lundi 12 août 2013

Rage Symphonique

Lingua Mortis Orchestra (featuring Rage) "LMO" (2013)
ou "Ces mecs sont too much !"


Voici enfin le premier opus du Lingua Mortis Orchestra ! Qui donc ?, vois-je les plus étourdis se questionner... Le Lingua Mortis Orchestra, que diable !, soit le projet orchestral de Peavy Wagner (un patronyme prédestiné !) & co autrement connus sous le nom de Rage, groupe vétéran d'un Teutonique Metal toujours aussi actif.

D'ailleurs, sans doute pour de basses raisons commerciales, le nom de Rage apparait sur la pochette, une étrangeté quand on sait que la création de ce nouvel ensemble vient de la volonté du trio de dissocier ses travaux purement Heavy/Speed Metal de ses tentations symphoniques néo-classiques. Ceci dit, la formule régulièrement entrevue chez Rage est ici poussée à son extrême avec, en supplément du trio et des deux ensembles orchestraux l'accompagnant, deux vocalistes féminines et des chœurs rajoutant une dimension opératique sympathique et bienvenue à la musique.

A la baguette, outre le bassiste/vocaliste/leader déjà cité, on retrouve évidemment l'excellent guitariste bélarusse Victor Smolski (Malmsteen en mieux !), membre de Rage depuis 1999 et également coproducteur de la galette, un mec dont les capacités d'arrangeur et de compositeur ne sont plus à vanter (il compose et arrange d'ailleurs tout ici), il est après tout tombé dedans quand il était petit sous le patronage bienveillant de son compositeur de père. C'est clairement lui la tête pensante derrière la musique et la façon dont elle fut élaborée, c'est lui et son background classicos qui offrent l'opportunité à Rage de se transformer en machin évidemment pompeux à souhait, on n'en attendait pas moins de ce type d'exercice, mais fondamentalement satisfaisant.

Satisfaisant parce que les chansons y sont bonnes (avec les tics mélodiques reconnaissables entre mille de Peavy, c'est heureux, et des passages balladeurs un peu crapoteux, ça l'est moins), que les arrangements y sont précis et précieux et que tout s'y enchaîne harmonieusement dans une mise en son parfaitement adéquate. Ainsi goute-t-on sans arrière pensée aux 55 minutes du concept pondu par Mr. Wagner (l'équivalent teutonique des sorcières de Salem, plus ou moins), qui n'est, à moins que vous soyez particulièrement sensibles à ce genre de délires textuels, qu'un habile prétexte à dérouler une œuvre musicalement accomplie qui, c'est entendu, n'égale pas la puissance de feu du trio originel,  mais tel n'était de toute façon pas le propos. Et, quoiqu'il en soit, les montées de sève sont suffisamment nombreuses pour occasionner quelques dommages cervicaux. N''attendez pas non plus du Lingua Mortis Orchestra qu'il réinvente le genre, il n'en est rien ici. Leur album est définitivement classique dans sa facture, offrant exactement ce qu'on en attendait : du Metal Symphonique néo-classique tel que Rage sait en faire depuis 1996 (et l'album Lingua Mortis... tiens, tiens) augmenté de l'expérience acquise depuis, un savoir-faire irremplaçable en la matière.

Si on réservera l'album aux amateurs du genre (et de Rage), les autres reconnaîtront sans peine l'excellence du travail réalisé et la possible viabilité à long terme d'une massive formation qu'il ne sera certainement pas facile de déplacer en tournée mais qu'on aimerait bien voir quand même parce que, franchement, ça doit en jeter... Comme le confirme le bonus DVD proposant deux performances de la formation de 2010 et 2013 (une excellente raison de se procurer l'édition limitée, ceci dit en passant).

D'ores et déjà, LMO, premier opus du Lingua Mortis Orchestra, s'inscrit dans les classiques du genre, un exploit qu'on espère vraiment voir répété dans un avenir proche.


1. Cleansed by Fire 10:38
2. Scapegoat 7:07
3. The Devil's Bride 6:11
4. Lament 6:21
5. Oremus 2:18
6. Witches' Judge 6:15
7. Eye for an Eye 9:49
8. Afterglow 6:03
Bonus
9. Straight to Hell 4:06
10. One More Time 6:51


Peter "Peavy" Wagner – vocals, bass
Victor Smolski – guitar, cello, keyboards, piano, sitar
André Hilgers – drums
Jeannette Marchewka - vocals
Dana Harnge - soparano
Orquestra Barcelona Filharmonica - orchestra
Daniel Antoli i Plaza - conductor
&
Inspector Symphony Orchestra - orchestra
Andrei Zubrich - conductor
Henning Basse - vocals
Lutz Thomas - didgeridoo
Babushka - vocals

4 commentaires:

  1. J'ai déjà cet album, que j'ai écouté, et vite rangé dans l'armoire à oubliettes! Le concept n'est pas en cause, bien qu'il ne soit pas les premiers à s'attaquer à ce genre de mélange musicale. Mais encore une fois, la voix du chanteur m'est insupportable. Si je veux de l'éraillé, je prends Lemmy, ce jusqu'auboutiste sincère et indécrottable, alors que cette pale copie de Wagner me fait fuir au plus vite. Dommage, car il y a de très bonnes choses ici. Mais cette voix...un vrai supplice chinois, qui détruit tout un ensemble bien travaillé.

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    1. Ben, tu vois, là est toute la différence entre toi et moi et, forcément, la différence d'appréciation du premier album du Lingua Mortis Orchestra : j'aime la voix de Peavy qui n'a, disons-le pour oter tout doute aux lecteurs des commentaires, que très peu à voir avec celle de Lemmy, comparaison capilotractée s'il en fut.

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  2. De très bonnes compos (les 4ers titres sont excellents !), un album réussi et jamais lourd.

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    1. Les trois premiers titres sont excellents, et ne sont pas les seuls. J'aime moins Lament.

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