dimanche 2 novembre 2014

1984 par 12 (30 ans déjà !)

Un empire soviétique finissant gouverné par de demi-morts, une Amérique réélisant un acteur de série B réactionnaire ?
SOS Fantômes et Pinot Simple Flic au cinéma ?
La France championne d'Europe de futbol à la maison ?
Les décès de Marvin Gaye, Big Mama Thornton, François Truffaut ou Michel Foucault ?
1984
(30 ans déjà !)

JaNVieR
Judas Priest "Defenders of the Faith"
ou "Heavy January"

C'est au son de l'assaut métallique de précision que tintent les oreilles de toute la communauté chevelue quand sort, le 24 janvier 1984, la 9ème création des "autres" de Birmimgham, Defenders of the Faith, un triomphe !
Pourtant, il n'était pas gagné d'avance de réussir à réitérer l'exploit Screaming for Vengeance qui, deux ans plus tôt, avait redoré le blason d'un Judas Priest à la relance suite au flop de l'ambitieux mais raté Point of Entry. En optant pour l'option "safe", en se contentant de reproduire un formule qui avait fait ses preuves, et en s'appuyant sur des compositions solides et inspirées où la voix, les duels de guitares, les riffs précis et tranchants trouvent naturellement leur place, Halford & Cie le font, et le font bien ! 
Il faut dire que c'est une machine bien huilée qui s'avance reprenant, peu ou prou, la recette qui a si bien fonctionné le coup d'avant, celle d'un heavy metal racé, mélodique, filant droit au but à coup de riffs chirurgicaux, de soli échevelés et, bien évidemment, de la voix si immédiatement identifiable de Rob Halford. En chansons, ça se traduit immédiatement par le furieux emballage inaugural de Freewheel Burning, un hymne à la vitesse mené, comme c'est bien fait, pied au plancher avec les stridences vocales qui vont bien et le solo de double guitare sans lequel, etc., ou, plus loin, par des mid-tempo accrocheurs en diable (Rock Hard Ride Free, Some Heads Are Gonna Roll), un morceau épique tel que le groupe en a le secret (The Sentinel), de l'hymnique un peu carton-pâte mais réjouissant (Heavy Duty/Defenders of the Faith) et, généralement, par une tracklist sans faille couvrant tous les versants de ce heavy de référence qui eut même droit aux foudres du PMRC (des mégères catho ricaines menée par l'épouse d'Al Gore, Tipper) et de leur liste des chansons les moins recommandées à un jeune public avec le délicieusement sexuel Eat Me Alive.
Tout ça nous fait un album, admirablement mis en son par le fidèle Tom Allom, qu'on considère aujourd'hui à raison comme un des tous meilleurs du groupe et un vrai classique du heavy metal. Recommandé à ceux qui serait passé à côté, s'il en reste...

1. Freewheel Burning 4:22
2. Jawbreaker 3:25
3. Rock Hard Ride Free 5:34
4. The Sentinel 5:04
5. Love Bites 4:47
6. Eat Me Alive 3:34
7. Some Heads Are Gonna Roll 4:05
8. Night Comes Down 3:58
9. Heavy Duty 2:25
10. Defenders of the Faith 1:30
Bonus
11. Turn On Your Light 5:23
12. Heavy Duty/Defenders of the Faith (Live) 5:26

Rob Halford – vocals
K. K. Downing – guitar
Glenn Tipton – guitar
Ian Hill – bass guitar
Dave Holland – drums

JUDAS PRIEST

FéVRieR
Talk Talk "It's My Life"
ou "Le timide de février"

Il n'était pas forcément fait pour les spotlights, Mark Hollis, d'ailleurs le discret, timide leader de Talk Talk finira par se retirer, mais, présentement, c'est bien un énormissime succès qui tombe sur le paletot d'un récalcitrant mais talentueux compositeur, et de sa formation encore, toujours !, en pleine évolution.
Une formation qui, présentement, est encore assimilable à la synthpop romantique alors en vogue en la Prude Albion mais qui, déjà, explore d'autres pistes, plus progressives (Renée, Tomorrow Started), une formation qui, même enferrée dans une esthétique totalement 80s réussit à sonner comme autre chose qu'un machin daté, dépassé (It's You, Dum Dum Girl). Ca tient évidemment à la faconde mélodique d'Hollis mais aussi aux arrangements qui, mine de rien, s'inscrivent plus dans la tradition que dans une quelconque vague vite passée de mode. Et dans la production de l'entrant Tim Friese-Greene qui, également claviériste, satisfera tellement le groupe qu'il l'intégra comme quatrième membre officieux de leur petite entreprise douce-amère.
Côté chansons, on vantera évidemment la qualité des inattaquables singles que sont Dum Dum Girl, Such a Shame et It's My Life, trois têtes de proue d'un album cohérent, intelligemment de son époque dont il est désormais un classique, mais un classique qui a bien vieilli gagnant avec le temps la patine d'une œuvre faite pour durer.
On regrette toujours le split du groupe, on regrette encore plus la mise en retrait pour le moment définitive d'un auteur, compositeur et interprète qui savait se jouer des modes et des styles pour finalement s'avérer unique. En attendant de le sortir de gré ou de force de cet assourdissant silence de réclusion, on peut toujours apprécier, parce qu'ils sont encore en vente libre, les 5 albums de son groupe et son incroyablement délicat unique album solo. Son nom est Mark Hollis mais ça, vous l'aviez compris.

1. Dum Dum Girl 3:51
2. Such a Shame 5:42
3. Renée 6:22
4. It's My Life 3:53
5. Tomorrow Started 5:57
6. The Last Time 4:23
7. Call in the Night Boy 3:47
8. Does Caroline Know? 4:40
9. It's You 4:41

Mark Hollis – vocals
Lee Harris – drums
Paul Webb – bass guitar
&
Tim Friese-Greene – keyboards
Ian Curnow – keyboards
Phil Ramocon – piano
Robbie McIntosh – guitar
Morris Pert – percussion
Henry Lowther – trumpet

TALK TALK

MaRS
The Style Council "Café Bleu"
ou "Mars a du Style"

Il y a toujours eu, chez Paul Weller, cette tentation soul et jazz, ce désir d'être noir qui, quand on est un petit blanc du Surrey, n'est pas forcément le but le plus aisé à atteindre. Vous connaissez Café Bleu, au fait ?
Parce que le voilà le bon coup ! Le voici l'album où Paul Weller réalise son potentiel "Nino-Ferrerien" (je voudrais être noir !) assisté en l'occurrence d'un compagnon de jeu ayant précédemment œuvré chez les Dexys Midnight Runners, le claviériste Mike Talbot (qui voulait être noir aussi, ça tombe bien !). Bon, ce n'est pas le premier bon coup du duo et de sa troupe en perpétuel renouvellement, les deux hommes ayant testé leur nouvelle formule sur l'embryonnaire Introducing, c'est celui où The Style Council se révèle tel qu'en lui même, orchestre multiple embrassant hier comme aujourd'hui (celui de 1984, bien sûr), dans un cocktail black music totalement réussi.
Qui dit orchestre multiple dit, forcément, styles multiples. Qu'il emprunte à la Motown (les délicats The Whole Point of No Return et My Ever Changing Moods, le dynamique Here's One That Got Away et son surprenant petit coup de violon, le cuivré Headstart for Happiness), qu'il semble hommager Verve ou Blue Note (l'instrumental piano Mick's Blessings, le big-bandant Me Ship Came In!, le velours lascif de The Paris Match, le "bopesque" Dropping Bombs on the Whitehouse) ou tente de coller au goût du jour dans ce qui peut être perçu comme les seules fautes de goût d'un album sinon sans faille (le rap The Gospel qui sonne daté aujourd'hui, l'urban funk Strength of Your Nature et la ballade mélo You're the Best Thing itou), The Style Council le fait bien avec une équipe parfaitement assemblée où les voix féminines (Tracey Horn d'Everything but the Girl, Dee C. Lee, la Mme Weller d'alors) et des cuivres rutilants viennent joliment complémenter un songwriting solide et inspiré si, exercice nostalgique oblige, dérivatif de bien d'autres artistes jalons d'un glorieux passé.
Les promesses de cet impeccable premier long-jeu feront malheureusement long-feu et The Style Council ira trop vite se perdre dans de peu convaincantes aventures (à partir de 1986 et Home & Abroad, en fait) avant de définitivement plier les gaules avant même la décennie épuisée. Reste ce Café Bleu et son gracieux successeur (Our Favourite Shop), petites pépites toujours aussi recommandées.

1. Mick's Blessings 1:15
2. The Whole Point of No Return 2:40
3. Me Ship Came In! 3:06
4. Blue Café 2:15
5. The Paris Match 4:25
6. My Ever Changing Moods 3:37
7. Dropping Bombs on the Whitehouse 3:15
8. A Gospel 4:44
9. Strength of Your Nature 4:20
10. You're the Best Thing 5:40
11. Here's One That Got Away 2:35
12. Headstart for Happiness 3:20
13. Council Meetin' 2:29

Paul Weller – Vocals/Guitar
Mick Talbot – Keyboards/Piano/Hammond organ
Ben Watt – Guitar
Chris Bostock – Double Bass
Steve White – Drums
Billy Chapman – Saxophone
Barbara Snow – Trumpet
Hilary Seabrook – Saxophone
Tracey Thorn – Vocals
Dee C. Lee – Vocals
Dizzy Hites – Rap
Bobby Valentino – Violin

THE STYLE COUNCIL

AVRiL
Roger Waters "The Pros and Cons of Hitch Hiking"
ou "En avril, ne te découvre pas d'un fil"

Quelle ne fut pas la surprise de la multitude qui attendait son retour de constater que Roger Waters, ex-Pink Floyd ?, ne déviait pas d'un iota dans la conception harmonique et compositionnelle qu'il avait fini par imposer à son ancienne formation avant de la déserter. Et pour un concept album qui plus est. Le moins que l'on puisse dire est que Waters, à l'opposé de la créature de la pochette de son premier album solo, ne se découvre pas d'un fil en avril 1984 en sortant... Un album de Roger Pink ou de Floyd Waters (je plaisante à peine) ?
De fait, The Pros and Cons of Hitch Hiking ressemble beaucoup à The Final Cut, un humour salace totalement absent, dans doute du fait de la personnalité du reste du groupe, chez Pink Floyd en sus. Sinon, c'est avec le même soin maniaque, la même propension à tout contrôler de A à Z que Waters produisit son album. A partir de là, les invités prestigieux, que ce soit dans le casting instrumental ou vocal, de Clapton à Sanborn en passant par le vieux Jack Pallance, sont plus à considérer comme des instruments à la disposition du créateur que des individus doués de raison ayant leur voix au chapitre. Et, après tout, vu le probant résultat d'un concept bien articulé sur des compositions inspirées et bien arrangées, qui sommes-nous pour juger ? De fait, qu'on s'intéresse ou pas au concept proposé, l'album s'ingère d'une traite et propose exactement ce qu'on attend de l'exercice : un rock progressif moderne précieusement agencée au millimètre par un auteur, compositeur, interprète enfin sans concurrence quand à la poursuite de ses obsessions textuelles et mélodiques.
Roger Waters fera mieux bien sûr, sur Amused to Death en particulier, mais pas beaucoup. Il ne fera surtout pas assez longtemps lui qui n'a plus rien sorti depuis 1992, sauf à considérer un rehachage de The Wall et de son passé floydien ou un opéra rock moyennement réussi (Ca Ira), et dont, du coup, les rares productions sont précieuses, et recommandées, évidemment.
 
1. 4:30 AM (Apparently They Were Travelling Abroad) 3:12
2. 4:33 AM (Running Shoes) 4:08
3. 4:37 AM (Arabs with Knives and West German Skies) 2:17
4. 4:39 AM (For the First Time Today, Part 2) 2:02
5. 4:41 AM (Sexual Revolution) 4:49
6. 4:47 AM (The Remains of Our Love) 3:09
7. 4:50 AM (Go Fishing) 6:59
8. 4:56 AM (For the First Time Today, Part 1) 1:38
9. 4:58 AM (Dunroamin, Duncarin, Dunlivin) 3:03
10. 5:01 AM (The Pros and Cons of Hitch Hiking, Part 10) 4:36
11. 5:06 AM (Every Stranger's Eyes) 4:48
12. 5:11 AM (The Moment of Clarity) 1:28

The Musicians
Roger Waters – bass guitar, rhythm guitar, tape effects, lead vocals
Eric Clapton – lead guitar, backing vocals, Roland guitar synthesizer
Ray Cooper – percussion
Andy Newmark – drums, percussion
David Sanborn – saxophone
Michael Kamen – piano
Andy Bown – hammond organ, 12-string guitar
Madeline Bell, Katie Kissoon, Doreen Chanter – backing vocals
Raphael Ravenscroft, Kevin Flanagan, Vic Sullivan - horns
The National Philharmonic Orchestra
Conducted and Arranged by Michael Kamen

The Actors
Andy Quigley as 'Welshman in Operating Theatre'
Beth Porter as 'Wife'
Roger Waters as 'Man'
Manning Redwood and Ed Bishop as 'Truck Drivers'
Jack Palance as 'Hells Angel'
Madeline Bell as 'Hels Angel's Girlfriend'

ROGER WATERS

Mai
Stevie Ray Vaughan "Couldn't Stand the Weather"
ou "Blues de mai"

En 1984, le joli mois de mai ne sent pas le muguet mais bien la sueur, le cuir et le bourbon vintage d'un blues texan de première bourre, celui du deuxième album d'un prodige six-cordiste nommé Stevie Ray Vaughan, Couldn't Stand the Weather.
Si le blues, électrique ou acoustique, est généralement un genre plutôt pépère, rarement prompt à quelque révolution que ce soit, celui de Stevie Ray Vaughan qui, si fondamentalement pas bien différent, est tout de même du genre gonflé. Pensez !, s'attaquer sans peur et sans reproche au Voodoo Chile (Slight Return) de Jimi Hendrix, réussir à faire de l'obscur The Things (That) I Used to Do de Guitar Slim  un vrai classique du répertoire... La performance en impose !  Rajoutez à ça quelques instrumentaux pleins de fun et d'allant (Scuttle Buttin' et le jazzy Stang's Swang, une bonne façon d'ouvrir et de fermer l'album en beauté), du blues tire-larme ou groovy de compétition (Tin Pan Alley pour les pleurs, la chanson titre pour le secouage de popotin) et le reste d'une tracklist sans faute et vous comprendrez la réputation alors gagnée par le chapeauté texan.
Couldn't Stand the Weather reste une des plus belles réussites de la trop courte carrière du regretté Stevie Ray Vaughan, un album très chaudement recommandé à tous les amateurs de blues, évidemment.

1. Scuttle Buttin' 1:52
2. Couldn't Stand the Weather 4:40
3. The Things (That) I Used to Do 4:55
4. Voodoo Child (Slight Return) 8:01
5. Cold Shot 4:01
6. Tin Pan Alley 9:11
7. Honey Bee 2:42
8. Stang's Swang 2:46

Stevie Ray Vaughan – guitar, vocals
Tommy Shannon – bass
Chris Layton – drums
&
Jimmie Vaughan
– rhythm guitar on "Couldn't Stand the Weather" and "The Things That I Used to Do"
Fran Christina – drums on "Stang's Swang"
Stan Harrison – tenor saxophone on "Stang's Swang

STEVIE RAY VAUGHAN

JuiN
Bruce Springsteen "Born in the U.S.A."
ou "Spring(steen) in June"

Chez nous, mais pas seulement (voir l'usage qu'en fit Ronald Reagan lors de sa compagne de réélection, avant que l'auteur n'y mette le holà), la chanson titre du 7ème album de Bruce Springsteen fut souvent mal comprise, confondue avec une déclaration d'amour nationaliste là où il n'y avait que critique acerbe et réalisme.  Cette confusion est d'ailleurs assez typique de l'impression de bon américain de base, de blue-collar man, que laisse souvent Bruce Springsteen alors que, bien entendu, c'est loin d'être aussi simple que ça.
Indéniablement, le garçon, en plus d'être un exceptionnel animal de scène et un auteur et compositeur sachant exprimer les aléas de la vie quotidienne de l'Amérique qui se lève tôt sans clicheter du côté de la country music, possède un quelque chose en plus, parce que ce talent de plume, ce dont mélodique ne se trouvent pas sous les sabots de la première carne venue et prouvent qu'on a bien là affaire à quelqu'un qui possède un vrai bagage culturel. C'est aussi un Springsteen plus combattant que jamais qui s'affiche sur Born in the USA qu'on peut, de fait, presque considérer comme un concept album sur la mort du rêve américain, sur la crise qui a tout mis à terre pour ceux qui étaient déjà les plus fragiles. En chanson, ça se traduit par des hymnes ouvriers de première bourre (Born in the USA, Working on the Highway, No Surrender, Glory Days, My Hometown), certains destinés à flatter l'âme, d'autre à la secouer, et que des réussites sur un album qui évite admirablement presque tous les tics sonores et stylistiques de son époque restant heureusement centré sur un classic rock traditionnellement étatsunien allant si bien au teint de son interprète.
Comme tout ce qui a précédé et quelques autres qui suivront, Born in the USA, album finalement assez mal connu de par chez nous, est une addition obligatoire à la collection de tous les amateurs de rock intelligent et sensible.

1. Born in the U.S.A. 4:39
2. Cover Me 3:27
3. Darlington County 4:48
4. Working on the Highway 3:11
5. Downbound Train 3:35
6. I'm on Fire 2:37
7. No Surrender 4:00
8. Bobby Jean 3:46
9. I'm Goin' Down 3:29
10. Glory Days 4:15
11. Dancing in the Dark 4:00
12. My Hometown 4:34

Bruce Springsteen – lead vocals, lead guitar, acoustic guitar
Roy Bittan – piano, synthesizer, background vocals
Clarence Clemons – saxophone, percussion, background vocals
Danny Federici – organ, glockenspiel, piano on "Born in the U.S.A."
Garry Tallent – bass guitar, background vocals
Steven Van Zandt – acoustic guitar, mandolin, harmony vocals
Max Weinberg – drums, background vocals
&
Richie "La Bamba" Rosenberg
– background vocals on "Cover Me" and "No Surrender"
Ruth Davis – background vocals on "My Hometown"

BRUCE SPRINGSTEEN & THE E-STREET BAND

JuiLLeT
Metallica "Ride the Lightning"
ou "L'orage de juillet"

C'est leur second opus après l'excellent Kill 'Em All, c'est leur second pas vers la dominance d'une scène metal qui n'en sait encore rien mais bruisse déjà de l'écho qu'on tient là, au sein de la naissance scène thrash, un groupe au potentiel hors du commun : Metallica.
De fait, Ride the Lightning a tout d'un coup d'essai avant le coup de maître Master of Puppets avec son ouverture pied au plancher (Fight Fire with Fire), ses compositions épiques devenues depuis d'indéniables classiques (For Whom the Bell Tolls, Creeping Death), sa power ballad parfaite (Fade to Black) et son instrumental prog-thrash (The Call of Ktulu), autant d'étapes qu'on retrouvera sur un successeur juste un tout petit peu meilleur que ce second long-jeu déjà ébouriffant. Oui mais, mégoterons les coupeurs de cheveux en quatre, il y a deux compositions un peu à la traîne, deux qui n'égalent pas le niveau d'excellence d'une galette sinon parfaite. Il est vrai que Trapped Under Ice et Escape, pas de mauvaises chansons fondamentalement, n'accrochent pas autant l'oreille, ne provoquent pas aussi irrémédiablement le déchainement de secouages de têtes provoqués par leurs six voisines dorées sur tranche. C'est le seul petit bémol, avec la production correcte sans plus de Flemming Rasmussen, d'une œuvre sinon sans faille.
Vous en conviendrez bien volontiers, ce n'est pas suffisant pour ôter à Ride the Lightning son mérité statut de classique du metal (ce que sont les cinq premiers albums d'Hetfield, Ulrich & Cie), d'un album qu'on se passe de génération en génération tel le témoin d'une orthodoxie métallique à jamais pérenne. Un monument, quoi.

1. Fight Fire with Fire 4:45
2. Ride the Lightning 6:36
3. For Whom the Bell Tolls 5:09
4. Fade to Black 6:57
5. Trapped Under Ice 4:04
6. Escape 4:23
7. Creeping Death 6:36
8. The Call of Ktulu 8:53

James Hetfield – lead vocals, rhythm guitar, acoustic guitar, 12-string guitar, harmony guitar solo in "Fight Fire with Fire"
Kirk Hammett – lead guitar
Cliff Burton – bass guitar, backing vocals
Lars Ulrich – drums

METALLICA

aoûT
Red Hot Chili Peppers "The Red Hot Chili Peppers"
ou "Funky Punky August"

Premiers cris pour quatre angelenos funky et punky qui n'ont pas exactement encore tout à fait trouvé leur son mais qui, déjà, savent groover et rocker comme les vrais agités du bocal qu'ils sont alors. Introducing The Red Hot Chili Peppers.
On ne va pas se mentir, cet inaugural long-jeu parait un peu brouillon, œuvre pleine de bonne volonté et d'énergie, de musiciens ayant audiblement quelque chose à eux à proposer mais quelque chose d'encore irréalisé, c'est dans l'œuf mais pas encore à terme. Et pourtant tout est là, les énervements slappés de Flea, le rap/chant de Kiedis, le groove d'un batteur suivant bien son leader (Cliff Martinez) et un ensemble cocottes/riffs/soli tout à fait correct du guitariste Jack Sherman qui remplace présentement un Hillel Slovak concentré ailleurs mais qui reviendra bientôt. Et donc, que manque-t'il à cet éponyme pour conclure comme le fera Freaky Styley dès l'an suivant ? D'une production adéquate pour mettre en valeur la fusion de groove et d'énergie du combo, ce que fera si bien le légendaire George Clinton sur le successeur précité ? Sans doute. De grandes chansons avec des mélodies qui vous restent longtemps gravées en tête ? Surtout. Parce que si l'ensemble se tient bien, possède un bon esprit et un dynamisme communicatif, on en ressort sans les évidents coups de cœur qui peupleront l'entièreté de la discographie du quatuor angeleno ensuite.
In fine, The Red Hot Chili Peppers, premier album des Red Hot Chili Peppers sans le "The", apparaît comme le "patron" (comme on dit en confection) de ce que le groupe saura si bien produire dans la première phase de sa carrière, jusque l'arrivée de John Frusciante en fait. Ca n'en fait pas un essentiel mai, indéniablement, une galette qu'il est bon d'examiner à la loupe pour constater ce qui manque parfois à une formation promise à un destin glorieux.

1. True Men Don't Kill Coyotes 3:40
2. Baby Appeal 3:41
3. Buckle Down 3:24
4. Get Up and Jump 2:53
5. Why Don't You Love Me 3:27
6. Green Heaven 3:59
7. Mommy, Where's Daddy? 3:31
8. Out in L.A. 2:01
9. Police Helicopter 1:16
10. You Always Sing the Same 0:19
11. Grand Pappy Du Plenty 4:15
Bonus
12. Get Up and Jump (Demo) 2:37
13. Police Helicopter (Demo) 1:12
14. Out in L.A. (Demo) 1:56
15. Green Heaven (Demo) 3:50
16. What It Is (Demo) 3:58

Flea – bass guitar (all)
Anthony Kiedis – vocals ( tracks 1-10, 11-16)
Cliff Martinez – drums ( tracks 1-11)
Jack Sherman – guitar ( tracks 1-11)
Jack Irons – drums ( on tracks 12, 13, 14, 15)
Hillel Slovak – guitar ( on tracks 12, 13, 14, 15)
&
Keith Barry
– horn arrangements and viola
Cliff Brooks – timbales and congas
Gwen Dickey – background vocals
Patrick English – trumpet
Kenny Flood – tenor saxophone
Phil Ranelin – trombone

RED HOT CHILI PEPPERS

SePTeMBRe
William Sheller "William Sheller et le Quatuor Halvenaf"
ou "Intime Septembre"

A l'Olympia comme si vous y étiez avec un chanteur/pianiste et un quatuor à cordes, le programme est sympathique, la captation itou, voici William Sheller et le Quatuor Halvenaf dans le plus mythique des salles parisiennes où, du 11 au 16 septembre 1984, fut enregistré le présent live album... 30 ans déjà !
On y retrouve Sheller tel qu'en lui-même, équilibriste précieux cheminant sur sa corde raide faite de chanson française, de pop anglo-saxonne et de musique classique et proposant, comme autant de perles rares, une sélection de ses plus belles chansons retravaillées pour sa voix, son piano et le quatuor à cordes l'accompagnant. Forcément, dénuée de tout artifice excessif, la performance est intime, recueillie presque, impression qu'une setlist forcément taillée pour la circonstance ne fait que renforcer. C'est l'occasion d'apprécier, dans une captation parfaite, les compositions de ce diable de William débarrassées de leurs oripeaux de modernité et d'y trouver, ce qui est tout sauf une surprise venant de quelqu'un possédant son bagage académique, de vraies petites merveilles d'harmonie et de sensibilité où Sheller le parolier en remontre à Sheller le compositeur, c'est dire !
Ce live, un peu plus que sur les albums studio où l'on retrouve les versions originales des chansons l'habitant, est chaudement recommandé à tous les amateurs de chanson française de qualité, de pop fine et orchestrale (de chambre), de bonne musique tout simplement. Ca fait du monde !

1. Ouverture 4:02
2. Maman est folle 2:15
3. Les mots qui viennent tout bas 2:38
4. Le capitaine 3:47
5. Chanson lente 2:39
6. J'suis pas bien 3:22
7. À franchement parler 3:37
8. Oh! J'cours tout seul 2:49
9. Les filles de l'aurore 3:45
10. Le Carnet à spirale 2:19
11. Nage libre (instrumental) 2:02
12. Une chanson noble et sentimentale 2:49
13. Symphoman 5:17
14. Simplement 4:17
15. Mon dieu que j'l'aime 4:33

William Sheller - chant, piano
&
Le Quatuor Halvenaf - cordes

WILLIAM SHELLER

oCToBRe
XTC "The Big Express"
ou "enTrain d'octobre"

Parce que l'une de ses têtes pensantes, Andy Partridge, n'y arrivait plus, XTC a quitté les scènes en 1982 se redéfinissant comme une créature de studio. Forcément, ça a eu des conséquences sur Mummer (1983) mais encore plus sur Big Express, album pensé, mesuré, pesé par un désormais trio en état de grâce.
Libérés de la contrainte de devoir reproduire sur scène ce qu'ils avaient créé en studio, Colin Moulding et Partridge peuvent laisser leur imagination prendre complètement le pouvoir et détailler leurs petites pop songs de moult fioritures et délicatesses qui, malheureusement, rend l'expérience de l'écoute de l'album plus complexe et exigeante de l'attention d'auditeurs qui, sinon, passeront aisément à côté des trésors ici proposés. C'est d'ailleurs ce qui se produit The Big Express étant, alors, le plus gros flop de la carrière d'une formation pas forcément habituée à pareille mésaventure. Il y a pourtant de grandes chansons - les trois singles Wake Up, All You Pretty Girls (pas une reprise de Bowie !) et This World Over, le petit chef d'œuvre loufoque Shake You Donkey Up, les très Beatles et réussis The Everyday Story of Smalltown et You're the Wish You Are I Had, le puissant et angulaire de Train Running Low on Soul Coal ou le néo-psychédélisme de Red Brick Dream - et une énergie encore vivace si nettement moins punkoïde qu'aux débuts du groupe. C'est donc loin, très loin d'être une catastrophe et même, avec le recul des ans, une vraie belle galette, continuation logique et étape obligatoire dans l'arc créatif d'un groupe stylistiquement cohérent tout en n'oubliant jamais d'explorer de nouvelles pistes.
The Big Express ? Comme le reste du catalogue de XTC, un groupe dont on ne vantera jamais assez les mérites, c'est un album de pop intelligente chaudement recommandé, on ne devrait pas avoir à en dire plus.

1. Wake Up 4:40
2. All You Pretty Girls 3:40
3. Shake You Donkey Up 4:19
4. Seagulls Screaming Kiss Her, Kiss Her 3:50
5. This World Over 5:37
6. The Everyday Story of Smalltown 3:53
7. I Bought Myself a Liarbird 2:49
8. Reign of Blows 3:27
9. You're the Wish You Are I Had 3:17
10. I Remember the Sun 3:10
11. Train Running Low on Soul Coal 5:19
12. Red Brick Dream 2:01
13. Washaway 3:01
14. Blue Overall 4:26

Andy Partridge - vocals, guitar, Linn LM-1
Colin Moulding - vocals, bass
Dave Gregory - guitar, keyboard, piano
&
Peter Phipps
- drums, percussion
Stuart Gordon - violin, viola
Annie Huchrak - female choir voice on "Wake Up"
Steve Saunders - euphonium on "Seagulls Screaming Kiss Her, Kiss Her"

X T C

NoVeMBRe
Deep Purple "Perfect Strangers"
ou "Le comeback de novembre"

Un authentique évènement. C'est ainsi que fut perçu, en 1984, le retour d'un des géants du hard rock des années 70 dans sa formation la plus décisive. Mais est-ce encore bien le même groupe ?
Et la réponse est un franc et fort "non". Parce que s'il reste indéniablement des éléments de ce qui fit de Deep Purple un géant de la décennie précédente, c'est revu et corrigé à l'aulne du son et du style de ces années 80 où l'album parait. Ce qui n'est pas tout à fait illogique quand on considère les divers projets menés par les membres avant la réunion, de Gillan en groupe/solo au Rainbow de Blackmore en passant par Whitesnake ou Gary Moore (les deux derniers pour un Paice déjazzé). C'est donc le line-up de l'ancien Deep Purple pour un nouveau Deep Purple, résurgence indirecte de la légende qui, de 1969 à 1973, participa à définir les bases du hard rock et du heavy metal.
Ceci dit, Perfect Strangers est un monstre d'efficacité avec, en ouverture, le clin d'œil le plus appuyé au glorieux passé de la formation, Knocking at Your Back Door, avant d'entrer dans le vif du sujet qu'est la redéfinition du son via des compositions joliment troussées où, plus carré et direct qu'il ne le fut dans son premier "run", le Deep Purple Mark II. Under the Gun, Nobody's Home, Mean Streak, Gypsy's Kiss, Hungry Daze tous construits plus ou moins sur le même modèle d'un hard rock parfait pour la voyager, autoroute où riffs et soli (également partagés entre Blackmore et Lord), font pulser la machine. Evidemment, il y a le tube, Perfect Strangers, le plus 80s d'entre tous et une excellente chanson surtout, l'autre highlight de l'album avec la précitée pièce inaugurale. C'est un peu l'arbre qui cache la forêt tout de même, parce que si l'album a indéniablement de la tenue et où rien, fondamentalement, ne déçoit, il peine à retrouver le souffle épique d'hier. Et ce n'est pas la ballade sympathique mais vite oubliée (Wasted Sunsets) qui fera changer cet état de fait, pas plus que le bel instrumental jammé offert en bonus de ce bon remaster, Son of Alerik.
A tout prendre, je préfère House of Blue Light, plus bancal souvent mais plus expérimental, plus diversifié, plus perfectible qui, finalement, bénéficie de défauts finalement séduisants, humains. Reste que la machine Perfect Strangers roule bien, a suffisamment de bons moments pour qu'on la recommande aux amateurs du genre qui ne seront pas déçus de la performance. Et puis, c'est le retour de Deep Purple quoi !, un évènement en soi.

1. Knocking at Your Back Door 7:09
2. Under the Gun 4:40
3. Nobody's Home 4:01
4. Mean Streak 4:26
5. Perfect Strangers 5:31
6. A Gypsy's Kiss 5:14
7. Wasted Sunsets 3:58
8. Hungry Daze 5:01
Bonus
9. Not Responsible 4:53
10. Son of Alerik 10:01

Ritchie Blackmore – guitar
Jon Lord – organ, keyboards
Ian Paice – drums
Ian Gillan – vocals
Roger Glover – bass

DEEP PURPLE

DéCeMBRe
Black Flag "Slip It In"
ou "Rage de décembre"

Indéniablement une des formations ayant le plus œuvré dans l'évolution du hardcore étatsunien vers une forme d'art, Black Flag sort alors son 4ème album, le troisième de 1984 aussi, c'est dire l'inspiration de Rollins, Ginn et Cie.
Mais aussi le peu de temps que prend un quatuor au moyens financiers limités pour enregistrer chacune de ses compulsives livraisons. Alors forcément, c'est cru, affreux, sale et méchant, sans le moindre compromis au amateurs de haute-fidélité et ça tombe bien, c'est comme ça que c'est bon.
D'autant que Black Flag a des choses à dire. C'est évident dans les paroles rageuses d'Henry Rollins, ça l'est autant dans le punk déstructuré, libéré fomenté par la formation, son leader/guitariste et principal compositeur, Greg Ginn., en tête. Mais avec tant d'empressement dans le façonnage de leur ex-novo hardcorum, et donc une prise de risque maximale, le risque est la sortie de route que n'évite pas toujours les californiens, et s'il y a une majorité de très bon sur ce Slip It In urgent où l'agression punkoïde se pare d'atours (free) jazzés et hard'n'bluesy via des parties de guitare de plus en plus osées sans y perdre une once de sa bileuse et originelle colère, il y a aussi des longueurs et des stridences dont l'utilité échappe, et une ou deux compositions en-deçà du niveau d'ensemble (Rat's Eyes, My Ghetto).
Rien de dramatique dans ce qui demeure une des plus belles livraisons de cette séminale formation et, par conséquent, un album important, presque essentiel, ce que sera In My Head, une petite année plus tard.

1. Slip It In 6:17
2. Black Coffee 4:53
3. Wound Up 4:17
4. Rat's Eyes 3:57
5. Obliteration 5:51
6. The Bars 4:20
7. My Ghetto 2:02
8. You're Not Evil 7:00

Henry Rollins - vocals
Greg Ginn - guitar, producer
Kira Roessler - bass, backing vocals
Bill Stevenson - drums, producer
&
Davo Claassen
- backing vocals
Suzi Gardner - backing vocals
Chuck Dukowski - backing vocals


BLACK FLAG


BoNuS, La CoMPiL' De L'aN
V/a "1984" (2014)
ou "1984 for Dummies"

Un petit résumé du billet. 12 chansons, une pour chaque album sélectionné avec des tubes, forcément, mais pas seulement parce que la musique va bien au-delà des concessions radiophoniques et commerciales, et que tout les groupes inclus n'en ont pas forcément eu pour ces albums de toute façon.
On y retrouve des styles diamétralement opposés : de la chanson orchestrale de William Sheller au thrash progressif de Metallica, de la blue-eyed soul de The Style Council au post-hardcore de Black Flag, du funk-punk de jeunes Red Hot Chili Peppers au rock progressif de Roger Waters...
Autant de preuves que les 80s ne furent pas que le refuge de dérives MTVisées. This is 1984, enjoie !

1. Judas Priest "The Sentinel" 5:02
2. Talk Talk "Such a Shame" 5:34
3. The Style Council "The Paris Match" 4:25
4. Roger Waters "4:50 AM (Go Fishing)" 6:55
5. Stevie Ray Vaughan "Stang's Swang" 2:44
6. Bruce Springsteen "My Hometown" 4:33
7. Metallica "Fade to Black" 6:51
8. Red Hot Chili Peppers "Get Up and Jump" 2:51
9. William Sheller "Mon dieu que j'l'aime" 4:00
10. XTC "Wake Up" 4:40
11. Deep Purple "Knocking on Your Back Door" 7:04
12. Black Flag "Slip It In" 6:16

BoNuS+
C'est la compilation du billet sur 1994. Enjoie.
V/a "Made in 1994" (2014)
ou "1994 for Dummies"

La même chose que juste au-dessus mais pour le post de l'année en 4 de la décennie suivante. Et donc, un bon moyen de voyager dans l'an et dans divers styles musicaux proposés via quelques déjà classiques et d'autres qui auraient pu en être, en deviendront peut-être un jour d'ailleurs.
C'est aussi une bonne manière de prendre le pouls de l'évolution de la musique "pop" (celle qui intéresse tout de même plus les jeunes que les vieux, donc "pop" à défaut d'un meilleur terme générique) et de constater, présentement, l'émergence de la musique électronique via quelques artistes ayant su dépasser le dancefloor, ceci en plus d'une tradition pérenne mais pas figée dans le rock, la pop et le metal.
...Et tout ça Made in 1994, une bonne année. Enjoie !

1. Underworld "Dark & Long" 7:35
2. Therapy? "Isolation" 3:10
3. David Lee Roth "You're Breathin' It (Remix)" 4:12
4. Blur "Parklife" 3:05
5. Alain Bashung "Ma Petite Entreprise" 4:12
6. Bruce Dickinson "Tears of a Dragon" 6:19
7. The Prodigy "Voodoo People" 6:27
8. Portishead "Pedestal" 3:39
9. Massive Attack "Karmacoma" 5:16
10. Suede "The Wild Ones" 4:43
11. Daran & Les Chaises "35 ans à Moscou" 3:30
12. Pearl Jam "Better Man" 4:27

1984's Leftovers

Ils ont été laissé de côté, on le regrette  (ou pas ?) :

Janvier :
Van Halen "1984", Whitesnake "Slide It In"
Février :
The Smiths "The Smiths", Queen "The Works", Manowar "Hail to England"
Mars :
Yngwie Malmsteen's Rising Force "ST", Marillion "Fugazi", King Crimson "Three of a Perfect Pair",
Scorpions "Love at First Sting", Minor Threat "ST"
Avril :
Rush "Grace Under Pressure", Saxon "Crusader", The Cure "The Top", Spinal Tap "This Is Spinal Tap"
Mai :
Bob Marley & the Wailers "Legend", Twisted Sister "Stay Hungry"
Juin :
Nick Cave & the Bad Seeds "From Her to Eternity", Prince & the Revolution "Purple Rain", The Waterboys "A Pagan Place"
Juillet :
Dio "The Last in Line", Cirith Ungol "King of the Dead", Hüsker Dü "Zen Arcade"
Août :
Voivod "War and Pain", Frank Zappa "Boulez Conducts Zappa", Depeche Mode "Some Great Reward",
The Cult "Dreamtime"
Septembre :
Iron Maiden "Powerslave", Mercyful Fate "Don't Break the Oath", Queensrÿche "The Warning", Motörhead "No Remorse",
Manowar "Sign of the Hammer", Steve Hackett "Till We Have Faces"
Octobre :
U2 "The Unforgettable Fire", Armored Saint "March of the Saint", Talking Heads "Stop Making Sense", 
Paul McCartney "Give My Regards to Broad Street"
Novembre :
Triumph "Thunder Seven", The Smiths "Hatful of Hollow", The Honeydrippers "Volume 1", Eurythmics "1984",
The Stranglers "Aural Sculpture", Molly Hatchett "The Deed Is Done", The Angels "Two Minute Warning"
Décembre :
Roger Hodgson "In the Eye of the Storm", Frank Zappa "Thing-Fish", Tank "Honour & Blood"

...et sans doute quelques autres.
n'hésitez pas à donner les vôtres !

25 commentaires:

  1. 1984 par 12 (30 ans déjà !)

    1 - Judas Priest "Defenders of the Faith"
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    2 - Talk Talk "It's My Life"
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    3 - The Style Council "Café Bleu"
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    4 - Roger Waters "The Pros and Cons of Hitch Hiking"
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    5 - Stevie Ray Vaughan "Couldn't Stand the Weather"
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    6 - Bruce Springsteen "Born in the U.S.A."
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    7 - Metallica "Ride the Lightning"
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    8 - Red Hot Chili Peppers "The Red Hot Chili Peppers"
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    9 - William Sheller "William Sheller et le Quatuor Halvenaf"
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    10 - XTC "The Big Express"
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    11 - Deep Purple "Perfect Strangers"
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    12 - Black Flag "Slip It In"
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    BONUS - V/A "1984"
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    BONUS+ - V/A "This is 1994"
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  2. 1984 où l'année de ma naissance "musicale ". Et curieusement, à l'époque, à part Talk Talk, je crois que je n'écoutais pas grand chose de tout ça... Heureusement, à part le hard, je me suis rattrappée.
    Tout à fait d'accors avec toi pour le style council, ce sont deix petites merveilles oubliées de Weller que ces deux albums-là.
    J'aurais été moins inulgente pour le Talk Talk mais y a lonvtemps que ke ne l'ai pas écouté (contrairement à tous les suivants (je voulais en mettre un pro hainement chez Jimmy.

    Parler de 1984 sa's Purple Rain, fallait oser :) Mais je te taquine... Je vais de ce pas écouter ce Sheller car, avec lui, il y a toujours un je ne sais quoi qui me plait et qui me frustre comme si la forme primait sur le reste... Mais je crois que " Maman est folle" avait un truc en plus, alors peut être que la suite...
    Et puis je prends le Black flag pour remplacer ma vieille K7...

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    1. Ha oui, le cas Purple Rain. J'en suis pas fou, j'avais mieux pour le mois de sa sortie aussi.
      Merci de ton commentaire, et il faut te mettre au metal crénonvindiou !

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  3. 1984 j' avais 17 ans des cheveux longs et des boutons ;)
    Cette année là j' ai vraiment découvert Bob Marley grace a un pote qui m' avait prêté la cassette du best of "Legend"
    J' avais également acheté le 33 d' Alan Parson Project "Ammonia Avenue"
    Puis y a aussi l' album de Roger Hodgson avec le titre "Lovers In The Wind".
    Telephone "un autre monde" et le titre "New York Avec Toi" qui passait en boucle parmi d' autres clips sur la TV avant l' ouverture de la chaine Canal+.
    L' album de Marillion "Fugazi"
    L' album de Thiefaine "Alambic/sortie sud" le premier cosigné avec Claude Mairet.
    Le double live de Dire Straits "Alchemy" (je l' ai usé ce vinyl)
    Un peu de métal avec le "Balls to the wall" d' Accept que tous mes copains Hardeux chantaient en chœur.
    Pour ce qui est de la new wave de l' époque c' était pas trop ma came,j' ai commencé a apprécier les "Cure" , les Dépéche Mode,Les Smith etc ... un peu plus tard.

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    1. Rien a voir avec l' année 1984 mais j' suis tombé sur le Peter & the wolf de Jack Lancaster & Robin Lumley de 1975 avec Manfred mann, Gary Moore, Stephane Grappelli,Brian Eno...etc Et cette version a un meilleur son que celui que j' avais déjà (j'ai aussi la version avec la narration en français mais c' est du vinyl ripé,a la rigueur si quelqu' un là...)
      Voici le lien:
      http://uploaded.net/file/30crq0dx/MMPatW_by_pparadiso.rar

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    2. Et oui, il y avait l'embarras du choix en 1984. Tellement qu'on se dit que les 80s sont mal traitées par rapport à leurs réels mérites.

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  4. Ouh la la! Que de souvenirs! Je me retrouve bien dans Style Council que je suivais à l'époque...et dans Springsteen bien sûr! Ce que tu dis sur cet album est tout à fait vrai , il n'y a rien à ajouter! Merci pour tout.

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  5. 1984, bonne idée d'aller chercher des perles dans une période critiquée, même par moi, mais probablement avec exagération, un rejet disproportionné pour cacher surtout la déception des promesses non tenues de fin 70.
    Judas, j'en suis encore à tenter désespérément d'aimer le « British Steel » sans grand succès. OK, je me fais une raison.
    Talk Talk, bien entendu, pas facile de dicerner à l'époque le petit plus qu'il y avait en eux. A l'époque je n'avais pas le dicernement de ta chronique, c'est avec les albums suivants que j'ai compris celui ci. Juste qu'il nous touchait juste sans que l'on sache pourquoi.
    Style Council, ce que j'ai pu écouter. Mais il y manquait, il y manque encore un je ne sais quoi. Un savoir faire dans les compositions, des arrangements luxueux mais pas tellement de sueur. Paul Weller aurait dû davantage de mettre en avant et réécouter ceux qu'il admire.
    Waters ? The Wall m'a suffi, je ne ferai pas davantage d'effort, où alors dans longtemps, quand j'aurai oublié ce que je te raconte. Même ta chronique abonde dans mon impression.
    Stevie !! Quel album, et ce son, je garde ta chronique pour accompagner « mon » album.
    Bruce ! Rien à ajouter, musicalement il y a un sacré palmarès. Comme tu dis, mal compris, mais soit aux US ils n'écoutent pas les textes soit il est difficile à comprendre, je parle d'élocution. « Ma » famille d'accueil en Angleterre à l'époque de « Darkness » n'arrivait pas à m'expliquer les paroles à l'écoute, il lui reprochait de bouffer les mots, comme Dylan. Voilà, le Boss il n'a qu'à articuler !! Au passage, ce que je peux aimer le « I'm on fire » … Le fantôme d'Elvis.
    Metallica, j'ai encore beaucoup à découvrir, dont cet album, c'est vrai. Hop, une chronique acommpagnatrice à ajouter à ma collection
    Red Hot. Je n'ai pas vocation à tous les connaître. Donc je passe, mais au passage (puisque je passe) j'apprends pour le Clinton. Ceci expliquant cela. Et le Frusciante ? C'est le penchant pop qui pointe ?
    Sheller. Il sera mon téléchargement, sans conteste. Je me fais une mega compil de chansons françaises pour mon vélo d'appartement (Comme à un copain) et j'ai bien envie de plonger dans ce live. Tu le fais bien sentir.
    XTC, fut un de mes albums préférés à sa sortie, j'ai eu même plus de facilité à l'aimer qu'un « English Settlement » qui m'a pris du temps, j'y revenais même des décennies plus avant tellement il me semblait cacher encore des lignes mélodiques. Il faut insister sur le Colin souvent dans l'ombre, même dans le partage des compositions, moins torturés que Partridge et tout aussi talentueux je pense.
    Deep Purple. La pochette est un repoussoir pour moi.
    Black Flag, je me refais de temps en temps leur Damaged. Ça me suffit pour être certains de ne pas passer à côté.
    Pour tes oubliés, oui je regrette un papier sur les Smiths, faudra bien y revenir quand même !! Nick Cave et même U2. Mes regrets sont mes goûts forcément.
    Sino, 1984 ? pas si mauvaise en musique finalement, même si plus du tout engagé dans quoi que ce soit : politique ou vie sociale. Mais Ocean Rain, Rattlesnakes , Big Bam Boom (ha ha ha), Purple Rain … bon je stoppe

    Merci pour cette longue ballade en musique.

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    1. Et merci pour ce long commentaire de réponse !!! Superbe !

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  6. Mother's Spiritual de Laura Nyro, Dead Can Dance de Dead Can Dance, Fugazi de Marillion,Lloyd Cole and the Commotions avec Rattlesnakes, Ocean Rain de Echo & The Bunnymen, The Las Vegas Story de The Gun Club....
    Et en Espagne: Golpes Bajos - A Santa Compaña, Radio Futura – La Ley del desierto, la Ley del mar, Banzai – Duro y potente....

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  7. Je sais que ce n'est pas bien de se moquer du physique...mais ce Metallica avec leurs tronches de "post ado rebels" qui connait son Lovecraft, j'ai toujours eu du mal. Le DP peut concourir au titre du top 20 de la pochette la plus naze et l'album est dispensable...sinon pour le reste je suis avec toi et constate que le temps est assassin !!! Sinon je m'étonne qu'un esthète comme toi ne parle pas des valeurs sures Francaises que constituent : Femme libérée de Cookie Dingler & Élémentaire, mon cher Baloo de Douchka. Ca c'est 1984, du lourd, qui dure. Il y avait aussi le gros Lionel Ritchie qui était album de l'année je crois. Police était devenu chiant avec sa philo enseignée aux masses. J'en frémis rétrospectivement. Ah sinon, tu as oublié Johnny Thunders avec un Hurt Me beau à pleurer. Très joli post qui fait du bien. Ph

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    1. Merci, et désolé pour Douchka et Cookie Dingler, indispensables effectivement ! ^_^

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  8. On a connu pire année !
    Merci de nous avoir épargné Manowar, par contre Cirith U. aurait pu faire office de bonus doré.

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    1. 3 sur 12, il y avait bien assez de hard and heavy comme ça ! :-)

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  9. 1984.. du haut de mes 15 ans, j'entamé un travelling arrière des bacs et laissais choir cette décennie là, presque à ce moment là. Il faut dire que mes groupes d'époque se séparaient. Le Floyd et mon côté Waters à ce moment là (j'en suis vite revenu). J'ai bien pécho cette autospoppeuse, comme Final Cut, comme Radio Kaos aussi. Presque devenu inécoutable.
    Par contre, une tendresse particulière pour Hodgson et son premier album solo.
    Sinon, le Boss? Talk Talk et Stevie Ray Vaughan à fond.
    Joli clin d'oeil à Sheller.. d'ailleurs y'avait un paquet de disk français aussi.
    Gros boulot en tout cas.. merci

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  10. Dans ta sélection, je vote Metallica, à coté, il y a bien sûr Purple Rain à mettre en parallèle avec Ice Cream Castle de The Time, mais bon, oublier Frankie Goes To Hollywood et Red Sails in the Sunset de Midnight Oil c'est du parti pris politique.
    Puis il y a deux formidables B.O. de film et je crois savoir que tu t'y connais dans ce domaine. Amadeus avec la vision de Neville Mariner et Once Upon A Time in America d'Ennio.

    Hogson, j'ai eu la k7, SRV le cd et Waters les mp3 et j'ai rien accroché.

    Bon post quand même, mettre des dates sur des chansons est un de mes hobbies préféré

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    1. De vrais crèves cœurs que de devoir choisir, dont certain que tu nommes évidemment. Et bonne année, donc.

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  11. Merci pour le XTC, je ne connaissais ce groupe que de nom, alors que j'avais 17 ans en 1984 ! Mais j'étais plutôt Joe Jackson, Supertramp, Police, Genesis, etc...
    Mon amour des Beatles (et du Zep) est venu quelques années plus tard.
    Et donc j'ai écouté ce XTC, qui me donne envie d'en savoir plus, je vais m'acheter leur Nonsuch, apparemment un favori, ainsi que leur compile Fossil Fuel. Merci en tout cas.
    Vincent

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    1. Beaux choix. Je conseille aussi chaudement Oranges & Lemons, presque l'égal de Nonsuch. Fossil Fuel, c'est un guide, pas une fin en soi.
      Je reviendrai sûrement sur le groupe.

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    2. Je te remercie à nouveau pour ce post, qui m'a permis de découvrir ce groupe XTC, dont j'apprécie principalement la 2e moitié d'existence, la 1ère étant sans doute un peu trop E.Costello pour moi, la 2e (à partir de Big Express justement) tutoyant Tears for Fears voire parfois meme le grand Sir Paul himself. J'ai donc acheté Fossil Fuel, et maintenant j'ai décidé d'aller plus loin. Mais avant d'enrichir Amazon (et les musiciens), y a-t-il des albums que tu pourrais partager sur ton blog, comme Oranges & Lemons, Nonsuch, ou meme Apple Venus ou encore cette compilations Chocolate Chips de leur side-project ?
      Meilleurs voeux pour 2015 !

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    3. et j'oublie de signer :-(
      Vincent

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    4. Une petite revue d'effectifs de XTC, pas une mauvaise idée, tiens.
      Ta patience sera probablement récompensée.

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