mardi 10 mai 2016

Feel the Bern !

Ce n'est pas parce que les carottes semblent cuite pour le plus iconoclaste des candidats à l'investiture suprême étasunienne qu'on ne peut pas s'intéresser à quelques-uns de la belle brochette de musiciens qui le soutinrent dans son effort de progrès. Et donc, le Zornophage ne va pas se priver et n'a plus qu'une chose à rajouter : ENJOIE !

CHRiS BaLLeW
The Presidents of the United States of America "The Presidents of the United States of America" (1995)
ou "Potache Punk n' Roll"

Du punk pour rire, avec de la mélodie, de l'humour (un poil potache), de l'énergie et des instruments "différents" (basitar, guitbass, versions minimalistes de la basse et de la guitare, évidemment), c'est le programme du premier album éponyme des Presidents of the United States of America.Alors, forcément, la musique de ce power trio rigolo ne donne pas dans le raffinement mais, avec quelques excellents hooks mélodiques, une énergie qu'elle a à revendre et un allant tout à fait communicatif, les 38 minutes et 13 titres passent comme une lettre à la poste. Il faut dire, aussi, qu'arrivant sur les talons de la bande des dépressifs chroniques de la vague dite grunge, ce petit coup de légèreté drolatique faisait un bien fou. Et donc succès, d'abord par une paire de singles supra-efficaces (Lump et Peaches), ensuite par des prestations live n'engendrant pas non plus la mélancolie. Pas bien malin tout ça ? Ce n'était pas fait pour et même, au contraire, c'était exactement fait pour ne pas l'être dans la grande tradition d'un punk américain décontracté et farceur auparavant entendu chez Ween, les Dickies et même les Pixies (qui savaient ne pas se prendre trop au sérieux tout en faisant de l'excellente musique). On trouve même, histoire d'enfoncer le clou et de bien montrer d'où l'on vient, une reprise du Kick Out the Jams du MC5 et un invité de marque en la personne de Kim Thayil (Soundgarden) venu déposer un solo rageur sur la conclusion de l'album, Naked and Famous.Bref, si vous aimez le rock'n'roll qui s'amuse de lui-même, sait faire parler la poudre mais aussi le poil à gratter, ces Présidents of the USA tout sauf protocolaires sont pour vous.

1. Kitty 3:23
2. Feather Pluckn 2:57
3. Lump 2:14
4. Stranger 3:04
5. Boll Weevil 3:16
6. Peaches 2:51
7. Dune Buggy 2:44
8. We Are Not Going to Make It 1:52
9. Kick Out the Jams 1:25
10. Body 4:11
11. Back Porch 2:59
12. Candy 3:16
13. Naked and Famous 3:42

Chris Ballew – lead vocals, basitar
Dave Dederer – guitbass, backing vocals
Jason Finn – drums
&
Kim Thayil – guitar on "Naked and Famous"

CHRIS BALLEW

JeLLo BiaFRa
Dead Kennedys "Fresh Fruit for Rotting Vegetables" (1980)
ou "Politipunk"

C'est le cri primal, la déclaration d'intention originelle d'une bande de San-Franciscains colériques et radicaux, une galette punk et politique qui fera date aussi, c'est Fresh Fruit for Rotting Vegetables, premier opus d'un certain Jello Biafra et des ses Dead Kennedys. Enorme !Il n'y a d'ailleurs qu'à scruter la liste des morceaux de ce tour de force de 1980 pour se convaincre qu'on tient bien là un sommet discographique du genre punk/hardcore : Let's Lynch the Landlord, Chemical Warfare, California Über Alles, Holidays in Cambodia sont quatre indéniables classique du genre, et les 10 autres titres de l'opus, dont aucun ne décevra l'amateur de musique agressive ET intelligente, d'un groupe ayant un vrai beau sens de l'humour mais aussi une vraie conscience politique et sociale, complètent idéalement le tableau. Alors, certes, musicalement, on n'a pas exactement affaire à des virtuoses mais l'intérêt est ailleurs, dans l'incroyable énergie, la saine et fière conviction d'un quatuor mené par un vocaliste possédé (Jello) bien secondé par un bloc façon char d'assaut qui terrasse tout sur son passage.Comme en plus cette version "Deluxe" propose les titres complémentaires d'époque, qu'on peut aussi retrouver sur l'excellente et essentielle compilation Give Me Convenience or Give Me Death, les gouteux Police Truck et Too Drunk en particulier, il n'en faut pas plus pour qu'on célèbre, sans long discours mais avec un réel enthousiasme, un authentique classique du punk/hardcore.Fresh Fruit for Rotting Vegetables, dont l'influence se ressentira chez la plupart des groupes du genre, est ce qu'il est tenu d'appeler un incontournable de Dead Kennedys qui ne le sont pas moins, c'est aussi simple que ça.

CD 1
1. Kill the Poor 3:07
2. Forward to Death 1:23
3. When Ya Get Drafted 1:23
4. Let's Lynch the Landlord 2:13
5. Drug Me 1:56
6. Your Emotions 1:20
7. Chemical Warfare 2:55
8. California Über Alles 3:03
9. I Kill Children 2:04
10. Stealing People's Mail  1:34
11. Funland at the Beach 1:49
12. Ill in the Head 2:46
13. Holiday in Cambodia 4:37
14. Viva Las Vegas 2:42

CD 2
1. Holiday in Cambodia (single version) 3:46
2. Police Truck 2:24
3. Kill the Poor (single remix) 3:07
4. In-Sight 1:40
5. Too Drunk to Fuck 2:41
6. The Prey 3:50

Jello Biafra – lead vocals
East Bay Ray – lead guitar
Klaus Flouride – bass, backing vocals
Ted – drums
&
6025 – rhythm guitar on "Ill in the Head"
Paul Roessler – keyboards
Ninotchka – keyboards, backing vocals
Dirk Dirksen – backing vocals
Bobby Unrest – backing vocals
Michael Synder – backing vocals
Bruce Calderwood – backing vocals
Barbara Hellbent – backing vocals
HyJean – backing vocals
Curt – backing vocals
Chi Chi – backing vocals

JELLO BIAFRA

JaCKSoN BRoWNe
Jackson Browne "Late for the Sky" (1974)
ou "American Singer"

Pour son troisième album en autant d'années, Late for the Sky, à la pochette inspirée de René Magritte (L'Empire des Lumières), Jackson Browne continue d'éblouir par la délicatesse de son écriture, la justesse de son interprétation faisant du californien, alors que la concurrence fait rage dans le domaine des singer/songwriters guitare acoustique en bandoulière en ces années 70, une des plus belles voix (et voie) nord-américaine. Présentement, plus baladin que rocker à quelques rares mais notables exceptions (The Road and the Sky et Walking Slow, les plus courtes et accessoires propositions de l'album et pourtant de bonnes chansons, c'est dire le niveau !), Browne accouche d'un album introspectif d'une confondante beauté où, empruntant à la folk comme à la country, il tisse des chansons aussi rêveuses que marquantes. Que dire de plus ? Que Bruce Springsteen, qui s'y entend en chansons roots intimistes, qualifia l'album de chef d’œuvre ?, que Scorcese utilisa la chanson-titre pour son cultissime Taxi Driver ?, qu'il finit par dépasser le million d'exemplaires écoulés en 1989, c'est pas trop tôt !, oui, tout ça mais, surtout, que c'est un album qu'on réécoute souvent, toujours aussi épaté par son immense qualité et totale beauté. Recommandé ? C'est le mot !

1. Late for the Sky 5:36
2. Fountain of Sorrow 6:42
3. Farther On 5:17
4. The Late Show 5:09
5. The Road and the Sky 3:04
6. For a Dancer 4:42
7. Walking Slow 3:50
8. Before the Deluge 6:18

Jackson Browne – vocals, acoustic guitar, piano, slide guitar (on "The Road and The Sky")
David Campbell – string arrangements
Joyce Everson – harmony vocals
Beth Fitchet – harmony vocals
Dan Fogelberg – harmony vocals
Doug Haywood – bass, harmony vocals
Don Henley – harmony vocals
David Lindley – electric guitar, lap steel guitar, fiddle; harmony vocals (as Perry Lindley)
Terry Reid – harmony vocals
Fritz Richmond – jug
J. D. Souther – harmony vocals
Jai Winding – piano, organ
Larry Zack – drums, percussion

JACKSON BROWNE

JoHN DeNSMoRe
The Doors "Morrison Hotel" (1970)
ou "Room to Let"

Échaudés par les excessifs effets de manche de leur précédent EP, l'ampoulé The Soft Parade, c'est un Doors en retour aux fondamentaux qui s'avance pour nous offrir Morrison Hotel, bonne nouvelle. Encore une meilleure nouvelle en prenant en compte que le blues, qui va si bien au ton de Morrison, est l'idiome non pas privilégié, parce que les Doors restent un groupe de rock'n'roll parfumé de psychédélisme épique (finalement assez discret ici), mais émergeant. En chanson ça se traduit d'emblée par l'excellent Roadhouse Blues (qui ne deviendra pas un tube mais est depuis devenu le classique que l'on sait), le teinté boogie de You Make Me Real et son amusant piano western, le laidback et très réussi The Spy et le chaloupé Maggie M'Gill mais, surtout, ça infuse presque tout le répertoire du présent opus (la marque aussi de Krieger et de sa volubile six-cordes). Pas qu'on ne sorte jamais de la note bleue, non, les Doors réussissent aussi très bien une chanson psychédélique de premier ordre (Waiting for the Sun), une jolie doublette groovy/atmosphérique (Peace Frog/Blue Sunday) ou une jolie ballade planante avec un Morrison shamanique (Indian Summer)... Bref, une belle sélection pour un album hélas souvent mésestimé par ceux qui se pressent au rayon des Best Of, dommage... Dommage parce que Morrison Hotel, pas parfait mais tellement charmant avec son naturel reprenant le dessus, est à l'image du catalogue des Doors : un immanquable.

1. Roadhouse Blues 4:03
2. Waiting for the Sun 3:58
3. You Make Me Real 2:53
4. Peace Frog 2:51
5. Blue Sunday 2:13
6. Ship of Fools 3:08
7. Land Ho! 4:10
8. The Spy 4:17
9. Queen of the Highway 2:47
10. Indian Summer 2:36
11. Maggie M'Gill 4:23

Jim Morrison – lead vocals, maracas, tambourine
Ray Manzarek – tack piano on tracks 3 and 8, Gibson G-101 organ on tracks 2 and 5, Vox Continental organ on tracks 4, 6, 7 and 10, piano on tracks 1 and 8, Wurlitzer electric piano on track 9, Fender Rhodes Piano Bass on track 10, Hammond C-3 organ on track 11, RMI Electra piano on track 2.
Robby Krieger – guitar Gibson SG, Gibson Les Paul custom
John Densmore – drums
&
Lonnie Mack – bass guitar on tracks 1 and 11
Ray Neapolitan – bass guitar on tracks 2 to 9
John Sebastian – harmonica on track 1

JOHN DENSMORE

STeVe eaRLe
Steve Earle and the Del McCoury Band "The Mountain" (1999)
ou "Real America"

A priori, retrouver un ponte du country/folk rock (et donc de l'americana) dans le bluegrass, style le plus bouseux de l'univers country, peut surprendre, nettement moins quand on connait l'amour de Steve Earle pour les musiques étasuniennes ancestrales et son ardent désir de créer son classique du bluegrass à lui, fantasme qu'il n'est pas loin de réaliser ici. Il faut dire qu'il est bien entouré, Steve, par le Del McCoury Band soit une des plus belles formations du genre, parfait ensemble pour habiter les chansons qu'il a fomenté pour l'occasion. Et quelles chansons ! Pour l'exemple, parce que tout ici est très bon et mérite votre attention, on citera, versant tendre, un Carrie Brown ou un I'm Still in Love with You (ce dernier en duo avec Iris DeMent) à pleurer dans sa bière et, côté crépitant, le dynamisme joyeux de Connemara Breakdown, deux belles pièces prouvant qu'Earle avait tout pour réussir son entreprise,  il suffisait qu'il s'y mette ! Recommandé à tous les amateurs de country music de qualité en général et de bluegrass en particulier.

1. Texas Eagle 3:28
2. Yours Forever Blue 2:30
3. Carrie Brown 4:18
4. I'm Still in Love With You 4:04
5. The Graveyard Shift 2:36
6. Harlan Man 3:20
7. The Mountain 4:43
8. Outlaw's Honeymoon 2:02
9. Connemara Breakdown 2:18
10. Leroy's Dustbowl Blues 3:04
11. Dixieland 2:56
12. Paddy on the Beat 2:00
13. Long, Lonesome Highway Blues 2:58
14. Pilgrim 5:28

Steve Earle — guitar, vocal
Del McCoury — guitar, vocal
Ronnie McCoury — mandolin, vocal
Robbie McCoury — banjo
Jason Carter — fiddle
Mike Bub — bass
&
Iris DeMent - vocals (4)

STEVE EARLE

RHCP
Red Hot Chili Peppers "Californication" (1999)
ou "Le Retour du Fils Prodigue"

Si les Red Hot Chili Peppers n'ont pas démérité lors du court intérim de Dave Navarro (Jane's Addiction) le temps d'un One Hot Minute plutôt réussi, il est indéniable qu'avec la réintégration de John Frusciante, enfin débarrassé de ses démons, c'est bien du retour du groupe qui avait si bien réussi sont album d'accès à la popularité mondiale (Blood Sugar Sex Magik) au meilleur de sa forme dont il s'agit sur Californication. Parce que Frusciante est alors essentiel au son des Red Hot Chili Peppers, compositeur fin capable de trousser une chanson accrocheuses comme pas deux (la signature collective des compositions ne trompe pas, on reconnait souvent la patte mélodique de John), arrangeur délicat et débordant d'idées, Frusciante est aussi, avec sa voix brisée et aérienne, le parfait contrechant à la gouaille du sieur Kiedis. Comme le reste de la formation, quelle section rythmique quand même !, est un diapason de l'excellente forme de son guitariste revenant, ça donne une collection de chansons aussi variée et réussie que celle qui avait fait de Blood Sugar Sex Magik le blockbuster que l'on sait. Aussi, quand on en vient à évoquer les meilleurs moments d'icelle se voit-on confronté avec un impossible tri dans un tout cohérent et réussi mais, tout de même, le déluge funky d'introduction (Around the World), une petite chanson pop qui n'a l'air de rien mais fait son effet ensuite (Parallel Universe), une poignée de singles essaimés plus loin (les tranquilous Scar Tissue, Otherside, Californication et Road Trippin', tous gagnants !), du bon gros rap rock ou funk rock parce qu'il en faut sur un album de Red Hot (Get on Top et Right on Time pour le rap, I Like Dirt et Purple Stain pour la funk, de beaux exemples de chaque genre qui n'auraient pas dépareillés sur Mother's Milk par exemple) et même, parce que les Red Hot grandissent, c'est indéniable, des chansons plus adultes et sensibles semblant tracer la route à venir pour la formation (Easily, la presque berceuse Porcelain, This Velvet Glove ou Savior)... Costaud, inspiré, pas parfait mais presque, épatant quand on se rend compte que, sans vraiment le vouloir, on a quasiment tout cité. Alors il ne reste plus qu'à saluer la belle production de Rick Rubin (trois alors albums que ça dure, une association qui tiendra jusqu'à 2011 et I'm with You, on attend la suite avec Danger Mouse, The Getaway, qui arrivera en juin) et à recommander chaudement ce Californication 100% Red Hot, 100% réussi !

1. Around the World 3:58
2. Parallel Universe 4:30
3. Scar Tissue 3:37
4. Otherside 4:15
5. Get on Top 3:18
6. Californication 5:21
7. Easily 3:51
8. Porcelain 2:43
9. Emit Remmus 4:00
10. I Like Dirt 2:37
11. This Velvet Glove 3:45
12. Savior 4:52
13. Purple Stain 4:13
14. Right on Time 1:52
15. Road Trippin' 3:25

Anthony Kiedis – lead vocals
Flea – bass, backing vocals
John Frusciante – lead guitar, backing vocals, keyboard
Chad Smith  – drums
&
Greg Kurstin – keyboards
Patrick Warren – Chamberlin organ on "Road Trippin'"

RED HOT CHILI PEPPERS

BiLL FRiSeLL
Bill Frisell "All We Are Saying" (2011)
ou "To John"

Entendre Bill Frisell rendre hommage à John Lennon (et donc forcément un peu aux Beatles aussi) est une opportunité, parce que ce diable de guitariste s'éloigne rarement du jazz et de l'americana, deux genres qui lui sont particulièrement chers, qu'on n'a pas envie de manquer. Présentement, Bill le malin est très fidèle à son sujet mais qui dit fidèle ne dit pas forcément plan-plan, non, Frisell, tout en délicatesse et en nuance, incorporant ses marottes stylistiques habituelles sans que jamais cela ne paraisse forcé, réussit un fort bel exercice d'équilibriste musical. Il est, il faut dire, bien entouré par un duo de complément (Greg Leisz et sa pedal-steel de compétition et Jenny Scheinman au violon virtuose) lui permettant de commettre un album aussi diversifié que le catalogue de Lennon l'était, personnel parce qu'indéniablement habité par son interprète, et recommandé parce que dans le genre hommage, c'est à une réussite pas si courante à laquelle nous avons affaire. Et comme vous savez déjà de quelle qualité de compositions il s'agit... Foncez !

1. Across the Universe 5:53
2. Revolution 3:50
3. Nowhere Man 5:14
4. Imagine 4:51
5. Please, Please Me 2:06
6. You've Got to Hide Your Love Away 5:10
7. Hold On 3:56
8. In My Life 4:05
9. Come Together 5:10
10. Julia 3:31
11. Woman 4:21
12. #9 Dream 3:42
13. Love 2:18
14. Beautiful Boy 3:27
15. Mother 6:52
16. Give Peace a Chance 3:38

Bill Frisell – guitars
Greg Leisz – steel guitar, acoustic guitar
Jenny Scheinman – violin
Tony Scherr – bass
Kenny Wollesen - drums

BILL FRISELL

BiLLy GouLD
Faith No More "King for a Day... Fool for a Lifetime" (1995)
ou "Kings of Fool"

Tout juste sortis de deux triomphes commerciaux et artistiques successifs (The Real Thing et Angel Dust) c'est un Faith No More au leadership récemment ré-établi, Mike Patton ayant clairement pris le pouvoir depuis le précédent opus des san-franciscains, qui sort son 5ème long-jeu, le varié et très réussi King for a Day Fool for a Lifetime.Comme d'habitude, Faith No More a pris son temps, 3 ans séparent le présent de son devancier, ce qui a permis à Mike Patton d'encore un peu se rapprocher de son nouvel ami John Zorn (avec qui il a déjà collaboré mais ce n'est qu'un début !) élargissant ainsi la palette des expérimentations que le vocaliste pense pouvoir instiller dans l'alterno-fusion metal d'un groupe dont il n'est pourtant pas un des fondateurs, c'est dire la personnalité du mec et l'intérêt que ses comparses trouvent dans sa nouvelle prolixité et polyvalence compositionnelle. Alors, bien-sûr, Mike ne fait pas tout tout seul ! Parce que Faith No More, un groupe qui crée dans le chaos comme l'admettent ses membres dans de nombreuses interview, est aussi un collectif, un collectif à l'effectif revu et corrigé, le guitariste Jim Martin, mécontent de la direction prise, a quitté le navire à la fin de la tournée Angel Dust (où, ceci dit, en passant, il avait l'air de pas mal s'ennuyer). Et donc nouveau guitariste avec l'arrivée d'un pote de Mike, Trey Spruance, son compagnon dans Mr. Bungle qui ne dépassera pas le stade de l'enregistrement prenant peur à la vue des dantesques prévisions de tournées proposés au groupe par son management. Pour le reste, on prend les même et on recommence avec toujours l'excellente section rythmique formée par le besogneux bassiste Billy Gould (pas un monstre de technique mais un vrai sens de son rôle) et l'excellent batteur Mike Bordin (qui ira ensuite cachetonner chez Korn et Ozzy Osbourne), vrai moteur de l'énergie du quintet. Et comment ne pas citer Roddy Bottum, un claviériste reconnaissable entre mille, ce qui n'est pas courant à son instrument, parce que mélodiquement et techniquement unique (comme son pote bassiste pas le plus grand virtuose de l'univers, mais c'est compensé par sa rouerie et sa créativité). Tout ça fait un groupe cohérent dont on attend, donc, beaucoup vu qu'il s'est imposé comme le leader d'une vague pré-Néo Metal qu'on qualifia alors d'alternative metal ou de metal fusion, ceci pour ceux qui s'intéressent à "l'art de la 'tiquette".Et donc King for a Day, une pochette assez repoussante déjà mais avec eux, on a l'habitude parce que du cygne de celui d'avant à la torche du premier avec Patton, c'est pas vraiment l'extase picturale chez les californiens ! Enfin, comme on dit, "qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse" et l'ivresse, mes aïeux, elle est bel et bien au rendez-vous. Une nouvelle ivresse parce que, passant de deux œuvres d'une grande cohérence musicale au beau foutoir ici présent, le simple rouge en écho au double blanc ?, Faith No More a audiblement décidé de s'amuser ! Et de laisser le rôle central à leur vocaliste qui, indéniablement, est le facteur le plus remarquable de chaque chanson de l'album. Parce que Mike ronronne, aboie, crie, hurle, hulule, croone, rocke, punke et plein de choses encore, parce que, sur chaque composition, ses vocalises constituent ce "petit" supplément qui fait d'un bon album un grand album ! Et qui dit performance hors norme de Patton dit, fatalement, un groupe s'adaptant, allant d'un metal rock punkoïde voire hardcorien (Get Out, The Gentle Art of Making Enemies, Cuckoo for Caca, Ugly in the Morning, Digging the Grave, What a Day) où l'inénarrable chanteur donne de son registre le plus jusqu'au-boutiste sans oublier de ménager quelques salutaires pauses mélodiques et une vraie personnalité à chaque performance évitant ainsi l'effet doublon, à une collection d'autres créations nettement plus nuancées d'un Ricochet presque progressif qui aurait pu être de la fournée précédente, d'un Evidence aux douces effluves soul, d'une fusion rock/jazz renforcée par une section de cuivres (Star A.D.), d'une soudaine inspiration bossa ô combien réjouissante et sensuelle (Caralho Voador), d'un Take This Bottle à l'americana tip top, d'un progressisme typiquement Faith-No-Morien allant de la caresse à l'uppercut (King for a Day avec une ligne de basse de la mort !), d'une fausse ballade tout en puissance et grâce (The Last to Know), au sommet de l'album, et dernier morceau aussi, ce machin soul prog metal, avec chœur gospel et intermède spatial qui a beau dire qu'il n'est qu'un homme (Just a Man !) il a tout d'un alien, d'un magnifique alien ! On peut comprendre que ça en ait perdus certains, ceux qui s'attendaient à un Angel Dust 2 surtout, plus dure fut la chute !, mais, franchement, l'album gagne à y revenir parce que, quelque soit le style de quelle que soit la chanson, c'est une collection d'une impeccable cohérence... mais uniquement qualitative, cette fois. Soyez curieux, venez visiter l'auberge espagnole de Faith No More, ce dantesque King for a Day...Fool for a Lifetime où chacun y trouvera son bonheur !

1. Get Out 2:17
2. Ricochet 4:28
3. Evidence 4:53
4. The Gentle Art of Making Enemies 3:28
5. Star A.D. 3:22
6. Cuckoo for Caca 3:41
7. Caralho Voador 4:01
8. Ugly in the Morning 3:06
9. Digging the Grave 3:04
10. Take This Bottle 4:59
11. King for a Day 6:35
12. What a Day 2:37
13. The Last to Know 4:27
14. Just a Man 5:35

Mike Bordin – drums
Roddy Bottum – keyboards, guitar
Billy Gould – bass guitar
Mike Patton – vocals
Trey Spruance – guitar

BILLY GOULD

WayNe KRaMeR
MC5 "Back in the U.S.A." (1970)
ou "In Your Face!"

Si Kick Out the Jams est indéniablement le plus connu des albums de MC5 ce n'est ni, à mon avis, leur meilleur ou plus influent.
La palme en revient à ce délicieux et brutal Back in the USA où, moins de 30 minutes durant, ces allumés de première pilonnent nos tympans d'un son qui préfigure aussi bien le punk que la power pop. On y trouve même une étrangeté avec la jolie et douce ballade Let Me Try, parfaite plage de repos d'un album puissant et inspiré.
Back in the USA ? C'est cru, c'est sale, c'est direct et sans effets de manche, en un mot comme en mille : indispensable.

1. Tutti Frutti 1:30
2. Tonight 2:29
3. Teenage Lust 2:36
4. Let Me Try 4:16
5. Looking at You 3:03
6. High School 2:42
7. Call Me Animal 2:06
8. The American Ruse 2:31
9. Shakin' Street 2:21
10. The Human Being Lawnmower 2:24
11. Back in the U.S.A. 2:26

Rob Tyner: chant
Wayne Kramer: guitare, chœurs
Fred "Sonic" Smith: guitare, chœurs, chant sur "Shakin' Street"
Michael Davis: basse
Dennis Thompson: batterie
&
Danny Jordan, Pete Kelly: claviers

WAYNE KRAMER

THuRSToN MooRe
Sonic Youth "Experimental Jet Set, Trash and No Star" (1994)
ou "Noise for Sale"

Comme le coup d'avant, Dirty, a répondu aux espérances de sa maison de disques et qu'eux mêmes, tout transfuges du noise rock intello new-yorkais qu'ils furent, y trouvèrent un certain plaisir, c'est en toute logique que Sonic Youth refait équipe avec LE producteur en vogue, Butch Vig, qui a mis en son le Nevermind de Nirvana pour ceux qui ne suivraient pas, pour un nouvel opus, pour eux, commercial. Leur plus commercial même puisque, une habitude qu'il ne prendront pas, il y délaissent largement les distorsions habituelles de leur musique pour un ton plus policé qui surprend. Alors illusion d'une production qui émascule largement la hargne de toujours de ces apôtres du bruit blanc ? Sans doute parce que, à y regarder de plus près, Sonic Youth ne change fondamentalement pas continuant de trouver des riffs bizarres, des mélodies concassées et de déstructurer avec un audible plaisir la panoplie d'indie rock stars qui leur a récemment été attribuée. Les chansons ? Je vous laisse juge mais, si vous aimez le groupe, vous y trouverez forcément motifs à satisfaction. Évidemment, Experimental Jet Set Trash and No Star n'est pas le plus essentiel opus de la discographie de ces légendes de la Big Apple, ça n'en reste pas moins une galette de belle tenue nageant quelques larges coudées devant la concurrence.

1. Winner's Blues 2:07
2. Bull in the Heather 3:04
3. Starfield Road 2:15
4. Skink 4:12
5. Screaming Skull 2:38
6. Self-Obsessed and Sexxee 4:30
7. Bone 3:57
8. Androgynous Mind 3:30
9. Quest for the Cup 2:30
10. Waist 2:49
11. Doctor's Orders 4:20
12. Tokyo Eye 3:55
13. In the Mind of the Bourgeois Reader 2:33
14. Sweet Shine 7:50

Thurston Moore - vocals, guitar
Kim Gordon - vocals, bass
Lee Ranaldo - guitar
Steve Shelley - drums, percussion

THURSTON MOORE

MeSHeLL NDeGeoCeLLo
Meshell Ndegéocello "Bitter" (1999)
ou "Proud Lady I"

Carrément à part de ses aguicheuses consœurs  de soul, Meshell Ndegéocello (née Michelle Johnson) a tapé dans l’œil de Madonna qui l'a prestement engagée sur son Maverick de label. Présentement, après deux albums très réussis mais passé plutôt inaperçus, destin hélas partagé par le Bitter présent, Meshell continue de tracer son chemin dans une soul qui pour moderne qu'elle soit n'en oublie pas ses racines ancestrales. Album de rupture amoureuse, c'est un album à fleur de peau où la Dame, hantée qu'elle est par son sujet, est nettement plus "focus" que les deux fois précédentes. Majoritairement peuplé de chansons lentes et feutrées, parfait velours pour la belle voix noire d'une interprète très au-dessus de la moyenne, Bitter est une merveille caressante et organique (parce que ce sont de vrais musiciens, et pas des moindres !, qui accompagnent Meshell ici) qu'on écoutera volontiers au coin du feu en méditant sur les petits tracas du cœur.

1. Adam 2:24
2. Fool of Me 3:30
3. Faithful 4:46
4. Satisfy 4:05
5. Bitter 4:15
6. May This Be Love 5:17
7. Sincerity 5:30
8. Loyalty 4:20
9. Beautiful 2:44
10. Eve 1:23
11. Wasted Time 4:55
12. Grace 4:27

Meshell Ndegéocello - vocals, electric bass, additional instruments
Lisa Coleman - piano, keyboards
Wendy Melvoin - guitar
Chris Bruce - guitar, bass
Doyle Bramhall II - guitar
Ronny Drayton - electric guitar
Greg Leisz - pedal steel guitar
David Torn - guitar
Abraham Laboriel Jr. - drums, percussion
Daniel Sadownick - percussion
Biti Straug - background vocals
Arif St. Michael - background vocals
Joe Henry - vocals, keyboards
Sandra Park - violin
Sharon Yamada - violin
Robert Rinehart - viola
Alan Stepansky - cello
Steve Barber – string arrangements

MESHELL NDEGEOCELLO

BoNNie RaiTT
Bonnie Raitt "Streetlights" (1974)
ou "Proud Lady II"

Si elle a peu vendu ses trois précédents, d'ailleurs excellents, opus, Bonnie Raitt semble enfin voire le bout du tunnel avec un Streetlights, galette la plus commerciale de son encore jeune discographie. Parce que, ne nous mentons pas, la Warner s'impatientant, Bonnie se laissa suggérer un producteur (Jerry Ragovoy) et une direction plus potentiellement grand-public. Bon, on le sait maintenant, il faudra encore que Bonnie attende quelques temps pour enfin conquérir les charts mais, album à la sélection de compositions bien choisie (Bonnie ne compose pas mais sait visiblement sélectionner du matériau lui convenant à merveille), galette de chansons country/blues rock aux arrangements certes parfois un peu excessifs (chœurs, cordes et cuivres parfois pas tout à fait nécessaires empesant l'ensemble à la mode de ce qui se fait alors dans la variété américaine), Streetlights est surtout un album digne, comme quoi ce n'est pas forcément incompatible avec des vues qu'on pourrait qualifier d'opportunistes, qui ne fera que renforcer le cult-following sans cesse grandissant d'une dame qui, donc, connaîtra bientôt un succès plus large et continue toujours aujourd'hui, indéboulonnable !, une carrière de femme forte au talent indéniable.

1. That Song About 4:44
2. Rainy Day Man 3:41
3. Angel from Montgomery 3:59
4. I Got Plenty 3:09
5. Streetlights 5:05
6. What Is Success 3:32
7. Ain't Nobody Home 3:04
8. Everything That Touches You 3:28
9. Got You on My Mind 3:50
10. You Got to Be Ready for Love (If You Wanna Be Mine) 3:08

Bonnie Raitt – guitar, vocals
Bob Babbitt – bass, electric bass
Charlie Brown – guitar
Lou Courtney – vocals, background vocals
Richard Davis – bass, electric bass
Freebo – bass, electric bass, vocals
Jerry Friedman – guitar
Steve Gadd – drums
Paul Griffin – keyboard
Don Grolnick – keyboard
Carl Hall – vocals, background vocals
John Hall – guitar
Arthur Jenkins – percussion
David Lasley – vocals, background vocals
Ralph MacDonald – percussion
Robert Mann – guitar
David Matthews – strings, horn
Jon Mayer – keyboard
Jeff Mironov – guitar
Leon Pendarvis – keyboard
Sharon Redd – vocals, background vocals
David Spinozza – guitar
Tasha Thomas – vocals, background vocals
John Tropea – guitar
Natalie Venable – vocals, background vocals
Larry Wilcox – strings, horn

BONNIE RAITT

SeRJ TaNKiaN
System of a Down "Steal This Album!" (2002)
ou "Resistance"

Pour leur troisième opus, les contestataires rigolards (oui ! c'est possible !) de System of a Down engagent l'acheteur potentiel à voler l'objet de sa convoitise, délicieuse provocation. Dans les faits, Steal This Album! est une collection d'inédits, faces B et raretés qui, mises bout à bout, valent bien les deux précédentes galettes des californiens voire, incroyable !, les surpasse. Parce qu'il y a moult bonnes chansons bien énervées mais jamais tout à fait exemptes de mélodies ou d'humour (c'est un peu la marque de fabrique du groupe) et une belle cohérence d'ensemble qui ne laisse pas une seule seconde suspecter la variété de sessions dont le matériau est extrait. Ainsi, de l'agressif et rigolard Chic 'N' Stu, du passionné Innvervision (écoutez un peu la performance de Serj !), du militant et mémorable Boom!, des étonnamment calmes (même s'il pète un brin sur le refrain) Mr. Jack et Highway Song, d'un Roulette carrément acoustique (avec violoncelle), à un Streamline en beau crescendo final, System of a Down nous fait passer par tous ses états avec un talent et une fougue qu'on ne croise pas si souvent. Loin des anecdotiques collections de rejets, Steal This Album! est une galette qu'on recommandera chaudement aux amateurs de metal/hardcore moderne, multiple et mélodique... Chaudement !

1. Chic 'N' Stu 2:23
2. Innervision 2:33
3. Bubbles 1:56
4. Boom! 2:14
5. Nüguns 2:30
6. A.D.D. (American Dream Denial) 3:17
7. Mr. Jack 4:09
8. I-E-A-I-A-I-O 3:08
9. 36 0:46
10. Pictures 2:06
11. Highway Song 3:13
12. Fuck the System 2:12
13. Ego Brain 3:21
14. Thetawaves 2:36
15. Roulette 3:21
16. Streamline 3:37

Serj Tankian — lead and backing vocals, keyboards, theremin
Daron Malakian — guitars, backing and lead vocals, oud
Shavo Odadjian — bass, backing vocals
John Dolmayan — drums
&
Arto Tunçboyaciyan - additional vocals on "Bubbles"

SERJ TANKIAN

9 commentaires:

  1. Feel the Bern !

    The Presidents of the United States of America "The Presidents of the United States of America" (1995)
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    Dead Kennedys "Fresh Fruit for Rotting Vegetables" (1980)
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    Jackson Browne "Late for the Sky" (1974)
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    The Doors "Morrison Hotel" (1970)
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    Steve Earle with the Del McCoury Band "The Mountain" (1999)
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    Red Hot Chili Peppers "Californication" (1999)
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    Bill Frisell "All We Are Saying" (2011)
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    Faith No More "King for a Day... Fool for a Lifetime" (1995)
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    MC5 "Back in the U.S.A." (1970)
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    Sonic Youth "Experimental Jet Set, Trash and No Star" (1994)
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    Meshell Ndegeocello "Bitter" (1999)
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    Bonnie Raitt "Streetlights" (1974)
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    System of a Down "Steal This Album!" (2002)
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  2. Avec tous ces soutiens, Stéphane Bern est sûr d'être élu au premier tour !!!!!

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    1. Merci pour le commentaire du rigolo de service. Tu gagnes l'almanach Vermot de 1983. ^_^

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  3. Arrgh !!!!! Ce Sonic Youth est sans doute mon préféré (bon le premier aussi). Pour moi il est fondamental ;)

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    1. Ha ! Les premières fois... Ca a un goût de reviens-y, n'Est-ce pas ? Mon premier, c'était Goo, leur meilleur (à mon avis).

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  4. Y a très longtemps que je n'ai pas réecouté ces présidents là. A tort parce qu'ils sont bien plus pertinents que ceux qu'on écoute d'habitude...

    Dans ta liste, tu as mis plusieurs albums qu'on place effectivement souvent en retait dans les disco:
    - Morrisson Hotel: C'est sans doute celui que j'écoute le plus parce que finalement pile entre The End et La Woman en termes de style. Du pur Doors en quelque sorte.
    - le MC5: bon, disons que celui-là est mis une fois sur deux en avant par rapport à Kick out the Jam (que je crois préférer).
    - Sonic Youth: Je trouve que c'est le disque qui marque un peu la fin d'une période pour le groupe. J'aime beaucoup Bull in the Heater et Tokyo Eyes. Pour ce qui est de mon préféré, je crois que je reste sur Sister C'est celui qui contient mes morceaux préférés (l'idéal pour moi serait un best of Sister/Daydream Nation). Je trouve Goo trop "classique", mais il contient quelques incontournables. Mais ce groupe a plus construit une "œuvre" qu'une discographie avec des disques parfaits. En fait, je pense qu'il faut vraiment fonctionner en période avec eux: les débuts expérimentaux, la période sister à jet trash, puis les 90's, et enfin les derniers qui s'apaisent. J'ai plus écouté après Murray Street.

    Je ne connais par contre que ce Dead Kennedys, et c'est le seul dont on parle vraiment (à part l'autre avec la pochette qui leur a valu tant de malheur). Les classiques de ce disques sont de vraies tueries!

    Pour les Red Hot, je crois que c'est l'album qui m'a fait inétressé à eux. Avant, j'avais beaucoup de mal avec leur fusion, je trouvais les morceaux très indigestes... Ici, ils montrent autres choses, notamment un vrai songwriting.

    J'ai eu le Meshell Ndegeocello mais je ne l'écoutais que très peu. Musique de qualité, une vraie âme artistique, mais je reste à l'extérieur de sa musique.

    Pour ce qui est d'aller à la pêche, j'ai pris le Jackson Brown et le Steve Earle.

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    1. Allez, je fais plus bref que toi :

      Morrison Hotel, MC5 et Dead Kennedys, tout d'accord.
      Idem pour les Red Hot (sauf que j'aimais bien avant) qui peuvent largement remercier Frusciante (pour les compos et les arrangements qui, c'est vrai, font la différence).
      Et pour le reste, hé bien, j'espère que la pêche sera bonne pour toi !
      Merci de ton passage.

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  5. Il m'a fallu un peu de temps pour te dire que j'aime bcp le Jackson B. et j'ai aussi pris les Presidents et les Kennedys sur leur réputation...hélas ça me lasse. Sinon je termine le M Train de Patti Smith en écoutant le MC5 comme ça c'est raccord. Pour ceux qui avaient adorés Just Kids je ne sais pas si je conseille ce livre...plus échevelé et sans réel sujet que le quotidien de la grande dame...ce qui pour moi en fait déjà un incontournable...Merci Ph

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    1. J'suis à la bourre, désolé.
      Et donc, MC5 et Jackson Browne, bonne pioche. Merci pour le conseil de lecture, éventuellement en V.O. pour moi... Mais j'ai tellement de bouquins qui s'amassent...
      Merci de ton passage.

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