ou "Chanson revisited"
De la chanson française de référence orientalisée ? La formule n'est pas exactement nouvelle mais le cœur et l'énergie que HK et ses déserteurs y mettent fait plaisir à entendre.
Autant l'avouer, Les Déserteurs est ma première expérience avec le vocaliste Kaddour Hadadi alias HK. Je dis vocaliste parce qu'il chante ici, exclusivement, n'en déplaise à son passé hip-hopper au sein du Ministère des Affaire Populaires, la reconversion semble évidente, définitive même. L'ayant "wikipédié", je vois que l'homme est également romancier, a dédié son album précédent à l'admirable Stéphane Hessel, bref, que des points qui donnent envie de s'intéresser à l'homme et à "sa" musique, qu'on aurait presque pas besoin des recommandations de cette adorable folle de Brigitte Fontaine qui ne manque pas une occasion, ces temps-ci, de défendre l'album...
Et donc, l'album, HK présente Les Déserteurs. 15 pistes pour 16 titres (il a planqué son Reggiani, le bougre !), près de 70 minutes de standards de la chanson française d'hier, et même d'avant hier souvent, revisités à la sauce "franco-beur". Très sympathique ! Pas du tout surprenant mais très sympathique. Sur le choix des titres déjà, du relativement convenu qui nous promène de Brel à Montand, de Gainsbourg à Piaf, de Nougaro à... quelques improbables tels que Zachary Richards (Travailler c'est trop dur), Renaud (Dès que le vent soufflera), ou Maxime Le Forestier (Né quelque part), juste ce qu'il faut pour une sélection confortable mais pas trop routinière. Sur la façon de faire, ensuite, d'ailleurs bien décrite par la pochette, sorte de résumé, entre le Sahara algérien et la capitale où le chti semble tenté de "monter". C'est ainsi que Kaddour a voulu son cocktail, entre l'Algérie de ses ancêtres et la France de sa culture, deux mondes qui se rencontrent et s'accouplent avec alégresse et sensualité. En fait, il n'y a que sur la voix que certains risquent de tiquer parce que, avouons-le, il sonne quand même un peu variétoche, le chant de Kaddour. avec cependant un petit voile qui fait la différence, et s'accorde fort bien aux instrumentations orientalistes d'ailleurs fort bien arrangées.
Des musts sur l'album ? Dans l'ordre d'apparition à l'oreille : Vesoul de Brel, Les passantes de Brassens qu'on avait rarement entendu aussi imaginativement repris, Le déserteur de Boris Vian, Les p'tis papiers que Gainsbourg avait composé pour Régine, Travailler c'est trop dur du cajun Zachary Richards qui supporte particulièrement ses épices orientaux, En groupe en ligue en procession de Jean Ferrat qui peut donc groover, Le plat pays de Brel encore qui gagne en chaloupement mais pas en joie (tant mieux !), et l'emballage final (en live !) d'une Affiche Rouge de Léo Ferré/Louis Aragon et des Loups sont entrés dans Paris de Reggiani.
Un bon bilan avec des réussites moins éclatantes (les morceaux non-cités) mais rien de désagréable, de honteux. Certes, il y a un certain systématisme dans la méthode d'arrangement choisie, un rythme percussif qui semble ne jamais s'arrêter, c'est sans doute la limitation du genre, limitation qui n'empêche aucunement de gouter à l'ensemble de la galette avec un plaisir non feint.
Les Déserteurs n'est pas l'album de l'année, juste une jolie réussite et un bel hommage par un homme (et ses musiciens !) qui aime la culture de ses pays, les partage avec cœur et talent et peut en être fier à écouter le résultat. Que demander de plus ?
Autant l'avouer, Les Déserteurs est ma première expérience avec le vocaliste Kaddour Hadadi alias HK. Je dis vocaliste parce qu'il chante ici, exclusivement, n'en déplaise à son passé hip-hopper au sein du Ministère des Affaire Populaires, la reconversion semble évidente, définitive même. L'ayant "wikipédié", je vois que l'homme est également romancier, a dédié son album précédent à l'admirable Stéphane Hessel, bref, que des points qui donnent envie de s'intéresser à l'homme et à "sa" musique, qu'on aurait presque pas besoin des recommandations de cette adorable folle de Brigitte Fontaine qui ne manque pas une occasion, ces temps-ci, de défendre l'album...
Et donc, l'album, HK présente Les Déserteurs. 15 pistes pour 16 titres (il a planqué son Reggiani, le bougre !), près de 70 minutes de standards de la chanson française d'hier, et même d'avant hier souvent, revisités à la sauce "franco-beur". Très sympathique ! Pas du tout surprenant mais très sympathique. Sur le choix des titres déjà, du relativement convenu qui nous promène de Brel à Montand, de Gainsbourg à Piaf, de Nougaro à... quelques improbables tels que Zachary Richards (Travailler c'est trop dur), Renaud (Dès que le vent soufflera), ou Maxime Le Forestier (Né quelque part), juste ce qu'il faut pour une sélection confortable mais pas trop routinière. Sur la façon de faire, ensuite, d'ailleurs bien décrite par la pochette, sorte de résumé, entre le Sahara algérien et la capitale où le chti semble tenté de "monter". C'est ainsi que Kaddour a voulu son cocktail, entre l'Algérie de ses ancêtres et la France de sa culture, deux mondes qui se rencontrent et s'accouplent avec alégresse et sensualité. En fait, il n'y a que sur la voix que certains risquent de tiquer parce que, avouons-le, il sonne quand même un peu variétoche, le chant de Kaddour. avec cependant un petit voile qui fait la différence, et s'accorde fort bien aux instrumentations orientalistes d'ailleurs fort bien arrangées.
Des musts sur l'album ? Dans l'ordre d'apparition à l'oreille : Vesoul de Brel, Les passantes de Brassens qu'on avait rarement entendu aussi imaginativement repris, Le déserteur de Boris Vian, Les p'tis papiers que Gainsbourg avait composé pour Régine, Travailler c'est trop dur du cajun Zachary Richards qui supporte particulièrement ses épices orientaux, En groupe en ligue en procession de Jean Ferrat qui peut donc groover, Le plat pays de Brel encore qui gagne en chaloupement mais pas en joie (tant mieux !), et l'emballage final (en live !) d'une Affiche Rouge de Léo Ferré/Louis Aragon et des Loups sont entrés dans Paris de Reggiani.
Un bon bilan avec des réussites moins éclatantes (les morceaux non-cités) mais rien de désagréable, de honteux. Certes, il y a un certain systématisme dans la méthode d'arrangement choisie, un rythme percussif qui semble ne jamais s'arrêter, c'est sans doute la limitation du genre, limitation qui n'empêche aucunement de gouter à l'ensemble de la galette avec un plaisir non feint.
Les Déserteurs n'est pas l'album de l'année, juste une jolie réussite et un bel hommage par un homme (et ses musiciens !) qui aime la culture de ses pays, les partage avec cœur et talent et peut en être fier à écouter le résultat. Que demander de plus ?
1. Vesoul (Jacques Brel) 4:26
2. Demain demain (Fabulous Trobadors) 3:56
3. Sous le ciel de paris (Yves Montand) 3:42
4. Les passantes (Georges Brassens) 5:10
5. Les vieux amants (Jacques Brel) 4:45
6. Le déserteur (Boris Vian) 3:33
7. P'tits papiers (Régine/Serge Gainsbourg) 3:08
8. Travailler c'est trop dur (Zachary Richards) 3:47
9. Dès que le vent soufflera (Renaud) 4:18
10. En groupe, en ligue, en procession (Jean Ferrat) 3:50
11. Padam padam (Piaf) 3:34
12. Le plat pays (Jacques Brel) 3:54
13. Toulouse (Claude Nougaro) 5:06
14. Né quelque part (Maxime Le Forestier) 3:49
15. L'affiche rouge (Léo Ferré) 5:38
(ghost track)
16. Les loups sont entrés dans paris (Serge Reggiani) 5:26
Kaddour Hadadi - chant
Amar Chaoui - batterie, percussions, tar, bendir, cajon, derbouka
Erik Rakotoarivoni - basse
Hacène Khelifa - violons, chœurs
Meddhy Ziouche - piano, accordéon, basse, batterie, kawala, chœurs
Mehdi Dalil - guitare, banjo, mandole, flûte, tbila, chœurs
Mohamed Abdennour - mandole, chœurs
Rabah Khalifa - derbouka, tar, bendir, chœurs, chant
Louis-Henry Chambat - guitare, chœurs
Zahir Amoura - bendir, choeurs
Surtout pour un amateur de reprises tel que toi ! ;-)
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