
Carl Brown – backing vocals
Paul Roberts – backing vocals


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LITFIBA "12-5-87 Live (Aprite I Vostri Occhi)" (1987)
New Wave Transalpine

Litfiba, légendes du renouveau rock des années 80 en Italie, est un groupe Florentin formé en 1980 par Piero Pelù qu'on pourrait, hâtivement, taxer du sobriquet forcément réducteur de Nick Cave italien.
Remarqués en France suite à leur explosif passage aux Transmusicales de Rennes en 1983 (alors qu'ils n'avaient que deux EPs et pas même un album au compteur), Litfiba n'aura cependant pas réussi à établir chez nous autres Francs le même following enragé qu'à la maison. J'ai, cependant, eu la chance de les voir lors d'un passage parisien pour promouvoir leur 5ème album, Terremoto (1993). Cette rencontre confirma tout le bien que je pensais des prestations live du groupe depuis ma découverte, en 1988, du live présenté ici même aujourd'hui.
Il faut dire que la mixture préparée par ces malins transalpins a tout pour séduire, il réussissent en effet une (presque) parfaite fusion de rock gothique typiquement 80s, de new wave arty et de rock plus basique mené par la voix habitée du sus-nommé Piero Pelù. Le groupe, quand à lui, ne fait pas franchement dans la pyrotechnie, l'efficacité prime et les fioritures ne sont pas légion ce qui contribue à installer un climat quasiment tribal dans les chansons de Litfiba.
Il est à noter que le groupe n'a alors que deux album à son répertoire et, pourtant, ce live sonne véritablement comme une collection de classiques. Etonnant.
Evidemment, suite au ravissement que me procurait la présente galette, j'ai creusé le répertoire des florentins pour ne jamais, hélas, y retrouver le frisson de cet "Aprite I Vostri Occhi" me procure et que je vous conseille, par conséquent, chaudement.

1. Come un Dio 8:04
2. Resta 2:57
3. La preda 3:11
4. Cane 4:08
5. Tziganata 4:31
6. Ferito 7:28
7. Apapaia 5:02
8. Re Del Silenzio 5:19
9. Vendette/Luna 17:16
10. Ballata 5:14

Piero Pelù - chant
Ghigo Renzulli - guitare
Gianni Maroccolo - basse
Antonio Aiazzi - claviers
Ringo De Palma - batterie


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LOVE "Love" (1966)
Love Is All You Need

Il y a quelque chose de révolutionnaire chez Love. Et pas seulement parce qu'ils prônent la paix et l'amour dans une Amérique plus que jamais guerrière, pas seulement non plus parce qu'ils sont de toutes les couleurs alors que la ségrégation est encore dans toutes les têtes et sa disparition une lutte toujours d'actualité, et certainement pas, même s'il faut le noter, parce qu'ils ont un des premiers groupe de rock à avoir les honneurs d'un label jusque là dédié à la folk music, Elektra... Non, ce qu'il y a de révolutionnaire chez Love, et qui du coup nous fait dire qu'on tient là l'archétype du groupe maudit, de ceux qui n'ont absolument jamais eu le succès qu'ils méritaient malgré leur indéniable qualité et un beau retentissement critique, c'est bel et bien parce qu'ils sont des quelques avant-gardistes à commencer à développer ce qui ne tardera pas à faire florès sous le nom de rock psychédélique. Évidemment, on y sera nettement plus franchement sur leur opus à venir 8 courts mois plus tard, Da Capo, mais déjà, et pas seulement pour la partie de guitare que Syd Barrett ira pomper de leur version du My Little Red Book de Burt Bacharach (présentement détourné pour faire allusion à Mao Zedong, dans une Amérique tout juste sorti du maccarthysme mais pas de la guerre froide, il faut oser) pour alimenter son Interstellar Overdrive, pour tous ces petits détails ici encore ancrés dans le folk et le garage rock marquant déjà les contours du genre. Bref, avec de bonnes chansons, dont un Hey Joe que tout le monde semble vouloir reprendre (des Byrds, aux Standells en passant par les Surfaris et autres Leaves) sur lequel Love fait le meilleur boulot, c'est déjà un album ô combien recommandable à tous les amateurs de rock 60s, encore plus en considérant que versions mono et stéréo et deux bons bonus sont disponibles sur cette version excellemment remasterisée. Tout ça nous fait ? Un immanquable, assurément.

Mono Mix
1. My Little Red Book 2:38
2. Can't Explain 2:41
3. A Message to Pretty 3:13
4. My Flash on You 2:09
5. Softly to Me 2:57
6. No Matter What You Do 2:46
7. Emotions 2:01
8. You I'll Be Following 2:26
9. Gazing 2:42
10. Hey Joe 2:42
11. Signed D.C. 2:47
12. Colored Balls Falling 1:55
13. Mushroom Clouds 2:25
14. And More 2:57
Stereo Mix
15. My Little Red Book 2:38
16. Can't Explain 2:41
17. A Message to Pretty 3:13
18. My Flash on You 2:09
19. Softly to Me 2:57
20. No Matter What You Do 2:46
21. Emotions 2:01
22. You I'll Be Following 2:26
23. Gazing 2:42
24. Hey Joe 2:42
25. Signed D.C. 2:47
26. Colored Balls Falling 1:55
27. Mushroom Clouds 2:25
28. And More 2:57
Bonus
29. Number Fourteen 1:46
30. Signed D.C.2:46

Arthur Lee: Lead vocals, percussion, and harmonica. Also drums on "Can't Explain", "No Matter What You Do", "Gazing", "Mushroom Clouds" and "And More".
Johnny Echols: Lead guitar
Bryan MacLean: Rhythm guitar and vocals. Lead vocals on "Softly to Me" and "Hey Joe".
Ken Forssi: Bass
Alban "Snoopy" Pfisterer: Drums
&
John Fleckenstein: bass ("A Message To Pretty", "My Flash On You")
Don Conka: drums ("A Message To Pretty", "My Flash On You")


L comme...
LOVETT, LYLE "The Road to Ensenada" (1996)
Everybody Needs Some Lovett

Pour son sixième long-jeu, celui que le monde hors-musical connait encore comme "Monsieur Julia Roberts à la drôle de tête" a mis les petits plats dans les grands et fomenté son œuvre la plus roots depuis son tout premier opus, Pontiac, presque un authentique album de country music, en vérité, surprenant de la part d'un Lyle Lovett toujours prompt à musarder loin de ses prétendues terres... Évidemment, la country de Lyle n'est pas de celle de ces cowboys de pacotille aux grands-messes explosives qui ne peuvent décemment plaire qu'à l'américain très moyen (genre Garth Brooks), c'est plus d'une relecture intelligente et sensée des canons du genre dans des chansons finement ciselées par un auteur, compositeur et interprète tout de même nettement plus doué que la moyenne (voir l'inaugural Don't Touch My Hat pour s'en convaincre). Évidemment (bis), Lyle ne peut pas s'empêcher de glisser quelques éléments à priori intrus au genre (Her First Mistake sur un rythme bossa, That's Right (You're Not from Texas) et ses atours jazzy,  fallait oser, ça fonctionne du tonnerre ! ) mais, ici, c'est tout de même à un Lovett qui s'assume country singer auquel nous avons affaire et, vu, ou plutôt entendu, la classe et la maîtrise du bonhomme dans l'exercice, encore plus quand on glisse dans la chanson douce-amère aux arrangements minimalistes (Who Loves You Better, Promises, The Road to Ensenada), il n'y a certainement pas à s'en plaindre. Aller, pour mégoter on admettra qu'on aime moins quand Lyle s'essaie au country rock mainstream sur un Private Conversation pas indigne mais un poil trop opportuniste pour ne pas faire grincer des quenottes mais c'est vraiment bien tout ce qu'on peut reprocher à cet excellent The Road to Ensenada toujours aussi recommandé, 20 ans après son apparition au monde.

1. Don't Touch My Hat 3:47
2. Her First Mistake 6:28
3. Fiona 4:09
4. That's Right (You're Not from Texas) 4:54
5. Who Loves You Better 4:46
6. Private Conversation 4:32
7. Promises 3:07
8. It Ought to Be Easier 4:11
9. I Can't Love You Anymore 3:14
10. Long Tall Texan 3:27
11. Christmas Morning 3:43
12. The Road to Ensenada 4:11
13. The Girl in the Corner 4:29

Lyle Lovett – acoustic guitar, Rhythm Guitar, vocals
&
Greg Adams – Trumpet
Sweet Pea Atkinson – Baritone Vocal
Sir Harry Bowens – Baritone Vocal
Jackson Browne – Harmony Vocals
Valerie Carter – background vocals, Harmony Vocals
Shawn Colvin – Harmony Vocals
Luis Conte – percussion, Tambourine, Shaker
Stuart Duncan – Fiddle
Chuck Findley – Trombone, Trumpet
Paul Franklin – Pedal Steel, Steel Guitar
Willie Green, Jr. – Bass Vocal
Gary Herbig – Alto Saxophone, Baritone Saxophone, Tenor Saxophone
Chris Hillman – Harmony Vocals
Russ Kunkel – drums, Shaker
Kate Markowits – Background Vocals, Harmony Vocals
Arnold McCuller – Background Vocals, Tenor Vocals, Harmony Vocals
Randy Newman – Vocals
Dean Parks – Acoustic Guitar, Electric Guitar
Herb Pedersen – Harmony Vocals
Don Potter – Acoustic Guitar, Spanish guitar
Matt Rollings – Piano
Leland Sklar – Bass


samedi 22 avril 2017

K comme...

Cette semaine nous traiterons du cas du K. 11ème lettre de l'alphabet, premier 10 au scrabble mais, surtout, pour ce qui nous intéresse, joli réservoir de belles valeurs musicales. Et donc un Zornophage tous azimuts avec du metal, du jazz, de la chanson d'chez nous, et plus encore. Un bon gros paquet avec son lot de surprises et de dévouvertes, sans doute. Enjoie !

K comme...
KAADA/PATTON "Romances" (2004)
Floatin' in a Dream

Rien n'arrête décidément le sieur Mike Patton. Bien loin l'époque où il laissait sa voix à Faith No More, passant alors dans l'ombre son travail au sein de Mr. Bungle. Il multiplie depuis groupes et collaborations. Fantômas, Tomahawk, Lovage avec Dan The Automator ou pour le “Medúlla” de Björk, le voici au côté du norvégien John Erik Kaada pour de bien belles “Romances”.
La voix si caractéristique de Mike Patton, à la fois crooner sincère et dérangé, vient se poser sur les mélodies et arrangements néo-romantiques de Kaada. Parfois un peu cheap comme une animation de bal, volontairement bancal, ce dernier expérimente une musique synthétique pourtant inspirée du classique (Malher, Chopin, Liszt ou Brahms) et qui n'est pas sans rappeler les premières amours de Goldfrapp.
On se sent alors nager dans un drôle de liquide, limpide, un peu froid et parfois un peu inquiétant. Les voix sont multipliées, parfois modifiées ou harmonisées par de tremblants claviers. La palette de sons proposés est riche et originale : harpe, xylosquelette et pas mal de breloques et autres instruments ludiques. Le travail de Kaada pour le cinéma se ressent nettement dans cette collaboration, tant les images se bousculent nos têtes à l'écoute de cet album.
Avec cette aventure, Mike Patton nous présente un nouveau camarade de jeu des plus intéressants. Dans cette rencontre, les deux hommes laissent libre court à leurs imaginations et expérimentations pour une belle histoire. On en resterait presque médusé.
(wqw in Indie Pop Rock)

1. Invocation 2:53
2. Pitié Pour Mes Larmes 5:31
3. Aubade 11:17
4. L'absent 3:04
5. Crépuscule 4:10
6. Viens, Les Gazons Sont Verts 6:59
7. Seule 5:58
8. Pensée des Morts 4:37
9. Nuit Silencieuse 3:19

John Erik Kaada - composer, mixing, various instruments
Mike Patton - composer, mixing, various instruments, vocals
&
Gjertrud Pedersen - bass clarinet
Øyvind Storesund - Bass Guitar
Geir Sundstøl - steel guitar
Erland Dahlen, Børge Fjordheim - drums


K comme...
KARMA TO BURN "Appalachian Incantation" (2010)
Heavy road

S'il y a un style musical qui se prête au randonnées motorisées dans les grands espaces nord-américains, c'est bien le stoner rock, hybride psychédélique de rifferies hard rock early-seventisantes et d'énergie contemporaine. Trop souvent, hélas, il y a un chanteur qui vient parasiter le cocktail électriques de ses insupportables éructations, problème qui ne se pose pas avec les excellents ouest-virginiens de Karma to Burn.
Le choix du (presque) tout artistique n'est pas chez eux un pis-aller mais bien une décision artistique mûrement réfléchie qui leur occasionna d'ailleurs de se voir remercier par le label américano-batavo-nippon Roadrunner Records, non sans s'être d'abord laissés convaincre d'engager un vocaliste avant de bientôt le remercier pour revenir à leur formule originelle. Grand bien leur en prit tant l'art du "riff à rouler" est hardiment maîtrisé par ces trois preux chevaliers gavés d'électricité et de poussière. C'est particulièrement évident sur ce 4ème album, le troisième dans la présente formule donc, et encore plus dans la présente édition supplémentée du délicieux EP, Cat Got Our Tongue.
Comme à leur habitude, Mecum, Mullins et Oswald ne se prennent pas le chou à chercher des titres à leurs pièces, ils les numérotent ! Ca permet, l'air de rien, de juger de l'âge de ladite composition et d'ainsi définir que si Appalachian Incantation se constitue de matériau récent (outre un Twenty-Four qui doit tourner depuis longtemps dans les doigts), le EP propose un retour sur des temps plus anciens quoique les enregistrements soient modernes (de 2009 comme l'album). Musicalement, si l'immense majorité des titre est instrumentale, ce n'est pas pour autant qu'il ne s'agisse pas de vraies chansons parce qu'ici la guitare, soutenue par une solidissime section rythmique, a autant le rôle d'usine à riff (ce qu'elle accomplit avec beaucoup de zèle et d'enthousiasme) mais aussi celui de créateur mélodique qu'aurait habituellement le chant. Comme William Mecum, guitariste du trio, est un inventeur, adaptateur, recycleur hors pair de riffs et un soliste pas manchot, comme en plus le dynamisme général d'une musique parfaitement produite contribue à écarter tout risque de manque d'expression vocale, on est facilement emporté, dodelinant du chef et s'imaginant, cheveux au vent (pour ceux qui en ont encore !) chevauchant fièrement une grosse cylindrée à deux roues, une jolie blonde aux formes généreuses en croupe.
Comme si ça ne suffisait pas, En cerise sur un gâteau pourtant déjà fort alléchant, nous avons le droit à deux "vraies" chansons. Une sur l'album, avec le vocaliste de Year Long Disaster, le possédé Daniel Davies, l'autre sur Cat Got Our Tongue avec le légendaire John Garcia (Kyuss, Hermano, Slo-Burn, etc.), toutes les deux très bonnes et, pour le coup, bienvenues en variatrices d'ambiances de première bourre.
Depuis leur mue instrumentale, chaque album de Karma to Burn mérite l'attention des amateurs de rock gras, costaud mais pas sans finesse, Appalachian Incantations ne fait en aucun cas exception et, même, dans cette version si glorieusement bonussée, mérite la priorité parce que, au risque de me répéter, si vous aimez la guitare qui riffe d'aise, les experts sont bel et bien là.

1. Forty-Four 5:11
2. Forty-Two 3:58
3. Forty-One 4:57
4. Forty-Six 3:13
5. Waiting on the Western World 5:42
6. Forty-Three 4:43
7. Forty-Five 6:36
8. Twenty-Four 3:44

Cat Got Our Tongue EP,
Limited Edition bonus disc
1. Two Times 4:53
2. Fourteen 5:05
3. Ten 2:55
4. Thirteen 4:16
5. Six 3:51
6. Twenty (2009 Re-recording) 3:33
7. Thirty (2009 Re-recording) 3:36

William Mecum – guitar
Rich Mullins – bass
Rob Oswald – drums
&
Daniel Davies - vocals (Waiting on the Western World)
John Garcia - vocals (Two Times)


K comme...
KERSHAW, NIK "The Riddle" (1984)
Synth Idol

C'est un peu le syndrome Howard Jones part II, un beau gars avec le look, les chansons et les arrangements qui collent au plus près des goûts d'alors... Sauf que Nik Kershaw a sans doute beaucoup plus à dire et ne cache que maladroitement (youpi !) des racines qui viennent d'avant, quand les synthétiseurs étaient déjà rois mais que les cheveux étaient longs et les chansons itou.
Parce qu'il y a, chez Nik, plus que chez tout autre représentant de la hype générationnelle, une écriture d'un extrême classicisme qui, malgré des arrangements tout à fait de leur époque, reste immensément détectable, en plus d'un bon goût compositionnel qu'il est temps de démontrer. Ca commence en fait dès Don Quixote qui, malgré ses boîtes à rythmes, sa basse funky et ses cuivres synthétiques est nettement plus substantiel et cherché que la moyenne synthpop des octantes, et tant pis si un refrain un peu léger et d'hispanisants oripeaux pas forcément toujours du meilleur effet viennent légèrement noircir le tableau, on est nettement plus dans la tradition d'un Peter Gabriel, d'un Brian Eno voire d'un Robert Fripp que dans une bête relecture pop des préceptes kraftwerkiens. A partir de là, il n'y a pas de surprise à constater que la palette de Kershaw, d'un poil de rock à guitares comme dans You Might ou Wide Boy, d'une esthétique new wave classieuse pas sans rappeler le Japan de David Sylvian (Wild Horses, Save the Whale... jusque dans le maniérisme mélodique du chant de Nik), d'un petit détour vers la Jamaïque (Roses et ses accents reggae bien gérés) ou, évidemment !, d'une adaptation maline d'influences celtiques bienvenues justement couronnée de succès (The Riddle, énorme tube !), a un arsenal à sa disposition que peu des ses condisciples peuvent revendiquer et qui n'est que confirmée dans les inédits de cette version Deluxe dont le délicieux piano/voix So Quiet.
Tout ça pour de la musique légère à visée ouvertement commerciale se morfondront certains. Et alors ? Quand c'est aussi bien fait, et à condition de pouvoir encaisser les différents gimmicks 80s forcément présents, il n'y a pas à bouder son plaisir.

CD 1 - Album
1. Don Quixote 4:55
2. Know How 4:52
3. You Might 3:17
4. Wild Horses 3:59
5. Easy 4:13
6. The Riddle 3:52
7. City of Angels 3:56
8. Roses 3:58
9. Wide Boy 3:28
10. Save the Whale 6:02

CD 2 - Bonus
1. Roses (Live) 4:45
2. The Riddle (Extended) 5:12
3. Know How (Live) 4:54
4. Don Quixote (Extra Special Long Mix) 8:44
5. City Of Angels (Live) 3:59
6. So Quiet 3:13
7. Wild Horses (Live) 3:59
8. Wide Boy (Extended Mix) 5:10
9. You Might (Live) 3:31
10. Don't Lie 3:55
11. Save The Whale (Live) 6:05


K comme...
KENT "Tous les Hommes" (1991)
En Chanson

Ayant Starshooterisé quelques années avant d'entreprendre une carrière solitaire, c'est un Kent presque méconnaissable qui, en 1991, termine sa mue par un joli album de chansons françaises à l'ancienne, Tous les Hommes. Parce que la transformation du punk à rire en disciple de Brel ne s'est pas faite en un jour et que, jusqu'à Le Mur du Son (1987), c'est encore ripoliné au jeunisme que son répertoire se présente. Et puis A Nos Amours, 1990, et Tous les Hommes surtout, et pas seulement pour son gros tube mérité (Tous les Mômes) et un Kent nouveau qui assume son plaisir à faire comme avant avec le flair d'aujourd'hui, une sorte d'avant-garde de la nouvelle chansons française, en somme. A partir de là, de belles instrumentations permettant d'entendre, pêle-mêle, accordéons, scies musicales ou vibraphones sur des compositions de qualité arrangées aux petits oignons avec, certes, quelques morceaux, surtout vers la fin, glissant trop vers la chanson-rock dont Kent s'était si gracieusement défait sur le reste de l'opus, font de Tous les Hommes la véritable pierre philosophale de ce Kent tout nouveau tout beau qui, depuis, a largement confirmé les belles dispositions dans lesquelles il s'affiche ici. En résumé ? Un bon parolier et mélodiste, une nouvelle voie qui lui colle à merveille à la peau (et à la voix) pour un album évidemment recommandé à tous les amateurs de chanson française intemporelle de qualité, c'en est.

1. Tous Les Mômes 4:35
2. Au Revoir, Adieu 3:35
3. Je Suis un Kilomètre 3:30
4. On Fait c'Qu'On Peut 3:10
5. L'Idole Exemplaire 2:58
6. Au Fond des Bermudes 3:37
7. Ni Plus, Ni Moins 3:32
8. Montréal 3:29
9. Illusion d'Optique 4:15
10. Chienne de Vie 4:20
11. J'Aime Bien Mourir un Jour 3:11
12. L'Homme Est une Erreur 3:45

Kent - chant, guitare
Arnaud Méthivier - accordéon
Marc Perrier - basse
Pierre Mortarelli - contrebasse
Manu Lacordaire - batterie, percussions
Jacques Bastello - guitare, chœurs
Michel Marin - saxophone, harmonica
Sipolo (1, 6) - scie musicale
François Bréant (1, 3) - vibraphone


K comme...
KENTON, STAN "Eight Classic Albums" (2011)
Swinging for WASPs

Un ponte du swing blanc dans une Amérique qui aime à s'encanailler sur les pistes de danse mais pas encore à se mélanger avec des individus à la peau sombre pourtant créateurs du genre, Stan Kenton qu'il s'appelle le gars au sourire allbright et, au costard tiré à quatre épingles et à la coupe bien dégagée autour des oreilles, un petit gars qui présente bien.
Chez nous, où les peaux sombres précitées sont souvent venu se réfugier du ségrégationisme de leur mère patrie, Stan Kenton est pour ainsi dire un inconnu et pourtant, quel talent, quel swing ! En tant que leader de son propre Big Band ou comme le pianiste virtuose qu'il fut, Stan s'y entendait pour faire secouer maints fessiers blancs en de trémoussantes bacchanales, ce que démontre aisément la sélection de 8 albums contenu dans le coffret un peu beaucoup cheap mais pas inutile où, cependant, contrairement à son titre, tout n'est pas exactement classique. En effet, si les galettes instrumentales dévouées à son Big Bang et au bon gros swing qu'il savait produire s'écoutent telles que les délicieuses sucreries jazzy qu'elles sont, celles qui incluent des vocaux et/où glissent vers la musique d'ascenseur (The Ballad Style, quelle purge !) sont nettement moins enthousiasmantes. Comme ça représente tout de même la moitié de la proposition, on peine à considérer le coffret comme une pleine réussite. Ceci dit, l'autre moitié, le VRAI classique Sketches on Standards en tête, avec ses rutilants big-bands ô combien bien menés et arrangés, rattrape largement le coup et fait de l'objet une incontestable trouvaille en plus d'un petit morceau de l'histoire du jazz blanc américain.
Pour la petite histoire, on dit que Kenton n'aurait pas beaucoup apprécié que, en 1956, les critiques du magazine Down Beat livrent l'entièreté de leurs awards à des musiciens noirs, s'en suivirent des accusations de racisme toujours démenties par un Kenton répliquant qui travaillait régulièrement avec des instrumentistes afro-américains. Quoique cette petite anecdote révèle sur la personnalité de cette figure du jazz américain des années 50, sa musique pour Big Band reste chaudement recommandée.

CD 1
- Sketches on Standards (1953)
1. Sophsticated Lady 3:15
2. Begin The Beguine 3:02
3. Loverman 2:48
4. Pennies From Heaven 2:57
5. Over The Rainbow 3:03
6. Fascinatin' Rhythm 2:42
7. There's A Small Hotel 2:43
8. Shadow Waltz 2:34
9. Harlem Nocturne 3:08
10. Stella By Starlight 3:18
11. Dark Eyes 2:13
12. Malaguena 2:32
13. Spring Is Here 3:21
14. I'm Glad There Is You 4:15
- With Voices (1957)
15. Dancing In The Dark 2:04
16. Sophisticated Lady 2:32
17. Softly 2:59
18. Eager Beaver 3:29
19. Women Usually Do 2:44
20. After You 3:22
21. Temptation 2:28
22. Walk Softly 2:52
23. Opus In Chartreuse 2:58
24. All About Ronnie 3:03
25. Interlude 2:36
26. Lullaby Of The Leaves 2:00

CD 2
- Duet (with June Christy) (1955)
1. Ev'rytime We Say Goodbye 3:52
2. Lonely Woman 5:57
3. Just The Way I Am 3:56
4. You're Mine, You 3:13
5. Angel Eyes 4:22
6. Come To The Party 3:13
7. Baby, Baby All The Time 2:22
8. We Kiss In A Shadow 1:57
9. How Long Has This Been Going On 4:59
- Two Much (with Ann Richards) (1960)
10. It's A Wonderful World 4:08
11. The Morning After 4:13
12. I Was The Last One To 4:05
13. My Kinda Love 4:48
14. I Got Rhythm 4:17
15. No Moon At All 4:50
16. Don't Be That Way 3:59
17. Suddenly I'm Sad 4:21
18. Nobody Like My Baby 3:20
19. All Or Nothing At All 4:04

CD 3
- Standards in Silhouettes (1959)
1. Willow Weep For Me 5:51
2. The Thrill Is Gone 4:54
3. The Meaning Of The Blues 5:27
4. When Sunny Gets Blue 4:47
5. Ill Wind 5:26
6. Django 5:03
7. I Get Along Without You Very Well 5:04
8. Lonely Women 5:32
- The Stage Door Swings (1958)
9. Lullaby Of Broadway 2:40
10. The Party's Over 2:56
11. Baubles, Bangles And Beads 2:43
12. Ev'ry Time We Say Goodbye 3:16
13. Whatever Lola Wants 2:27
14. Bali Ha'i 2:04
15. Hey There 2:30
16. Younger That Springtime 2:58
17. On The Street Where You Live 2:09
18. I Love Paris 2:27
19. I've Never Been In Love Before 3:13
20. All At Once You Love Her 2:36

CD 4
- Back to Balboa (1958)
1. The Big Chase 4:16
2. Rendezvous At Sunset 4:15
3. Speak Low 3:27
4. My Old Flame 4:02
5. Out Of This World 5:43
6. Begin The Beguine 3:41
7. Get Out Of Town 2:37
8. Royal Blue 5:50
9. I Concentrate On You 3:21
10. Beyond The Blue Horizon 3:32
- The Ballad Style of Stan Kenton (1958)
11. Then I'll Be Tired Of You 3:05
12. More Than You Know 3:19
13. When The Stars Looked Down 2:50
14. The End Of A Love Affair 2:50
15. A Sunday Kind Of Love 3:32
16. Moon Song 3:08
17. Early Autumn 3:32
18. How Am I To Know? 3:26
19. The Things We Did Last Summer 3:17
20. We'll Be Together Again 3:09
21. How Deep Is The Ocean 3:11
22. The Night We Call It A Day 2:37


K comme...
KING'S X "Gretchen Goes to Nebraska" (1989)
Black Sheep in the Family

Dans le genre atypique, adulé par la presse et quelques afficionados mais largement, honteusement !, négligé par la masse chevelue des adorateurs de hard'n'heavy, culte quoi !, King's X se pose un peu là !
Pensez, un trio, mené par un chanteur/bassiste black arborant un coupe iroquoise (Doug Pinnick, qui abandonnera sa foi et fera son coming-out bien des années plus tard), aimant autant les riffs qu'une certaine idée du groove ou que les chœurs à la Beatles... Le cul entre tellement de chaises que l'équilibre, le potentiel commercial, la "vendabilité", en devient plus qu'instable, carrément précaire !
Mais la qualité est là, aucun doute là dessus. Déjà parce que ces trois-là s'y entendent pour trousser une mélodie, ensuite parce que l'assemblage de leurs trois organes vocaux et de leurs dons respectifs d'instrumentistes, à ne surtout pas minimiser, fonctionne admirablement. Enfin parce que, innovant dans un genre qui se alors sclérose, irrémédiablement pense t'on, ils amènent une vraie bouffée d'air frais à une scène qui en avait que trop besoin. C'est sans doute là la confusion sur un groupe parfois assimilé au prog-metal quand, en fait, il fait progreser le metal, le hard rock, la nuance est de taille.
Sur l'album proprement dit, leur second, il est communément accepté qu'il s'agit d'une de leurs plus belles réussites, un opus magnifiquement joué, arrangé, produit où pas une chanson ne vient ternir le tableau. Un album nettement plus varié et maîtrisé que leur salve originelle aussi, om l'on croise pèle-mêle Black Sabbath, les Beatles, Sly & the Family Stone, Jimi Hendrix voire Crosby Stills Nash & Young, rien que ça ! Avec la vraie personnalité du power trio présentement très forte, concrétisant la fusion, évidemment. Typiquement, en fait, c'est le genre de galette qu'on conseillera à ceux qui se croient allergiques au hard'n'heavy alors qu'ils ne sont, tout simplement, pas encore tombés sur la bonne ouverture, la petite perle capable de tisser sa toile en improbable pont (drôle d'image). Elle est là, dans ce Gretchen Goes to Nebraska, secret trop bien gardé, merveilleux album, Grand Album !
Qu'importe, à partir de là, que l'album soit en fait un vague concept christiano-compatible bâti autour d'une nouvelle écrite par le batteur (incluse au livret), Jerry Gaskill, quoique ceci contribue probablement à la profondeur de l'album, tout ça à trois, c'est fort, très très fort.. Et très chaudement recommandé, forcément !

1. Out of the Silent Planet 5:44
2. Over My Head 4:47
3. Summerland 3:17
4. Everybody Knows a Little Bit of Something 3:57
5. The Difference (In the Garden of St. Anne's-on-the-Hill) 3:08
6. I'll Never Be the Same 4:56
7. Mission 5:01
8. Fall on Me 4:05
9. Pleiades 4:41
10. Don't Believe It (It's Easier Said Than Done) 3:07
11. Send a Message 4:02
12. The Burning Down 5:35

Doug Pinnick – lead vocals, bass
Ty Tabor – guitar, vocals
Jerry Gaskill – drums, vocals


K comme...
KRAFTWERK "Trans-Europe Express" (1977)
Electroprogression

A mater les gueules de premiers communiants des 4 teutons on pourrait croire qu'on a affaire à de la pop chrétienne ou autre ringarderie crétine du genre... Si on ne connait pas Kraftwerk, qui n'en sont plus alors à leurs premiers coups d'éclat, bien sûr. Coup de bol parce qu'un visuel pareil pour un premier album, c'eût été la cata assurée.
Au lieu de ça, Trans-Europe Express, sixième album des quatre de Düsseldorf, loin des explorations art-rock des trois premiers albums du début des années 70, est l'archétypale réussite d'une approche toute électronique entamée avec Autobahn (1974), qui tiendra le monde en haleine jusqu'au début des années 80 (Computer World, 1981) avant de se voir rattrapé par l'actualité et d'y perdre son particularisme, son unicité. Présentement, tout va encore très bien et Kraftwerk, fermement mené par la paire Ralf Hütter/Florian Schneider, produit une musique électronique jamais aussi abordable et mélodique qu'ici. Et tubesque avec un Showroom Dummies, un Trans-Europe Express ou un Metal on Metal/Abzug (ici séparés) et leur irrésistibles hooks dont les échos s'entendent jusque dans l'électro-pop et la dance music d'aujourd'hui, et un petit tour de force avec l'hommage à Franz Schubert, etc.
Etc. parce que tout l'album est un tour de force de mélodie et de minimalisme et, osons !, le sommet de l'aeuvre de Kraftwerk qui n'en manque pourtant pas. Alors, évidemment, il y a la pochette repoussoir (heureusement masquée dans l'édition remasterisée de 2009 ici commentée), c'est bien le seul défaut d'un album sans faille d'une formation alors au sommet de son art.

1. Europe Endless 9:40
2. The Hall of Mirrors 7:56
3. Showroom Dummies 6:15
4. Trans-Europe Express 6:52
5. Metal on Metal 2:11
6. Abzug 4:54
7. Franz Schubert 4:26
8. Endless Endless 0:55

Ralf Hütter - voice, synthesizer, orchestron, synthanorma-sequenzer, electronics, producer
Florian Schneider - voice, vocoder, votrax, synthesizer, electronics, producer
Karl Bartos - electronic percussion
Wolfgang Flür - electronic percussion


dimanche 16 avril 2017

J comme...

Quoique le calendrier semble impliquer, vous ne trouverez pas d'oeufs dans la J-sélection, juste une belle poignée d'albums à découvrir si ce n'est pas encore fait, vous pouvez y aller en confiance, le Zornophage ne prend jamais ses ouailles pour des oies blanches ! Enjoie.

J comme...
JACNO "Tant de Temps" (2006)
L'homme de l'ombre

Pour la plupart des gens, Jacno ( de son vrai nom Denis Quilliard), restera le fondateur des Stinky Toys et ex-compagnon d'Elli Medeiros, peu connaissant - il faut bien en convenir - les sept albums constituant sa discographie solitaire. C'est dommage et ce ne sont hélas pas les participations trop peu souvent publicisées à l'écriture ou à la production de bon nombre d'albums d'autres artistes (de Paul Personne à Daho en passant par Higelin, et j'en passe...) qui répareront cette injustice. Aimé de ses pairs, qui surent recourir à ses talents, mais méconnu du grand public, Jacno nous a quitté il y a plus d'un an maintenant... Déjà.
Tant de Temps, ultime album de son parcours d'homme de l'ombre, ne surprendra pas ceux qui le connaissent. On y retrouve le sens inné de l'ironie de sa plume et cette musique qu'il serait aisé de qualifier de rétro-80's si son auteur n'avait tant contribué à l'installer en France à l'époque. Evidemment, Jacno n'étant pas exactement un chanteur, il a eu l'intelligence de ne pas tenter plus que son registre naturel ne lui permettait d'essayer quitte à avoir recours - en guise d'habillage - à quelques guests venus le seconder. C'est aussi l'occasion d'inviter quelques vieilles connaissances à contribuer comme c'est le cas de Paul Personne (solo de guitare sur deux titres), Thomas Dutronc (guitare nylon sur deux titres aussi), Etienne Daho ou des indie-popsters berlinois de Stereo Total (respectivement pour un duo de « grandes voix » sur le morceau éponyme et le succulent Mars Rendez-Vous), toutes ces participations contribuant à la dynamique et l'efficacité d'un album réussi.
Affichant un optimisme de façade qui cache mal un profond désespoir, Tant de Temps, album d'adieux involontaires, ne nous fait que regretter encore plus d'avoir perdu un personnage trop souvent pris à la légère quand les échos de son travail continuent de résonner et continueront longtemps.

1. Tous ces mots-là 4:18
2. Le Sport 4:01
3. Tant de temps 4:42
4. T’es mon château 4:20
5. L’Homme de l'ombre 5:00
6. Les amants, les clients 3:24
7. Si je te quitte 3:11
8. Avec les yeux 4:40
9. Baiser empoisonné 5:10
10. Mars rendez-vous 4:06
11. Code 68 4:21

Denis Jacno: chant, guitare, piano
Tarik Benouarka: batterie, percussion, programmations
Emmanuel Denis: claviers, piano, programmations
- Stereo Total (piste 10):
Françoise Cactus: batterie, chant
Brezel Göring: claviers, chant
- Autres invités:
Paul Personne: guitare solo (3, 5)
Agnès Fourtinon: choeurs (2, 4, 5, 9)
Yacine Mekaoui: choeurs (8, 9)
Etienne Daho: chant (3)
Pascal Mulot: basse (9)
Françoise Cactus: choeurs (1, 2)
Thomas Dutronc: guitare nylon (8, 9)


J comme...
JANSCH, BERT "Jack Orion" (1966)
Jansch aux origines

Si ses deux premiers albums avaient étalé sa jolie plume sur des albums devant tout de même beaucoup aux chansons traditionnelles qui l'avaient tant influencé, sur Jack Orion, Bert Jansch décide carrément de s'attaquer au "répertoire", grand bien lui fasse, c'est tout à notre bénéfice. D'autant que John Renbourn, son futur partenaire en duo mais aussi dans l'excellent Pentangle, le rejoint sur quatre sélections. Alors, forcément, l'instrumentation est minimaliste, guitare, banjo et voix, rien de plus, mais comme le monsieur est un précieux virtuose, de ceux qui savent ne jamais trop en faire, que les morceaux choisis sont non seulement bons mais excellemment menés, que ce soient de crépitants instrumentaux comme The Waggoner's Lad et Henry Martin, de plaisants jeux d'arpèges comme le délicat The First Time Ever I Saw Your Face, ou de belles chansons anciennes que Jansch ne cherche surtout pas à moderniser (le reste de l'opus), l'album satisfera l'amateur de folk désossée, dégraissée et fait de ce troisième album d'une carrière que l'on conseille fortement d'explorer, une jolie réussite d'album "feu de camp" chaudement recommandé.

1. The Waggoner's Lad 3:32
2. The First Time Ever I Saw Your Face 1:45
3. Jack Orion 9:50
4. The Gardener 1:40
5. Nottamun Town 4:30
6. Henry Martin 3:17
7. Blackwaterside 3:49
8. Pretty Polly 4:07

Bert Jansch - vocals, guitar, banjo
&
John Renbourn - guitar


J comme...
JAPAN "Tin Drum" (1981)
Japan in China

Entre infuse japanité, classe New Wave inégalée et progressisme diffus, Tin Drum est le plus passionnant album de Japan. C'est aussi celui qui les vit tirer leur révérence...
Ainsi retrouve-t-on intact cet art consommé de funker blanc épicé de nouvelles saveurs en plus des recettes déjà éprouvées. Aussi, étonnamment, cette production si typiquement 80s, de celles qui nous fait grincer les dents devant tant de mauvais goût, ne gâche rien et participe - au contraire ! - à l'habillage classieux et juste froid ce qu'il faut pour qu'on l'admire telle l'admirable création qu'il est.
Il est d'autant plus rageant de penser que, à l'instar de ce que Synchronicity pour The Police, une mirifique suite à cet étonnante musique aurait pu venir bénir nous conduits auditifs. Que nenni ! Sauf à penser que Sylvian, en solo, est la suite logique de Japan... Pas que je ne me sens pas encore prêt à franchir tant il est vrai que le mysticisme un poil niaiseux de l'aimable David est loin de pouvoir rivaliser avec la nature quasi-divine de ce Japan finissant.
Que je vous ai convaincu ou pas de l'obligatoire détour qu'il faut faire par cet album, je n'ai plus rien à dire sur un sujet dont l'absolue beauté me laisse coi.

1. The Art of Parties 4:09
2. Talking Drum 3:34
3. Ghosts 4:33
4. Canton 5:30
5. Still Life in Mobile Homes 5:32
6. Visions of China 3:37
7. Sons of Pioneers 7:07
8. Cantonese Boy 3:44

David Sylvian – vocals, guitar, keyboards & keyboard programming, tapes
Mick Karn – fretless bass guitar, African flute, dida
Steve Jansen – drums, acoustic, electronic & keyboard percussion
Richard Barbieri – keyboards & keyboard programming, tapes
&
Yuka Fujii – backing vocals
Simon House – violin


J comme...
JAWBOX "Jawbox" (1996)
Jawbreaker

Premier album chez une major après un impeccable parcours indépendant, l'éponyme de 1996 de Jawbox sera aussi, hélas, le dernier opus d'une formation si talentueuse dans son expression post-punkoïde fine et forte qu'elle ne pouvait que manquer une fois son destin plié. En l'occurrence, c'est un Jawbox plus abordable, plus pop qui se présente pour ce début "grand-public" mais c'est, en vérité, surtout du fait de la production proprette de John Agnello parce que, sinon, on reconnait et apprécie toujours autant ce quatuor qui semble jouer "à l'aveugle" tant il se connait. Un quatuor qui n'a pas décidé d'édulcorer son propos pour attirer les foules et qui, du coup, ne les attirera pas, dommage. Dommage parce que c'est d'une sorte de Nirvana débarrassé des derniers oripeaux d'une encombrante adolescence dont il s'agit, un groupe qui sait certes trousser de la mélodie mais ne se départit pas pour autant de ses acquis post-hardcore (ha ! ces riffs !) de textes parfois difficiles (surtout parce qu'ils tranchent avec l'américanisme glorieux de leur compatriotes) et n'est pas tant en colère qu'en révolte, ce qui est plus sourd, moins immédiatement fédérateur. un groupe, enfin, qui fait vraiment de la musique, construit ses chansons comme autant de précieuses petites miniatures post-punk... Enorme ! Sans doute cette musique, plus infectieuse qu'accrocheuse, n'était-elle pas faite pour trôner sur les hit-parades, n'empêche quel énorme gâchis de talent surtout quand le subsidiaire d'Atlantic chez qui ils ont signé les remercie, leur mettant le bon gros coup sur le carafon qui les poussera à plier les gaules... Et sans doute une belle opportunité manquée au passage par le groupe et son label en planquant en piste fantôme l'excellente reprise du Cornflake Girl de Tori Amos... Bref, Jawbox est depuis devenu un groupe culte, un de ces nombreux trésors que la scène de Washington DC (on citera aussi Faraquet, The Dismemberment Plan ou Fugazi) aura offert au monde sans qu'il ne s'en soucie vraiment. Allez, séance de rattrapage pour tous !

1. Mirrorful 3:02
2. Livid 3:55
3. Iodine 3:35
4. His Only Trade 1:58
5. Chinese Fork Tie 2:29
6. Won't Come Off 2:46
7. Excandescent 4:25
8. Spoiler 2:28
9. Desert Sea 3:05
10. Empire of One 2:48
11. Mule/Stall 1:56
12. Nickel Nickel Millionaire 2:35
13. Capillary Life 3:22
14. Absenter 3:07
(15. Cornflake Girl 4:21)

J. Robbins - Vocals, electric guitar
Bill Barbot - Electric guitar, vocals
Kim Coletta - Bass guitar
Zachary Barocas - Drums


J comme...
JONES, ELVIN "Illumination/Dear John C." (1963/65)
Drum Machine

Deux albums de l'extraordinaire batteur Elvin Jones (1927-2004) pour le prix d'un, c'est la bonne occase proposée par le légendaire label Impulse!, comme en plus les deux albums, respectivement de 1963 et 1965, sont d'une fort belle qualité, il n'y a pas à hésiter longtemps avant de se plonger avec délectation dans un jazz millésimé et, en son temps, prospectif.
Premier des deux, Illuminations, sorti en 1963, propose le trio accompagnant Coltrane (Elvin, donc, mais aussi McCoy Tyner et Jimmy Garrison) augmenté de trois cuivres, parce qu'il fallait bien ça pour remplacer le volubile John ! Troisième album du batteur en tant que leader, poste partagé comme pour son prédécesseur, cette fois avec le bassiste Jimmy Garrison, le premier pour Impulse!, présente un jazz à la pointe de son époque, un jazz louvoyant entre hard bop et free jazz. C'est un album rare dont il s'agit, et pas seulement parce qu'il a longtemps, jusqu'à sa réédition de 1998, été absent des bacs. Un album rare parce qu'il exprime une expression d'un jazz en pleine transformation, en pleine libération même. Un album rare présentant un vrai groupe où chaque musicien, sauf Elvin, offre une belle composition (deux pour le saxophoniste Charles Davis) merveilleusement incarné en ces sessions par un sextet de pointures unies en un vertigineux unisson. En un mot comme en mille, une vraie réussite.
Le second, attribué au seul Elvin Jones, au titre rendant hommage à Coltrane sans qu'on ne l'entende jamais vraiment dans le son (ou dans les compositions dont aucune n'est du grand John), est habité par une énorme performance de l'altiste Charlie Mariano. Contrairement à son prédécesseur, Illuminations, ce n'est pas un album particulièrement prospectif puisque proposant, peu ou prou, le genre de hard bop alors en vogue sur une sélection de standards judicieusement choisis. Evidemment, Elvin y bat avec l'immense classe qu'on lui connaît sans jamais, alors qu'on pense avoir affaire à un album de batteur, sortir du cadre d'accompagnateur généralement pris par son instrument. De fait, on se dit que si son nom avait alors été plus proéminent, c'est Mariano, leader naturel ici, qui s'en serait vu attribué la paternité.
Deux beaux albums, leur artwork et littérature fidèlement reproduites dans le livret, d'une des plus intéressantes maisons de bouillonnantes années 60 ? Une proposition que, décemment, on ne peut rejeter. Recommandé.

CD 1
Illumination! (1963)
1. Nuttin' Out Jones 5:36
2. Oriental Flower 3:49
3. Half and Half 6:28
4. Aborigine Dance in Scotland 4:12
5. Gettin' on Way 5:14
6. Just Us Blues 5:55

CD 2
Dear John C. (1965)
1. Dear John C. 3:54
2. Smoke Rings 3:41
3. Love Bird 3:49
4. Feeling Good 4:11
5. Anthropology 4:20
6. This Love of Mine 4:20
7. Fantazm 3:56
8. Ballade 5:18
9. Everything Happens to Me 5:56

- Illumination! (1963)
Elvin Jones - drums
Jimmy Garrison - bass
McCoy Tyner - piano
Sonny Simmons - alto saxophone, English horn
Charles Davis - baritone saxophone
(William) Prince Lasha - clarinet, flute

- Dear John C. (1965)
Elvin Jones - drums
Charlie Mariano - alto saxophone
Roland Hanna (4, 5, 7); Hank Jones (1, 3, 8) - piano
Richard Davis - bass


J comme...
JOHNSON, ROBERT "The Complete Recordings_ The Centennial Collection" (1936/37)
Une révélation !

On savait déjà tout le bien qu'il fallait penser de Robert Johnson et, à l'écoute, on se rendait bien compte qu'il s'agissait là d'un bluesman important, d'un fin guitariste aussi qui continue d'agiter les musicologues de tous crins sur un prétendu impossible autodidactisme, d'un absolu à qui veut découvrir la note bleue en fin, mais, parce qu'il y a un mais, le grésillement d'enregistrements d'un autre temps gâchait un peu le plaisir... Et puis la Centennial Colection, une révélation !
Parce qu'ici, enfin !, on peut entendre toutes les finesses de six-cordiste du diable d'homme, parce que sa voix est restaurée comme jamais et vous file de ces frissons, j'vous dit pas ! Après, évidemment, comme tout le catalogue de Robert Johnson appartient au grands classique du genre (Sweet Home Chicago, Come On in My Kitchen, Ramblin' on My Mind, Crossroad Blues ou Traveling Riverside Blues un peu plus que les autres) c'est forcément une délectation de tous les instants.
Qu'on se le dise cependant, ce n'est toujours pas une version hi-fi, sans doute impossible à atteindre avec des sources si anciennes et compromises, mais une remise en son suffisamment notable et magistrale pour qu'on félicite les talentueux ingénieurs du son responsables du prodige, et qu'on conseille, sans même avoir à y réfléchir, la Centennial Edition des Complete Recordings de l'Homme qui aurait fait un pacte avec le Diable, à tous donc même à ceux qui ont déjà sa devancière. Oui, c'est à ce point !

CD 1
San Antonio Recordings
1. Kind Hearted Woman Blues 2:52
2. I Believe I'll Dust My Broom 2:59
3. Sweet Home Chicago 2:58
4. Ramblin' On My Mind 2:22
5. When You Got A Good Friend 2:37
6. Come On In My Kitchen 2:44
7. Terraplane Blues 3:00
8. Phonograph Blues 2:40
9. 32-20 Blues 2:50
10. They're Red Hot 2:58
11. Dead Shrimp Blues 2:31
12. Cross Road Blues 2:40
13. Walkin' Blues 2:30
14. Last Fair Deal Gone Down 2:38
15. Preachin' Blues (Up Jumped The Devil) 2:51
16. If I Had Possession Over Judgement Day 2:35
Alternates
17. Kind Hearted Woman Blues 2:30
18. Ramblin' On My Mind 2:51
19. When You Got A Good Friend 2:52
20. Come On In My Kitchen 2:52
21. Phonograph Blues 2:33
22. Cross Road Blues 2:32

CD 2
Dallas Recordings
1. Stones In My Passway 2:29
2. Steady Rollin' Man 2:37
3. From Four Until Late 2:24
4. Hell Hound On My Trail 2:37
5. Little Queen Of Spades 2:13
6. Malted Milk 2:22
7. Drunken Hearted Man 2:29
8. Me And The Devil Blues 2:35
9. Stop Breakin' Down Blues 2:23
10. Traveling Riverside Blues 2:40
11. Honeymoon Blues 2:18
12. Love In Vain Blues 2:18
13. Milkcow's Calf Blues 2:21
Alternates
14. Little Queen Of Spades 2:20
15. Drunken Hearted Man 2:27
16. Me And The Devil Blues 2:33
17. Stop Breakin' Down Blues 2:18
18. Traveling Riverside Blues 2:53
19. Love In Vain Blues 2:26
20. Milkcow's Calf Blues 2:18

Robert Johnson - vocals, guitar


J comme...
JUDAS PRIEST "Unleashed in the East" (1979)
Hara Kiri!

Après avoir enchainé quatre albums participant largement à la naissance de ce qu'il est désormais convenu de considérer comme le "vrai" Heavy Metal (Sad Wings Of Destiny, Sin After Sin, Stained Class et Killing Machine) avant de bientôt confirmer ces excellentes dispositions par un ô combien référentiel British Steel, Judas Priest se lance dans l'exercice de l'album live enregistré au japon tel que défini par Deep Purple quelques années plus tôt, mais en simple, et avec leur style à eux, la messe est bien différente.
Parce que, contrairement à leurs glorieux devanciers, Judas Priest ne fait pas dans l'improvisation à rallonge se contentant d'un rajout d'énergie à des versions sinon très proches de leurs équivalentes studio. L'autre différence majeure, là où Blackmore & Cie font du live, du vrai !, est l'usage massif d'overdubs notamment, de l'aveu de Rob Halford lui-même, des parties de chant entièrement réenregistrées en studio dans les conditions du live du fait d'une qualité d'enregistrement qui ne rendait pas justice au leader cuir et clous. Le résultat, s'il peut être appelé un faux live, est bluffant de puissance et de précision avec une tracklist ramassée (seulement neuf titres avec donc quelques notables absences), une sorte de best-of live incomplet en somme. Mais moins incomplet dans sa version remasterisée proposant les quatre titres bonus de l'édition japonaise originale mais, malheureusement, pas les deux faces B issues des mêmes concerts qui auraient tellement bien complété la fête (surtout Beyond the Realms of Death, cette immense chanson). Mais bon, on récupère déjà Rock Forever, Delivering the Gods, Hell Bent for Leather et Starbreaker, mieux que rien.
Judas Priest sortira d'autres albums live, aucun, cependant n'atteindra la quintessentielle intensité des enregistrement ici présents qui font d'Unleashed in the East une excellente introduction à l'art du groupe en plus d'un live référentiel et, forcément, recommandé.

1. Exciter 5:38
2. Running Wild 2:53
3. Sinner 7:31
4. The Ripper 2:44
5. The Green Manalishi (With the Two Pronged Crown) 3:16
6. Diamonds and Rust 3:30
7. Victim of Changes 7:12
8. Genocide 7:19
9. Tyrant 4:32
Bonus
10. Rock Forever 3:27
11. Delivering the Goods 4:07
12. Hell Bent for Leather 2:40
13. Starbreaker 6:00

Rob Halford - vocals
K. K. Downing - guitar
Glenn Tipton - guitar
Ian Hill - bass guitar
Les Binks - drums