De la nouveauté, rien que de la nouveauté ! Mais pas de la nouveauté lambda, pas du tout venant qui s'écoute sur les ondes de France et de Navarre, non !, de l'exceptionnel, de l'événementiel, du barré ! En route !
DeRNièRe LuNe
John Zorn/Moonchild "The Last Judgment"
ou "Final en beauté"
Moonchild c'est fini !, voilà, c'est dit, les amateurs d'Art-Jazz-Core mystique et déjanté devront dorénavant chercher ailleurs leurs frissons musicaux. Mais quel parcours, 7 albums, comprenant le présent The Last Judgment, suite instrumentale et thématique de son prédécesseur, Templars: in Secret Blood puisque cette fois encore dédié à la légende des Templiers.
On y retrouve donc, en toute logique, exactement la formation de 2012 soit le trio de base de la formation; Patton à la voix, Baron à la batterie et Dunn à la basse, augmenté de l'excellent John Medeski à l'orgue; pour un résultat forcément musicalement cousin, frère même avec sa construction en montagnes russes alternant calme théâtralité et psychotiques déluges électroacoustiques en neuf chapitres s'enchainant en une unique pièce conceptuelle, tel un opéra post-apocalyptique. Surpenant ? Sans doute pas mais un satisfaisant opus quoiqu'il en soit parce que des mélodies, nombreuses et inspirées, aux ambiances, réussies et prenantes, c'est tout le charme radical d'une formation d'exception qu'on retrouve, une dernière fois.
Si Ipsissimus restera à jamais la création la plus aboutie de John Zorn pour Moonchild, retournez-y vous ne serez pas déçus, ce Dernier Jugement ne dépare pas dans l'impeccable collection et constitue, ultimement, une fin en presque apothéose d'un projet que, nul doute, on regrettera.
1. Tria Prima 3:28
2. Trinity 5:22
3. Resurrection 4:20
4. Le Tombeau de Jaques de Molay 4:24
5. Sleepy Hollow 2:41
6. Friday the 13th 3:44
7. Misericordia 5:50
8. Incant John 4:28
9. Slipway 6:19
Mike Patton - voice
John Medeski - organ
Trevor Dunn - bass
Joey Baron - drums
&
John Zorn - composition, direction, production
Moonchild (sans Zorn) |
L'iMPRoBaBLe ReNCoNTRe
Scott Walker + Sunn O))) "Soused" (2014)
ou "Duos d'étranges"
Sur le papier on pouvait craindre le pire comme espérer le meilleur. Pensez, la rencontre d'un ex-pop singer passé à l'avant-garde et une formation s'étant fait connaître pour son drone metal sans concession, Scott Walker et Sunn O))), un beau duo d'étranges !
Indubitablement, si on reconnaît régulièrement les drones de Greg Anderson et Stephen O'Malley, textures électriques à l'assumée monotonie héritées des plus ancestrales musiques monacales moyenâgeuses, c'est le ténébreux sexagénaire américain qui domine la galette. Ce qui n'est que logique sachant qu'il en est le compositeur, parolier, arrangeur, producteur, bien assisté par Mark Warman et Peter Walsh et, donc, les deux de Sun O))) qui sont tout de même plus que de simples musiciens de complément.
Concrètement, ce sont cinq longues plages maladives, suites logiques des explorations musicales de Walker depuis Tilt, qui nous sont proposées. Rien qui ne surprendra les observateurs attentifs de la seconde carrière de Scott, largement de quoi déstabiliser les afficionados des "droneux", plus habitués à un ambient metal tout en fuzz qu'à ces cascades déconstruites. Ceci dit, et c'est peut-être LA surprise de Soused, l'apport du plus extrême des deux, sur le papier au moins, amène une étonnante tempérance à l'art du premier. Il faut dire aussi qu'avec une équipe resserrée, comparativement aux castings imposants de ses précédentes créations, l'album tend à une ascèse à laquelle monsieur Engel (le vrai nom de Walker) ne nous avait jamais habitué, même dans la phase pop de sa (jeune) carrière aux mélodramatiques élans toujours aussi recommandés.
En découle un album pas exactement agréable, ce n'est jamais le but que ce soit pour Walker ou Sun O))) qui, pour le coup, se sont bien trouvés, mais indéniablement plus accessible que ne le fut aucun album de Scott depuis Climate of Hunter. On n'a évidemment toujours pas affaire à des chansons dans le sens classique du terme, et chaque pièce sera mieux considérée comme un mouvement d'un opéra électroacoustique moderne qu'une offre compatible aux ondes radiophoniques où la beauté, souvent, perce la carapace d'ombres angoissantes.
En un mot comme en mille ? Pas facile mais ultimement recommandé !
Concrètement, ce sont cinq longues plages maladives, suites logiques des explorations musicales de Walker depuis Tilt, qui nous sont proposées. Rien qui ne surprendra les observateurs attentifs de la seconde carrière de Scott, largement de quoi déstabiliser les afficionados des "droneux", plus habitués à un ambient metal tout en fuzz qu'à ces cascades déconstruites. Ceci dit, et c'est peut-être LA surprise de Soused, l'apport du plus extrême des deux, sur le papier au moins, amène une étonnante tempérance à l'art du premier. Il faut dire aussi qu'avec une équipe resserrée, comparativement aux castings imposants de ses précédentes créations, l'album tend à une ascèse à laquelle monsieur Engel (le vrai nom de Walker) ne nous avait jamais habitué, même dans la phase pop de sa (jeune) carrière aux mélodramatiques élans toujours aussi recommandés.
En découle un album pas exactement agréable, ce n'est jamais le but que ce soit pour Walker ou Sun O))) qui, pour le coup, se sont bien trouvés, mais indéniablement plus accessible que ne le fut aucun album de Scott depuis Climate of Hunter. On n'a évidemment toujours pas affaire à des chansons dans le sens classique du terme, et chaque pièce sera mieux considérée comme un mouvement d'un opéra électroacoustique moderne qu'une offre compatible aux ondes radiophoniques où la beauté, souvent, perce la carapace d'ombres angoissantes.
En un mot comme en mille ? Pas facile mais ultimement recommandé !
1. Brando 8:42
2. Herod 2014 11:59
3. Bull 9:21
4. Fetish 9:08
5. Lullaby 9:22
Greg Anderson (Sunn O)))) – guitar, Moog synthesizer
Stephen O'Malley (Sunn O)))) – guitar, Moog synthesizer, feedback, bass, sleeve design, type
Scott Walker – vocals, production, composer, drum programming, mixing
&
Mark Warman - audio manipulation, drum programming, electronic treatments, keyboards, musical director, orchestration, shaker
Peter Walsh - audio manipulation, drum programming, effects, electronic treatments, keyboards, mastering, mixing, producer
Tos Nieuwenhuizen - guitar, introduction, Moog synthesizer
Dot Allison - vocals
Guy Barker - trumpet
G'ast Bouschet - trumpet
Andy Findon - keyboards
Ian Thomas - drums
Sam Walsh - vocals
Sunn O))) et Scott Walker (casquetté) |
iL TiNTe eNCoRe !
Gong "I See You" (2014)
ou "Freak Forever!"
Une énième version du plus rigolo des groupes de rock progressif ? Et pourquoi pas !, tant que Daevid Allen est vivant et vibrant, créant encore et toujours, on ne boude pas son plaisir. Et donc, 5 années déjà après le très réussi rassemblement de 2032 (avec Steve Hillage, Didier Malherbe, Miquette Giraudy et Gilli Smyth !), ils sont de retour, Gong !, rien de moins !
Enfin, le retour de Gong... Le retour de Daevid Allen accompagné d'une toute nouvelle équipe où seuls Orlando "Fils-à-Papa" Allen, batteur de son état, et Fabio Golfetti, co-guitariste soliste de l'exercice avec l'ex-Cardiacs et Guapo Kavus Tobabi, avaient déjà fait de précédentes apparitions dans la folie du vieux Daevid, 76 printemps et une imagination intacte.
De fait, on n'a aucune difficulté à rapprocher ce Gong là d'antérieures folies proggo-psyché-spatiales, tant mieux ! Parce que ce Gong ci, toujours autant pris de folie douce et de climats trippo-compatibles, est ultimement inchangé mené qu'il est par la personnalité forte d'un leader sachant s'entourer pour pérenniser son aventure au-delà des incessants changements de personnel, pour habiter de sa voix de vieil alien immédiatement reconnaissable des compositions pleines d'une fantaisie et d'une légèreté à peine updatée d'une approche un poil plus moderne, au moins dans le son, que celles de glorieuses septantes (Ha ! You ! Ha ! Flying Teapot ! Ha ! Camembert Electrique, etc.). Alors certes, les sommets du passé sont inatteignables, distants d'années et de substances désormais remisées mais, franchement, ça tient le choc... Ca le fait ! Des exemples ? L'espèce de comptine introductive déjà, I See You qui donne aussi son titre à l'album, une mélodie simplette certes mais si addictivement démente ! Occupy, qui suit directement avec son gros riff sax/guitare à la (Red) King Crimson et ses décrochages plus légers mais pas moins jazzy. When God Shakes Hands with the Devil où la voix douce-dingue d'Allen, des guitares malines et, surtout !, une flûte baladeuse du plus bel effet font merveilles. The Eternal Wheel Spins où des guitares à la Hillage ne gâchent pas un psychédélisme spatial pas loin de leurs potes de folie d'Hawkwind. Etc., parce que chaque composition, sans jamais tout à fait, donc, égaler le glorieux passé, propose son lot de délicieuses surprises et la preuve que l'âge n'est pas forcément un handicap dans la création de fraiches possibilités, de nouvelles pistes, d'imaginatifs développements.
Réalistement, vu le grand âge de l'irremplaçable maître de cérémonie, I See You sera peut-être le dernier album de Gong, du vrai Gong ! Si tel était le cas, ce qu'on ne souhaite évidemment pas, ce serait vraiment un final en beauté, et en folie aussi ! Pour le moment, c'est uniquement un nouveau chapitre dans la saga protéiforme et passionnante d'une formation dont on ne conseillera jamais trop de se pencher tant sur les grandes heures que sur de récentes aventures valant largement le coup. Dont ce délicieux I See You, donc, vous l'aurez compris.
Enfin, le retour de Gong... Le retour de Daevid Allen accompagné d'une toute nouvelle équipe où seuls Orlando "Fils-à-Papa" Allen, batteur de son état, et Fabio Golfetti, co-guitariste soliste de l'exercice avec l'ex-Cardiacs et Guapo Kavus Tobabi, avaient déjà fait de précédentes apparitions dans la folie du vieux Daevid, 76 printemps et une imagination intacte.
De fait, on n'a aucune difficulté à rapprocher ce Gong là d'antérieures folies proggo-psyché-spatiales, tant mieux ! Parce que ce Gong ci, toujours autant pris de folie douce et de climats trippo-compatibles, est ultimement inchangé mené qu'il est par la personnalité forte d'un leader sachant s'entourer pour pérenniser son aventure au-delà des incessants changements de personnel, pour habiter de sa voix de vieil alien immédiatement reconnaissable des compositions pleines d'une fantaisie et d'une légèreté à peine updatée d'une approche un poil plus moderne, au moins dans le son, que celles de glorieuses septantes (Ha ! You ! Ha ! Flying Teapot ! Ha ! Camembert Electrique, etc.). Alors certes, les sommets du passé sont inatteignables, distants d'années et de substances désormais remisées mais, franchement, ça tient le choc... Ca le fait ! Des exemples ? L'espèce de comptine introductive déjà, I See You qui donne aussi son titre à l'album, une mélodie simplette certes mais si addictivement démente ! Occupy, qui suit directement avec son gros riff sax/guitare à la (Red) King Crimson et ses décrochages plus légers mais pas moins jazzy. When God Shakes Hands with the Devil où la voix douce-dingue d'Allen, des guitares malines et, surtout !, une flûte baladeuse du plus bel effet font merveilles. The Eternal Wheel Spins où des guitares à la Hillage ne gâchent pas un psychédélisme spatial pas loin de leurs potes de folie d'Hawkwind. Etc., parce que chaque composition, sans jamais tout à fait, donc, égaler le glorieux passé, propose son lot de délicieuses surprises et la preuve que l'âge n'est pas forcément un handicap dans la création de fraiches possibilités, de nouvelles pistes, d'imaginatifs développements.
Réalistement, vu le grand âge de l'irremplaçable maître de cérémonie, I See You sera peut-être le dernier album de Gong, du vrai Gong ! Si tel était le cas, ce qu'on ne souhaite évidemment pas, ce serait vraiment un final en beauté, et en folie aussi ! Pour le moment, c'est uniquement un nouveau chapitre dans la saga protéiforme et passionnante d'une formation dont on ne conseillera jamais trop de se pencher tant sur les grandes heures que sur de récentes aventures valant largement le coup. Dont ce délicieux I See You, donc, vous l'aurez compris.
1. I See You 3:33
2. Occupy 2:54
3. When God Shakes Hands with the Devil 5:40
4. The Eternal Wheel Spins 7:04
5. Syllabub 4:32
6. This Revolution 3:50
7. You See Me 2:40
8. Zion My T-shirt 6:18
9. Pixielation 4:42
10. A Brew of Special Tea 1:22
11. Thank You 10:35
12. Shakti Yoni & Dingo Virgin 9:30
Orlando Allen - drums, vocals (4)
Dave Sturt - bass & computer samples
Kavus Tobabi - neoprog smart guitar
Fabio Golfetti - guitars
Ian East - sax, flute
Daevid Allen - gliss guitar and vocals
&
Gilli Smyth - sprinkled space whisper
Mark Robson - keyboards (11)
Gong (mais pas le bon line-up) |
ô! CaNaDa
Devin Townsend Project/Ziltoid "Z²" (2014)
ou "Double jeu"
Deux albums pour le prix d'un, deux de ses formations pour deux faces d'un même concept, c'est le programme de la cuvée 2014 du canadien Devin Townsend, un gars qui a beaucoup plu avant de quelque peu se perdre dans la multiplication des albums et sous-identités... Pour des fortunes diverses si la qualité n'en était jamais absente.
Or donc, le zigoto rassemble deux albums et deux projets sous la même bannière. Sans doute justifie-t-il l'étrangeté par quelque conceptuelle astuce. Plus pragmatiquement, en ces périodes où les ventes physiques de musique déclinent semble-t-il irrémédiablement, avec deux albums pour (à peine plus que) le prix d'un, c'est une idée plutôt maline d'écouler sa créativité bouillonnante, et une bonne affaire pour l'auditeur/acheteur ce qui ne nuit pas.
Concrètement, nous avons donc affaire à un album du Devin Townsend Project, Sky Blue, et d'un de Ziltoid, Dark Matters, soit deux faces, ombre et lumière, d'une tumultueuse personnalité. Au Devin Townsend Project la proposition d'un metal moderne, racé et mélodique, à Ziltoid celle d'un metal barbare, "science-fictionesque" et rigolard. Présentement, Sky Blue s'y présente comme la création la moins cohérente du DTP, mais peut-être, du coup, sa plus enthousiasmante parce que, couvrant toujours le spectre d'un metal péri-progressif construit en strates soniques additionnées il propose en plus une plus grande variété que les précédentes offrandes de la formation, et pas mal de chansons mémorables dans une galette fondamentalement sans faux-pas. CD 1, ok, validé, with flying colours comme on dit. Dark Matters, le Ziltoid donc, est une autre histoire. Si l'ambition musicale y est intacte, le setting, l'approche sci-fi post-adolescente pourra déplaire à ceux qui pensent que la musique, c'est sérieux quoi. Si ce n'est pas votre cas et que vous appréciez d'être bringuebalé à coups de chorales spatiales, de riffs lours, de synthés rétro-futuristes et de l'imagination cartoonesque du maître de cérémonie, vous serez servis et bien servis pas le successeur de Ziltoid the Omniscient qui, sans tout à fait reproduire l'exploit de son prédécesseur, offrira suffisamment de grain à moudre aux grand-enfants qu'ils sont. CD 2, ok, validé itou.
Et d'admirer le retour en force de Devin et d'espérer qu'il continue de prendre (un peu) son temps pour nous offrir de ces savoureuses bizarreries dont il s'est fait la spécialité. Et Z² ? Recommandé aux amateurs de bon metal créatif, tout simplement.
Concrètement, nous avons donc affaire à un album du Devin Townsend Project, Sky Blue, et d'un de Ziltoid, Dark Matters, soit deux faces, ombre et lumière, d'une tumultueuse personnalité. Au Devin Townsend Project la proposition d'un metal moderne, racé et mélodique, à Ziltoid celle d'un metal barbare, "science-fictionesque" et rigolard. Présentement, Sky Blue s'y présente comme la création la moins cohérente du DTP, mais peut-être, du coup, sa plus enthousiasmante parce que, couvrant toujours le spectre d'un metal péri-progressif construit en strates soniques additionnées il propose en plus une plus grande variété que les précédentes offrandes de la formation, et pas mal de chansons mémorables dans une galette fondamentalement sans faux-pas. CD 1, ok, validé, with flying colours comme on dit. Dark Matters, le Ziltoid donc, est une autre histoire. Si l'ambition musicale y est intacte, le setting, l'approche sci-fi post-adolescente pourra déplaire à ceux qui pensent que la musique, c'est sérieux quoi. Si ce n'est pas votre cas et que vous appréciez d'être bringuebalé à coups de chorales spatiales, de riffs lours, de synthés rétro-futuristes et de l'imagination cartoonesque du maître de cérémonie, vous serez servis et bien servis pas le successeur de Ziltoid the Omniscient qui, sans tout à fait reproduire l'exploit de son prédécesseur, offrira suffisamment de grain à moudre aux grand-enfants qu'ils sont. CD 2, ok, validé itou.
Et d'admirer le retour en force de Devin et d'espérer qu'il continue de prendre (un peu) son temps pour nous offrir de ces savoureuses bizarreries dont il s'est fait la spécialité. Et Z² ? Recommandé aux amateurs de bon metal créatif, tout simplement.
CD 1:
Sky Blue
1. Rejoice 4:16
2. Fallout 4:30
3. Midnight Sun 4:58
4. A New Reign 4:52
5. Universal Flame 4:39
6. Warrior 3:31
7. Sky Blue 3:52
8. Silent Militia 4:28
9. Rain City 7:45
10. Forever 3:45
11. Before We Die 8:24
12. The Ones Who Love 1:32
CD 2:
Dark Matters
1. Z² 3:59
2. From Sleep Awake 3:00
3. Ziltoidian Empire 6:26
4. War Princess 8:18
5. Deathray 4:43
6. March of the Poozers 6:25
7. Wandering Eye 3:41
8. Earth 7:39
9. Ziltoid Goes Home 6:20
10. Through the Wormhole 3:44
11. Dimension Z 6:13
Devin Townsend – vocals, guitars, keyboards, programming
Dave Young – guitars, keyboards
Brian Waddell – bass
Ryan Van Poederooyen – drums
Mike St-Jean – keyboards, programming
Morgan Ågren – additional percussion
Kat Epple – flute
Anneke van Giersbergen – vocals
Chris Jericho – vocals (as "Captain Spectacular")
Dominique Lenore Persi – vocals (as "War Princess")
Mark Cimino – vocals (as "Poozer")
Chris Devitt – vocals (as "Planet Smasher")
Bill Courage – narrator
Marina Bennett – additional voices
Adyson King - voices on "Warrior"
Maria Werner & Jazz-A-Faire - voices on "Z²" (as "excited women on Earth")
Randy Slaugh – orchestrations, string arranging
Florian Magnus Maier – orchestrations
Eric Severinson – choir and orchestra conducting, additional voices
Prague Philharmonic Orchestra – orchestra
The audience at Utrecht Tivoli, August 5th 2014 – backing vocals on "Z²" and "March of the Poozers"
Universal Choir – additional vocals on "Before We Die", "Z²" and "Dimension Z"
Devin Townsend (yarp!) |
TRiBuT'aRTiSTiQue
Nguyên Lê with Michael Gibbs & NDR Bigband "Celebrating The Dark Side of the Moon" (2014)
ou "Jazz Floyd"
Alors que ce qui reste de Pink Floyd se vautre dans le revivalisme le plus commercialement intéressé revisitant de vieilles bandes en un douteux hommage à leur décédé claviériste, il est encore des instrumentistes qui font vivre la musique référentielle que nous connaissons tous. Voici Nguyên Lê et son tribute au légendaire Dark Side of the Moon, une célébration, comme son titre l'indique, une vraie !
On y trouve une relecture respectant son sujet sans oublier cependant de prendre quelques libertés, de pousser l'enveloppe d'une partition connue par cœur. Et il fallait oser !, oser transcrire une pièce ô combien révérée pour big band, gonflé ! Alors, certes, on ne niera pas l'opportunité calendaire qu'a su saisir le label ACT en commissionnant la création dudit tribute - en même temps que le piteux The Endless River et l'anniversaire du demi-siècle de la formation honorée - mais c'est, fondamentalement, d'Art dont il s'agit, et d'une exceptionnelle mais finalement pas surprenante réussite. Pas surprenante parce que Nguyen Lê n'en est pas à ses premiers faits d'armes lui qui a déjà hommagé, et bien !, Jimi Hendrix, Led Zeppelin, les Beatles ou Bob Marley et sait donc transformer, s'approprier le matériau d'autrui avec brio. Pas surprenante parce que NDR Bigband , l'orchestre jazz de la radio/télévision publique du même nom, est un bel ensemble de professionnels accomplis bien dirigé par un chef talentueux, Jörg Achim Keller, et doté de solistes de qualité, on citera Christof Lauer dont les explorations saxophoniques libres enluminent Time de nouveaux atours ô combien attrayants.
Y reconnaît-on l'œuvre originelle de Pink Floyd ? Oui. Triturée, déconstruite, reconstruite, manipulée mais toujours mélodiquement vivace et même, et là est peut-être le réel tour de force de la galette, dans les interludes originaux augmentant la tracklist canonique que créa Nguyên Lê pour l'occasion, c'est fort, et qui plus est souvent fun. Les fans s'y retrouveront-ils ? Ceux ayant un minimum le goût de la chose jazz et l'oreille aventureuse certainement, les intégristes, zélotes de la chose floydienne plus difficilement, forcément, quoique l'emballage technique et émotionnel du guitariste/leader ne devrait pas les laisser indifférents, pas plus que la performance, c'est le mot !, de la vocaliste sud-coréenne Youn Sun Nah en parfaite adéquation avec l'excellence de l'ensemble.
En l'espèce, dans un domaine différent mais avec d'égales volontés transformatrices, Celebrating the Dark Side of the Moon égale le désormais culte Dub Side of the Moon d'Easy-Star All Stars. C'est un compliment et une façon comme une autre de vous dire à quel point le fait est haut et chaudement recommandé. Bravo !
Y reconnaît-on l'œuvre originelle de Pink Floyd ? Oui. Triturée, déconstruite, reconstruite, manipulée mais toujours mélodiquement vivace et même, et là est peut-être le réel tour de force de la galette, dans les interludes originaux augmentant la tracklist canonique que créa Nguyên Lê pour l'occasion, c'est fort, et qui plus est souvent fun. Les fans s'y retrouveront-ils ? Ceux ayant un minimum le goût de la chose jazz et l'oreille aventureuse certainement, les intégristes, zélotes de la chose floydienne plus difficilement, forcément, quoique l'emballage technique et émotionnel du guitariste/leader ne devrait pas les laisser indifférents, pas plus que la performance, c'est le mot !, de la vocaliste sud-coréenne Youn Sun Nah en parfaite adéquation avec l'excellence de l'ensemble.
En l'espèce, dans un domaine différent mais avec d'égales volontés transformatrices, Celebrating the Dark Side of the Moon égale le désormais culte Dub Side of the Moon d'Easy-Star All Stars. C'est un compliment et une façon comme une autre de vous dire à quel point le fait est haut et chaudement recommandé. Bravo !
1. Speak to Me 1:56
2. Inspire 2:54
3. Breathe 2:33
4. On the Run 2:41
5. Time 9:51
6. Magic 2:20
7. Hear This Whispering 2:01
8. Great Gig in the Sky 2:16
9. Gotta Go Sometime 3:14
10. Money 6:12
11. Us and Them 7:51
12. Purple or Blue 2:53
13. Any Colour You Like 5:17
14. Brain Damage 4:13
15. Eclipse 2:34
Nguyên Lê - electric guitar, electronics
Youn Sun Nah - vocals
Gary Husband - drums
Jürgen Attig - electric fretless bass
&
NDR Bigband
Conductor: Jörg Achim Keller
Trumpets: Thorsten Benkenstein , Benny Brown , Ingolf Burkhardt , Claus Stötter (solo on 12) & Reiner Winterschladen
Saxophones/reeds: Fiete Felsch (alto & flute/solo on 11), Peter Bolte (alto & flute), Christof Lauer (tenor & soprano/solo on 4), Lutz Büchner (tenor & soprano/solo on 14), Sebastian Gille (tenor & soprano), Marcus Bartelt (baritone & bass clarinet)
Trombones: Dan Gottshall , Klaus Heidenreich , Stefan Lottermann , Ingo Lahme (tuba & bass trombone)
Percussion: Marcio Doctor
Piano & synths: Vladyslav Sendecki (solo on 8)
Nguyên Lê et Youn Sun Nah |