C'est sans doute suite à mon postage d'Ogre et de quelques autres que Keith a eu l'idée de glisser dans ma boîte cet album. Qu'il en soit remercié, d'ailleurs mais, au fait, a-t-il eu raison ?...
Bloody Hammers "Under Satan's Sun" (2014)
ou "Même pas peur !"
Voici déjà venu le temps du troisième album pour les stakhanovistes américains de Bloody Hammers signés sur le label autrichien Napalm Records (3ème album depuis novembre 2012, diable !). J'avoue, si j'avais lu quelques chroniques de leurs œuvres, être totalement passé à côté de leur deux premiers, la faute sans doute à une impression d'opportunisme stylistique nullement démentie par des pochettes, avec des modèles féminins dénudés façon film d'horreur italien des années 70, essayant un peu trop fort d'attirer l'œil du chaland pour être tout à fait honnêtes.
Mais ces pochettes, fondamentalement, ne sont-elles pas symptomatiques d'un groupe qui essaye un peu trop fort d'être de la hype de ces nouveaux doomsters qui font swinguer les moumoutes jusqu'au dehors du petit cercle réduit des afficionados "cuir-et-cloutés" habituels ? Indéniablement, ces Bloody Hammers collent au plus près de certains de leurs plus fameux petits cousins tels que Ghost ou Uncle Acid and the Deadbeats. non sans ajouter à la mixture quelques éléments gothiques (pour ratisser encore un peu plus large, on ne sait jamais).
A vrai dire, l'affaire commence plutôt bien avec The Town That Dreaded Sundown avec son riff à la Uncle Acid et son ambiance évoquant avec goût le genre de films d'horreurs dont la fameuse Hammer s'était fait la spécialité. Ca continue même vraiment bien avec un groovy, riffu et supra-efficace Spearfinger ou, plus loin, un Welcome to the Horror Show où on notera l'usage parfait d'orgues horrifiques. Hélas, ce ne sont que quelques éclairs et trop de faux-pas s'accumulent d'un single gothico-putassier (Death Do Us Part) à de nombreux morceaux qui, si on ne pourra décemment les critiquer sur la manière, nous avons ici affaire à de vrais professionnels, n'accrochent pas assez l'oreille pour avoir ce goût de reviens-y si inséparable d'une écoute satisfaite.
De fait, tout au long de l'album, je n'ai donc pu me départir de cette impression de n'entendre qu'un disque de pop metal déguisé "pour faire peur"... Pour faire peur ? Il faudra être sacrément pétochard pour s'y laisser prendre. Reste un album correct, avec quelques chansons particulièrement bien senties hélas perdues dans un océan de banalité opportuniste, dommage.
1. The Town That Dreaded Sundown 4:50
2. Spearfinger 4:08
3. Death Does Us Part 4:10
4. The Moon-Eyed People 5:45
5. Second Coming 3:41
6. Welcome to the Horror Show 4:39
7. Under Satan's Sun 4:16
8. Dead Man's Shadow on the Wall 4:17
9. The Last Alarm 4:29
10. Necromancer 4:43
Zoltan - guitars
Devallia - organ
Anders Manga - vocals, bass
Mendoza - drums
Le commentaire est sévère… par forcément injuste… mais sévère quand même !
RépondreSupprimerCertes, ce disque ne sera pas l'album du siècle, il présente néanmoins beaucoup de qualités. À commencer par ce qui semble justement te déplaire : des influences musicales diverses qui se chevauchent tout au long des plages. On retrouve bien sûr des relents doomesques, mais également des accents gothiques qui rappellent Paradise Lost et Type O Negative.
Quant à savoir si c'est un disque "pour faire peur", depuis qu'Alice Cooper a posé ses foutus arpions sur une scène, tout le monde sait que le Hard Rock c'est juste fait pour coller les miquettes aux enfants.
Et puisqu'on parle de Vincent Furnier, les Marteaux Sanglants nous livre une version de son "Second Coming" presqu'aussi effrayante que l'original.
Pour c'est un bon 14 sur 20.