ou "Changement de peau ?"
Depuis la sortie de son essentiel premier album éponyme, je suis pas à pas la carrière de la petite montpelliéraine devenue grande. De Végétal à La Marche de l'Empereur, des Black Sessions, de son live à ses tournées, j'ai régulièrement été épaté par ce petit bout de bonne femme à l'angélique voix et aux capacités créatrices très au-dessus de la moyenne. Alors qu'importe la relative déception d'un Big Machine un poil sur-joué ou d'un Franky Knight un peu en pilote automatique, la nouvelle de la sortie d'un nouvel opus de cette artiste chérie m'a mis dans tous mes états. Avec, en plus, une pochette pareille, rappelant celle de son tout premier béni des muses, et un titre semblant promettre une renaissance, vous comprendrez l'enthousiasme initial du zélote "Simonien" que je concède bien volontiers être.
Parce que la musique d'Emilie Simon, c'est quand même quelque chose ! Un hybride de pop supra-efficace et de musique électronique aux qualités organiques rares, un peu plus standardisée les années et les sorties discographiques faisant, mais du travail d'orfèvre, dans tous les cas.
Et donc Mue, cru 2014, 3 ans après Franky Knight, après le deuil... Une renaissance ? Intimement, on la lui souhaite, l'espère accomplie, musicalement, c'est loin d'être évident. Et ce n'est peut-être pas illogique considérant que le style d'Emilie, qui a évolué mais est fondamentalement resté le même, est partie intégrante de son art et que, donc, s'en éloigner trop serait se perdre.
Ceci dit, qui dit style ne dit pas forcément immobilisme, ce que chaque album d'Emilie a prouvé en ayant sa propre personnalité, son propre son. Mue ne fait pas exception à la règle. Présentement, Emilie a décidé de déshabiller ses chansons, de les offrir bien arrangées mais exemptes de cette emphase instrumentale qui avait fini par envahir sa production. Et c'est une bonne nouvelle parce que la voix et les mélodies de la montpelliéraine, et sa propension à créer des arrangements délicats et épurés, se suffisent largement à elles mêmes.
Côté chansons, ça donne une sélection de très belle qualité où, une fois encore, un cousinage mélodique entre Emilie et Kate Bush s'impose comme l'évidence... C'est un compliment. Déjà, il y a une tessiture voisine, ensuite il y a l'emploi d'icelle pour la création d'une musique mélodique mais formellement toujours un peu prospective. Pop forward, dirait-on. parce qu'Emilie, dont on connaît le bagage académique, aime à triturer les éléments formateurs de sa pop, d'ajouter des larmes de cordes à son émoi (Paris j'ai pris perpète), des acrobaties percussives péri-africaines et des guitares funk (Menteur), des ambiances orientalistes et mélodramatiques à la fois (Encre), de délicates constructions acoustiques (The Eye of the Moon)... etc., parce qu'on ne s'ennuie pas une seconde sur un album varié, mélodique, tirant globalement vers la douceur mais se ménageant quelques utiles crescendos. Une vraie belle collection, avec une jolie reprise du Wicked Game de Chris Isaak en prime, plus délicatement maîtrisée que ses deux devancières, un poil plus inspirée aussi, d'où la globale satisfaction.
Plus qu'un changement de peau, Mue donne l'impression d'une remise à zéro des compteurs, d'un redémarrage de la machine. On y retrouve finalement une Emilie inchangée qui a simplement décidé, en apparence en tout cas, de tout simplifier et, ce faisant, de laisser ses chansons respirer. Une excellente idée pour un excellent album !
Ceci dit, qui dit style ne dit pas forcément immobilisme, ce que chaque album d'Emilie a prouvé en ayant sa propre personnalité, son propre son. Mue ne fait pas exception à la règle. Présentement, Emilie a décidé de déshabiller ses chansons, de les offrir bien arrangées mais exemptes de cette emphase instrumentale qui avait fini par envahir sa production. Et c'est une bonne nouvelle parce que la voix et les mélodies de la montpelliéraine, et sa propension à créer des arrangements délicats et épurés, se suffisent largement à elles mêmes.
Côté chansons, ça donne une sélection de très belle qualité où, une fois encore, un cousinage mélodique entre Emilie et Kate Bush s'impose comme l'évidence... C'est un compliment. Déjà, il y a une tessiture voisine, ensuite il y a l'emploi d'icelle pour la création d'une musique mélodique mais formellement toujours un peu prospective. Pop forward, dirait-on. parce qu'Emilie, dont on connaît le bagage académique, aime à triturer les éléments formateurs de sa pop, d'ajouter des larmes de cordes à son émoi (Paris j'ai pris perpète), des acrobaties percussives péri-africaines et des guitares funk (Menteur), des ambiances orientalistes et mélodramatiques à la fois (Encre), de délicates constructions acoustiques (The Eye of the Moon)... etc., parce qu'on ne s'ennuie pas une seconde sur un album varié, mélodique, tirant globalement vers la douceur mais se ménageant quelques utiles crescendos. Une vraie belle collection, avec une jolie reprise du Wicked Game de Chris Isaak en prime, plus délicatement maîtrisée que ses deux devancières, un poil plus inspirée aussi, d'où la globale satisfaction.
Plus qu'un changement de peau, Mue donne l'impression d'une remise à zéro des compteurs, d'un redémarrage de la machine. On y retrouve finalement une Emilie inchangée qui a simplement décidé, en apparence en tout cas, de tout simplifier et, ce faisant, de laisser ses chansons respirer. Une excellente idée pour un excellent album !
1. Paris j'ai pris perpète 3:55
2. Menteur 4:03
3. Encre 3:36
4. The Eye of the Moon 3:54
5. Quand vient le jour 3:12
6. Les etoiles de Paris 3:44
7. Des larmes 3:56
8. Le diamant 3:43
9. Perdue dans tes bras 4:18
10. Les amoureux de minuit 4:11
11. Wicked Games 3:58
Emilie Simon - voix, claviers, guitare, lame sonore
Simon Edwards - basse
Martin Barker, Raphaël Seguinier - batterie
Henri-Charles Caget - percussions, harmonium
Nicolas Bauguil - guitares
Tahiti Boy - claviers
Cyrille Brissot - chœurs, programmations additionnelles
Catherine Michel - harpe
Leon Michels - optigan
Gary Barnacle - saxophone soprano et ténor, flûte
Nick Carter - saxophone baryton et alto, clarinette
Jack Birchwood - trompette, flugelhorn
Steven Fuller - trombone
Sally Herbert - direction cordes
Natalia Bonner, Calina de la Mare, Alison Dodd, Richard George, Ian Humphries, Rick Koster, Everton Nelson, Tom Piggot-Smith, Julia Singleton, Lucy Wilkins - violon
Nick Barr, Charlie Cross, Claire Orsier, Bruce White - alto
Ian Burdge, Sophie Harris, Sarah Wilkinson, Chris Worsey - violoncelle
Richard Pryce, Lucy Shaw - contrebasse
J'ai entendu cette jeune femme interpréter le titre "Menteur" sur Canal+ et, aussi étonnant que ça puisse paraître, j'ai plutôt apprécié. Elle a un petit quelque chose en plus.
RépondreSupprimerCa ne me surprend pas en fait. Sous te dehors de brute métallisée, je sais qu'il y a un petit cœur sensible qui bat. ^_^
SupprimerC'est quoi un cœur ?????
SupprimerLe petit truc qui bat plus vite quand une jolie paire de (à toi de choisir) passe dans ton champ de vision. ^_^
SupprimerJ'adore Emilie Simon. Vraiment. Mais Big Machine et Francky Night m'avaient déçus. Et celui-là aussi. J'aime beaucoup Menteur et Quand Vient La nuit, mais à part ça...
RépondreSupprimerComme toi pour Big Machine et Franky Knight mais pas pour Mue qui est, à mon avis, un retour en forme. A réécouter ?
SupprimerOui, oui, je vais le réécouter. Le fait d'avoir posé des balises (en l'occurrence, des morceaux que j'apprécie) m'aidera peut-être à l'apprécier.
SupprimerD'autant que c'est quand même un album plus délicat que les deux d'avant.
SupprimerJoli l'enthousiasme, moi qui pensait me promener dans la fin du jeu, voici que je me laisse happer par cette chanteuse douée.
RépondreSupprimerJe me suis fait plaisir avec Wicked Game, bien vu, bon je compte papillonner chez toi, après tout je t'ai pris pas mal de disque.
RépondreSupprimerDonc voyons voir un peu...
(Note: la Emilie, si jolie, parfois sa voix tend vers celle de Vanessa Paradis, pas pour me déplaire ni me plaire, juste le dire)
(Emilie a la voix qu'elle a, elle n'y peut pas grand chose)
SupprimerLa reprise de Wicked Game est très réussie, m'étonne pas qu'elle t'ai happé.
Big Machine m'avait déçu par rapport à son premier album et à Végétal, je la trouvais en voie de normalisation, ce qui s'est confirmé avec Franky Knight et semble entériné ici. Mais elle allégé le trait, s'est passée des arrangements un peu pompiers qui assombrissaient le tableau, le résultat est là, un album plus épuré et mélodiquement très réussi.
RépondreSupprimerVoilà, les arrangements pompiers, tu as bien résumé ce qui faisait que je ne trouvais pas mon compte sur les deux précédents. Même un Mon Chevalier qui pourrait être un excellent morceau s'il était plus sobre, ne passait pas...
RépondreSupprimerEn fait, le drame d'Emilie fut d'élargir son cerce de musiciens. Sa musique n'est jamais aussi émouvante que quand elle est relativement minimaliste.
RépondreSupprimerExpired...snifff
RépondreSupprimerVos messages m'ont donnée l'envie de découvrir cette chanteuse au joli petit minois.
Merci a vous
Je prépare un petit quelque chose qui pourrait te faire plaisir, Sandra. Patience ! ;-)
SupprimerOhhh merci beaucoup !!!
RépondreSupprimerJe serai patiente, c'est promis.
Belle soirée a vous.