Il ne faut pas avoir froid aux oreilles pour s'attaquer à un bilan décennal du rock progressif dans sa période de gloire. C'est exactement ce que j'ai décidé de faire dans une série de billets où chaque artiste n'aura droit qu'à un unique album, une contrainte de plus qui te permettra à toi, public !, de découvrir la diversité d'un genre trop souvent caricaturé à l'excès. Enjoie !
1970
Soft Machine "Third"
ou "Premium Molle"
Jazz ou prog ? Prog et jazz ! Third, troisième album de Soft Machine est une révolution en soi, un album où, sans guitare, un quatuor d'instrumentistes experts trace une nouvelle voie et s'impose, mine de rien, comme une valeur sûre d'une avant-garde progressive de plus en plus décisive.
De fait il n'y a plus que le Moon in June de Robert Wyatt qui contienne encore du chant, et même celui-là s''est largement éloigné des préoccupations débutantes de la formation, quand Kevin Ayers en était encore et que le psychédélisme dada dominait. Soft Machine est désormais un groupe de jazz progressif, un impossible trait d'union à l'avant-garde d'un genre comme de l'autre. Double album de quatre titres dans son édition originale, un titre par face, aucun sous les 18 minutes !, où seul Elton Dean ne compose pas (Facelift pour Hopper, Slightly All the Time et Out-Bloody-Rageous pour Ratledge), Third rapproche le jazz de John Coltrane du rock progressif de King Crimson (particulièrement sur Facelift), résumerait-on. Parce qu'au trip instrumental complet de la période free de Trane s'ajoute les manipulations de studio, la modernité des synthétiseurs, et, plus généralement, l'esprit mélodique et innovateur forcément différent de quatre anglais de la middle-class comparé à un black de Caroline du Nord.
Cette fusion, pas au sens électrique et funky qu'un certain Miles Davis est alors en train d'imposer, outre le fait qu'elle transcende les genres, propose une nouvelle conception musicale jusqu'alors jamais entendue, une conception qui fera florès même si personne, que ce soit en rock progressif ou en jazz, même parmi les divers et excellents travaux des divers membres en dehors de la machine, et même par le groupe lui-même qui ne reproduira plus jamais tout à fait l'exploit (et encore moins après le malheureux accident, et donc le départ forcé, de Robert Wyatt). Touché par la grâce de son batteur/compositeur/multi-instrumentiste, Moon in June en demeure l'himalayen sommet mais, vraiment, tout vaut qu'on y plonge, qu'on y replonge jusqu'à avoir décodé, compris, enregistré chaque note, voulue ou improvisée (le Facelift d'Hopper sent fort la dernière tendance).
Comme en plus la présente version propose un excellent live, sorti des coffres forts de la bonne maison BBC, pour un évènement où Soft Machine, ouvrant présentement pour le BBC Symphony Orchestra, fut la première formation non classique à jamais se produire (c'est dire l'impact de Third sur les mélomanes), il va s'en dire qu'on recommande chaudement cet album, c'est le mot, historique... Et indispensable !
Cette fusion, pas au sens électrique et funky qu'un certain Miles Davis est alors en train d'imposer, outre le fait qu'elle transcende les genres, propose une nouvelle conception musicale jusqu'alors jamais entendue, une conception qui fera florès même si personne, que ce soit en rock progressif ou en jazz, même parmi les divers et excellents travaux des divers membres en dehors de la machine, et même par le groupe lui-même qui ne reproduira plus jamais tout à fait l'exploit (et encore moins après le malheureux accident, et donc le départ forcé, de Robert Wyatt). Touché par la grâce de son batteur/compositeur/multi-instrumentiste, Moon in June en demeure l'himalayen sommet mais, vraiment, tout vaut qu'on y plonge, qu'on y replonge jusqu'à avoir décodé, compris, enregistré chaque note, voulue ou improvisée (le Facelift d'Hopper sent fort la dernière tendance).
Comme en plus la présente version propose un excellent live, sorti des coffres forts de la bonne maison BBC, pour un évènement où Soft Machine, ouvrant présentement pour le BBC Symphony Orchestra, fut la première formation non classique à jamais se produire (c'est dire l'impact de Third sur les mélomanes), il va s'en dire qu'on recommande chaudement cet album, c'est le mot, historique... Et indispensable !
CD 1 - Album
1. Facelift 18:45
2. Slightly All the Time 18:12
3. Moon in June 19:08
4. Out-Bloody-Rageous 19:10
CD 2 - Bonus
Live at the Proms (Royal Albert Hall, 13/08/70)
1. Out-Bloody-Rageous 11:54
2. Facelift 11:22
3. Esther's Nose Job 15:39
Mike Ratledge – Hohner Pianet, Lowrey organ, piano (all but 3)
Hugh Hopper – bass guitar (all but 3)
Robert Wyatt – drums, vocals (3), Hammond Organ (3), Hohner Pianet (3), piano (3), bass (3)
Elton Dean – alto saxophone, saxello (all but 3)
&
Lyn Dobson – soprano saxophone, flute (1)
Jimmy Hastings – flute, bass clarinet (2,4)
Rab Spall – violin (3)
Nick Evans – trombone (2,4)
SOFT MACHINE (1970) |
1971
Yes "Fragile"
ou "Yes They Can!"
C'est le Yes du progressisme triomphant, celui d'avant les errances mégalomaniaques d'océans peut-être topographiques mais assurément ampoulés, alourdis de trop de frasques instrumentales pour ne pas un peu ennuyer, celui de Fragile, peut-être le tout meilleur album de Yes, dès 1971.
Concrètement, 4ème album des anglais, premier avec le claviériste Rick Wakeman, c'est tout sauf un détail, Fragile marque le moment où Yes trouve vraiment son style, où, avec le complément d'un nouvel instrumentiste capable de répondre aux ambitions symphoniques de ses petits camarades de jeu, les londoniens réussissent leur plus beau coup qui sera, ce qui n'était que mérité, leur explosion critique et commerciale. Parce qu'avec un virtuose de plus dans ses rangs, un maître du Moog (là où Tony Kaye, son prédécesseur, se refusait au synthétiseur "in"), Anderson, Howe, Squire et Bruford on trouvé la cinquième colonne capable de supporter leur grandiloquent édifice. Howe y trouve un partenaire avec qui il peut dialoguer lors de précieux soli, Anderson un support idéal pour ses vocalises androgynes et emphatiques, Squire et Bruford un véhicule vrombissant pour complémenter leurs excès rythmiques, bref, l'équipe idéale.
Et les chansons qui vont avec, en plus, parce que de Roundabout, un titre qui vient encore hanter les setlist du groupe aujourd'hui, au majestueux Heart of Sunrise, la collection épate. Parce qu'il y faut évidemment plus que ces deux mastodontes pour faire de Fragile la référence qu'il est devenu, on trouve d'autres vrais délices dans la galette dont quelque jolies miniatures (le précieux détournement instrumental du Johannes de Cans and Brahms, le chœur hippie We Have Heaven, l'intermède fusion Five Per Cent for Nothing, un orientalisant The Fish créé par Chris Squire, le Mood for a Day d'Howe à la guitare classique), une petite chanson presque pop qui fait son effet (Long Distance Runaround) et bien sûr un South Side of the Sky pour nous faire décoller vers les étoiles. Un sans faute ! Auquel, remaster oblige, se rajoute un vrai beau bonus avec la belle reprise de l'America de Simon & Garfunkel que le groupe avait en tête depuis longtemps (avant même de se renommer Yes, en fait) qui, imaginative et maîtrisée, rallonge agréablement le festin.
Parfait jusque dans sa production (signée du groupe et d'Eddy Offord, qui travailla aussi avec ELP, Rory Gallagher ou la Baker Gurvitz Army), Fragile est un indéniable pilier du rock progressif des années 70, un album où l'évident virtuosité n'est pas encore onanisme, un must tout simplement !
Et les chansons qui vont avec, en plus, parce que de Roundabout, un titre qui vient encore hanter les setlist du groupe aujourd'hui, au majestueux Heart of Sunrise, la collection épate. Parce qu'il y faut évidemment plus que ces deux mastodontes pour faire de Fragile la référence qu'il est devenu, on trouve d'autres vrais délices dans la galette dont quelque jolies miniatures (le précieux détournement instrumental du Johannes de Cans and Brahms, le chœur hippie We Have Heaven, l'intermède fusion Five Per Cent for Nothing, un orientalisant The Fish créé par Chris Squire, le Mood for a Day d'Howe à la guitare classique), une petite chanson presque pop qui fait son effet (Long Distance Runaround) et bien sûr un South Side of the Sky pour nous faire décoller vers les étoiles. Un sans faute ! Auquel, remaster oblige, se rajoute un vrai beau bonus avec la belle reprise de l'America de Simon & Garfunkel que le groupe avait en tête depuis longtemps (avant même de se renommer Yes, en fait) qui, imaginative et maîtrisée, rallonge agréablement le festin.
Parfait jusque dans sa production (signée du groupe et d'Eddy Offord, qui travailla aussi avec ELP, Rory Gallagher ou la Baker Gurvitz Army), Fragile est un indéniable pilier du rock progressif des années 70, un album où l'évident virtuosité n'est pas encore onanisme, un must tout simplement !
1. Roundabout 8:30
2. Cans and Brahms 1:38
3. We Have Heaven 1:40
4. South Side of the Sky 8:02
5. Five Per Cent for Nothing 0:35
6. Long Distance Runaround 3:30
7. The Fish (Schindleria Praematurus) 2:39
8. Mood for a Day 3:00
9. Heart of the Sunrise 11:27
Bonus
10. America 10:33
11. Roundabout (Early Rough Mix) 8:35
Jon Anderson – lead and backing vocals
Steve Howe – electric and acoustic guitars, backing vocals
Chris Squire – bass guitars, backing vocals, electric guitar
Rick Wakeman – Hammond organ, grand piano, RMI 368 Electra-Piano and Harpsichord, Mellotron, Minimoog
Bill Bruford – drums, percussion
YES (1971) |
1972
Jethro Tull "Thick as a Brick"
ou "Ho ! La belle brique !"
Le concept album rock progressif à la mode Jethro Tull ? Vous pensez que c'est différent des Yes, Genesis, Pink Floyd et autres Camel parce qu'avec Gentleman Farmer Ian Anderson à la barre, un monsieur qui a ses convictions et son sens de l'humour bien à lui, les affectations progo-symphoniques prennent de tout autres atours.
Qu'on se rassure tout de même, malgré l'orchestre, malgré la longueur de chaque suite, malgré la teneur conceptuelle de la bête, on reconnaît bel et bien Jethro Tull ne serait-ce que par les voix et flûtes d'un omniprésent Ian Anderson ou les guitares souvent incandescentes, toujours décisives d'un irremplaçable Martin Barre au sommet de sa forme. Il reste, évidemment, de la folk, de la gouaille et de la bonne humeur dans ce Thick as a Brick d'anthologie. Oui, d'anthologie !, parce quelle fête, mes aïeux, quelle tour de force que de passer d'un chef d'œuvre mêlant folk, hard rock et progressisme mesuré, Aqualung dont on ne conseillera jamais assez l'édition du 40ème anniversaire, à cet ambitieux projet et de le réussir si bien.
Bref, sur fond de dénonciation satyrique de l'hypocrisie de la société britannique du début des années 70, parce qu'on peut être ambitieux tout en gardant de l'humour et un regard lucide, Anderson & Cie ont confectionné un ensemble où douceur acoustique, hard rock et folk rock dans une forme progressive (et donc pas stricto sensu du rock progressif) se marient à merveille. En plus de la performance des deux leaders naturels (Barre et Anderson, donc) on notera la fantastique performance d'un John Evan constituant le trait d'union idéal entre les inspirations "rootsy" du Tull et ses présentes prétentions symphoniques, clairement, sans lui, sans son Hammond particulièrement, rien n'aurait été tout à fait pareil. Tous les éléments en place, parce qu'on n'oublie évidemment pas une section rythmique au diapason de ses collègues, il ne reste plus qu'à apprécier l'exploit d'une formation qu'on n'attendait certainement pas là et qui s'en sort, c'est le moins que l'on puisse dire, avec plus que les honneurs, avec un complet triomphe.
Mais puisqu'il est impossible de rendre tout à fait justice à une œuvre qui se "comprend" plus en l'écoutant que par quelque description, pour précise et maniaque qu'elle soit, il ne reste qu'à conseiller cet historique Thick of a Brick, forcément un des haut-faits de Jethro Tull (d'autant plus qu'il est présentement bien bonussé par un version live raccourcie et une intéressante interview d'Anderson, Barre et Hammond), indéniablement un des tous meilleurs concept-albums jamais réalisé.
Bref, sur fond de dénonciation satyrique de l'hypocrisie de la société britannique du début des années 70, parce qu'on peut être ambitieux tout en gardant de l'humour et un regard lucide, Anderson & Cie ont confectionné un ensemble où douceur acoustique, hard rock et folk rock dans une forme progressive (et donc pas stricto sensu du rock progressif) se marient à merveille. En plus de la performance des deux leaders naturels (Barre et Anderson, donc) on notera la fantastique performance d'un John Evan constituant le trait d'union idéal entre les inspirations "rootsy" du Tull et ses présentes prétentions symphoniques, clairement, sans lui, sans son Hammond particulièrement, rien n'aurait été tout à fait pareil. Tous les éléments en place, parce qu'on n'oublie évidemment pas une section rythmique au diapason de ses collègues, il ne reste plus qu'à apprécier l'exploit d'une formation qu'on n'attendait certainement pas là et qui s'en sort, c'est le moins que l'on puisse dire, avec plus que les honneurs, avec un complet triomphe.
Mais puisqu'il est impossible de rendre tout à fait justice à une œuvre qui se "comprend" plus en l'écoutant que par quelque description, pour précise et maniaque qu'elle soit, il ne reste qu'à conseiller cet historique Thick of a Brick, forcément un des haut-faits de Jethro Tull (d'autant plus qu'il est présentement bien bonussé par un version live raccourcie et une intéressante interview d'Anderson, Barre et Hammond), indéniablement un des tous meilleurs concept-albums jamais réalisé.
1. Thick as a Brick, Part I 22:40
2. Thick as a Brick, Part II 21:06
Bonus
3. Thick as a Brick (1978 live version at Madison Square Garden) 10:50
4. Interview with Jethro Tull (Ian Anderson, Martin Barre and Jeffrey Hammond) 16:30
Ian Anderson – lead vocals, acoustic guitar, flute, violin, trumpet, saxophone
Martin Barre – electric guitar, lute
John Evan – organ, piano, harpsichord
Jeffrey Hammond – bass guitar, spoken words
Barriemore Barlow – drums, percussion, timpani
&
David Palmer – Orchestral arrangements
JETHRO TULL (1972) |
1973
Genesis "Selling England by the Pound"
ou "Symphonic Magic"
Relever le gant d'un Foxtrot triomphant et de son Himalaya compositionnel, Supper's Ready, tenait de la gageure. Pas pour ces cinq lascars qui, décidément, boxent dans une toute autre catégorie que tous leurs petits copains progressifs d'alors.
Au début, on se dit que rien n'a vraiment changé. La voix de Gabriel nous accueille, familière, le groupe le rejoint, la mélodie est belle, le texte fait sens, c'est de classique et efficace dont il s'agit. Mais Genesis n'est pas de ceux qui restent figés, se reposent sur leurs lauriers. Et donc tout vole en éclat. C'est toujours Genesis mais un élément est venu s'ajouter à la mixture, désormais Genesis fusionne aussi, pousse encore un peu plus sa musique dans des retranchements inattendus. Parce que Genesis progresse, encore ! Dancing with the Moonlit Knight décolle et nous avec. La batterie de Collins, la guitare d'Hackett, la basse de Rutherford n'ont jamais aussi bien été mises en valeur par une composition toujours aussi mélodique, aussi épique que ses plus belles devancières et, pourtant, instrumentalement encore plus osée avec un ambianceur en chef, Banks évidemment, en trait d'union essentiel. Quel accueil !
Un "petit" single pour suivre, l'efficace I Know What I Like, premier tube du groupe dans son Angleterre natale. Une mélodie accrocheuse, un refrain entêtant, un esthétisme pop qui ne minore aucunement le progressisme du combo... Et c'est une des moins bonnes chansons de l'album, diantre ! Parce qu'il y a ensuite Firth of Fifth avec son intro de piano où on se dit que Bach n'est pas si loin, avec une mélodie de chant imparable avec, surtout !, une longue section solo centrale à couper le souffle où Steve nous offre ce qui reste, plus de quarante ans après, son plus beau solo : mélodique, technique, stratosphérique. Si énorme qu'on a bien besoin de reprendre ses esprits ce que, justement, propose la petite chanson acoustique chantée par Phil, More Fool Me, une réussite encore. Fin de la face A, on en reste pantois.
The Battle of Epping Forest en fait trop ? Probablement. Mais il le fait bien avec un Gabriel plus théâtral que jamais. Alors oui, c'est bavard, chargé jusqu'à la garde des mots du chanteur mais les mélodies sont là. Du bavardage comme ça, on en redemande ! Pas de suite..., il faut se reconcentrer, prendre une pause avec un instrumental tout en harmonie où Hackett, qui en est l'artisan principal, excelle aussi bien à l'acoustique qu'à l'électrique. Mineur After the Ordeal ? Pas si. Et puis The Cinema Show, quatrième baobab de l'opus, une symphonie de prog, un prog en symphonie, parfait tout simplement, n'en disons pas plus, la musique parle d'elle-même. Une petite reprise du Moonlit Knight en conclusion, pour dûment refermer la grande maison, c'est Aisle of Plenty qui le fait et le fait bien. Et c'est déjà fini, snif. Et dire qu'ils ont mis Twilight Alehouse, petit chef d'œuvre planqué en face B d'I Know What I Like, de côté, fallait oser !
La mise en son de John Burns, qui a déjà mixé le très réussi Genesis Live et produira The Lamb Lies Down On Broadway dans la foulée, était déjà très réussie, le remaster définitif enfonce encore le clou. Tout y est plus clair, tous les détails d'un album qui n'en manque pas explosent de tous leurs feux, y sont encore mieux révélés. Splendide.
Selling England by the Pound, un classique inusable. Essentiel, c'est le mot.
Au début, on se dit que rien n'a vraiment changé. La voix de Gabriel nous accueille, familière, le groupe le rejoint, la mélodie est belle, le texte fait sens, c'est de classique et efficace dont il s'agit. Mais Genesis n'est pas de ceux qui restent figés, se reposent sur leurs lauriers. Et donc tout vole en éclat. C'est toujours Genesis mais un élément est venu s'ajouter à la mixture, désormais Genesis fusionne aussi, pousse encore un peu plus sa musique dans des retranchements inattendus. Parce que Genesis progresse, encore ! Dancing with the Moonlit Knight décolle et nous avec. La batterie de Collins, la guitare d'Hackett, la basse de Rutherford n'ont jamais aussi bien été mises en valeur par une composition toujours aussi mélodique, aussi épique que ses plus belles devancières et, pourtant, instrumentalement encore plus osée avec un ambianceur en chef, Banks évidemment, en trait d'union essentiel. Quel accueil !
Un "petit" single pour suivre, l'efficace I Know What I Like, premier tube du groupe dans son Angleterre natale. Une mélodie accrocheuse, un refrain entêtant, un esthétisme pop qui ne minore aucunement le progressisme du combo... Et c'est une des moins bonnes chansons de l'album, diantre ! Parce qu'il y a ensuite Firth of Fifth avec son intro de piano où on se dit que Bach n'est pas si loin, avec une mélodie de chant imparable avec, surtout !, une longue section solo centrale à couper le souffle où Steve nous offre ce qui reste, plus de quarante ans après, son plus beau solo : mélodique, technique, stratosphérique. Si énorme qu'on a bien besoin de reprendre ses esprits ce que, justement, propose la petite chanson acoustique chantée par Phil, More Fool Me, une réussite encore. Fin de la face A, on en reste pantois.
The Battle of Epping Forest en fait trop ? Probablement. Mais il le fait bien avec un Gabriel plus théâtral que jamais. Alors oui, c'est bavard, chargé jusqu'à la garde des mots du chanteur mais les mélodies sont là. Du bavardage comme ça, on en redemande ! Pas de suite..., il faut se reconcentrer, prendre une pause avec un instrumental tout en harmonie où Hackett, qui en est l'artisan principal, excelle aussi bien à l'acoustique qu'à l'électrique. Mineur After the Ordeal ? Pas si. Et puis The Cinema Show, quatrième baobab de l'opus, une symphonie de prog, un prog en symphonie, parfait tout simplement, n'en disons pas plus, la musique parle d'elle-même. Une petite reprise du Moonlit Knight en conclusion, pour dûment refermer la grande maison, c'est Aisle of Plenty qui le fait et le fait bien. Et c'est déjà fini, snif. Et dire qu'ils ont mis Twilight Alehouse, petit chef d'œuvre planqué en face B d'I Know What I Like, de côté, fallait oser !
La mise en son de John Burns, qui a déjà mixé le très réussi Genesis Live et produira The Lamb Lies Down On Broadway dans la foulée, était déjà très réussie, le remaster définitif enfonce encore le clou. Tout y est plus clair, tous les détails d'un album qui n'en manque pas explosent de tous leurs feux, y sont encore mieux révélés. Splendide.
Selling England by the Pound, un classique inusable. Essentiel, c'est le mot.
1. Dancing with the Moonlit Knight 8:02
2. I Know What I Like (In Your Wardrobe) 4:03
3. Firth of Fifth 9:36
4. More Fool Me 3:10
5. The Battle of Epping Forest 11:43
6. After the Ordeal 4:07
7. The Cinema Show 11:10
8. Aisle of Plenty 1:30
Phil Collins – drums, percussion, vocal
Michael Rutherford – 12-string, bass, electric sitar
Steve Hackett – electric guitar, nylon guitar
Tony Banks – keyboards, 12-string
Peter Gabriel – vocals, flute, oboe, percussion
GENESIS (1973) |
1974
King Crimson "Red"
ou "Beauté et Violence"
Des joyaux précieusement incrustés dans la couronne du Roi Cramoisi, Red est un des plus étincelants. Une pierre ô combien précieuse qui supporte la comparaison avec le grand-œuvre de la première période (In the Court of the Crimson King, 1969) et celui de la troisième (Discipline, 1981). Et, Croyez-moi, ce n'est pas rien !
En l'occurrence, pour ce qui est de la partie audio de cette édition commémorant le 40ème anniversaire des débuts du groupe, le travail de (re)mise en son ne pouvait pas être aussi impressionnant qu'il l'avait été sur In the Court (où on revenait de très loin, il est vrai). N'empêche, quelle Rolls, ce machin ! Comparé à la précédente génération de remasters (2001) et encore plus à une première édition cd franchement pas recommandable (1989), les améliorations sont légion : dans la dynamique, dans l'étendu du spectre (rendant d'autant plus identifiable chaque finesse d'une interprétation qui n'en manque pas) et, généralement, une clarté et chaleur sonore augmentée ô combien bienvenue. Evidemment, l'album gagnera à être écouté sur un équipement digne de ce nom pour un plein rendu de son énorme potentiel.
Pour ce qui est de la musique même, pas besoin de faire l'article, les 5 compositions ici présentes - où se télescopent esprit jazz et prog symphonique précis et puissant dans un ensemble d'une cohérente beauté à couper le souffle - parleront d'elles-mêmes. En bonus, nous sont offertes 2 outtakes intéressantes car présentant des versions plus dépouillées que celles de l'album et qui épatent par leur admirable puissance et tenue même ainsi dénudées de leurs fioritures, et une version complète de Providence (déjà disponible sur le coffret The Great Deceiver mais un live de suprème qualité tout de même), c'est peu mais c'est bon alors on s'en contentera. Peu ou prou la même chose (dont l'album en version 5.1, énorme ceci dit en passant, en plus de la version stéréo classique) et quelques bonus vidéo (son mono !) qui ont plus qualité de document que de révélation, captation ancienne oblige. On prend quand même, pour ne pas gâcher (d'autant que - cococrico ! - ce sont des documents de l'ORTF)...
In fine, un remaster de qualité supérieure suffit de faire de cette édition celle de référence, celle que les fans comme les nouveaux arrivants se devront de posséder pour pleinement vivre et jouir de l'expérience Red, album extraordinaire d'une formation ne l'étant pas moins. Indispensable, quoi.
En l'occurrence, pour ce qui est de la partie audio de cette édition commémorant le 40ème anniversaire des débuts du groupe, le travail de (re)mise en son ne pouvait pas être aussi impressionnant qu'il l'avait été sur In the Court (où on revenait de très loin, il est vrai). N'empêche, quelle Rolls, ce machin ! Comparé à la précédente génération de remasters (2001) et encore plus à une première édition cd franchement pas recommandable (1989), les améliorations sont légion : dans la dynamique, dans l'étendu du spectre (rendant d'autant plus identifiable chaque finesse d'une interprétation qui n'en manque pas) et, généralement, une clarté et chaleur sonore augmentée ô combien bienvenue. Evidemment, l'album gagnera à être écouté sur un équipement digne de ce nom pour un plein rendu de son énorme potentiel.
Pour ce qui est de la musique même, pas besoin de faire l'article, les 5 compositions ici présentes - où se télescopent esprit jazz et prog symphonique précis et puissant dans un ensemble d'une cohérente beauté à couper le souffle - parleront d'elles-mêmes. En bonus, nous sont offertes 2 outtakes intéressantes car présentant des versions plus dépouillées que celles de l'album et qui épatent par leur admirable puissance et tenue même ainsi dénudées de leurs fioritures, et une version complète de Providence (déjà disponible sur le coffret The Great Deceiver mais un live de suprème qualité tout de même), c'est peu mais c'est bon alors on s'en contentera. Peu ou prou la même chose (dont l'album en version 5.1, énorme ceci dit en passant, en plus de la version stéréo classique) et quelques bonus vidéo (son mono !) qui ont plus qualité de document que de révélation, captation ancienne oblige. On prend quand même, pour ne pas gâcher (d'autant que - cococrico ! - ce sont des documents de l'ORTF)...
In fine, un remaster de qualité supérieure suffit de faire de cette édition celle de référence, celle que les fans comme les nouveaux arrivants se devront de posséder pour pleinement vivre et jouir de l'expérience Red, album extraordinaire d'une formation ne l'étant pas moins. Indispensable, quoi.
1. Red 6:16
2. Fallen Angel 6:02
3. One More Red Nightmare 7:07
4. Providence 8:09
5. Starless 12:16
Bonus
6. Red (pre-overdub trio version) 6:27
7. Fallen Angel (pre-overdub trio version instrumental) 6:26
8. Providence (full live version) 10:08
Robert Fripp – guitar, mellotron
John Wetton – bass, vocals, lyrics on "One More Red Nightmare" and "Starless"
Bill Bruford – drums, percussion
&
David Cross – violin on "Providence"
Mel Collins – soprano saxophone on "Starless"
Ian McDonald – alto saxophone on "One More Red Nightmare" and "Starless"
Mark Charig – cornet on "Fallen Angel", bass cello on "Red"
Robin Miller – oboe on "Fallen Angel"
Richard Palmer-James – lyrics on "Fallen Angel" and "Starless"
KING CRIMSON (1974) |
1975
Mike Oldfield "Ommadawn"
ou "Redécollage Immédiat"
Si Tubular Bells a établi Mike Oldfield comme un nom qui compte dans la galaxie progressive, c'est bel et bien avec Ommadawn que le taciturne britannique confirme tout le bien qu'on avait envie de dire de lui mais qu'un Hergest Ridge trop maladroit et hésitant nous avait empêché de pleinement vocaliser. Mais plus là, là Mike Oldfield reprend son envol, et c'est beau.
Pourtant il y a de la concurrence avec un Tubular Bells orchestral arrangé par David Bedford très réussi sorti quelques mois plus tôt, juste histoire pour Richard Branson de mettre la pression sur son poulain tout en pressant bien le fruit qui a lancé son label ? Tout est possible mais Mike en est tout de même le coproducteur, donc...
Comme d'habitude, chaque face de l'album comprend une unique piste dédiée à l'épopée de choix du natif de Reading, Berkshire. Comme d'habitude, Oldfield y fait montre de son extrême polyvalence instrumentale, en gros tout ce qui a des cordes ou un clavier lui est réservé, en plus de quelques percussion dont les emblématiques cloches tubulaires. Ce qui change ? Qu'Oldfield y est seul maître à bord, débarrassé de toute aide quant à la mise en son. Que de nouvelles influences, africaines principalement, viennent enrichir son cocktail progressif planant de parfums qui lui vont bien au teint. Que Mike y a réuni un casting additionnel encore plus développé et diversifié que pour ses précédentes créations, aidant d'autant à l'élargissement de son spectre stylistique (on pense en particulier à l'ensemble percussif Jabula). Le résultat est une œuvre passionnante, un voyage à la fois éthéré et terrestre, comme de planer juste au-dessus du monde. Et ce n'est pas la petite chanson cachée, On Horseback, petite douceur acoustique sur la joie de chevaucher, qui viendra gâcher la fête, au contraire, charmante miniature (selon les critères du compositeur), elle apporte un ultime vent de fraicheur, une apte conclusion au voyage. Même les bonus du bon remaster, Mike aux commandes évidemment !, valent le coup, dingue ça ! In Dulce Jubilo est une petite pièce instrumentale entre celtisme et classique qui fonctionne merveilleusement, et les trois suivants, le planant First Excursion, le pastoral Argiers et l'entrainant Portsmouth permettent de joliment prolonger l'expérience.
Pour mémoire, Oldfield n'avait alors que 23 ans, sortait son déjà troisième album, pas étonnant qu'il ait ensuite eu besoin de prendre un break avant de revenir, en 1978. Ce qu'il nous avait laissé dans ce premier "run" (oui, même Hergest Ridge) était suffisamment riche pour "tenir". D'ailleurs, pour ce qui est des plus réussis, celui qu'on ne nomme plus et cet Ommadawn, ils n'ont toujours pas pris une ride et sont toujours aussi recommandés aux amateurs de progressisme trippant d'exception.
Comme d'habitude, chaque face de l'album comprend une unique piste dédiée à l'épopée de choix du natif de Reading, Berkshire. Comme d'habitude, Oldfield y fait montre de son extrême polyvalence instrumentale, en gros tout ce qui a des cordes ou un clavier lui est réservé, en plus de quelques percussion dont les emblématiques cloches tubulaires. Ce qui change ? Qu'Oldfield y est seul maître à bord, débarrassé de toute aide quant à la mise en son. Que de nouvelles influences, africaines principalement, viennent enrichir son cocktail progressif planant de parfums qui lui vont bien au teint. Que Mike y a réuni un casting additionnel encore plus développé et diversifié que pour ses précédentes créations, aidant d'autant à l'élargissement de son spectre stylistique (on pense en particulier à l'ensemble percussif Jabula). Le résultat est une œuvre passionnante, un voyage à la fois éthéré et terrestre, comme de planer juste au-dessus du monde. Et ce n'est pas la petite chanson cachée, On Horseback, petite douceur acoustique sur la joie de chevaucher, qui viendra gâcher la fête, au contraire, charmante miniature (selon les critères du compositeur), elle apporte un ultime vent de fraicheur, une apte conclusion au voyage. Même les bonus du bon remaster, Mike aux commandes évidemment !, valent le coup, dingue ça ! In Dulce Jubilo est une petite pièce instrumentale entre celtisme et classique qui fonctionne merveilleusement, et les trois suivants, le planant First Excursion, le pastoral Argiers et l'entrainant Portsmouth permettent de joliment prolonger l'expérience.
Pour mémoire, Oldfield n'avait alors que 23 ans, sortait son déjà troisième album, pas étonnant qu'il ait ensuite eu besoin de prendre un break avant de revenir, en 1978. Ce qu'il nous avait laissé dans ce premier "run" (oui, même Hergest Ridge) était suffisamment riche pour "tenir". D'ailleurs, pour ce qui est des plus réussis, celui qu'on ne nomme plus et cet Ommadawn, ils n'ont toujours pas pris une ride et sont toujours aussi recommandés aux amateurs de progressisme trippant d'exception.
1. Ommadawn, Part One 19:23
2. Ommadawn, Part Two/On Horseback 17:25
Bonus
3. In Dulce Jubilo 2:52
4. First Excursion 5:54
5. Argiers 3:59
6. Portsmouth 2:01
Mike Oldfield – guitars (acoustic, classical, electric, steel, twelve-string, acoustic bass and electric bass), banjo, bouzouki, bodhrán, electronic organs, glockenspiel, harp, mandolin, percussion, tubular bells, piano, spinet, synthesiser and vocals.
&
Herbie – Northumbrian bagpipes (unused on the final album)
Don Blakeson – trumpet
The Hereford City Band, conducted by Leslie Penning – brass
Jabula (Julian Bahula, Ernest Mothle, Lucky Ranku, Eddie Tatane) – African drums
Pierre Moerlen – timpani
Paddy Moloney – uilleann pipes
William Murray – percussion
Sally Oldfield – vocals
Terry Oldfield – panpipes
Leslie Penning – recorders
"The Penrhos Kids" (Abigail, Briony, Ivan and Jason Griffiths) – vocals (on "On Horseback")
Clodagh Simonds – vocals
Bridget St John – vocals
David Strange – cello
MIKE OLDFIELD (1975) |
1976
Van der Graaf Generator "World Record"
ou "Champions du Monde !"
Dans la riche discographie des progueux de Van der Graaf Generator, il y a un album qui a une place tout à fait à part dans mon caeur d'amoureux de la musique. Peut-être parce qu'il fut mon premier, peut-être parce qu'il pousse les limites du son de VdGG encore un peu plus loin, aussi... Voici World Record !
Je sais que beaucoup considèrent ce chapitre final de la trilogie commencée avec Godbluff et Still Life comme un album presque mineur dans la prodigieuse carrière du groupe, avis que je me permets de ne pas partager et je m'en vais immédiatement vous expliquer pourquoi :
1 - 5 compositions, 5 bombes !
Du presque punkoïde When She Comes (écoutez donc la rage du chant d'Hammill !) au quasi-grégorien Wondering (une cathédrale de prog ou du prog de cathédrale) qui clos l'album en passant par le groovy/jazzy sorties de routes incluses et contrôlées A Place to Survive ou l'épique, fleuve et souvent surprenant Meurglys III et ses 21 minutes, c'est un festin de tous les instants. Allez, si vous me poussez, j'avouerais aimer un tout petit peu moins Masks qui reste cependant une excellent composition.
2 - Une démarche unique
Nous ne sommes ni dans les explorations quasi-symphoniques d'un Yes, ni dans la précision clinico-technique d'un King Crimson, et encore moins dans la galaxie proggopopiste Génésienne. Non ! VdGG s'impose comme un esprit libre ce qui valut au groupe - alors que détruire du dinosaure était à la mode - le respect des punks originels et de toutes les jeunes pousses « up and coming » qui suivent depuis et ont croisé la route de ces vaillants hallucinés. Vraiment, VdGG est un cas unique... Un peu au prog ce que Motörhead est au metal, un truc qui dépasse les clivages et les intérêts boutiquiers. Avec, en supplément de luxe, la plume si fine d'Hammill, un des plus grands paroliers de langue anglaise, osons !
3 - Un remaster de qualité
Ni trop loud (vous savez, trop de basse, trop de volume) ni trop nettoyé - on reste dans l'esprit de la production d'origine - World Record se présente dans une version optimisée. Le son est clair mais reste rugueux (c'est un peu la trademark du groupe avec l'orgue épais et le sax écorché), et ne souffre pas d'une digitalisation qui lui aurait fait perdre sa chaleur... Juste ce qui convient à pareille musique. Et deux bonus, du John Peel Show, où VdGG apparait comme la formation transitoire idéale (et même prospective) entre ce rock d'hier et ce son de demain que professe alors le fameux DJ, en pleine explosion punk.
Vous l'aurez compris, si vous ne connaissez pas encore cet album ou si vous l'aviez démis un peu hâtivement, je vous exhorte de lui redonner sa chance, le bonheur est au bout du chemin !
Je sais que beaucoup considèrent ce chapitre final de la trilogie commencée avec Godbluff et Still Life comme un album presque mineur dans la prodigieuse carrière du groupe, avis que je me permets de ne pas partager et je m'en vais immédiatement vous expliquer pourquoi :
1 - 5 compositions, 5 bombes !
Du presque punkoïde When She Comes (écoutez donc la rage du chant d'Hammill !) au quasi-grégorien Wondering (une cathédrale de prog ou du prog de cathédrale) qui clos l'album en passant par le groovy/jazzy sorties de routes incluses et contrôlées A Place to Survive ou l'épique, fleuve et souvent surprenant Meurglys III et ses 21 minutes, c'est un festin de tous les instants. Allez, si vous me poussez, j'avouerais aimer un tout petit peu moins Masks qui reste cependant une excellent composition.
2 - Une démarche unique
Nous ne sommes ni dans les explorations quasi-symphoniques d'un Yes, ni dans la précision clinico-technique d'un King Crimson, et encore moins dans la galaxie proggopopiste Génésienne. Non ! VdGG s'impose comme un esprit libre ce qui valut au groupe - alors que détruire du dinosaure était à la mode - le respect des punks originels et de toutes les jeunes pousses « up and coming » qui suivent depuis et ont croisé la route de ces vaillants hallucinés. Vraiment, VdGG est un cas unique... Un peu au prog ce que Motörhead est au metal, un truc qui dépasse les clivages et les intérêts boutiquiers. Avec, en supplément de luxe, la plume si fine d'Hammill, un des plus grands paroliers de langue anglaise, osons !
3 - Un remaster de qualité
Ni trop loud (vous savez, trop de basse, trop de volume) ni trop nettoyé - on reste dans l'esprit de la production d'origine - World Record se présente dans une version optimisée. Le son est clair mais reste rugueux (c'est un peu la trademark du groupe avec l'orgue épais et le sax écorché), et ne souffre pas d'une digitalisation qui lui aurait fait perdre sa chaleur... Juste ce qui convient à pareille musique. Et deux bonus, du John Peel Show, où VdGG apparait comme la formation transitoire idéale (et même prospective) entre ce rock d'hier et ce son de demain que professe alors le fameux DJ, en pleine explosion punk.
Vous l'aurez compris, si vous ne connaissez pas encore cet album ou si vous l'aviez démis un peu hâtivement, je vous exhorte de lui redonner sa chance, le bonheur est au bout du chemin !
1. When She Comes 8:02
2. A Place to Survive 10:05
3. Masks 7:01
4. Meurglys III (The Songwriter's Guild) 20:50
5. Wondering 6:33
Bonus
BBC Radio One "The John Peel Show", 11 November 1976
6. When She Comes 8:13
7. Masks 7:23
Peter Hammill – vocals, guitar, piano
David Jackson – saxophone, flute
Hugh Banton – organ, Mellotron
Guy Evans – drums, percussion, cymbal
VAN DER GRAAF GENERATOR (1976) |
1977
Pink Floyd "Animals"
ou "La ferme !"
Le meilleur Pink Floyd ? Certains qui préfèrent la période Barrett citeront le pécher originel, Piper at the Gates of Dawn, d'autres plus proches de la trippante et décontractée période 70s pencheront pour Dark Side of the Moon ou Wish You Were Here, d'autres, enfin, sans doute amateurs de concept albums choisiront The Wall. Rares sont ceux qui citent Animals, et pourtant, quel album !
Peut-être parce qu'il est moins facilement appréhendable que ses concurrents au trône, Animals, plus progressif qu'aucun devancier ou successeur, ce qui lui vaut d'ailleurs les généreux suffrages de la communauté prog, a toujours eu des allures de parent pauvre, de celui qu'on aime tout de même mais qu'on oublie trop souvent.
Pourtant, dès sa marquante pochette (la centrale de Battersea survolée par un cochon de baudruche), c'est une démonstration d'un groupe au pic de sa puissance créatrice. Compositionnellement dominé par Roger Waters (ça deviendra l'habitude jusqu'à son départ du groupe en 1985) qui ne cède qu'un co-crédit à son collègue Gilmour (Dogs), mais c'est une première ici, c'est un album sombre et étrange, adaptation libre de l'Animal Farm de George Orwell, précurseur aussi, sans les longueurs et les lourdeurs, d'un nihiliste The Wall, où chaque musiciens trouve sa place participant au tissage de l'inquiétante toile qui nous est proposée.
Certes, les amateurs de Richard Wright regretteront que ces claviers soient ici essentiellement des créateurs d'ambiances, des machines à texturer (en l'occurrence, c'est exactement ce qu'il fallait) le son Pink Floyd n'en est pas pour autant radicalement altéré ne serait-ce que par l'omniprésence de la scintillante guitare de David Gilmour. Certes, l'absence de quelque vraie chanson que ce soit déconcertera ceux qui avaient fait de Money, Time, Welcome to the Machine ou Wish You Were Here leurs moments préférés du catalogue des londoniens mais, des grandes épopées (Dogs, Pigs, Sheep) aux deux miniatures d'ouverture et de fermeture de l'opus (les deux Pigs on the Wing), il y a largement de quoi s'esbaudir devant tant de maîtrise, tant de talent, tant d'imagination, et une si totale cohérence d'ensemble qu'il est aisé de se laisser emporter dans le noir trip de Waters.
Pour toutes ces raisons, mais aussi pour l'impeccable mise en son fomentée par le groupe lui-même, ce 10ème opus de Pink Floyd mérite largement sa place au panthéon des œuvres progressives et conceptuelles qui comptent, un plus qu'un accessit dans le bilan des œuvres d'une formation, à raison, toujours révérée aujourd'hui.
Pourtant, dès sa marquante pochette (la centrale de Battersea survolée par un cochon de baudruche), c'est une démonstration d'un groupe au pic de sa puissance créatrice. Compositionnellement dominé par Roger Waters (ça deviendra l'habitude jusqu'à son départ du groupe en 1985) qui ne cède qu'un co-crédit à son collègue Gilmour (Dogs), mais c'est une première ici, c'est un album sombre et étrange, adaptation libre de l'Animal Farm de George Orwell, précurseur aussi, sans les longueurs et les lourdeurs, d'un nihiliste The Wall, où chaque musiciens trouve sa place participant au tissage de l'inquiétante toile qui nous est proposée.
Certes, les amateurs de Richard Wright regretteront que ces claviers soient ici essentiellement des créateurs d'ambiances, des machines à texturer (en l'occurrence, c'est exactement ce qu'il fallait) le son Pink Floyd n'en est pas pour autant radicalement altéré ne serait-ce que par l'omniprésence de la scintillante guitare de David Gilmour. Certes, l'absence de quelque vraie chanson que ce soit déconcertera ceux qui avaient fait de Money, Time, Welcome to the Machine ou Wish You Were Here leurs moments préférés du catalogue des londoniens mais, des grandes épopées (Dogs, Pigs, Sheep) aux deux miniatures d'ouverture et de fermeture de l'opus (les deux Pigs on the Wing), il y a largement de quoi s'esbaudir devant tant de maîtrise, tant de talent, tant d'imagination, et une si totale cohérence d'ensemble qu'il est aisé de se laisser emporter dans le noir trip de Waters.
Pour toutes ces raisons, mais aussi pour l'impeccable mise en son fomentée par le groupe lui-même, ce 10ème opus de Pink Floyd mérite largement sa place au panthéon des œuvres progressives et conceptuelles qui comptent, un plus qu'un accessit dans le bilan des œuvres d'une formation, à raison, toujours révérée aujourd'hui.
1. Pigs on the Wing 1 1:25
2. Dogs 17:03
3. Pigs (Three Different Ones) 11:25
4. Sheep 10:25
5. Pigs on the Wing 2 1:23
David Gilmour - lead guitar, vocals on "Dogs", bass guitar on "Pigs (Three Different Ones)" and "Sheep", talkbox on "Pigs (Three Different Ones)", acoustic guitar on "Dogs", additional backing vocals
Nick Mason - drums, percussion, tape effects
Roger Waters - lead vocals, acoustic guitar on "Pigs on the Wing", rhythm guitar on "Pigs (Three Different Ones)" and "Sheep", tape effects, vocoder, bass guitar on "Dogs"
Richard Wright - Hammond organ, electric piano, Minimoog, ARP string synthesizer, piano, clavinet, backing vocals on "Dogs"
PINK FLOYD (1977) |
1978
Rush "Hemispheres"
ou "Canada, aussi !"
De l'avis général, il y a trois grands classiques de Rush : 2112 avec sa face conceptuelle si marquante, Moving Pictures et son intelligente adaptation aux naissantes années 80 et, bien sûr, Hemispheres et son triomphe progressif total.
Et nous sommes donc en 1978, année où les dinosaures des 70s commencent à plier les gaules alors que, d'Angleterre aux Etats-Unis, explose une vague à l'opposé des préoccupations musicales extravagantes du trio : le punk. Rush n'en a cure et, dans l'absolue continuation de ce qu'il avait entrepris sur un excellent A Farewell to Kings, continue de creuser le sillon progressif où ils s'est petit à petit installé depuis l'arrivée de Neil Peart en tant que batteur d'abord et parolier ensuite, et du fait de l'intérêt sans cesse grandissant du bassiste/chanteur Geddy Lee pour les synthétiseurs. Se retrouvant en studio avec quelques idées mais rien de totalement défini, Rush entreprend de pousser encore un peu plus la précieuse construction de compositions longues compositions à tiroir sur ce qui demeurera leur exemple le plus poussé du genre.
Ne comprenant que 4 titres, Hemispheres débute par la suite du dernier morceau de A Farewell to Kings, Cygnus X-1 Book I: The Voyage. Cette fois, la composition, Cygnus X-1 Book II: Hemispheres , prend toute la première face et 18 minutes, 18 minutes où le trio démontre qu'il sait merveilleusement tailler une composition complexe, sinueuse, technique mais toujours mélodique qui dépasse même, en qualité, un 2112 de nos jours pourtant beaucoup plus souvent loué. On retourne la galette et tombe sur, premièrement, un petit morceau rock-hard qui n'a l'air de rien mais dont la mélodie reste longtemps gravé dans les neurones, encore plus quand, francophone, on y entend une rare occurrence dans la langue de Molière (plus ça change, plus c'est la même chose chante Geddy sur ce Circumstances), deuxièmement, une jolie composition nuancée, d'un démarrage acoustique en un brillant crescendo électrique, au texte intelligent (ha, ce Peart, quel parolier !), et à la mélodie accrocheuse qui prouve qu'on peut être progressif sans faire dans la longueur, un autre style que Cygnus II, pas moins valide ou opportun. Mais le clou de cette face B est, évidemment !, La Villa Strangiato qui, pour bien porter son sous-titre (an exercise in self-indulgence) n'en est pas moins une impressionnante, addictive composition, et un instrumental !, ce qui plaira à ceux qui goûtent peu aux aigus de Mr. Lee. Si chacun des trois musiciens y brille, on notera plus particulièrement la performance d'Alex Lifeson, guitariste fin, mélodique et polyvalent qui s'y impose comme l'authentique guitar-hero qu'il est. Ca ne retire bien sûr rien à la performance de ses collègues qui, à la basse ou au clavier pour Geddy, à la batterie pour Neil, sont impressionnantes de créativité et de maîtrise sur ce qui demeure, avec YYZ sur Moving Pictures, le plus bel instrumental de la carrière des trois canadiens.
Dès l'album suivant, le d'ailleurs très réussi Permanent Waves, sans doute parce qu'ils sentent le vent tourner, plus assurément parce qu'ils sont dans l'air du temps, les trois de Rush commenceront l'adaptation de leur rock progressif vers les nouveaux canons qu'il contribueront d'ailleurs à établir. Reste qu'en 1978, loin des soubresauts révolutionnaires, toujours soutenus par une fidèle fan-base et ainsi capable de passer le tsunami punk sans difficulté, Rush est un des tous meilleurs groupes de rock progressif qu'il ait jamais été donné d'ouïr, et Hemispheres un de leurs tous meilleurs albums et indéniablement leur plus réussi dans la veine progressive. Indispensable ? C'est le mot.
Ne comprenant que 4 titres, Hemispheres débute par la suite du dernier morceau de A Farewell to Kings, Cygnus X-1 Book I: The Voyage. Cette fois, la composition, Cygnus X-1 Book II: Hemispheres , prend toute la première face et 18 minutes, 18 minutes où le trio démontre qu'il sait merveilleusement tailler une composition complexe, sinueuse, technique mais toujours mélodique qui dépasse même, en qualité, un 2112 de nos jours pourtant beaucoup plus souvent loué. On retourne la galette et tombe sur, premièrement, un petit morceau rock-hard qui n'a l'air de rien mais dont la mélodie reste longtemps gravé dans les neurones, encore plus quand, francophone, on y entend une rare occurrence dans la langue de Molière (plus ça change, plus c'est la même chose chante Geddy sur ce Circumstances), deuxièmement, une jolie composition nuancée, d'un démarrage acoustique en un brillant crescendo électrique, au texte intelligent (ha, ce Peart, quel parolier !), et à la mélodie accrocheuse qui prouve qu'on peut être progressif sans faire dans la longueur, un autre style que Cygnus II, pas moins valide ou opportun. Mais le clou de cette face B est, évidemment !, La Villa Strangiato qui, pour bien porter son sous-titre (an exercise in self-indulgence) n'en est pas moins une impressionnante, addictive composition, et un instrumental !, ce qui plaira à ceux qui goûtent peu aux aigus de Mr. Lee. Si chacun des trois musiciens y brille, on notera plus particulièrement la performance d'Alex Lifeson, guitariste fin, mélodique et polyvalent qui s'y impose comme l'authentique guitar-hero qu'il est. Ca ne retire bien sûr rien à la performance de ses collègues qui, à la basse ou au clavier pour Geddy, à la batterie pour Neil, sont impressionnantes de créativité et de maîtrise sur ce qui demeure, avec YYZ sur Moving Pictures, le plus bel instrumental de la carrière des trois canadiens.
Dès l'album suivant, le d'ailleurs très réussi Permanent Waves, sans doute parce qu'ils sentent le vent tourner, plus assurément parce qu'ils sont dans l'air du temps, les trois de Rush commenceront l'adaptation de leur rock progressif vers les nouveaux canons qu'il contribueront d'ailleurs à établir. Reste qu'en 1978, loin des soubresauts révolutionnaires, toujours soutenus par une fidèle fan-base et ainsi capable de passer le tsunami punk sans difficulté, Rush est un des tous meilleurs groupes de rock progressif qu'il ait jamais été donné d'ouïr, et Hemispheres un de leurs tous meilleurs albums et indéniablement leur plus réussi dans la veine progressive. Indispensable ? C'est le mot.
1. Cygnus X-1 Book II: Hemispheres 18:08
2. Circumstances 3:42
3. The Trees 4:46
4. La Villa Strangiato (An Exercise in Self-Indulgence) 9:35
Geddy Lee - vocals, bass guitar, Oberheim polyphonic, Minimoog, Moog Taurus pedals
Alex Lifeson - electric and acoustic guitars, classical guitar, guitar synthesizer, Moog Taurus pedals
Neil Peart - drums, orchestra bells, bell tree, timpani, gong, cowbells, temple blocks, wind chimes, crotales
RUSH (1978) |
1979
Univers Zero "Heresie"
ou "Sombre Belgique"
Des belges qui font peur ! Parce que, dans leur définition sombre et hantée du rock progressif, nos amis d'outre-Quiévrain n'ont pas leur pareil pour construire d'angoissantes beautés, comme sur leur seconde création, le fascinant Heresie.
Univers Zero, fondé en 1974 par le batteur Daniel Denis et le trompetiste Claude Deron sous le lovecraftien patronyme de Necronomicon, a certes des atours des français de Magma (dont il accepte d'ailleurs l'influence) mais aussi une vraie personnalité qui le voit souvent glisser vers la musique contemporaine, en particulier Stravinsky. Présentement, en seulement trois titres (trois épopées, plutôt, vu leur impressionnant format), trois compositions à glacer les sangs où les cinq musiciens n'en font pas plus que nécessaire pour construire leur impressionnants climats, où la maîtrise est instrumentale indéniable d'authentiques virtuoses n'est jamais vainement mise en avant. Dans les faits, ça nous donne déjà La Faulx, le plus Magma du lot du fait des vocalistes "vanderiennes" de Guy Segers, et ses 25 minutes commençant dans l'abstraction puis, comme si le groupe sortait d'un épais brouillard pour construire un magistrale et sombre crescendo où violon, batterie tribale, voix possédée avant que le climat ne s'apaise en une belle mélodie nous emmenant vers un final éthéré mais encore tendu en forme de progressif retour vers la réalité. Enorme ! Après ce monstrueux "machin", Jack the Ripper et Vous le Saurez en Temps Voulu auraient presque des allures de normalité mais, encore grandement infusés des précieuses sorties de routes, des détours harmoniques, des polyrythmies imaginatives, il s'y passe toujours quelque chose. On y remarque en particulier l'immense talent d'un Patrick Hanappier, violoniste/violiste de son état, contribuant idéalement aux climats tendus comme élégiaques.
Parfaitement mis en son, ça pulse, ça gronde, ça grince mais jamais ça n'agresse le tympan délicat, Heresie est probablement l'œuvre la plus fantastiquement renversante de ses créateurs (ce qui n'est pas peu dire vu la qualité de leur catalogue où 1313, Uzed et Clivages sont également essentiels), une galette comme on n'en croise hélas pas assez souvent et qui, plus de 35 ans après sa sortie, continue d'épater jusqu'aux jeunes pousses clientes des nouvelles tendances de musiques sombres. Fort, très fort.
Parfaitement mis en son, ça pulse, ça gronde, ça grince mais jamais ça n'agresse le tympan délicat, Heresie est probablement l'œuvre la plus fantastiquement renversante de ses créateurs (ce qui n'est pas peu dire vu la qualité de leur catalogue où 1313, Uzed et Clivages sont également essentiels), une galette comme on n'en croise hélas pas assez souvent et qui, plus de 35 ans après sa sortie, continue d'épater jusqu'aux jeunes pousses clientes des nouvelles tendances de musiques sombres. Fort, très fort.
1. La Faulx 25:18
2. Jack the Ripper 13:29
3. Vous le saurez en temps voulu 12:56
Bonus
4. Chaos Hermétique 11:51
Roger Trigaux: guitar, piano, organ, harmonium
Guy Segers: bass, voice
Michel Berckmans: oboe, bassoon
Patrick Hanappier: violin, viola
Daniel Denis: drums, percussion
UNIVERS ZERO (1979) |
70s Progressive Rock (10 ans, 10 albums, LISTE A)
RépondreSupprimerSoft Machine "Third"
- http://www33.zippyshare.com/v/Htbg2XId/file.html
Yes "Fragile"
- http://www33.zippyshare.com/v/ur0yimhy/file.html
Jethro Tull "Thick as a Brick"
- http://www33.zippyshare.com/v/SNkP5cns/file.html
Genesis "Selling England by the Pound"
- http://www33.zippyshare.com/v/g14tFWdS/file.html
King Crimson "Red"
- http://www33.zippyshare.com/v/F2qdo0a9/file.html
Mike Oldfield "Ommadawn"
- http://www33.zippyshare.com/v/do9XEf0s/file.html
Van der Graaf Generator "World Record"
- http://www33.zippyshare.com/v/JPh0QLfe/file.html
Pink Floyd "Animals"
- http://www33.zippyshare.com/v/VSVZRVXA/file.html
Rush "Hemispheres"
- http://www33.zippyshare.com/v/RCxIzqTE/file.html
Univers Zero "Heresie"
- http://www33.zippyshare.com/v/D1cnE10t/file.html
J'ai quand même quelques découvertes à faire quand l'humeur sera à la prog.
RépondreSupprimerQuelques remarques au passage, pour le RED de Crimson, j'aime particulièrement le titre STARLESS, démarrage très pop, ensuite partie tendue qui illustre la monté du potentiomètre (arrière de la pochette, remember) et libération final!! A chaque fois que je me mets ce titre à fond, j’enchaîne sur le "Every Step" de Santana à la construction similaire, mais la libération est plus percussive;
Le VDGG j'aime particulièrement ta chronique, plus émouvante que pour certains autres. pour le Crimson je te trouve un peu plus en retrait.
Enfin le Floyd: Un de ceux que j'aime le moins mais que j'ai bien plus écouté que les premiers soyons honnêtes. Qui écoute encore UMMAGUMMA studio en entier? ANIMALS m'a déçu pour un son moins amples que les deux précédents, changement de studio oblige.
L'anecdote marrante: Waters prendra pas mal de droit d'auteur car c'est à la chanson et PIGS on the Wings qui est très court compte autant que les autres. Vive le rock & roll
OK avec le YES et oui pour AMERICA.
Pas encore lu le reste
C'est vrai, j'aurais pu être plus "lyrique" sur le King Crimson. J'ai d'ailleurs hésité à réécrire le billet qui ne concernait que le remaster dernière génération d'un album que tout le monde se doit de connaître.
SupprimerPas étonnant que je l'ai été sur le VdGG, un de mes groupes prog' fétiche.
Animals, teste-le, la version, dernière génération des remasters comme pour le KC, améliore grandement le son qui était, jusqu'alors, son plus grand défaut.
Merci de ton passage et de tes commentaires, Antoine.
"Hérésie" je sombre dedans!! Superbe.
RépondreSupprimerJe te copie un bout de AMG, je trouvai marrant ce passage.
"Group members sound deadly serious about what they're doing, which might call their sanity into question, but which makes for an incredibly powerful listening experience."
Ho oui, Hérésie est superbe.
SupprimerJe reviendrai d'ailleurs sûrement sur le cas d'Univers Zero, un groupe passionnant !
Parfois, je me fais peur: je possède plusieurs de ces disques!
RépondreSupprimerHa ! Voyons voir si je devine... Soft Machine, King Crimson, Jethro Tull, Van der Graaf Generator et Pink Floyd. J'ai bon ? Et si tu en as plusieurs, peut-être t'en faut-il plus, non ?
SupprimerSinon, j'avoue avoir pensé à toi et à un de tes comparses (Everett) quand j'ai écrit l'intro du billet, tu sais, le bout sur le genre caricaturé à l'excès...
Presque bon, suffit de remplacer le Tull par Genesis (même si je ne l'écoute plus beaucoup)... Je comprends pour la caricature, d'autant qu'il me semble y avoir un monde entre King Crimson et Genesis, par exemple.
SupprimerA étudier tous les genres musicaux existants, on retrouve probablement toujours la même variété, non ? Du coup, on est toujours un peu caricatural quand on n'est pas un "spécialiste".
SupprimerOserai-je te conseiller le Univers Zero ? Allez, j'ose !
Bonne écoute (si le cœur t'en dis, évidemment).
Houlà), eh bien je connais 60% de la playlist, un record! Je suis déccord avec Fevant pour Pink Floyd, c'est vraiment un album que je trouve très surestimé (parce que le son est justement plus accoustique, mais il cache un peu la misère en termes d'écriture, je trouve).
RépondreSupprimerJe vais tenter le rush et reréviser le Geneis que je n'ai pas écouté depuis fort longtemps... Gensis, c'était un peu l'ennemi pour moi que je devais connaitre pour me prouver que j'avais raison... Et du coup, j'avais vraiment aimé Foxtrot et surtout le Supper's ready.
Sur le Floyd, on notera que l'édition ici offerte (dernière génération des remasters) améliore grandement le son. Tu peux donc le tester.
SupprimerEt sinon, je suis plaisamment surpris que tu aimes Supper's Ready mais vu la perfection épique de la pièce, ce n'est que justice.
Mais c'est bien malgré moi que Supper's reay m'a charmée. Mais de mémoire, le morceau comporte 3 parties et il y en a une qui est un peu en dessous. Mais Foxtrot est une merveille (que je n'ai pas ecouté depuis fort longtemps).
SupprimerJe préfère quand même King Crimson. Pour VGG, j'avais un peu de mal, mais, comme depuis j'ai découvert Peter Hammil et que je le trouve touchant et terriblement authentique, faut qur je m'y remette. Tu as mis le seul album que j'ai vraiment écouté d'eux. Disons que j'éprouve avec autant de fascination que de saturation...
Supper's Ready se décompense en 7 parties en fait. ;-)
SupprimerJ'ai posté d'autres VdGG, dommage que tu les ais ratés, ça me donnera sans doute l'occasion d'un rattrapage.
Pour info :
SupprimerI: "Lover's Leap" (0:00 - 3:47)
II: "The Guaranteed Eternal Sanctuary Man" (3:48 - 5:43)
III: "Ikhnaton and Itsacon and Their Band of Merry Men" (5:44 - 9:42)
IV: "How Dare I Be So Beautiful?" (9:43 - 11:04)
V: "Willow Farm" (11:05 - 15:37)
VI: "Apocalypse in 9/8 (Co-Starring the Delicious Talents of Gabble Ratchet)" (15:38 - 20:50)
VII: "As Sure As Eggs Is Eggs (Aching Men's Feet)" (20:51 - 22:54)
Alors il y en avait 3 que je trouvais parfaites... :)
SupprimerPour VGg, je serais presque plus intéressé par Peter Hammil post 1977..
Il y a un artiste de cette époquz que jz connaiq mal, c'zst Todd Rundgren. Sob albim Todd notamment que je recherche.
Pour Hammill, tu es en veine, j'en ai un dans les tuyaux.
SupprimerPour Rundgren, dont j'avais proposé l'excellent Runt, ça viendra... ^_^
Houlà, tu as réussi à comprendre ce que je t'avait écrit?
SupprimerJe n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais j'aime beaucoup Planxty. C'est exactement la musique irlandaise que je cherchais
Mais oui je t'ai compris. ^_^
SupprimerTiens, puisque tu as aimé Planxty, une petite surprise à la provenance étonnante :
https://www.youtube.com/watch?v=s_A4eODHvCM
Et oui, c'est bien Planxty qui assure la musique. Enjoie.
Et donc il ne me reste qu'à te souhaiter de bonnes écoutes en espérant que tu y trouves ton compte et que tu reviendras commenter sur ton expérience.
RépondreSupprimerMerci de ton passage, Chris.
Au fait, si c'est de toi, bravo pour le montage d'image ... KC domine, non?
RépondreSupprimerJe ne sais pas si tu imagines, même pour un pisse-copie tel que moi, le temps que prends l'écriture des diverses chroniques. Alors, non, je n'ai rien à voir avec le montage qui a dû prendre un temps que je n'ai pas, en plus d'une qualité de graphiste qu'il me serait difficile d'atteindre. Mais merci pour celui qui l'a fait et qui a, en effet, fait un excellent travail dans lequel, tu as raison, KC domine.
SupprimerA nouveau un lot 100% dans mes cordes. A par peut être le Rush, je crois le connaitre, mais pas sûr. Ts fantastiques ces albums et je suis d'accord avec l'amélioration flagrante du son avec les réédition Floyd, surtout celui-là. Je me suis amusé à comparer la qualité sonore avec l'ancienne édition.. l'écart est énorme.
RépondreSupprimerLe Genesis, je sais pas pourquoi, c'est exactement mon préféré.
Ha ! Genesis, j'avoue que de Foxtrot à The Lamb, je suis incapable de faire mon choix, trois immenses albums.
SupprimerEt, qu'est-ce qu'il a mon Rush ? Il est très bon mon Rush !!! :-))
Bonjour Zorno
RépondreSupprimerPour le King Crimson, et pour les inconditionnels de "Red", il y a cette version "The Road to Red [Limited Edition Box Set]" sortie en 2013 qui comprend 21 CD, dont 16 concerts de la tournée Nord américaine et l'album "Red, Stereo Mix".
Sans oublier le précédent "Starless (Box Set)", et ses 20 concerts de la tournée européenne.
Pour moi ces deux albums sont indissociables.
Et pour Univers Zéro, oui ils sont exceptionnels…
Pour Audrey : ce Planxty est un petit bijou.
Jean-Paul
Salut Jean-Paul,
SupprimerJe connais ce coffret, de réputation seulement parce qu'il faut vraiment être un monomaniaque de KC pour l'acquérir, d'autant qu'il est cher. Idem pour celui de Starless, sans doute passionnant mais un poil excessif, non ?
Albums indissociables ? Tu as parfaitement raison.
Idem pour UZ, fabuleux.
Merci de ton passage et de ton commentaire.