samedi 11 octobre 2014

7 ailleurs...

Un ailleurs géographique, un ailleurs musical... ou les deux !
Voici quelques albums à voyager. Enjoie !

DaNiSH BLaCK MySTeRy
Myrkur "Myrkur" (2014)
ou "White Lady's Black Ritual"

Une petite danoise, un top model en plus !, habituée à l'indie pop qui se lance sous un pseudonyme dans le black metal le plus intéressant du moment ? Les puristes crient à l'arnaque, au gros coup marketing. Ils sont bêtes les puristes.
Pourtant ce sont ces mêmes puristes qui ont fait la naissante réputation du Bergtatt d'Ulver, album dont se rapproche notablement l'EP originel de Myrkur (ténèbre en islandais, un petit goût de Burzum ?). Comme Ulver alors, Myrkur pratique un black metal éthéré, rêveur, contemplatif, un black metal finalement très orthodoxe avec son lot d'obligatoires blast-beats supersoniques, ses riffs "mur du son", ses voix d'outre-tombe, mais un black metal avant tout mélodique, de ceux qui tissent des ambiances, des impressions de forêts de conifères envahies par les neiges, balayées par les blizzards, une beauté froide, distante, elfique dirait-on, qu'on observe d'une respectueuse distance pour ne surtout pas troubler le tableau. A ce petit jeu, un titre s'extrait plus particulièrement du lot, on n'est pas surpris qu'il s'agisse du "teaser" de l'EP, parce que Relapse (le label) n'est pas né de la dernière pluie, Nattens Barn, sommet définitif de l'éponyme de la petite Myrkur (aka Amalie Bruun ? probablement) de son ouverture/fermeture sur des voix vaporeuses à son développement à la froideur désincarné si bien habitée par des riffs finement barbares (ce n'est pas antinomique !) et de voix de souffrance, une magnifique démonstration que la laideur revêt un certain charme, et la douceur sa part d'ombre, d'inquiétude. Ce sommet est d'ailleurs tout à fait représentatif du "modus operandi" compositionnel et donc une parfaite carte de visite d'un EP d'une belle qualité d'ensemble.
On attend maintenant l'album, la confirmation que ce potentiel n'est pas qu'un feu de paille trop vite dispersé par les vents d'une actualité musicale toujours frémissante. Indéniablement, le potentiel est là, une nouvelle voix dans le monde ultra-masculin du Black Metal, une voix crédible, talentueuse, féminine, enfin !

1. Ravnens Banner 4:08
2. Frosne Vind 1:50
3. Må Du Brænde I Helvede 4:03
4. Latvian Fegurð 4:19
5. Dybt I Skoven 3:03
6. Nattens Barn 5:55
7. Ulvesangen 0:46

Myrkur (Amalie Bruun) - vocals, guitars
Rex Myrnur - drums
Thorleif Storolf - bass


MYRKUR

aNGLiCHe PoPeRa
Damon Albarn "Dr Dee" (2012)
ou "Opera(tion) réussi(e)"

Quand un des chantres de la britpop, un artiste qui a depuis largement élargi son panorama, se lance dans l'opéra (oui, l'opéra, rien que ça !), ça donne Dr Dee et c'est vachement bien !
Pourtant, le doute était permis. Un opéra ! Par le chanteur de Girls and Boys ! Et les précédents historiques pas très engageants quand au succès du projet. C'était sans compter sur la rouerie et, évidemment, le talent d'un homme au registre ne cessant de s'étendre, bénéfices d'une immense curiosité et d'un goûts des rencontres atypiques (depuis Mali Music, mais avec Blur déjà en fait).
Avec pour sujet (inspiré par l'auteur de comics Alan Moore) John Dee, alchimiste, philosophe, mathématicien astrologue, et conseiller de Elizabeth 1ère !, il tient un sujet, bien anglais, qui lui va comme un gant et s'adapte, qui plus est, à une imagerie mystique et historique qui sied à l'exercice. Après, l'intelligence du mec, attaquer la montagne classique en pente douce, ne pas se masquer, ni mélodiquement, ni vocalement, ni instrumentalement d'ailleurs recourant autant à l'orchestre (le BBC Philarmonic) qu'à des instruments plus classiquement assimilés à la sphère pop (guitare, batterie) plus utilisés en subtiles compléments qu'en acteurs omniprésents, c'est ce qui fait la différence. On est bien dans le classique, il y a l'orchestre, il y a le chœur, mais les repères sont là, l'hameçon à fan bien installé. Et comme la qualité est là, que les mélodies vous emportent dans le monde de leur compositeur, que les "effets de manches" sont peu nombreux et toujours utiles au déroulement de l'intrigue, on déguste l'ensemble, le bel opéra avec de vrais morceaux de pop dedans (The Marvelous Dream, irrésistible !), avec un appétit renouvelé d'écoute en écoute.
Est-on vraiment surpris de voir ce touche à tout, aussi à son aise dans la pop, le rock, la musique africaine, le hip-hop trip-hoppé, l'opéra (déjà !) chinoisé, si bien réussir l'ambitieux projet ? Même pas. Parce qu'indéniablement plus poussé par ses envies qu'un quelconque plan de carrière, Damon Albarn, le faux cynique au grand cœur, parle avec son âme. Et livre conséquemment un indie-opéra digne héritage de l'esprit des œuvres de deux piliers de générations antérieures : Pete Townsend et David Byrne, plus que des errements classicos d'un Macca pour le coup peu inspiré. En résumé ? une vraie belle réussite, ce qui n'était pas gagné d'avance

1. The Golden Dawn 3:56
2. Apple Carts 2:37
3. O Spirit, Animate Us 3:48
4. The Moon Exalted 5:43
5. A Man of England 3:17
6. Saturn 2:05
7. Coronation 1:10
8. The Marvelous Dream 2:23
9. A Prayer 1:33
10. Edward Kelley 3:29
11. Preparation 3:01
12. 9 Point Star 1:33
13. Temptation Comes in the Afternoon 2:05
14. Watching the Fire that Waltzed Away 2:37
15. Moon (Interlude) 0:29
16. Cathedrals 3:01
17. Tree of Beauty 2:00
18. The Dancing King 3:24

Damon Albarn – vocals, harmony vocals, backing vocals, acoustic guitar, producer, artwork
- Production
Stephen Sedgwick – engineer, recording
Stephen Rinker – engineer
Andre De Ridder – conductor
Valgeir Sigurdsson – mixing
Alexander Overington – assistant mixing
Einar Stefannsson – assistant mixing
Paul Evans – assistant mixing
Tim Young – mastering
- Additional musicians
Tony Allen – drums
Simon Tong – guitar
Mike Smith – organ
Arngeir Hauksson – theorbo
Madou Diabate – kora
Liam Byrne – viol
Anne Allen – wind
Bill Lyons – wind
David Hatcher – wind
Anna Dennis – vocals
Bertie Carvel – vocals
Christopher Robson – vocals
Melanie Pappenheim – vocals
Stephen Page – vocals
Victoria Couper – vocals
BBC Philharmonic
Palace Voices – vocals
- Other personnel
Stephen Higgins – music supervisor
Paul Arditti – recording consultant


DAMON ALBARN

aMeRiCaN TRaVeLeR
Rachel's "Selenography" (1999)
ou "Bon voyage !"

Du post rock de chambre qui vous fera voyager, via les oreilles, par le cœur et l'esprit ? Rachel's Selenography, voyons !
Parce que ces post-rockers là semblent appartenir à une autre planète, à une autre époque presque. Il y a quelque chose de baroque, au sens utilisé en musique classique du terme, dans leur savant assemblage où, certes, quelques instruments plus couramment usités dans des formations électriques à visées "remue ton corps frénétiquement" demeurent, une guitare !, une batterie !, mais accompagnant sagement d'autres nettement plus anciens (de la trompette au clavecin en passant par le vibraphone et le violoncelle).
Selenography est donc, auditivement, un voyage dans le temps, dans un passé lointain. C'est aussi une musique profondément impressionniste, pointilliste presque, qui demande à l'auditeur attention autant qu'abandon, peut se goûter en examen musicologique comme en bande-son d'un rêve éveillé. Selenography est donc, aussi, un album "à tripper". Et puis il y a ces accointances avec le classique contemporain, avec Philip Glass quand il musique en chambre, avec Aaron Copland, avec, en général, un certain minimalisme étatsunien plus friand de mélodie que de folle expérimentation, sans tout à fait laisser ces dernières totalement de côté. C'est ce que fait Rachel's, une musique mélodique, apaisante la plupart du temps, mais pourtant prospective se rapprochant, en ceci, de ceux avec qui on les a prestement accolé, des formations dites de post rock telles que Labradford (c'est très vrai !), Godspeed You! Black Emperor (pour le côté quasi-orchestrale peut-être), Gastr del Sol ou Tortoise (plus de mal avec ces deux-là sauf pour l'aspect prospectif).
Musique précieuse, vibrante, Selenography demeure la plus belle pépite de l'impeccable discographie d'un Rachel's, semble t-il, rangé des voitures. Un album qu'on ne saurait trop recommander à tous ceux qui aiment l'expérimentation dans la mélodie, une certaine idée de la musique en équilibre précaire mais tellement gracieux entre hier, aujourd'hui et demain.

1. A French Galleasse 6:13
2. On Demeter 7:04
3. The Last Night 3:26
4. Kentucky Nocturne 5:46
5. Honeysuckle Suite (Sugar Maple - Elm - Sweetgum) 5:41
6. Artemisia 3:13
7. Old Road 60 5:08
8. An Evening of Long Goodbyes 5:32
9. Cuts the Metal Cold 2:29
10. The Mysterious Disappearance of Louis LePrince 4:45
11. Forgiveness 6:38
12. Hearts and Drums 4:00

Steve Buttleman - trumpet
Giovanna Cacciola - vocals
Kyle Crabtree - percussion
Dominic Johnson - viola
Eve Miller - cello
Edward Grimes - drums, vibraphone
Rachel Grimes - piano, keyboards, harpsichord, vocals
Christian Frederickson - viola, keyboards, accordion
Gregory King - percussion
Jason Noble - guitar, bass, keyboards, percussion


RACHEL'S

CaLiFoRNiaN JaZZ GoTH

Gitane DeMone "The Reflecting Shadow" (2013)
ou "Lady Night"

Si Gitane DeMone est surtout connue pour sa participation aux industrieux Christian Death pendant les années 80, il ne faut pas pour autant en démettre sa maintenant longue et productive carrière solo et certainement pas son petit dernier, le clair-obscur The Reflecting Shadow.
Parce qu'on ne croise pas souvent des beautés comme l'inaugural The Star, sorte de relecture gothique des plus belles ambiances de Portishead, la voix puissante et théâtrale de Gitane DeMone et son voile à la Marianne Faithful. Pourra t-on être rebuté par les orchestration essentiellement synthétiques, héritées d'un passé darkwave encore vivace (courtesy of Jean-Paul Garnier, compositeur et performer unique de toutes les musiques) ? Probablement, quoique, bien texturées et ambianceuses idéales du grain et de la gouaille de la performeuse vocale, on ne les imagine pas autrement qu'en ce cabaret de la fin du monde où un DeMone balance son machin steampunk où les Andrews Sisters rencontrent Laibach, ou Billie Holiday a de faux airs de Polly-Jean Harvey, où les cousins les plus proches s'appelleraient Dead Can Dance ou Elysian Fields sans toutefois tout à fait y être... Un monde hanté, avant tout, par la large palette et l'impressionnant charisme vocal d'une Grande Dame, secret hélas encore et toujours trop bien gardé.
Pas besoin de long discours, The Reflecting Shadows, beauté claire obscure d'une Lady Night d'une classe incroyable (niveau Diamanda Galas même si c'est nettement plus aisé d'approche), est un album plus que recommandé, obligatoire !

1. The Star 2:52
2. Don't Look for Comfort 2:46
3. Hospital Bed 2:37
4. The Creep 4:19
5. Crush 5:26
6. Undressed for Love 6:21
7. Dream Child 5:04
8. There Is a Man 8:47*
9. L'étoile 2:50
* extrait en version live

Gitane Demone - chant
Jean-Paul Garnier - musique


GITANE DEMONE

DoWNToWN PoST-PRoG
Ron Anderson's PAK "Secret Curve" (2011)
ou "Prog It!"

Si on avait pas peur d'en faire fuir certains, qui auraient bien tort ceci dit en passant, on classifierait volontiers le Secret Curve de Ron Anderson dans la catégorie Rock Progressif, versant RiO (Rock in Opposition) soit de ces formations qui aimaient se jouer des formats et de l'harmonie, briser les conventions pour réinventer le rock.
A la croisée d'un jazz devant beaucoup à la libération des années 60 et de la version déconstruite/reconstruite du rock progressif des années 70 (Henry Cow, Zappa, King Crimson), mené de main de maître par une paire rythmique d'une technique, d'une précision et d'une inspiration digne du meilleur Ruins (avec qui Ron a d'ailleurs collaboré sur l'album Big Shoes), c'est une référence. Une paire qui est absolument la base de l'édifice PAK (le nom du groupe) sur lequel s'ajoutent trompette, piano, cor, saxophone, clarinette, violon (etc.)... et pas de guitare ! Il faut dire que l'ensemble est riche et que l'overdose de biens, la foutraque propension du groupe d'enchaîner les séquences abruptement mais expertement, nécessitera plusieurs écoutes pour être parfaitement compris, capté, et apprécié.
Parce que tout ceci, chaque intervention de chaque excellent musicien, n'a semble t-il laissé que peu de place à l'improvisation. Les écoutes successives révèlent d'ailleurs ce que la première ne faisait qu'effleurer, c'est de vrais morceaux de musique, avec chacun sa logique harmonique, sa progression dramatique, ses vignettes mélodiques récurrentes, dont il s'agit, pas juste de cette folie tressautante qui saisit et captive l'innocente, mais rapidement consentante, victime qui ne s'attendait pas à ça.
Et pourquoi elle consent, la victime, me demanderez-vous ? Parce que Secret Curve en plus d'être ébouriffant de bout en bout, est une galette diablement fun, un album qui donne envie d'entamer une improbable mais jouissive danse de Saint-Guy. Une vraie petite perle de folie hautement, magistralement contrôlée, si richement truffée d'idées qu'on sait, on le sent, qu'on n'est pas prêt de s'en lasser.

1. Overture 1:08
2. Let Me Tell You Something 6:28
3. Caffeine Static Rendezvous 3:24
4. No Future 2:30
5. Caro-Kann 9:39*
6. Secret Curve 6:12
7. Mama’s Little Anarchist 1:05
8. E4 or D4? 2:59
9. Trebuchet 4:58
10. Blinding Light 2:33
11. Kempelen's Automaton 5:17
* extrait en version live

Ron Anderson - Bass Guitar
Keith Abrams - Drums, Percussion
Tim Byrnes - Trumpet, French Horn, Keyboards
Anthony Coleman - Piano
Jérôme Noetinger - Electronics, Tape Manipulation
Eve Risser - Piano, Prepared Piano
Tom Swafford - Violin
Stefan Zeniuk - Clarinet, Bass Clarinet, Tenor Saxophone, Bass Saxophone, English Horn


RON ANDERSON'S PAK

JaZZPaN FeVeR!
Sax RUINS "Blimmguass" (2013)
ou "FreeRUINS again!"

Yawiquo ne vous avait pas suffi ? Je vous comprends ! Joie, bonheur, hébétude, Yoshida Tatsuya remet le couvert avec toujours Ryoko Ono aux multiples saxophones et à la flûte mais aussi un certain Ryuishi Yoshida (son frère) au saxophone baryton solo sur deux compositions. Encore plus de vents dans les voiles du badaboumant frapadingue japonais !
La magie de Blimmguass, comme de son prédécesseur d'ailleurs, est de nous proposer une majorité de thèmes (on ne dit pas chansons pour Ruins) déjà parus dans le catalogue et dans la formule habituelle du duo (basse et batterie/vocaux) qui, pourtant, pourraient facilement passer pour de nouvelles compositions, ornés de leur vernis free-jazzé et la substitution de la basse par le saxophone d'une dame Ono avec un "R" de plus mais un tout autre univers. Et ça marche du feu de dieu offrant aux auditeurs un festif et virevoltant grand-huit musical qui, toujours récipiendaire de la folie douce de Tatsuya Yoshida mais moins aride, plus enjôleur dans cette configuration particulière, affiche moult vignettes mélodiques qui se fracassent joyeusement sur les manipulations rythmiques savantes d'un batteur allumé. Bien joué.
Mais Blimmguass propose aussi du nouveau Ruins avec une pièce commissionnée par la fondation d'art contemporain Japan Foundation, très classique du style du reste de l'album, et quatre courtes improvisations notablement plus bruitistes et chaotiques que le répertoire finalement très arrangé qui les précède, une bonne manière de se rendre compte de la différence criante du Ruins écrit par rapport à son frère "au débotté", un vrai compliment du travail d'arrangeur de la doublette en action, aussi.
Deuxième essai transformé pour Sax RUINS, Yoshida Tatsuya tient indéniablement là la seconde jeunesse de son projet historique. Alors, parce que les quatre années ayant séparé Blimmguass de son Yawiquo de prédécesseur étaient vraiment trop longue, on le dit:  "Vite, la suite !"

1. Vrresto 7:08
2. Refusal Fossil 3:48
3. Quopern 2:34
4. Blimmguass 6:33
5. Lariko Shodel 4:14
6. Warrido 5:30
7. Del Fanci Kant 5:42
8. Bighead 6:06
9. Zwimbarrac Khafzavrapp 7:25
10. Improvisation1 0:57
11. Improvisation2 1:56
12. Improvisation3 1:27
13. Improvisation4 2:28

Tatsuya Yoshida - drums, percussion
Ryoko Ono - saxophones, flute
Ryuichi Yoshida - baritone saxophone (4, 6)

+
Sax RUINS "Yawiquo" (2009)
ou "FreeRUINS"

Le premier Sax RUINS, la drôle d'idée de Tatsuya Yoshida (moitié percussive du RUINS originel et leader de toujours), de reprendre quelques fameux thèmes de son groupe avec un saxophone et une orientation musicale où le free jazz et le hard bop le dispute au zeuhl de toujours.
Un drôle d'idée qui se mue en un drôle de disque drôlement addictif. Parce que, jazzé, Ruins devient un tout autre animal, attaque une nouvelle montagne qui cette fois ne crachera pas du... magma (comment résister ?) mais une sorte d'hommage déguisé au jazz étatsunien des années soixante, période foisonnante pour Ornette Coleman, John Coltrane, Charles Mingus, Eric Dolphy, Albert Ayler et j'en passe. Tout ça par la grâce d'une rencontre, celle d'un batteur orphelin (alors dans Ruins Alone, soit lui tout seul, carrément, peur de rien !) et d'une saxophoniste/flûtiste. Un mariage qui, d'ailleurs, fait sens, Coltrane, un des parrains du Free Jazz indéniablement, étant une grande influence de Christian Vander dont le groupe de toujours, Magma, a fortement influencé le gars Tatsuya Yoshida. La boucle est bouclée, en quelque sorte. Et la compatibilité établie, et la mue d'un duo zeuhl japonais en un délicieusement foutraque duo jazz japonais entérinée par un cet excellent Yawiquo où, enfin, on sait ce que la rencontre du batteur des Muppets et de John Zorn (qui aime beaucoup Ornette) sous le patronage bienveillant de quelques fantômes d'un jazz si explosif  et qu'il divisa et divise encore. Mais quelle fougue, quel talent !
SaxRUINS est une révélation, tout simplement ! Ha ! Si seulement il y avait une suite... Mais il y a une suite, au fait !

1. Korromda Peimm 2:19
2. Zurna Taksim 0:36
3. Hyderomastgroningem 1:27
4. Cherudmuntzail 3:38
5. Snare 1:17
6. Pallaschtom 2:08
7. Zworrisdeh 5:26
8. Komnigriss 2:01
9. Nivaftopofts 1:14
10. Gravestone 3:19
11. Zhonjmo 2:53
12. Jallamjikko 1:16
13. Bupphairodazz 3:54
14. Epigonen 1:43
15. Pig Brag Clack 2:22
16. Djubatczegromm 2:07
17. Yawiquo 6:40

Tatsuya Yoshida - drums
Ryoko Ono - alto sax, flute


SAX RUINS

i'M FRoM THaiLaND
Big Ass "Dan Neramit" (2013)
ou "de Thailande, le croiriez-vous ?!"

Le petit bonus. La proposition la plus commerciale du lot, aussi. Big Ass (quel nom ridicule !) nous viennent de Thaïlande ont quelques albums et un beau succès local dans leur escarcelle et pratiquent ce qu'il est convenu d'appeler du néo-pop-metal soit une musique où on entend de gros riffs, du groove, de jolies mélodies de chant et même, parce que ça vient de Thaïlande, de belles balades sirupeuses. Et de petites inclinaisons presque roots rock qui sont une nouveauté, pour eux. La langue est dépaysante, l'approche instrumentale, clairement calquée sur les productions américaines équivalentes, moins. Ca n'en reste pas moins un court, vu que ce n'est qu'un EP, mais sympathique voyage dans un pays où même les méchants ont le sourire (même si pas sur la photo ci-dessous).

1. Dan Neramit 3;35
2. Tao tee mee 3:39
3. Ton mai wai 4:28
4. Don tree...puer chewit 4:12
5. Lom plien tid 4:08
(les titres sont une approximation phonétique de la langue thaïe)

Daycha Konarlo - lead vocals
Poonsak Jaturaboon - guitar, backing vocals
Apichart Promraksa - guitar, backing vocals
Pongpan Pollasit - bass guitar, backing vocals
Kachorndej Promraksa - drums


BIG ASS

3 commentaires:

  1. D'Ailleurs...

    Myrkur "Myrkur" (2014)
    - http://www30.zippyshare.com/v/89067854/file.html

    Damon Albarn "Dr Dee" (2012)
    - http://www30.zippyshare.com/v/74752388/file.html

    Rachel's "Selenography" (1999)
    - http://www30.zippyshare.com/v/81963029/file.html

    Gitane DeMone "The Reflecting Shadow" (2013)
    - http://www30.zippyshare.com/v/22139670/file.html

    Ron Anderson's PAK "Secret Curve" (2011)
    - http://www30.zippyshare.com/v/48452882/file.html

    Sax RUINS "Blimmguass" (2013)
    - http://www21.zippyshare.com/v/70035335/file.html
    Sax RUINS "Yawiquo" (2009)
    - http://www30.zippyshare.com/v/5093609/file.html

    Big Ass "Dan Neramit" (2013)
    - http://www30.zippyshare.com/v/29446122/file.html

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  2. Merci pour le Gitane Demone. J'ai écouté ça sans même me rappeler (pris hier, écouté aujourd'hui) que ça datait de l'an passé.
    On dirait un truc sorti des années 1970. Mais c'est de très haute volée, un petit quelque chose de Beth Gibbons dans la voix ou l'esprit, en effet. Merci !

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    1. Un album passionnant. Pas facile à décrire, aussi. Le mieux est de l'écouter comme tu as pu t'en rendre compte.
      Merci de ton passage, El Norton.

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