lundi 30 septembre 2013

Grattage réciproque

Peter Gabriel/VA "Scratch My Back... And I'll Scratch Yours" (2010/13)
ou "The Great Cover Show"

Scratch My Back (2010)
Sorti en 2010, si Scratch My Back est un album de reprise c'est surtout, du fait du parti-pris ambiento-orchestral de l'instrumentation et des arrangements et de la grande liberté mélodique souvent prise avec les originaux, avant tout un album de Peter Gabriel faisant siennes les chansons d'autres.

C'est aussi un projet double au (double aussi) délai, pour une fois, pas à imputer au perfectionnisme extrême voire excessif de l'ex-frontman de Genesis, Peter ayant attendu que viennent les réponses de ceux qu'il avait choisi de reprendre avant de lancer Scratch My Back en "stand-alone" en attendant la suite (et 2013 avec And I'll Scratch Yours).

Dès Heroes, d'après David Bowie, le setting est établi, ceux qui veulent du pouêt-pouêt, du qui met la banane repasseront, Peter, en mode Reichien dirait-on, susurre un Bowie qu'on n'avait jamais entendu comme ça... Allez, on reconnait le texte mais, sinon, la chanson est méconnaissable et, à vrai dire, un peu ennuyante. Ce que n'est heureusement pas tout l'album qui possède de très bons moments comme le Boy in the Bubble de Paul Simon parfaitement retranscrit. The Power of the Heart de Lou Reed qui, tout en retenue et en tristesse contenue, vous atteint en plein cœur. The Book of Cole, adapté des Magnetic Fields de Stephin Merritt, qui marche formidablement bien en sa zen "cotonosité. Après-Moi de la russo-new yorkaise Regina Spektor, le plus upbeat de l'album, c'est dire !, et aussi une des plus évidentes réussites, où Gabriel se glisse tel un caméléon funambule. Ou, enfin, Street Spirit (Fade Out) de Radiohead, qui n'auraient pas apprécié se retirant du coup du projet And I'll Scratch Yours, pourtant très réussi dans sa dépressive beauté orchestrale. Bref, de quoi se sustenter et faire passer la pilule de versions moins réussies. Loin du désastre que certains se plurent à décrire à sa sortie.

L'occasion de la sortie de son compagnon est trop belle pour ne pas en appeler solennellement à la réévaluation d'une œuvre, comme d'habitude chez le flegmatique mais sensible Gabriel, profondément humaine, à fleur de peau.


Scratch My Back (2010)
1. Heroes (David Bowie) 4:10
2. The Boy in the Bubble (Paul Simon) 4:28
3. Mirrorball (Elbow) 4:48
4. Flume (Bon Iver) 3:01
5. Listening Wind (Talking Heads) 4:23
6. The Power of the Heart (Lou Reed) 5:52
7. My Body Is a Cage (Arcade Fire) 6:13
8. The Book of Love (The Magnetic Fields) 3:53
9. I Think It's Going to Rain Today (Randy Newman) 2:34
10. Après moi (Regina Spektor) 5:13
11. Philadelphia (Neil Young) 3:46
12. Street Spirit (Fade Out) (Radiohead) 5:06


And I'll Scratch Yours (2013)
La suite de Scratch My Back... A peine si on s'attendait à la voir atterrir un jour... Et puis voilà, avec quelques variables d'ajustement suite à la défection de quelques participants (nommément Neil Young, David Bowie et Radiohead) le voici ce "Peter Gabriel par les autres".

A l'exemple des libertés que repris a pris avec les chansons d'origine, la tonalité d'ensemble est plus à l'adaptation, la réappropriation qu'à la religieuse fidélité... Avec des bonheurs évidemment divers.

Côté réussites, au petit jeu du contre-pied, les champions sont David Byrne et Stephin Merritt qui ont grosso-modo eut l'idée de transposer Gabriel en électro-pop bien balancée. Byrne garde une petite tête d'avance, il ose plus et chante mieux, mais Merritt gagne la prime à l'humour avec le refrain "chipmonkisé" de Not One of Us... Irrésistible.
Plus fidèles, Bon Iver, Regina Spektor, Arcade Fire, Elbow et Feist réussissent tous leurs versions en gardant la mélodie du maître et la transposant des attributs habituels de leur "trademark sound". Ce n'est pas chavirant mais c'est du bon boulot qu'on écoute avec un grand plaisir.
Sans surprise, Paul Simon a choisi Biko et, sans surprise, il fait dans la délicatesse et le bon goût... Beau final.
Et puis il y a Lou et Solsbury Hill... Alien, définitivement. Vous aimerez ou vous détesterez... Du vrai Lou Reed en tout cas avec la guitare qui "drone", la voix à côté de la plaque et parfaite à la fois. Sauf que la colline qu'on imaginait verdoyante chez le Gab' devient une décharge industrielle lugubre chez Lou... J'ai aimé, mais j'aime me faire mal, parfois...

Côté "oui, mais non", Joseph Arthur ne choque que le Monkey, sa version minimaliste pseudo-éthérée fonctionne mais n'évolue pas, ne s'élève pas... Et finit par lasser. Ennuyeux donc le remplaçant. L'arrangement du Big Time by Randy Newman est sympathique mais Randy chante définitivement de plus en plus mal et casse l'effet de ses couaquements agaçants. Mother of Violence par Brian Eno (qui remplace Bowie en tant que co-compositeur du Heroes repris par Gabriel sur Scratch My Back), ne plait ni ne déplait... On l'oublie vite, ce n'est jamais bon signe... Et c'est tout !

Comme toujours dans les tribute albums, c'est inégal mais plutôt réussi dans l'ensemble, un bel hommage, donc. Les amateurs les plus zélotes de Gabriel grinceront parfois des dents, ceux qui y espéraient une aventure musicale apprécieront.

And I'll Scratch Yours (2013)
1. I Don't Remember (David Byrne) 3:38
2. Come Talk to Me (Bon Iver) 6:20
3. Blood of Eden (Regina Spektor) 4:39
4. Not One of Us (Stephin Merritt) 3:49
5. Shock the Monkey (Joseph Arthur) 5:49
6. Big Time (Randy Newman) 3:29
7. Games Without Frontiers (Arcade Fire) 3:22
8. Mercy Street (Elbow) 5:28
9. Mother of Violence (Brian Eno) 3:00
10. Don't Give Up (Feist feat. Timber Timbre) 5:28
11. Solsbury Hill (Lou Reed) 5:24
12. Biko (Paul Simon) 4:19

dimanche 29 septembre 2013

Bob for Amnesty

VA "Chimes of Freedom: The Songs of Bob Dylan Honoring 50 Years of Amnesty International" (2012)
ou "Hommage au Zim' et petite B.A."


Forcément, vu le nombre d'artistes et la diversité des styles présentés, il y a à boire et à manger dans ce quadruple tribute à Bob Dylan commémorant les 50 ans d'Amnesty International. Pensez, 72 reprises (plus un original de Bob) jouées par, entres autres, Patti Smith, Ziggy Marley, Sting, Miley Cyrus, Angélique Kidjo, Adèle, Flogging Molly, le Kronos Quartet, Ke$ha, il y a de quoi déstabiliser plus d'un fan du Zim'.

Le fait est que la tenue d'ensemble est étonnement élevée, avec d'excellentissimes surprises et pas trop d'amères déceptions, et constitue une impressionnante collection prouvant, s'il en était besoin, l'importance de Dylan dans la musique populaire et son retentissement bien au-delà de la folk, du rock et du blues... Et des générations.

Evidemment, cela va sans dire mais disons le tout de même, tous les bénéfices de cette compilation revenant à une bonne œuvre, Amnesty International, il vaudrait mieux faire l'acquisition du coffret que de simplement le télécharger. Il est, pour ce faire, disponible sur les sites marchands que vous connaissez tous... Sinon, si le l'objet ne vous plait pas assez pour que vous en fassiez l'acquisition, vous pouvez aussi faire un don directement à Amnesty International, ça ne nuira pas.


CD 1  
1. One Too Many Mornings (Johnny Cash) 3:47
2. Leopard-Skin Pill-Box Hat (Raphael Saadiq) 3:41
3. Drifter's Escape (Patti Smith) 3:20
4. Ballad Of Hollis Brown (Rise Against) 5:11
5. Blind Willie McTell (Tom Morello, The Nightwatchman) 5:15
6. Corrina, Corrina (Pete Townshend) 2:33
7. Most Of The Time (Bettye LaVette) 5:14
8. This Wheel's On Fire (Charlie Winston) 3:06
9. Simple Twist Of Fate (Diana Krall) 3:49
10. You Ain't Goin' Nowhere (Brett Dennen) 3:03
11. Love Sick (Mariachi El Bronx) 3:40
12. Blowin' In The Wind (Ziggy Marley) 2:41
13. Changing Of The Guards (The Gaslight Anthem) 5:21
14. Not Dark Yet (Silversun Pickups) 6:21
15. You're A Big Girl Now (My Morning Jacket) 5:10
16. Boots Of Spanish Leather (The Airborne Toxic Event) 5:11
17. Girl From The North Country (Sting) 2:53
18. Restless Farewell (Mark Knopfler) 5:52

CD 2
1. Outlaw Blues (Queens Of The Stone Age) 4:08
2. Rainy Day Women # 12 & 35 (Lenny Kravitz) 4:07
3. One More Cup Of Coffee (Valley Below) (Lucia Micarelli) 4:42
4. Heart Of Mine (Blake Mills) 5:30
5. You're Gonna Make Me Lonesome When You Go (Miley Cyrus) 3:31
6. Lay Down Your Weary Tune (Billy Bragg) 4:17
7. License To Kill (Elvis Costello) 5:11
8. Lay, Lady, Lay (Angélique Kidjo) 3:08
9. Ring Them Bells (Natasha Bedingfield) 4:08
10. Love Minus Zero/No Limit (Jackson Browne) 4:20
11. Seven Curses (Joan Baez) 5:03
12. No Time To Think (The Belle Brigade) 8:04
13. Tonight I'll Be Staying Here With You (Sugarland) 3:55
14. Mr. Tambourine Man (Jack's Mannequin) 4:25
15. 4th Time Around (Oren Lavie) 4:22
16. All I Really Want To Do (Sussan Deyhim) 5:17
17. Make You Feel My Love (Adele) 4:06

CD 3  
1. With God On Our Side (K'naan) 3:38
2. I Want You (Ximena Sariñana) 3:36
3. She Belongs To Me (Pajama Club) 2:56
4. Bob Dylan's Dream (Bryan Ferry) 3:53
5. Tomorrow Is A Long Time (Zee Avi) 3:58
6. Just Like A Woman (Carly Simon) 5:10
7. The Times They Are A-Changin' (Flogging Molly) 3:00
8. Buckets Of Rain (Fistful Of Mercy) 3:12
9. Man Of Peace (Joe Perry) 7:41
10. It's All Over Now, Baby Blue (Bad Religion) 3:05
11. Desolation Row (My Chemical Romance) 2:59
12. Knockin' On Heaven's Door (RedOne) 3:51
13. Abandoned Love (Paul Rodgers & Nils Lofgren) 4:31
14. New Morning (Darren Criss) 3:05
15. The Lonesome Death Of Hattie Carroll (Cage The Elephant) 4:59
16. It Ain't Me, Babe (Band of Skulls) 3:21
17. Property Of Jesus (Sinead O'Connor) 3:34
18. Shelter From The Storm (Ed Roland & The Sweet Tea Project) 4:10
19. Don't Think Twice, It's All Right (Ke$ha) 3:48
20. Don't Think Twice, It's All Right (Instrumental) (Kronos Quartet) 4:03

CD 4
1. I Shall Be Released (Maroon 5) 4:09
2. Political World (Carolina Chocolate Drops) 2:48
3. Like A Rolling Stone (Seal & Jeff Beck) 7:23
4. Bob Dylan's 115th Dream (Taj Mahal & The Phantom Blues Band) 4:59
5. Señor (Tales Of Yankee Power) (Dierks Bentley) 3:49
6. One Of Us Must Know (Sooner Or Later) (Mick Hucknall) 4:57
7. I'll Remember You (Thea Gilmore) 4:47
8. John Brown (State Radio) 4:47
9. All Along The Watchtower (Dave Matthews Band) 7:02
10. Subterranean Homesick Blues (Michael Franti & Spearhead) 2:16
11. Mama, You Been On My Mind (We Are Augustines) 3:28
12. Tryin' To Get To Heaven (Lucinda Williams) 4:40
13. Quinn The Eskimo (The Mighty Quinn) (Kris Kristofferson) 2:37
14. Gotta Serve Somebody (Eric Burdon) 4:56
15. I'd Have You Anytime (Evan Rachel Wood) 3:53
16. Baby Let Me Follow You Down (Marianne Faithfull) 2:26
17. Forever Young (Pete Seeger) 3:12
18. Chimes Of Freedom (Bob Dylan) 7:12

.Recyclé de l'Année du Dragon.
AdD108

samedi 28 septembre 2013

La résurrection du vilain petit canard

Marillion "Radiation 2013" (2013)
ou "Lifting"


Radiation 2013 est une double nouvelle. Double parce que Marillion, fait exceptionnel, reconnait n'avoir pas totalement réussi un album, et parce que cet album, au potentiel au demeurant énorme, s'en trouve du coup sauvé des eaux.

En l'occurrence, de choix d'arrangements douteux à une mise en son particulièrement déficiente signée Stewart Every (le son de batterie en particulier qui donnait l'impression qu'Ian Mosley jouait avec des baguettes en balsa sur des toms en mousse, une cata !). Et donc, 15 ans plus tard revoici Radiation dans un package incluant le mix d'origine en bonus d'une nouvelle version ô combien bienvenue, une bonne manière de comparer pour ceux qui n'avaient pas fait l'acquisition de l'album à l'époque. Et là, mes aïeux, y a pas photo !, le vilain petit canard se mue en un majestueux cygne blanc et prend son envol sous nos yeux ébahis. Pas que ce soit exactement une surprise d'ailleurs parce que, basiquement, les chansons étaient bonnes, allez on admettra que Now She'll Never Know et Born to Run étaient un tout petit peu en dedans mais, 2 morceaux sur 7, le ratio restait très acceptable et cette pop progressive, plus à rapprocher du Radiohead d'Ok Computer (de la voix plaintive de Steve à la guitare aérienne de l'autre Steve, Rothery) que des vieux dinosaures 70s desquels on rapproche souvent Marillion (Genesis, Camel, Pink Floyd), ceci de fort belle facture... Enfin, si la mise en son avait été au diapason de l'inspiration !

Or donc, les cris d'orfraie de fans scandalisés par un traitement autant "par dessus la jambe" ont fini par payer. Et la discographie de Marillion s'en retrouve, du coup, bouleversée quand à savoir quels albums de la période Steve Hogarth (1989 à aujourd'hui) il fallait absolument conseiller. Parce que Radiation 2013, s'il n'est pas parfait, rattrape fantastiquement la cagade sonique de Radiation 1998. Parce qu'il est bon goûter, sans avoir à faire preuve d'imagination ou, au moins, de résilience, à des Under the Sun, Answering Machine, Three Minute Boy, Cathedral Wall, etc. Tous des titres de qualité au moins égale au meilleur d'Afraid of Sunlight des mêmes, mètre étalon progo-pop moderne réussi s'il en fut. Ici, intelligemment remanié par Michael Hunter qui, à l'image d'une pochette où un beau ciel bleu succède a un chaos rougeoyant, a aéré la "bête", l'a rendue plus organique en gommant des gimmicks malheureux déjà datés au temps de sa sortie initiale tout en en conservant la substantifique moelle. De fait, tout le groupe bénéficie de ce lifting mais c'est, évidemment, la batterie, ô combien dynamisée !, qui en sort grande gagnante... Il faut dire qu'elle en avait immensément besoin.

Bref... Que ceux qui s'étaient penché sur Radiation en 1998 et en conserve un funeste souvenir n'hésite pas à y replonger, que les autres s'y jettent sans retenue, ils ne seront pas déçus par le potentiel enfin totalement révélé d'un album majeur d'un groupe pas si mineur que ça.


CD 1: Remix 2013
1. Costa Del Slough 0:45
2. Under the Sun 4:52
3. The Answering Machine 3:45
4. Three Minute Boy 5:58
5. Now She'll Never Know 4:48
6. These Chains 4:50
7. Born to Run 5:06  
8. Cathedral Wall 6:27
9. A Few Words for the Dead 10:25

CD 2: Original Mix 1998
1. Costa Del Slough 1:27
2. Under the Sun 4:10
3. The Answering Machine 3:47
4. Three Minute Boy 5:59
5. Now She'll Never Know 4:59
6. These Chains 4:49
7. Born to Run 5:12  
8. Cathedral Wall 7:20
9. A Few Words for the Dead 10:32


Steve Hogarth – voice, backing vocals, additional piano, anorak and percussion
Steve Rothery – guitars
Mark Kelly – keyboards, backing vocals
Peter Trewavas – bass, backing vocals, acoustic guitar on "Now She'll Never Know"
Ian Mosley – drums, percussion
&
Jo Rothery, Viki Price – additional backing vocals on "Three Minute Boy"

vendredi 27 septembre 2013

Jazz libre

Mark Nauseef, Ikue Mori, Evan Parker, Bill Laswell "Near Nadir" (2011)
ou "Astral Jazz"


Ha le free jazz ! Cette musique étrange faisant fi des structures et des harmonies, hydre polymorphe où s'entrechoquent idées, concepts et arrachage de dents soniques. Oui, souvent le free jazz produit peu ou prou du bruit blanc sur-analysé par quelques intellectuels oisifs. Mais pas là, certainement pas.

Parce que ces musiciens là sont plus que de bruitistes agitateurs. Ikue Mori tisse des structures sur son divin laptop (discrète, toujours), Evan Parker ramène le Coltrane d'Ascension à la vie, Bill Laswell est aussi dubbesque et heavy qu'à son habitude (et s'immerge en beauté dans cette musique relativement éloignée de ses préoccupations habituelles) et - last but not least - Mark Nauseef (dont les plus anciens se rappelleront la participation au Ian Gillan Band et plus furtivement à Thin Lizzy) percussionne de mille feux sur son fatras de bois et de métal.

Plus `ambient' que furieuse, la musique de Near Nadir se déroule telle une cérémonie païenne, drone comme il faut, prend l'auditeur et l'entraîne dans sa transe mystique.

Non, cette musique n'est pas facile. Non, elle n'est pas à mettre entre toutes les oreilles. Lettrée et malgré tout primitive. Jamais encore entendue. Moderne sans en avoir l'air. Belle comme un Picasso ou le Freaks de Browning.

Y marcherez-vous ? Impossible de le prédire. Il faut le vivre pour le savoir.


1. Majuu 3:34
2. Valhalla 4:22
3. In Gold Mesh 4:01
4. Orbs 2:14
5. Nooks 3:06
6. Funnel Drone 2:23
7. Yuga Warp 6:42
8. Near Nadir 5:35
9. Ternary Rite + 4:34
10. Flo Vi Ru Dub 8:55


Bill Laswell: basse
Ikue Mori: electronics
Evan Parker: soprano saxophone
Mark Nauseef: percussions

.Recyclé de l'Année du Dragon.

jeudi 26 septembre 2013

C'était mieux aaavant...

Uncle Acid & the Deadbeats "Blood Lust" (2012)
ou "C'est dans le vieux Doom..."


Uncle Acid & the Deadbeats, rien que le nom est déjà tout un programme... Ensuite, quand on définit le résultat comme une improbable fusion de Black Sabbath (mètre étalon du riff lourd), de Blue Cheer (pour l'art consommé du hard rock qui garage) et des Beatles (ces chœurs, ces chœurs !), il y a de quoi être interpellé.

Présentement, Blood Lust n'est pas le début de l'histoire, pas le dernier et glorieux opus mais le second album, celui là même sur lequel tant de d'artistes se sont lamentablement cassé les dents, ce moment si particulier dans la vie d'un musicien où il faut transformer l'essai, le transcender, même. Une sacrée pression, quoi, quelque soit l'aura du premier long-jeu d'ailleurs, parce que c'est celui sur lequel on a sué sang et eau, travaillé aux millimètre, choyé chaque détail...

Dire que Blood Lust satisfait, en l'occurrence, tient définitivement du plus grand euphémisme. Mieux maîtrisé, mieux produit, plus varié, plus percutant aussi, ce n'est peut-être pas une révélation, mais pas loin. Il satisfait tellement, et est si peu empesé des lourdeurs habituelles du genre, qu'on le conseillera volontiers jusque ceux qui se pensent allergiques à la "chose" metal. Parce que si c'est indéniablement de (doom) metal dont il s'agit, c'est, in fine, d'excellentes chansons dont l'on parlera surtout ici. Comme l'introductif I'll Cut You Down, clairement emprunt de "Black-Sabbathisme" mais, ceci dit, étonnamment décontracté, presque groovy, avec un riff qui va bien et un refrain psyché-pop pour alléger le magma brûlant. Ou le blues doom Death's Door aux guitares à la tierce si savoureusement dosées, coulant si évidemment de sources. Ou encore Over and Over Again où, derrière le mur de distorsion, se cache à peine une inspiration psyché bienvenue. Mais aussi I'm Here to Kill You, sa batterie Moonienne, son riff béta mais si terriblement addictif, son petit synthé discret mais si "texturant" et, bien sûr,  ses soli à la Cipollina. Sans oublier Withered Hand of Evil où un mellotron malin vient encore "démonifier" l'ambiance. Et que dire de la petite Zeppelinerie acoustique de clôture, hein ? Bref, Etc.

Etc. parce que, définitivement, il n'y a rien à jeter ici, jusque la production si crue et organique qu'on se croirait en 1969. Indubitablement, cette musique est ancrée dans le passé mais jouée avec une telle conviction, une si parfaite maîtrise que, pas une fois, on ne questionne les motivations du trio de Cambridge. Et donc Blood Lust est une resplendissante réussite, un album à l'ancienne qui transcende aisément les chapelles... Pour peu qu'on se donne la peine de se pencher sur son cas, ce que je vous recommande ardemment.


1. I'll Cut You Down 5:03
2. Death's Door 7:21
3. Over and Over Again 3:23
4. Curse in the Trees 4:42
5. I'm Here to Kill You 3:43
6. 13 Candles 7:04
7. Ritual Knife 4:46
8. Withered Hand of Evil 6:23


Kat - Bass 
Red - Drums, Voodoo maracas 
Uncle Acid - Guitars, Vocals, Mellotron, Synths

mercredi 25 septembre 2013

Jazz transe

Archie Shepp "For Losers/Kwanza" (1969/71)
ou "Duo gagnant"


Bonne idée de ceux désormais en charge du catalogue Impulse! que de coupler ainsi deux albums plus ou moins du même tonneau. En l'occurrence, il suffit d'examiner les deux line-ups et la chronologie des enregistrements pour comprendre que le rapprochement fut facilement fait.

Mais venons-en à notre `mouton' du jour, le bouillonnant Archie Shepp, artiste multiforme s'il en fut. Rares sont ceux, en effet, qui ont exploré autant de facettes de l'hydre jazz avec autant de succès. On le retrouve ici en mode `soulful' avec un joli cocktail de jazz, de proto-funk, de rhythm'n'blues et d''africanisme' où on peut aussi bien croiser le fantôme de Billie Holiday que quelques dissonances Mingusiennes, une certaine tribalité free ou un groove à faire rougir le Godfather du Funk de plaisir...

Concrètement, Kwanza est le plus satisfaisant des deux (et un album référence pas assez souvent cité pour qui s'intéresse à Archie), plus africain aussi comme son titre le laisse deviner. Il ne faudrait tout de même pas mésestimer le bancal mais cependant sympathique For Losers qui possède aussi son lot de pépites et l'intérêt historique de tout album transitoire.

Evidemment, il en faudra plus que cette doublette pour comprendre et apprécier pleinement le talent ô combien multiple de Shepp mais, en tant que point de départ, celui-ci en vaut bien un autre même si on se demande pourquoi le plus ancien des deux (Kwanza) clôt le bal... La réponse vite trouvée quand on se rend compte que, s'il a bien été enregistré avant, Kwanza ne sortit qu'en 1974, mais ne mégottons pas, l'effort et louable, la musique est bonne et il est facile de d'inverser l'ordre que forcément... On en redemande !


For Losers (1970)
1. Stick 'em Up 2:04
2. Abstract 4:21
3. I Got It Bad (And That Ain't Good) 5:15
4. What Would It Be Without You 4:05
5. Un Croque Monsieur (Poem: For Losers) 21:47
Kwanza (1974)
6. Back Back 5:45   
7. Spoo Pee Doo 2:35
8. New Africa 12:47
9. Slow Drag 10:07
10. Bakai 9:58

For Losers
- Track 1

Archie Shepp - tenor saxophone, soprano saxophone
Leon Thomas - lead vocals
Martin Banks - trumpet, flugelhorn
Robin Kenyatta - alto saxophone, flute
Andrew Bey - piano
Bert Payne - guitar
Albert Winston - electric bass, bass
Tasha Thomas, Doris Troy - backing vocals
Beaver Harris - drums
- Track 2
Archie Shepp - tenor saxophone
Jimmy Owens - trumpet
Grachan Moncur III - trombone
James Spaulding- alto saxophone
Charles Davis - baritone saxophone
Dave Burrell - organ
Wally Richardson - guitar
Bob Bushnell - electric bass
Bernard Purdie - drums
- Tracks 3-5
Archie Shepp - tenor saxophone
Woody Shaw - trumpet
Matthew Gee - trombone
Cedar Walton - piano
Wilbur Ware - bass
Joe Chambers - drums
Clarence Sharpe - alto saxophone (3 and 5)
China-Lin Sharpe - vocals (3 and 5)
Beaver Harris - drums (3 and 5)
Cecil Payne - baritone saxophone, flute (4-5)

Kwanza
Archie Shepp: tenor saxophone, soprano saxophone
Martin Banks: trumpet, flugelhorn (track 2)
Robin Kenyatta: alto saxophone, flute (track 2)
Andrew Bey: piano (track 2)
Bert Payne: guitar (track 2)
Albert Winston: electric bass, bass (track 2)
Beaver Harris: drums (tracks 2, 3 & 5)
Leon Thomas: lead vocals (track 2)
Tasha Thomas, Doris Troy: backing vocals (track 2)
Jimmy Owens: trumpet (tracks 1, 3 & 5)
Grachan Moncur III: trombone (tracks 1, 3 & 5)
James Spaulding: alto saxophone (track 1)
Charles Davis: baritone saxophone (tracks 1, 3 & 5)
Dave Burrell: organ (track 1), piano (tracks 3 & 5)
Wally Richardson: guitar (track 1)
Bob Bushnell: electric bass (track 1)
Bernard Purdie: drums (track 1)
Walter Booker: bass (tracks 3 & 5)
Woody Shaw: trumpet (track 4)
Matthew Gee: trombone (track 4)
Clarence Sharpe: alto saxophone
Cecil Payne: baritone saxophone, flute (track 4)
Cedar Walton: piano (track 4)
Wilbur Ware: bass (track 4)
Joe Chambers: drums (track 4)

.Recyclé de l'Année du Dragon.

mardi 24 septembre 2013

Retour au Top !

ZZ Top "La Futura" (2012)
ou "Barbes fraiches et blues gras"


9 ans après un Mescalero ayant conclu une série d'albums, il faut bien le dire, assez peu inspirés, revoici l'infâme trio d'Houston avec leur meilleure galette depuis l'excellent et ô combien mésestimé Antenna (1994), lui-même salvateur retour aux sources suivant la période commerciale du groupe (d'Eliminator à Recycler, avec des fortunes diverses).

A croire que c'est désormais cyclique avec les ZZ Top, un bon, trois ou quatre mauvais qui suivent, et vogue la galère... Coup de bol, cette fois-ci c'est le bon et le patronage de Rick Rubin, producteur des retours miraculeux (de Johnny Cash à Metallica), y est sans doute pour quelque chose. On pourra aussi rapprocher ce dantesque retour de sève à la participation de moult songwriters invités venus sataner les deux barbus et leur pote glabre de leur inspiration salutaire.

Parce que si la formule musicale ZZ Top est simple, du blues et du boogie sali au rock'n'roll, elle exige une gniak, un allant qui, sans bonne chanson, n'est qu'un vain exercice. Or, quand les riffs percutent comme il faut, que les mélodies sont au rendez-vous, que la variété et la finesse (bien plus présente qu'on ne le penserait) viennent couronner tout ça, c'est un total bonheur, certes un poil régressif, que de secouer du chef, battre de la semelle sur les instants rockants de la formation. Bon, ceci dit, La Futura n'est ni Degüello ni Tres Hombres, deux opus qui surnagent dans la discographie du trio, La Futura est juste une foutue vraie bonne surprise de trois vieilles barbes dont on n'attendait, en vérité, plus rien. Et paf ! I Gotsta Get Paid, talking blues bien lourd et gras, si convaincant tel quel qu'on peine à l'imaginer inspiré d'un obscur rap (25 Lighters de DJ DMD), avec, en stars la voix râpeuse et la guitare électrisante du sieur Gibbons. Et ça continue avec le shuffle furieux de Chartreuse au riff classique mais efficace, le magnifique blues tire-larmes Over You qui prouve au passage (remember Blue Jean Blues !) que ZZ Top sait aussi lever le pied, Flyin' High qui ne déparerait pas chez un certain quintet australien, et le rock'n'blues rampant qu'est It's Too Easy Mañana (reprise de la folkeuse Gillian Welch), et le typiquement ZZ Top mais diablement efficace Big Shiny Nine, et... N'en jetez plus, la coupe est pleine ! Excellent de bout en bout, vous dis-je !

Grand album ? L'avenir nous le dira... Très bon album est par contre une indéniable certitude, un retour en forme inespéré, un retour aux sources sans lourdeur (sauf dans le son, hein, parce que ça décrasse bien les conduits, c't'affaire !), le travail honnête et appliqué d'un groupe à la carrière quadri-décennale qui en a encore, c'est l'évidence !, sous la pédale. Que rajouter sinon vivement la suite !


1. I Gotsta Get Paid 4:03
2. Chartreuse 2:57
3. Consumption 3:47
4. Over You 4:29
5. Heartache in Blue 4:09
6. I Don't Wanna Lose, Lose, You 4:20
7. Flyin' High 4:17
8. It's Too Easy Mañana 4:47
9. Big Shiny Nine 3:11
10. Have a Little Mercy 3:18


Billy Gibbons – Lead vocals, Guitars, Piano
Dusty Hill – Bass, Backing vocals, Lead vocal on "Drive By Lover"
Frank Beard – Drums
&
James Harman
- Harmonica
Dave Sardy, Joe Hardy - Piano, Hammond B3 organ

lundi 23 septembre 2013

De la Cave au Ciel

Nick Cave and the Bad Seeds "Push the Sky Away" (2013)
ou "Beau ténébreux"


Le consensus est général et, en vérité, tout à fait mérité : Nick Cave avant ou après, avec ou sans ses Mauvaises Graines est un grand artiste. Il aura fallu ramer longtemps et enchaîner moult albums prodigieux pour que l'australien en arrive là.

En 2013, un nouvel album des Bad Seeds et de leur ténébreux leader est un évènement, d'autant plus qu'on attend ça depuis quasiment cinq ans. Certes, Grinderman, versant rock déjanté de la formation, est passé par là mais, c'est entendu, si le line-up en était similaire, le propos était tout autre. On peut d'ailleurs attribuer à l'existence même de cette formation alternative l'assagissement notable d'un Push the Sky Away pas exactement serein mais audiblement moins tendu que ne le furent les précédentes livraisons du combo.

Musicalement, on peut, donc, facilement assimiler l'album à un recueil de ballades. Il y a bien quelques montées de sève (Water's Edge, We Real Cool), plus dans la tension que dans l'électricité d'ailleurs, et quelques bizarreries (We Real Cool Tom Waits n'est pas très loin et Finishing Jubilee Street et son ambiance à la Scott Walker), tout ceci de fort belle tenue, précisons-le, mais l'ensemble, indéniablement, tend au calme et à l'épure... Pas à la facilité, cependant. Parce qu'il y a les arrangements et là, vavavoom !, c'est du velours, de la soierie fine... Pour un résultat qui tutoie souvent la perfection auquel il faut évidemment associer Warren Elis, directeur musical/arrangeur à l'emprunte bien marquée.

Des exemples ? Le Gainsbarrien et cotonneux We No Who U R déjà, tout en délicatesse et en détachement. Le rock retenu et presque gospelisant de Wide Lovely Eyes, ensuite. Le folko-classisant Jubilee Street où l'arrangement roots'n'rock est glorieusement pondéré par des cordes évocatrices. Mermaids, éthéré, ambien à l'implaccable mélodie où la belle voix basse de Nick fait vraiment un effet bœuf. Higgs Boson Blues où on a presque l'impression de croiser Neil Young et son Cheval Fou dans un de leurs exercices de rock faussement calme, sous tension. Et encore la chanson éponyme pas si éloignée (ne fuyez pas !) des ambiances parfois tressées par un Peter Gabriel... Un vraie belle collection qui ne souffre aucunement des tempi généralement ralenti, sa dynamique est dans la grâce, pas dans l'excès.

Il y en aura, forcément, qui regretteront que ça ne s'énerve pas plus souvent... On leur conseillera les deux Grinderman. Les autres peuvent y aller les yeux fermés (et les oreilles grandes ouvertes) parce que, définitivement, Nick Cave est un grand artiste et qu'ici particulièrement, il donne le meilleur de lui même, un peu comme sur les cultes Murder Ballads, ceci dit pour situer l'exquise qualité de l'objet Push the Sky Away. La grande classe, quoi !


1. We No Who U R 4:04
2. Wide Lovely Eyes 3:40
3. Water's Edge 3:49
4. Jubilee Street 6:35
5. Mermaids 3:49
6. We Real Cool 4:18
7. Finishing Jubilee Street 4:28
8. Higgs Boson Blues 7:50
9. Push the Sky Away 4:07


Nick Cave: vocals, piano, electric piano,
Warren Ellis: violin, viola, tenor guitar, flute, synthesizer, electric piano, loops, backing vocals,
Martyn P. Casey: bass (1–6, 8), backing vocals
Barry Adamson: bass (7, 9), backing vocals
Conway Savage: vocals, backing vocals
Thomas Wydler: drums, backing vocals
Jim Sclavunos: percussion, backing vocals
&
George Vjestica: twelve-string guitar (4, 5), backing vocals (5, 8)
Chris Dauray: saxophone (8)
Jessica Neilson: bass clarinet (8)
Ryan Porter: trombone (8)
Antonio Beliveau: backing vocals (1, 3, 7, 9)
Aya Peard: backing vocals (1, 3, 7, 9)
Jason Evigan: backing vocals (1, 3, 7, 9)
Natalie Wilde: backing vocals (1, 3, 7, 9)
Martha Skye Murphy: backing vocals (1, 3, 7)
Children Of Ecole Saint Martin: backing vocals (4, 8, 9)

dimanche 22 septembre 2013

L'évolution du dub: la totale (...so far)

Aujourd'hui, je vous propose une rétrospective de la série Evolution of Dub du label Greensleeves soit 7 coffrets contenant 4 albums chacun. 28 albums de dub d'un coup, on frôle l'overdose ! Sauf que le genre est plus riche qu'il n'y parait et que la série en question nous entraîne vers des albums rares et/ou importants dans l'évolution du dub (d'où le titre !).
Les six premiers volumes sont des recyclages de feue
l'Année du Dragon, le septième, qui vient de sortir, une nouvelle addition specialement billetée pour Mange Mes Disques.
Enjoie !


Volume 1: The Origin of the Species (2009)


Ce volume 1 (sur 6) de la série Evolution of Dub ne ment pas. Ainsi, il n'est presque pas besoin d'écouter les 4 albums qui le composent pour savoir à quelle sauce nous serons mangés, celle du Dub originel en l'occurrence.

Pour les incultes ou les nouveaux venus rappelons que le Dub est en fait le remix du reggae, la basse s'y fait notablement plus lourde, des effets et échos voire de nouvelles pistes instrumentales y sont ajoutées (ou substituées aux anciennes) tandis que le chant disparait pour ainsi dire totalement. Il n'est que logique que Joe Gibbs et King Tubby, deux maîtres de cette musique dans son acceptation première, soient ici à l'honneur pour nous en présenter sa saveur.

Du quartet de galettes plastiques, le Dub from the Roots de King Tubby sort nettement du lot. Mieux produit (mieux remasterisé ?), sans le moindre temps mort, possédant un vrai sens de l'humour (sonique), il confine à la perfection. Les trois autres, forcément, pâtissent de cet encombrant voisinage, ce ne sont cependant pas de mauvais albums, juste un peu moins flamboyants. Ils contiennent cependant largement matière à enthousiasmer ceux qui goûtent aux volutes de la chose dub.

Tout ceci fait de cet Origin of the Species une vraie réussite que ne dément pas son livret détaillé (que vous trouverez dans l'exemplaire que vous n'aurez pas manqué d'acquérir) assez passionnant, doux euphémisme... A partir de là, il n'y a plus beaucoup réfléchir...


1. Satta Amassa Gana Version 3:08
2. More Dub Version 3:19
3. More Dub Version Two 3:00
4. Love Me Girl Version 2:31
5. Turn Back The Hands Of Time Version 2:43
6. Money In My Pocket Version 2:16
7. Rainy Night In Georgia 3:29
8. God Bless The Children Version 3:14
9. Love Ja Ja Children Version 1:54
10. Whithout Love Version 3:02
11. Be The One Version 3:38
12. He Prayed Version 2:55

1. Dub From The Roots 4:16
2. Iyahta 3:46
3. Mine Field 2:42
4. Hijack The Barber 3:23
5. African Roots 3:55
6. Double Cross 3:51
7. East Of (Arrows Hi Fi) 2:14
8. Invasion 4:55
9. Dub Of A Woman 3:55
10. Dub On My Mind 2:29
11. Stealing 2:51
12. Dub Experience 3:08
13. Declaration Of Dub 3:40
14. A Truthful Dub 2:47

1. Natty Dub 3:01
2. Dub Magnificent 4:14
3. A First Class Dub 3:01
4. The Stepping Dub 2:21
5. Rude Boy Dub 2:49
6. A Closer Dub 3:28
7. Roots Of Dub 3:19
8. Dub You Can Feel 3:35
9. Loving Dub 3:37
10. The Immortal Dub 3:25
11. Dread Locks Dub 2:29
12. Rocking Dub 2:21

1. Rebel Dance 2:59
2. Casanova Dub 3:08
3. Silver Bullet 2:47
4. Rasta Locks 3:20
5. Dubbing With The Observer 2:38
6. Sir Nineys Rock 3:27
7. Jam Down 3:16
8. Parade Dub 3:21
9. Youth Man 2:32
10. Turntable Dub 3:27
11. Corn Man 3:12
12. Mister D. Brown Skank 2:50
13. Rema Dub 2:35



Volume 2: The Great Leap Forward (2009)


Volume 2 de cette excellente série, celui-ci largement dédié aux fameux Aggrovators (2 albums et demi sur 4). En toute logique, après un premier chapitre roots de chez roots on progresse dans le temps et dans le son avec 4 albums précautionneusement choisis afin de représenter cette évolution à savoir le passage du remixing pur et dur à un vrai style musical avec ses propres originaux, ses propres codes sonores et ses propres albums, évidemment.

Le premier, Brass Rockers, propose une rencontre entre le saxophoniste Tommy McCook et les Aggrovators du producteur Benny Lee (featuring King Tubby!) pour une exploration de la face quasi-jazzy du genre grâce aux soli du précité sans perdre la vibe d'un original dub lourd en basse et percussivement syncopé. C'est d'ailleurs, globalement, le meilleur album du coffret.

Le Rasta Dub '76 des mêmes Aggrovators (sans McCook) propose une musique nettement plus rythmique mais pas désagréable. On regrettera seulement que le master du CD provienne visiblement d'un vinyl qui craque encore, ce n'est pas très grave mais ça gâche quand même le plaisir. Certains seront aussi agacés du mix mettant la snare trop en avant sur certains morceaux (plus fort que le reste même la basse, un comble pour du dub !). Ca reste tout de même du bon Dub mais on aurait aimé que plus de soin soit mis en oeuvre pour la translation vers le format CD d'autant que le matériel le méritait.

CD3, cette fois un split album réunissant (encore) les Aggrovators et cette fois les Revolutioners, une face chacun. Ce genre de format n'est plus trop répandu (sauf dans l'ultra-underground) et provoque souvent des résultats bâtards et claudiquants. Ce n'est pas le cas ici. Les différences sont d'ailleurs mineures entre les deux formations et l'ensemble reste cohérent. La touche jazzy des Revolutioners est agréable et bien sentie quoique plus légère que sur le Tommy McCook (pour situer) tandis que les Aggrovators jouent un Dub plus orthodoxe et spacy mais non moins efficace.
Last but not least, nous accueillons Niney (aka Niney the Observer) pour son Sledgehammer Dub. L'album est plus classique dans la forme, puisqu'essentiellement constitué de remixes d'autres chansons, mais offre un Dub hautement spatial très orienté sur la guitare basse qui plaira aux amateurs et - il faut le souligner - était assez innovant à l'époque de sa sortie. Nous tenons donc là un original d'un style se répandra bientôt jusque dans le punk, metal, rock et de la musique électronique et a conservé toute sa modernité. Historiquement essentiel, donc.

Si ce second volume ne possède pas un mastodonte comme le Dub from the Roots de King Tubby (quoique le Niney n'en soit pas loin), il s'avère plus consistant que son devancier et tout aussi recommandé, en particulier à ceux qui souhaitent appréhender avec plus de justesse l'hydre multicéphale qu'est la musique jamaïcaine.


1. A Dancing Dub 2:30
2. A Version I Can Feel With Love 3:53
3. A Loving Melody 3:27
4. The Mighty Gates Of Goza 3:07
5. Bongo Man Dub 3:21
6. True Believer In Dubs 2:48
7. The Duke Of Dubs 3:23
8. The Big Boss Boss Of Dubs 2:52
9. Behold Dis Ya Dub Of Class 3:19
10. Dance With Me 2:35
11. A Gigantic Dub 3:30
12. The Gorgan Of Dubs & Horns 2:49

1. None Shall Escape Dub 3:30
2. Fatty Boom Boom Dub 2:28
3. Dread Locks Bald Head Dub 2:50
4. Two Face Rasta Dub 5:25
5. Tradition Dub 3:24
6. Take My Hand Dub 3:30
7. Hold On Dub 3:15
8. Ja Ja In De Dub 3:01
9. Ites Gold Green Dub 3:13
10. No Woman No Cry Dub 3:10
11. Small Axe Dub 3:26
12. If You Should Loose Me Dub 2:21

The Revolutioners
1. The Conquerer 3:50
2. The Mighty Gorgon 4:07
3. Bionic Man 3:56
4. Seven Million Dollar Man 3:49
5. Big Foot 3:14
The Aggrovators
6. Ethiopians Rock 3:28
7. The Dark Destroyer 2:57
8. Special Brew 3:16
9. Super Larger 2:37
10. Russian Stout 3:41
11. Shub-Inn 3:13

1. Dub Long Rastafari 3:26
2. Travelling Version 3:48
3. You'Re No Dub Baby 2:51
4. Burning Dub 3:38
5. Kingstate Version 2:25
6. Dub Now 3:27
7. God Bless My Dub 3:36
8. Everyones Dubbing 3:13
9. Rich And Poor Dub 3:05
10. Tribulation Version 3:10



Volume 3: The Descent of Version (2009)


Quel plaisir que de retrouver quatre albums des excellents Revolutionaries sur le 3ème volume de la série Evolution of Dub. Un plaisir parce que les Revolutionaries sont un groupe important ; inventeur du rockers reggae (une version plus agressive et lourde du roots reggae avec l'emphase mise sur la lourdeur de la basse et la syncope du rythme), session men accomplis (de Black Uhuru à Culture en passant par Gregory Isaacs et même Serge Gainsbourg) ils délivrent ici quatre petits joyaux de pur dub jamaïcain.

Bien sûr, le son est un peu cru (roots !) et la transcription vers le cd visiblement élaborée à partir de vinyls qui, sans doute, étaient la seule source disponible. Comme cela ne dérange en rien l'écoute de ces deux heures enfumées et contribue, au contraire, à offrir une patine, une réalité historique à cette musique, on ne s'en plaindra pas et appréciera le voyage vers les Studios One de Kingston à une époque bénite où la Jamaïque enfantait les perles reggae et dub aussi frénétiquement qu'on débite les forêts tropicales aujourd'hui.

En bref, si vous aimez le vrai bon dub, il n'y a plus à hésiter !


1. Rock Me In Dub 3:27
2. Channel One In Dub 3:45
3. Thompson In Dub 3:37
4. Negrea Love Dub 2:52
5. Jah Jah Children Dub 3:33
6. Lion Dub 3:03
7. Natty Dread Dub 3:08
8. Roots Dub 3:23
9. Jamaica Colley Dub 3:07
10. Africa Love Dub 3:21

1. Mafia Dub 2:51
2. Jungo In Dub 2:54
3. Survival Dub 2:48
4. Nagusa Dub 3:36
5. Skillful Dub 2:51
6. Creation Dub 3:44
7. Green Bay Dub 3:33
8. Hop Scotch Dub 2:39
9. Jerusalem Dub 3:32
10. Back A Wall Dub 3:13

1. '79 Rock 3:21
2. Danger Rockers 3:29
3. African Free Up 3:34
4. Wicked Dub 2:46
5. Dub I Dub 2:46
6. Roots Man Dub 2:21
7. Fisherman Style 2:46
8. Freedom Dub 2:20
9. Shockin' Rock 2:50
10. Thompson Sound Incorporated 3:34

1. Calico Jack 4:02
2. Big Foot 3:12
3. Goldmine 2:50
4. Bitter Blood 3:09
5. Red River Dub 3:07
6. Musketeer Dub 3:02
7. Jamintel 3:41
8. Heartburn 3:10
9. Sore Mouth 2:57
10. Pepper Dub 3:41



Volume 4: Natural Selection (2009)


Avec trois albums de Joe Gibbs & the Professionals et un de Sly & Robbie, le 4ème volume de la série de coffrets "Evolution of Dub" continué d'égrainer l'histoire de cette musique en jouant la sécurité.

La sécurité parce que Joe Gibbs, disparu en 2008, était un producteur essentiel de la scène Roots Reggae et Dub jamaïcaine des 70s ayant posé ses mains (et ses oreilles) sur les œuvres d'artistes aussi importants que Culture, The Ethiopians, Prince Far I, Dillinger ou Gregory Isaacs (souvent en binôme avec Erroll Thompson comme c'est ici le cas). Un sacré pédigré, quoi. A partir de là, il n'est pas surprenant que ce dub mélodique, lourd et chaloupé fonctionne si bien et ce n'est pas la participation de légendes telles que la section rythmique, constituée par Sly & Robbie, ou le guitariste Earl `Chinna' Smith qui va venir gâter le bouillon. Qui plus est, l'étalement dans le temps de ces quatre albums (enregistrés entre 1976 et 1984) permet d'être témoin de l'évolution du Dub en général et des productions de Joe Gibbs en particulier ce qui est loin d'être inintéressant.

En définitive, le seul défaut des albums présentés ici est leur durée (on atteint rarement la demi-heure), on ne peut donc que se réjouir d'avoir une dose plus substantielle avec cet attractif regroupement.


1. Bounty Hunter 2:31
2. Rawhide Kid 2:49
3. Tribute To Donald Quarrie 2:53
4. High Noon 2:51
5. The Great Escape 3:02
6. Walls Of Jericho 2:50
7. Wicked And Dreadful 2:30
8. Revenge 3:02
9. I Shot The President 3:24
10. State Of Emergency 3:05

1. Ten Commandments 3:15
2. Majestic Dub 2:59
3. Social Justice 3:43
4. Kings Of Dub 2:43
5. Edward The Eight 3:17
6. International Treaty 2:56
7. Martial Law 2:54
8. Nations Of Dub 3:06
9. Embargo 3:49

1. The Day After 4:35
2. Long Distance Affair 3:39
3. Full Moon Ikky 4:41
4. Ladies Night Out 4:01
5. Chapter Five 4:05
6. Bad Verdict 4:07
7. Military Intervention 4:46
8. Campus Flash Back 2:28

1. Syncopation 3:59
2. Free Ticket To Ride 4:14
3. Earthscan 3:17
4. Flirting In Space 3:52
5. Space Invaders 3:19
6. Nighthawk 3:57
7. Laser Eyes 3:28
8. Flight To Nowhere 3:19



Volume 5: The Missing Link (2010)


Les volumes se suivent et se ressemblent (en qualité) dans l'excellente série des Evolution of Dub édités par le label Greensleeves.

La présente édition, déjà le 5ème, réunit, comme à l'accoutumé, quatre albums de dub jamaïcain originel. Nous avons ainsi l'honneur et l'avantage de retrouver les Revolutionaries pour deux albums (dont l'ultra rare Crueshal Dub) enregistrés sous le patronage du légendaire claviériste/producteur Ossie Hibbert aux mythiques Studio One. Je ne vous ferai pas l'injure de vous faire l'article sur les Revolutionaries, le line-up du groupe comprenant Sly & Robbie, Earl « China » Smith ou Tommy McCook, on sait d'emblée qu'on aura affaire à du typique...de qualité bien sûr. De fait les syncopes, lourdeurs et effluves cannabiques caractéristiques du genre sont bien au rendez-vous pour le plus grand plaisir des auditeurs.

Les autres albums, crédités à Sir Coxsone Sound, nous proposent un dub ludique et mélodique qui n'est pas sans rappeler les premiers enregistrements d'Augustus Pablo. Des deux volumes de ce King of the Dub Rock, enregistrés respectivement en 1975 et 1982, le premier est clairement le meilleur et un album important dont on ressent l'influence sur tout le dub jamaïcain de la fin des années 70. Reprenant peu ou prou la formule, le volume 2 se tient aussi admirablement bien même si le mix (signé Scientist) ne vaut pas celui de King Tubby de 1975.

En définitive, c'est un nouveau coffret gagnant dans la série des Evolution of Dub qui nous est proposé, une nouvelle étape dans l'exploration d'un genre trop souvent vu comme le remix du reggae et dont l'influence se fait toujours ressentir dans la musique électronique, le post-rock et bien d'autres genres actuellement en vogue et est, finalement, bien plus fédérateur (et également important) que son pendant chanté.


1. Cell Block Dub 3:10
2. Dump My Whole World Down 4:12
3. Fancy Dub Up 3:37
4. Dubbing Storm 3:39
5. Ten To One Dub 2:21
6. Dress Back Dub 2:35
7. Dubbing West 3:39
8. Swinging My Dub 3:16
9. Unknow Dub 2:30

1. Earthquake Dub 2:40
2. Rasta Fondation 2:46
3. Fletchers Land 3:31
4. Ital Menu 3:25
5. Secret Agent 3:32
6. Heavy Rock 3:38
7. An Event 3:24
8. Black Diammond Rock 3:30
9. Collie In Dub 2:31
10. Pain Land Dub 2:11

1. King Of The Dubb Rock 2:27
2. Capital Radio Rock 3:50
3. Live And Love 3:25
4. Born To Love 2:55
5. Mouth Of The Wicked 3:30
6. Piccadilly Circus Dubb 2:02
7. Tribute To Mohammed Ali 4:01
8. Many Moods Of Coxsone 1:06
9. It'S Reggae Time Dubb Rock 2:54
10. Sounds Of Safari 4:15

1. Black Wars Reggae 6:08
2. Zion Bound 4:07
3. Travelling Israel Dub 3:04
4. East Of The Rockfort Rock 3:22
5. Psalms 87.2 4:33
6. Bower Dub 4:03
7. So Much Dub To Give 4:45
8. United Africa 3:51
9. Reggae Fusion 3:38
10. Poor Man's Story 5:1



Volume 6: Was Prince Jammy an Astronaut? (2011)


Figure importante et pourtant souvent oubliée au profit d'un King Tubby ou d'un Scientist, il était temps qu'enfin le cas de Prince Jammy soit examiné par quelque label. Bonheur, voici une quadruple offrande, dernier volume (pour le moment) des Evolution of Dub du label Greensleeves.
En l'occurrence, nous nous retrouvons ici avec trois albums d'époque (1977-1982) augmenté d'une collection de dubs rares du milieu des 80s. La plupart du matériau se voit, c'est à noter, offrir sa première conversion numérique, raison de plus pour se réjouir de l'aubaine.

Musicalement, on navigue en rockers' dub typique (Uhuru in Dub, basé sur des enregistrements de 1977 s'il est en fait sorti en 1982), dub plus personnel et typique d'un Jammy trouvant son style (Kamikazi Dub et ses petites trouvailles et nuances rythmiques et mélodiques) et les prémices du dub digital (sur Crucial in Dub même s'il est heureux de souligner qu'un seul vrai dub digital, Nuff Corn, est détectable dans un ensemble encore très roots). Le quatrième disque de cette sélection, Osbourne in Dub, n'est pas non plus inintéressant mais pâlit en comparaison de travaux similaires Scientist qui le font paraitre nettement plus anecdotique et maladroit et dont on se demande pourquoi il a été sélectionné quand d'autres albums plus essentiels du même Jammy existaient...

Un petit point noir pour un coffret globalement très satisfaisant avec, comme d'habitude dans la série, un précieux livret biographique et une réplique de chaque pochette à l'original.
Recommandé (avec les restrictions mentionnées).

1. President Dub 3:35
2. Sunny Side Dub 3:28
3. Mr. Joe Is Dubbing 2:12
4. Vincent In Dub 3:15
5. Dub Conscience 3:30
6. Nuff Corn Dub 3:36
7. Anything A Dub 3:31
8. Chatty Mouth Dub 3:38
9. One Million Dub 3:09
10. Higgler Move Dub 3:29
11. Get Ready For Dub 3:20
12. Yah We Deh Dub 3:15

1. Throne Of Blood 3:15
2. Brothers Of The Blade 3:26
3. Shoalin Temple 2:47
4. Kamikazi 2:45
5. Oragami Black Belt 3:50
6. Fist Of Fury 3:04
7. Opium Den 3:34
8. Swords Of Vengeance 3:45
9. Downtown Shangai Rock 4:13
10. Waterfront Gang War 3:47

1. Eden Dub 4:11
2. Mystic Mix 3:37
3. His Imperial Majesty 3:45
4. Weeping Willow 4:10
5. Bad Girls Dub 3:25
6. Tonight Is The Night 3:56
7. Firehouse Special 3:04
8. African Culture 3:45
9. Crisis Dub 3:47
10. Sound Man Style 3:27

1. Loving Tonight 3:13
2. Reggae Stylee 3:10
3. Dance Dub 3:12
4. Jah Is With You 3:18
5. Chopping Dub 3:16
6. Pumping Dub 3:16
7. Double Trouble 3:15
8. See No Evil 3:05
9. Pure Is The Soul 3:27
10. Rise Up 3:32



Volume 7: Creationist Rebel (2013)

Deux ans après un 6ème volume, qu'on pensait bien, le temps passant, être le dernier, revoici l'Evolution of Dub, série du label Greensleeves consacrée au Dub, donc, avec un 7ème chapitre solide et substantiel qui nous permet, une fois de plus, de plonger dans les méandres et les richesses d'un genre qui mérite mieux que sa réputation de "remix du reggae".

Côté présentation, pas de révolution. On retrouve avec plaisir la petites boîte, son livret conséquent (en angliche !) et ses quatre petites rondelles en pochette carton. Impeccable de simplicité et de gout. Côté musique, c'est encore et toujours des albums qu'outre les spécialistes peu connaissent et s'avèrent, globalement, d'excellente qualité mais, avec deux du Roi Tubby (dont un partagé avec le possédé Lee "Scratch" Perry) et deux du plus obscur Winston Edwards (producteur de tous les albums du coffret, c'est le lien !),comment aurait-il pu en être autrement ?

Pour King Tubby et Lee Perry, pas de surprise. Les messieurs sont des orfèvres avérés dans la manipulation / spatialisation de beats fumeux et de basses pesantes. Chacun joue d'ailleurs sur ses forces et habitudes avec un Perry aquatique et trippant et un Tubby plus chatoyant et groovy pour un album important qui permit d'imposer le Dub comme genre à part entière. Concernant le reste de la sélection, les albums portant le nom d'Edwards, on citera particulièrement Dub Conference at 10 Downing Street, collaboration de l'immense Denis Bovell, où la place prise par la guitare et la flûte et l'efficacité des riddims se démarque de la moyenne du genre.

Volume 7, et vu la qualité espérons pas le dernier, Creationist Rebel est une nouvelle bonne occasion de (re)découvrir un genre par ses classiques et ses trésors perdus, qu'on se le dise !


1. Natty dub 2:41
2. Big daddy amin 3:13
3. Jah shakin dub 2:26
4. Soul fire dub 3:53
5. Macka bee 2:10
6. Herbmann style from the ghetto 3:34
7. Jah macka dub 2:39
8. Well charge 2:51
9. Gun court in red 2:04
10. Lover dub 2:41

1. King Tubby - blood of africa 3:12
2. King Tubby - african roots 3:06
3. King Tubby - raw roots 2:31
4. King Tubby - wood roots 3:02
5. King Tubby - Luke lane rock 2:36
6. Lee "Scratch" Perry - people from the grass roots 2:44
7. Lee "Scratch" Perry - crime wave 3:06
8. Lee "Scratch" Perry - no justice for the poor 3:09
9. Lee "Scratch" Perry - 300 years at the grass roots 3:06
10. Lee "Scratch" Perry - king tubby & the upsetter at spanish town 3:06

1. I am I am the king 3:17
2. Most high in dub 2:40
3. Teacher of dub 4:19
4. King of kings in dub 3:29
5. Coxsone down beat 2:19
6. Unité dub 3:00
7. Black harmony 2:48
8. Come on little girl come on 2:48
9. Second cut little girl 3:11
10. Ethiopia land of my father 2:53
11. Second cut ethiopia 3:05
12. I will be waiting 2:57
13. Second cut waiting 2:22

1. Downing street rock 4:59
2. Behind closed doors of the house of commons 3:11
3. Shake buckingham palace down 3:09
4. Whitehall scandal 3:37
5. Ronald biggs the great train robber 5:57
6. Kensington palace confusion 4:40
7. Fleet street cover up 4:42
8. Airport smuggling 3:34
9. Hyde park corner investigation 3:21
10. Who made the prime ministers honours list of 1975 3:31
 
 
Je sais, 28 albums ça fait beaucoup ! Vous pourrez dévorer, picorer, déguster dans cette somme d'excellentes raretés... Et tripper, Jamaica style !Mais ne tardez pas trop, les liens ne sont pas éternels... Dubbez maintenant !