"There's no future, no future, no future for you!"
Le disque que vous écoutez quand tout semble sans issues, histoire de se rouler dans le désespoir...
Moi, le désespoir, ça me met en rogne ! Alors il faut de la musique qui aille avec. Pas un machin violent, pas un bidule triste, un truc violemment triste.
Léo Ferré "Il n'y a plus rien" (1973)
ou "Plus, plus rien"
Ho ! La violence du machin, son immense, profonde, définitive tristesse aussi, sa puissance dramatique en plus... Le choc, immense !
Peu importe quand vous avez découvert, découvrez, découvrirez Il n'y a plus rien, opus le plus radical du génial Léo Ferré probablement, c'est toujours une expérience unique, un tremblement tellurique de l'âme qui vous prend.
Musicalement, Léo est loin de ses envies de fusion avec la musique rock psychédélique de la nouvelle génération, ce qu'il a fait très bien aussi d'ailleurs. Recentré sur une expression purement orchestrale, où il joue le chef qui plus est, il donne sur les cordes sensibles, les apaisements salvateurs et les crescendos ravageurs pour construire son orageux déluge de larmes. Il invite simplement Danièle Licari (la voix du Concerto pour une voix de Saint Preux) a venir donner de son bel organe sur la Préface de l'album et Il n'y a plus rien, comme elle l'avait déjà fait sur Amour Anarchie (chanson L'Amour Fou) trois ans plus tôt.
Concrètement, on peut diviser les titres de l'album en deux catégories : les ténébreuses chansons (pistes 2 à 5), et les diatribes enragées (la Préface, et le morceau titre), c'est certes un peu schématique, parce que les lignes se brouillent, mais plus ou moins l'intention. De toute manière, quelque soit la portion, la perfection, se dit-on, est de ce monde. Une perfection faite de dépression (les chansons) et de colère (les diatribes), là encore c'est un raccourci, sur des constructions orchestrales, je pèse mes mots, magistrales.
Evidemment, l'énorme, l'incontournable, le définitif titre final donnant son nom à l'album est la figure de proue obligatoire, un exercice de misanthropie textuelle de 16 étonnamment courtes minutes à couper le souffle déclamé avec théâtralité par un Ferré au sommet de son interprétation sur une composition du même divin tonneau. Mais comme le reste est également aussi confondant de beauté si, tout de même, nettement plombé, cafardeux, on se dit que l'injustice de ce titre monstrueux faisant de l'ombre à ses dignes camarades est vraiment insupportable et qu'il nous faut vanter le magnifique texte de Caussimon (Ne Chantez pas la mort) ô combien grandement chevroté par l'ami Léo, le spleen presque doux porté par les cordes magiques de Night & Day, la nostalgie dépressive de Richard, la révolte tranquille de l'inéluctable soulèvement de l'Oppression. Tout, tout vous dis-je est à se pâmer. Et quand, en plus, en phase avec l'interprète, l'auteur de génie, on vit l'expérience presque en acteur... Les frissons, quoi !
Et après ça ? Il n'y a plus rien, plus, plus rien. Et surtout pas, surtout pas !, à résister à l'œuvre d'exception qui s'offre à vous.
Concrètement, on peut diviser les titres de l'album en deux catégories : les ténébreuses chansons (pistes 2 à 5), et les diatribes enragées (la Préface, et le morceau titre), c'est certes un peu schématique, parce que les lignes se brouillent, mais plus ou moins l'intention. De toute manière, quelque soit la portion, la perfection, se dit-on, est de ce monde. Une perfection faite de dépression (les chansons) et de colère (les diatribes), là encore c'est un raccourci, sur des constructions orchestrales, je pèse mes mots, magistrales.
Evidemment, l'énorme, l'incontournable, le définitif titre final donnant son nom à l'album est la figure de proue obligatoire, un exercice de misanthropie textuelle de 16 étonnamment courtes minutes à couper le souffle déclamé avec théâtralité par un Ferré au sommet de son interprétation sur une composition du même divin tonneau. Mais comme le reste est également aussi confondant de beauté si, tout de même, nettement plombé, cafardeux, on se dit que l'injustice de ce titre monstrueux faisant de l'ombre à ses dignes camarades est vraiment insupportable et qu'il nous faut vanter le magnifique texte de Caussimon (Ne Chantez pas la mort) ô combien grandement chevroté par l'ami Léo, le spleen presque doux porté par les cordes magiques de Night & Day, la nostalgie dépressive de Richard, la révolte tranquille de l'inéluctable soulèvement de l'Oppression. Tout, tout vous dis-je est à se pâmer. Et quand, en plus, en phase avec l'interprète, l'auteur de génie, on vit l'expérience presque en acteur... Les frissons, quoi !
Et après ça ? Il n'y a plus rien, plus, plus rien. Et surtout pas, surtout pas !, à résister à l'œuvre d'exception qui s'offre à vous.
1. Préface 3:20
2. Ne chantez pas la mort 7:31
3. Night and day 6:40
4. Richard 5:09
5. L'Oppression 6:29
6. Il n'y a plus rien 16:08
Léo Ferré - voix, compositions, paroles, arrangements, direction d'orchestre
Danièle Licari - voix
Jean-Roger Caussimon - paroles (2)
Richard Marsan - production artistique
:D
RépondreSupprimer^_^
SupprimerZorno..ça va ??
SupprimerJ'adore cette chanson Richard.. j'ai chroniqué ce cru 73, sinon j'aurai peut être hésité avec Amour anarchie.
Ben moi je ne l'avais pas encore fait, du coup j'ai bondi sur l'aubaine. Sinon, y avait La Solitude, Avec le Temps, ... Y a le choix chez Léo !
SupprimerYes, mais La solitude pour moi, c'est plutôt pop, avec les zoo, disque plus mordant, un poil moins dépressif (juste mon avis).. y'a aussi un truc de ouf, quasi pas touchable "Metamec".. j'ai essayé d'y rentrer deux ou trois fois, j'ai eu la pétoche.. j'attends encore un peu.
SupprimerJamais écouté Metamec. Tu as raison pour La Solitude, ça reste quand même bien dépressif.
Supprimer2 Ferré aujourd'hui et 2 Joy Division, j'y vois un signe non?
RépondreSupprimerSi. Léo c'est pas Patrick Sébastien.
SupprimerJe laisserais bien le même com que chez Charlu, vous en parlez très bien tous les deux.
RépondreSupprimerTu veux pas essayer le morceau titre ?
SupprimerEt merci, au fait ! ^_^
Léo Ferré aux côtés de Rage Against the Machine (Sorgual chez Jimmy), je n'y avais jamais songé, mais finalement c'est assez juste
RépondreSupprimerFerré est au moins aussi coléreux et révolté que ces jeunes américains électriques.
SupprimerAlors là on a frôlé le doublon. Jusqu'à hier soir, je comptais poster ce disque, mais comme il me semblait déjà l'avoir vu quelque part, chez Jimmy je crois, j'ai changé d'avis. Belle boule Zorny.
RépondreSupprimerAvec en plus Charlu qui a aussi posté du Ferré, ça aurait carrément été un Troublon (troublant !) ! ^_^ Tu as eu raison de choisir les frères chimiques et leur trou en kit. ;-)
SupprimerJ'en rajoute, désolé, à mon humble goût l'oeuvre ultime de Léo Ferré. Tout ce qui vient avant, tout ce qui se passera après, n'est que redites de cet opus magistral, de ce monument. Un des plus beaux disques de tous les temps, rien de moins.
RépondreSupprimerHo oui ! Bien dit ! Immense !!!
SupprimerIl y a des redites, mais pas que.
SupprimerCeci dit, j'avoue avoir quelque trou dans ma connaissance de la discographie du Léo Ferré en fin de carrière.
Je ne suis pas connaisseur de Ferré, du tout... Je vais être obligé de réparer ça assez vite, à la lecture des posts du jour !
RépondreSupprimerHo oui ! Et, sans faire injure à Charlu et son excellent choix, je te conseille de commencer par Il n'y a plus rien même si le reste risque de paraître fade après...
SupprimerMerci.
RépondreSupprimerJe te conseille d'explorer Ferré en commençant par les deux albums proposés aujourd'hui. Tu vas te régaler ! ^_^
Comme je l'ai dit chez Charlu, Ferré, je connais que quand les autres le reprennent ! Et j'y viendrai quand je serai un peu plus vieux !
RépondreSupprimerPourquoi quand tu seras un peu plus vieux ? C'est de la musique de révolte, Ferré, et la révolte c'est jeune ! ^_^
SupprimerVous faites la part belle à Ferré et Joy Division aujourd'hui!!
RépondreSupprimerSans moi aujourd'hui sur ce coup, mais qui sait, un jour...
Allez ! C'est l'occasion qui fait le larron, comme on dit !
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