jeudi 24 décembre 2015

Double Dose de Plaisir (Volume 2)

Une double dose de plaisir pour un Noël anticipé ? Parce qu'on ne fait pas les choses à moitié chez le Zornophage ! Vous y retrouverez d'énormes classiques (tellement classiques que je n'y ai même pas mis d'extrait) et d'autres, plus récents, que vous ne connaissez sans doute pas encore. Allez, Ho Ho Ho, Joyeux Noël et toutes ces sortes de choses, et, bien-sûr, Enjoie !

BoB Deluxe
Bob Dylan "Blonde on Blonde" (1966)
ou "Double Blonde"

C'est un Bob Dylan au sommet de sa gloire, au summum de son inspiration aussi. C'est un Bob Dylan qui a gagné la bataille de l'électricité, trouvé un nouveau public et imposé une liberté de ton inhabituelle dans une scène folk dont il s'éloigne de plus en plus. C'est un Bob Dylan bien entouré, enfin, et donc prêt à en découdre sur une double galette noire depuis dûment entrée dans la légende, Blonde on Blonde, évidemment.
Présentement, sur les talons de deux albums qui ont affiché sa notable évolution, nommément Bring It All Back Home et Highway 61 Revisited, Dylan a une pression phénoménale sur ses frêles épaules tant tout le monde ou presque s'attend à ce qu'il ne parvienne pas à maintenir l'hallucinant niveau dont il fait montre depuis le tout début de sa carrière discographique, 4 ans et demi plus tôt seulement. C'est avec un double album que le Zim' réalise son tour de force, le premier du genre dans la musique populaire destiné à un public plutôt jeune ceci dit en passant, un sacré pari relevé par un artiste dont l'inspiration ne se dément nullement. Parce qu'il faut le dire, avec un groupe évoluant de celui employé sur les deux fameuses galettes précédentes, Bob épate par les trésors qu'il est encore et toujours capable de délivrer. Des textes, bien-sûr, parce que la plume du petit gars de Duluth est une des plus sûres de son époque, des mélodies aussi parce que si Dylan n'est objectivement pas le plus grand vocaliste de la création, les limitations de son timbre n'amoindrissent en aucun cas la porté harmonique de sa production. Ainsi a-t-on droit à quelques morceaux destinés à devenir d'authentiques classiques (Rainy Day Women #12 & 35, I Want You et Just Like a Woman sur lesquels il n'est pas besoin de faire l'article) entourés d'une sélection qui, franchement, en impose. A titre informatif, on citera Visions of Johanna (une déchirante ballade), Stuck Inside of Mobile with the Memphis Blues Again (où ce diable prouve que le blues est aussi, encore et toujours, dans ses divines cordes), Absolutely Sweet Marie (où Bob prouve qu'il sait aussi faire de la pop) ou Sad Eyed Lady of the Lowlands (une longue ballade dit-on dédicacée à sa chérie d'alors) mais, vraiment, c'est toutes les pistes de cette mine à chansons précieuses qui méritera votre attention pointilliste et, conséquemment, récoltera votre absolue admiration.
Blonde on Blonde, c'est aussi un Bob Dylan qui brûle le cierge de son inspiration par les deux bouts ce qui ne tardera pas à annoncer des heures moins enthousiasmantes, mais pas avant d'avoir dûment exploré des racines étatsuniennes traditionnelles (John Wesley HardingNashville Skyline) pour le magnifier. Blonde on Blonde c'est aussi, surtout !, une immanquable galette d'un artiste essentiel, mais ça, vous le saviez déjà.

1. Rainy Day Women #12 & 35 4:36
2. Pledging My Time 3:50
3. Visions of Johanna 7:33
4. One of Us Must Know (Sooner or Later) 4:54
5. I Want You 3:07
6. Stuck Inside of Mobile with the Memphis Blues Again 7:05
7. Leopard-Skin Pill-Box Hat 3:58
8. Just Like a Woman 4:52
9. Most Likely You Go Your Way And I'll Go Mine 3:30
10. Temporary Like Achilles 5:02
11. Absolutely Sweet Marie 4:57
12. 4th Time Around 4:35
13. Obviously 5 Believers 3:35
14. Sad Eyed Lady of the Lowlands 11:23

Bob Dylan – vocals, guitar, harmonica, piano
&
Bill Aikins
– keyboards
Wayne Butler – trombone
Kenneth Buttrey – drums
Rick Danko or Bill Lee – bass guitar (New York)
Bobby Gregg – drums (New York)
Paul Griffin – piano (New York)
Jerry Kennedy – guitar
Al Kooper – organ, guitar
Charlie McCoy – bass guitar, guitar, harmonica, trumpet
Wayne Moss – guitar, vocals
Hargus "Pig" Robbins – piano, keyboards
Robbie Robertson – guitar, vocals
Henry Strzelecki – bass guitar
Joe South – bass guitar, guitar

BOB DYLAN

PSyCHéBLue
The Jimi Hendrix Experience "Electric Ladyland" (1968)
ou "Jimiland"

Progmonster de chez Guts of Darkness :
"Riche. Intense. Intelligent. Puissant. Mystique. Il doit manquer des milliers de pages à mon dictionnaire puisque je me retrouve tout à coup à cours d'adjectifs mélioratifs pour tenter seulement de vous décrire le torrent d'émotion qui vous submerge à l'écoute de ce disque mythique. Ce n'est pas possible autrement.
Non, je ne deviens pas gâteux. Je ne vous écris pas sous l'effet d'une soudaine nostalgie de vieux soixante-huitard mal embouché, chose que je ne suis pas d'ailleurs (pas embouché, soixante-huitard je veux dire). Parce que, merde quoi, il ne s'agit pas de n'importe quoi ! Je vous parle de "Electric Ladyland", le double album de la fin des années soixante qui surpasse facilement tous les autres. Un monument de musique pop qui revisite à coup de baguette magique tout ce qui fût, tout ce qui est et tout ce qui sera. Ce disque a tout simplement des allures de chef-d'oeuvre visionnaire ou chaques notes se revêtissent d'une importance capitale, tout en s'abandonnant à l'insouciance et à l'urgence de l'instant.
Bon, ouais, ça va, j'avoue, "Little Miss Strange" fait peut-être exception à cette règle d'excellence qui habite le troisième disque de l'Experience. Mais on peut se dire aussi que ce titre, s'il est présent, l'est de manière tout à fait emblématique, comme dernière trace d'une époque à jamais révolue. Car après cette pause légère (en fait, bien venue après ce sommet de blues psychédélique qu'est "Voodoo Chile", jouissant de plus des interventions lumineuses de l'organiste de Traffic, Steve Winwood), on repart de plus belle avec une série de titres toujours aussi terriblement accrocheurs, remplis de pépites d'inventivités tant harmoniques que rythmiques à vous en donner le vertige. Ce sont l'adaptation musclée du "Come On (Let the Good Times Roll)" de Earl King, "Gypsy Eyes", "Burning of the Midnight Lamp" et "Rainy Day, Dream Away", autant d'incontournables du songbook d'Hendrix. Mais on n'est pas au bout de nos peines ; avant de refermer le disque sur d'autres monuments laissés au patrimoine de l'humanité ("House Burning Down", sa version du "All Along the Watchtower" de Dylan et le célebrissime "Voodoo Child"), s'intercale le vrai gros morceau de la session. J'ai nommé "1983", sa suite en deux parties, qui pourrait bien suffire à toute personne désireuse de goûter au progressif sans se risquer à s'y plonger d'avantage. Jazz, psyché, rock, tout est là, tout ça à la fois.
Toute cette part de notre culture musicale réunit et extrapolée en un peu moins d'une heure et vingt minutes. "Electric Ladyland" serait-il donc l'album parfait ? Je ne suis pas loin de le penser. Et vous ?"
...J'aurais pas mieux dit.

1. ...And the Gods Made Love 1:21
2. Have You Ever Been (To Electric Ladyland) 2:11
3. Crosstown Traffic 2:25
4. Voodoo Chile 15:00
5. Little Miss Strange 2:52
6. Long Hot Summer Night 3:27
7. Come On (Part I) 4:09
8. Gypsy Eyes 3:43
9. Burning of the Midnight Lamp 3:39
10. Rainy Day, Dream Away 3:42
11. 1983... (A Merman I Should Turn to Be) 13:39
12. Moon, Turn the Tides... Gently Gently Away 1:02
13. Still Raining, Still Dreaming 4:25
14. House Burning Down 4:33
15. All Along the Watchtower 4:01
16. Voodoo Child (Slight Return) 5:12

Jimi Hendrix – lead vocals, guitar, piano, percussion, comb and tissue paper kazoo, electric harpsichord, bass on "Have You Ever Been (To Electric Ladyland)", "Long Hot Summer Night", "Gypsy Eyes", "1983", "House Burning Down", and "All Along the Watchtower"
Noel Redding – backing vocals, bass on "Crosstown Traffic", "Little Miss Strange", "Come On (Let the Good Times Roll)", "Burning of the Midnight Lamp", and "Voodoo Child (Slight Return)", acoustic guitar and lead vocals on "Little Miss Strange"
Mitch Mitchell – backing vocals, drums (except on "Rainy Day Dream Away" and "Still Raining, Still Dreaming"), percussion, lead vocals on "Little Miss Strange"
&
Jack Casady
– bass on "Voodoo Chile"
Brian Jones – percussion on "All Along the Watchtower"
Al Kooper – piano on "Long Hot Summer Night"
Dave Mason – twelve string guitar on "All Along the Watchtower", backing vocals on "Crosstown Traffic"
The Sweet Inspirations – backing vocals on "Burning of the Midnight Lamp"
Steve Winwood – organ on "Voodoo Chile"
Chris Wood – flute on "1983... (A Merman I Should Turn to Be)"
- On "Rainy Day, Dream Away" and "Still Raining, Still Dreaming":
Larry Faucette – congas
Mike Finnigan – organ
Buddy Miles – drums
Freddie Smith – tenor saxophone


THE JIMI HENDRIX EXPERIENCE

FRee SToNeS
The Rolling Stones "Exile on Main St" (1972)
ou "Blue Exile"

Grand album de blues rock malade d'un combo en exil forcé pour diverses et peu reluisantes raisons fiscales et judiciaires, Exile on Main St est, surtout !, le grand chef d'œuvre de la seule mouture des Rolling Stones à avoir jamais possédé un authentique guitar-hero dans ses rangs, celle avec Mick Taylor, évidemment.
Dans les faits, l'album final est un collage de trois sessions s'étalant de 69 à 72, un collage qui, mis bout à bout, fait totalement sens, un collage qui recadre les Rolling Stones dans ce qu'on attend fondamentalement d'eux, une version sale gosse british du rock et du blues américain, ce qu'explicite divinement la pochette... en collage. Cette cohérence de ton, malgré l'espacement des enregistrements donc, ce côté à la fois laid-back et énervé, on s'en fout mais on va tous péter !, est la force de ces dix-huit chansons bricolées avec moult guests venu palier les absences de, surtout, Bill Wyman et Charlie Watts sans doute trop occupés à mener la belle vie sur la Côte d'Azur, lieu d'élection de leur doux exil. Et donc, ce qui devrait être un grand fourre-tout, le Double Blanc de Jagger/Richards, s'avère le plus aboutis, le plus poisseux aussi, des albums de ces londoniens à nuls autres pareils. En chanson, ça donne une très solide collection, ce n'est pas toujours le cas chez les Rolling Stones, où quelques pépites se démarquent tout de même : Rocks Off où le riff typique de Richards et la morgue bluesy de Jagger font tellement merveille qu'on n'aurait presque pas besoin de ce piano honky-tonk, des ces cuivres staxiens en diable et de la guitare de Mick mais si en fait, Tumbling Dice qui sait pousser ces Pierres Qui Roulent dans leurs derniers retranchements soul'n'blues, Tom and Frayed en impeccable country rock à faire pâlir d'envie tous ceux, nombreux !, qui s'adonnent alors à l'exercice, ce Ventilator Blues rampant en résurgence de Chicago via le Delta qui confirment que les angliches "ont des lettres" et les moyens de leurs envies, Let It Loose en magnifique ballade rock rondement menée et si joliment enrichie d'aptes flaveurs gospel qu'on n'y résiste pas, ou Shine a Light où, vraiment !, Taylor est trop bon pour qu'on ne le dise pas... Comme ces perles articulent un album dans réel faux-pas, quelques dérapages contrôlés, ça oui !, le bonheur est évidemment au bout du chemin.
Exile on Main Street ? C'est sans le moindre doute la dernière grande-œuvre des Rolling Stones, un album séminal et essentiel, et pas seulement pour les afficionados du groupe, un album que tout amateur de rock qui se respecte se doit de posséder dans sa collection, un immense classique, quoi.

1. Rocks Off 4:31
2. Rip This Joint 2:22
3. Shake Your Hips 2:59
4. Casino Boogie 3:33
5. Tumbling Dice 3:45
6. Sweet Virginia 4:27
7. Torn and Frayed 4:17
8. Sweet Black Angel 2:54
9. Loving Cup 4:25
10. Happy 3:04
11. Turd on the Run 2:36
12. Ventilator Blues 3:24
13. I Just Want to See His Face 2:52
14. Let It Loose 5:16
15. All Down the Line 3:49
16. Stop Breaking Down 4:34
17. Shine a Light 4:14
18. Soul Survivor 3:49

Mick Jagger – lead vocals, harmonica, percussion; guitar on "Tumbling Dice" and "Stop Breaking Down"
Keith Richards – guitars, backing vocals; lead vocals on "Happy"; electric piano on "I Just Want to See His Face"; bass guitar on "Casino Boogie", "Happy" and "Soul Survivor"
Mick Taylor – guitars, slide guitar; bass guitar on "Tumbling Dice", "Torn and Frayed", "I Just Want to See His Face" and "Shine a Light"
Bill Wyman – bass guitar
Charlie Watts – drums
&
Nicky Hopkins
– piano
Bobby Keys – saxophone, percussion on "Happy"
Jim Price – trumpet, trombone, organ on "Torn and Frayed"
Ian Stewart – piano on "Shake Your Hips", "Sweet Virginia" and "Stop Breaking Down"
Jimmy Miller – drums on "Tumbling Dice" (the outro), "Happy" and "Shine a Light", percussion on "Sweet Black Angel", "Loving Cup", "I Just Want to See His Face" and "All Down the Line"
Bill Plummer – upright bass on "Rip This Joint", "Turd on the Run", "I Just Want to See His Face" and "All Down the Line"
Billy Preston – piano and organ on "Shine a Light"
Al Perkins – pedal steel guitar on "Torn and Frayed"
Richard Washington – marimba on "Sweet Black Angel"
Clydie King, Venetta Fields – backing vocals on "Tumbling Dice", "I Just Want to See His Face", "Let It Loose" and "Shine a Light"
Joe Green – backing vocals on "Let It Loose" and "Shine a Light"
Gram Parsons – backing vocals on "Sweet Virginia"
Chris Shepard – tambourine on "Turd on the Run"
Jerry Kirkland – backing vocals on "I Just Want to See His Face" and "Shine a Light"
Mac Rebennack, Shirley Goodman, Tami Lynn – backing vocals on "Let It Loose"
Kathi McDonald – backing vocals on "All Down the Line"

THE ROLLING STONES

UNDeR WaTeRS
Pink Floyd "The Wall" (1979)
ou "Concept névrotique"

Sous la coupe d'un Roger Waters plus que jamais en contrôle de la destiné d'un quatuor qu'il considère désormais comme le véhicule de sa cafardeuse inspiration, Pink Floyd produit le dernier grand concept album de 70s finissantes, à une époque où, punk oblige, le format, et le style psychédélico-progressif pratiqué par le groupe, n'a plus vraiment le vent en poupe. Vous y êtes ? Alors place aux mots d'Oli de W-Fenec :
"The Wall est l'album d'une vie, celle de Roger Waters, un concept album autobiographique qui interpelle le monde en 1979 mais qu'il avait en tête depuis toujours. Avant de se lancer dans l'écriture finale de l'album, il avait présenté deux idées : celle-là, sombre et personnelle et une autre The Pros and Cons of Hitch-Hiking, concept album construit autour d'un auto-stoppeur, album qu'il enregistrera plus tard en solo. L'histoire de Waters, mûre, s'est imposée. En même temps que la musique, il imagine un film mais le projet qui est devenu un double album est suffisamment ambitieux... le film viendra deux ans plus tard (une fois le succès assuré) avec les incroyables participations de Bob Geldorf (le rôle de Pink), Gerald Scarfe (dessinateur) et Alan Parker (réalisateur). The Wall est le résultat de l'enfance de Roger et de sa starisation. Il se construit un mur, son mur à l'intérieur duquel il est prisonnier. Les briques qui le façonnent sont la guerre avec ses incertitudes et ses bombes ("Goodbye Blue Sky", "Vera", "Bring the Boys Back Home"), la guerre qui lui prend son père ("Another Brick in the Wall - part 1"), sa mère ultra possessive et protectrice ("Mother"), le système éducatif anglais qui réprime sa créativité ("Another Brick in the Wall - part 2"), puis les problèmes relatifs à la célébrité ("In the Flesh", "The Show Must Go On") et l'explosion de son couple ("Young Lust", "Nobody Home"). Face à tout cela, Roger n'arrive à pas à réagir, ne trouve pas les moyens de fuir comme il le conseille dans un délire mégalomaniaque ("Run Like Hell"), il s'enferme, culpabilise, tente de se suicider ("Goodbye Cruel World"), il attend la fin, sa fin ("Waiting for the Worms").
L'album est sombre, violent ("In the Flesh ?"), formidablement triste ("The Thin Ice", "Hey You", "Outside the Wall"), on s'apitoie sur un Roger isolé, incompris, qui cherche désespérément un peu de réconfort ... il le trouve dans "Comfortably Numb", rare titre (Roger Waters a quasiment tout écrit seul) où David Gilmour (qui n'a pas autant de tourments !) participe, il l'enrichit majestueusement de parties de guitares magistrales, Wright, plus discret, joue sur les atmosphères et la tension pendant que Mason alterne retenue et défoulement ("Run Like Hell").
The Wall est la psychanalise de Waters interprétée par un Pink Floyd qui nous offre un nouveau visage : le chant n'a jamais eu autant d'importance, l'ambiance n'a jamais été aussi glauque ("Don't Leave Me Now"), jamais un album n'avait mis aussi mal à l'aise son auditeur.
Le succés est lui, toujours aussi planétaire, dans certains pays les étudiants contestataires s'approprient "Another Brick in the Wall - part 2", les autorités interdisent la vente de l'album..., aujourd'hui encore ce titre est connu de tous (we don't need no education) et subi des reprises plus ou moins heureuses (de Pearl Jam à Artsonic en passant par Class of '99 et des DJs innommables). Cet album de a contribué à l'écriture de la légende Pink Floyd et clôt le dernier grand chapitre, The Final Cut, sorte de suite malheureuse de The Wall (la guerre et le père de Waters y étant omniprésents) marquant plus le début de la carrière solo de Waters que la fin de celle du groupe dont il vient de prendre (et perdre) définitivement possession.
"
On précisera que, remasterisation dernière génération oblige, c'est aussi à un festin sonore, de ceux qui font oublier la galette noire originelle, pas moins !, dont il s'agit. A vos souris, en gros !

CD 1
1. In the Flesh? 3:16
2. The Thin Ice 2:27
3. Another Brick in the Wall (Part I) 3:21
4. The Happiest Days of Our Lives 1:46
5. Another Brick in the Wall (Part II) 3:59
6. Mother 5:32
7. Goodbye Blue Sky 2:45
8. Empty Spaces 2:10
9. Young Lust 3:25
10. One of My Turns 3:41
11. Don't Leave Me Now 4:08
12. Another Brick in the Wall (Part III) 1:48
13. Goodbye Cruel World 0:48

CD 2
1. Hey You 4:40
2. Is There Anybody Out There? 2:44
3. Nobody Home 3:26
4. Vera 1:35
5. Bring the Boys Back Home 1:21
6. Comfortably Numb 6:23
7. The Show Must Go On 1:36
8. In the Flesh 4:15
9. Run Like Hell 4:20
10. Waiting for the Worms 4:04
11. Stop 0:30
12. The Trial 5:13
13. Outside the Wall 1:41

Roger Waters - bass, vocals, rhythm guitar, synthesizers, sound effects
David Gilmour - lead and rhythm guitars, vocals, bass, synthesizers
Nick Mason - percussion
Richard Wright - piano, hammond organ, electric piano, synthesizers, bass pedals
&
Bruce Johnston
– backing vocals
Toni Tennille – backing vocals
Joe Chemay – backing vocals
Jon Joyce – backing vocals
Stan Farber – backing vocals
Jim Haas – backing vocals
Children of Islington Green School – vocals
Bob Ezrin – piano, hammond organ, synthesizers, reed organ, backing vocals
James Guthrie – percussion, synthesizer, sound effects
Jeff Porcaro – drums
Joe Porcaro, Blue Ocean & 34 others – snare drums
Lee Ritenour – guitars
Joe (Ron) di Blasi – classical guitar
Fred Mandel – hammond organ
Bobbye Hall – congas, bongos
Frank Marrocco – concertina
Larry Williams – clarinet
Trevor Veitch – mandolin
New York Orchestra – orchestra
New York Opera – choral vocals
Unnamed children's choir from New York – children’s choral vocals
"Vicki & Clare" – backing vocals
Harry Waters – child's voice, "Goodbye Blue Sky"
Chris Fitzmorris – male telephone voice
Trudy Young – voice of the groupie
Phil Taylor – sound effects

PINK FLOYD

RoYaL !
Prince "Sign "O" the Times" (1987)
ou "Funk progress"

Il en parle tellement bien de ce Signe O' the Times de Roger "Prince" Nelson, Korama de chez Forces Parallèles, que, sans coup férir, je lui laisse la main :
"Nous voici donc en 1987, et Prince, désormais seul aux manettes, sort son nouvel album un an tout pile après Parade. Sign O' The Times : le disque de tous les classements, de toutes les discothèques idéales, de tous les superlatifs. Pourquoi une telle unanimité ?
Peut-être parce que Sign O' The Times est en réalité le “best of” de trois projets refusés par Warner, signant le début des bisbilles entre l’artiste et sa maison de disque : le double Dream Factory concocté en 1986 avec The Revolution, le side project Camille, alter égo féminin de Prince interprété par Prince lui-même et dont la voix est pitchée dans les aigus, et le triple Crystal Ball regroupant ces deux précédents projets en y ajoutant des nouveautés. Devant le refus de Warner de sortir un triple album, Prince n’a d’autre choix que de le réduire à un double. Il conserve 15 titres triés sur le volet du projet Crystal Ball, et enregistre un duo avec Sheena Easton. Ça donnera le 16ème titre, “U Got The Look”.
Peut être parce que Sign O' The Times est aussi un album somme. Un véritable catalogue de genres musicaux, retraçant trente ans de musique populaire tout en se payant le luxe d’être novateur. C’est bien simple, tout y passe :
- de la soul à la Curtis Mayfield ? “Slow love” et “Adore”. Check.
- de la ritournelle pop à la Beatles ? “Starfish and Coffee” et “Strange Relationship”. Check.
- un petit hommage jazzy à Joni Mitchell ? “The Ballad Of Dorothy Parker”. Check.
- du funk robotique façon Herbie ? “It” et “Hot Thing”, deux techno-funk minimalistes avec une grosse louche de sexe pour faire bonne mesure. Check.
- du blues 21eme siècle ? “Forever In My Life”. Avec en plus, une petite subtilité qui en fait tout le sel : les chœurs sont constamment en avance sur ce que prononce le lead. Inversion des rôles. Check.
- du rock à guitare virant hymne de stade ? “I Could Never Take The Place of Your Man”, mais surtout “The Cross” qui démarre dans un quasi silence pour terminer en explosion de guitares (on en fait des belles choses avec un Mi et un La…). Check.
- de la pop efficace calibrée charts ? “U Got The Look”. Check.
- du jam funk festif ? “It’s Gonna Be A Beautiful Night”, premier titre live paru officiellement sur disque, et c’est en France que cela a été capturé (Paris 1986) ! Check.
Peut être enfin parce que Sign O' The Times possède en son sein de véritables osnis (objets sonores non identifiés) - enfin, des trucs encore plus bizarres que le reste du disque, pour être exact. Des titres qui font que cet album est définitivement ailleurs et écrase forcément la concurrence de l’époque.
Commençons par le titre qui ouvre l’album et donne son nom à cet opus, je veux bien sûr parler de “Sign O' The Times”. Un beat de Linn Drum, des percussions synthétiques, et ce “Oh yeah” qui résonne comme une invitation. Et là, Prince nous envoie sa chanson la plus politique depuis un bail. Prince devient, le temps d’un titre, un Dylan funk, évoquant tour à tour le sida, l’explosion de Challenger, les homeless, la drogue… Dance on man ! Sur ce rythme robotique, une guitare se balade, comme autant de ponctuations d’un discours désabusé. Cette guitare se fera hargneuse dans les versions live. La chronique du déclin du rêve américain.
Deuxième ovni, “Housequake”. Mais c’est quoi, ça ! C’est funk, c’est jazz, et ça renvoie le rap naissant à ses chères études. C’est autre chose, on ne sait pas quoi, mais c’est unique. Ce titre, c’est l’essence de Prince. Un morceau qui est toujours d’actualité, vingt cinq ans après sa sortie.
Enfin, troisième morceau d’exception, le troublant “If I Was Your Girlfriend”, attribué à Camille. Drôle de morceau construit sur une basse slappée sur fond de nappe synthétique, un beat de Linn Drum et un motif mélodique au clavier doté d’un son d’accordéon. Et les voix de Prince, la lead étant pitchée dans les aigus alors que les chœurs étant pitchés dans les graves. De tant d’artifices devrait naître une certaine distance, mais c’est au contraire toute une humanité, toute une sensibilité étrange qui se dégage, les lyrics renforçant la confusion des sentiments et des genres.
Voila peut être pourquoi Sign O' The Times est, encore aujourd’hui, classé parmi les disques incontournables. Alors, doit on se féliciter du choix de la Warner d’avoir refusé les autres projets ? Au vu du résultat, on serait tenté de dire oui. Mais à la vérité, quand on connait les titres écartés - et qui sortiront quasiment tous dans les années qui suivront - Prince avait largement de quoi remplir un triple album qui tienne la route. Tout simplement parce que sa boulimie créatrice était sans limite durant cette période, et qu'il était intouchable, tout comme son modèle Stevie Wonder dominait outrageusement la musique entre 1972 et 1976.
"
Personellement, ça demeure mon Prince préféré, celui où les expérimentations de son passées se rencontrent et s'épousent en un tout ô combien recommandable que, si vous l'avez jusqu'à ce jour manqué, c'est mal !, je ne puis que chaudement vous conseiller.

CD 1
1. Sign o' the Times 4:57
2. Play in the Sunshine 5:05
3. Housequake 4:42
4. The Ballad of Dorothy Parker 4:01
5. It 5:09
6. Starfish and Coffee 2:50
7. Slow Love 4:22
8. Hot Thing 5:39
9. Forever in My Life 3:30

CD 2
1. U Got the Look 3:47
2. If I Was Your Girlfriend 5:01
3. Strange Relationship 4:01
4. I Could Never Take the Place of Your Man 6:29
5. The Cross 4:48
6. It's Gonna Be a Beautiful Night 9:01
7. Adore 6:30

Prince - all vocals and instruments except as noted below
Wendy Melvoin - guitar and backing vocals (7), tambourine and congas (12, 15)
Lisa Coleman - backing vocals (7), Fairlight sitar and wooden flute (12), keyboards and backing vocals (15)
Sheila E. - drums and percussion (10), percussion and rap (15)
Dr. Fink - keyboards (15)
Miko Weaver - guitar (15)
Brown Mark - bass (15)
Bobby Z. - drums (15)
Eric Leeds - saxophone (3, 7, 8, 15, 16)
Atlanta Bliss - trumpet (3, 7, 15, 16)
Susannah Melvoin - backing vocals (2, 4), vocals (15)
Jill Jones - vocals (15)
Sheena Easton - co-lead vocals (10)

PRINCE

BRiT aNGST
Manic Street Preachers "Generation Terrorists" (1992)
ou "Punk's Not Dead"

Oser un double album studio dès son premier opus, il faut être un peu punk, carrément décadent et assurément plein de morgue et d'envie pour s'y essayer. Ca tombe bien c'est exactement le cas d'un quatuor gallois répondant au doux nom de Manic Street Preachers.
Mais quelle est exactement l'ambition de ces quatre gars quand ils se lancent dans un projet semblant destiné à rabibocher le plus "pomp" du rock avec l'éthos punk d'un Clash ? Et comment parvenir à réaliser telle tour de force quand on n'en est, fondamentalement, qu'au tout début d'une carrière prometteuse, le MSP s'étant fait un nom avant de signer chez la major Columbia ? En ne faisant rien comme tout le monde, forcément ! En ayant un guitariste/parolier, Richey Edwards, qui ne chante pas ni ne joue de guitare sur l'album, icelles enregistrées par le chanteur, James Dean Bradfield, en osant, de la power-ballade la plus typique qui soit (Motorcycle Emptiness, un machin à deux doigts de Whitesnake, carrément !), du riff à la Keith Richards pour un post-glam réussi (Slash 'n' Burn), du stadium rock grungisé de compétition (You Love Us), une lecture très personnelle de l'electro (Repeat (Stars and Stripes) ou les Manic Beaties pour situer), ou de la pop (ici punkisée) comme ils en réussiront beaucoup quelques années plus tard (So Dead)... En élargissant, en s'essayant à tous les possibles sur une base rock hard en solide et utile fondation ce que confirme dès son titre l'ultime chanson de l'opus originel, Condemned to Rock 'n' Roll. Une belle collection de mec "qui en ont".
Et puis il y a les bonus, édition Deluxe commémorative du 20ème anniversaire de l'album oblige, et là, majoritairement grâce aux moult démos préparatoires de l'album, on peut constater des changements, des enrichissements, une faim grandissante de faire du punk rock théâtral qui séduira surtout les vrais fans du groupe, les autres, passée une première écoute amusée, relègueront la chose au rang des souvenirs.
Presque aussi têtes à claques qu'Oasis (ça s'est amélioré depuis pour les gallois), mais tellement plus talentueux, c'est l'évidence dès ce premier long-jeu aux ambitions pas toutes réalisées mais terriblement gonflées, les Manic Street Preachers s'installaient, en 1992, comme une force avec laquelle il allait falloir compter dans le petit monde du rock britannique, prédiction depuis largement confirmée.

CD 1 - Album
1. Slash 'n' Burn 3:59
2. Nat West–Barclays–Midlands–Lloyds 4:32
3. Born to End 3:55
4. Motorcycle Emptiness 6:08
5. You Love Us 4:18
6. Love's Sweet Exile 3:29
7. Little Baby Nothing 4:59
8. Repeat (Stars and Stripes) 4:09
9. Tennessee 3:06
10. Another Invented Disease 3:24
11. Stay Beautiful 3:10
12. So Dead 4:28
13. Repeat (UK) 3:09
14. Spectators of Suicide 4:40
15. Damn Dog 1:52
16. Crucifix Kiss 3:39
17. Methadone Pretty 3:57
18. Condemned to Rock 'n' Roll 6:06
Bonus
19. Theme from M*A*S*H (Suicide Is Painless)

CD 2 - Bonus
1. Slash 'n' Burn (House in the Woods Demo) 3:59
2. Nat West–Barclays–Midlands–Lloyds (Marcus Demo) 4:01
3. Born to End (Marcus Demo) 2:54
4. Motorcycle Emptiness (House in the Woods Demo) 6:26
5. You Love Us (Heavenly Version) 4:26
6. Love's Sweet Exile (House in the Woods Demo) 3:15
7. Little Baby Nothing (House in the Woods Demo) 4:25
8. Repeat (Marcus Demo) 2:42
9. Tennessee (House in the Woods Demo) 2:55
10. Another Invented Disease (House in the Woods Demo) 3:32
11. Stay Beautiful (Marcus Demo) 3:13
12. So Dead (House in the Woods Demo) 4:24
13. Repeat (House in the Woods Demo) 3:11
14. Spectators of Suicide (House in the Woods Demo) 5:49
15. Damn Dog (Live) 1:47
16. Crucifix Kiss (Marcus Demo) 3:41
17. Methadone Pretty (House in the Woods Demo) 4:11
18. Suicide Alley (South Wales Demo) 2:34
19. New Art Riot (South Wales Demo) 2:54
20. Motown Junk (London Studio Demo) 2:53
21. Motown Junk 3:59

James Dean Bradfield – lead vocals, lead, rhythm and acoustic guitars
Richey Edwards – rhythm guitar, lyrics
Sean Moore – drum programming, drums, percussion, backing vocals
Nicky Wire – bass guitar
&
May McKenna
– backing vocals on "Another Invented Disease"
Jackie Challenor – backing vocals on "Another Invented Disease"
Lorenza Johnson – backing vocals on "Another Invented Disease"
Dave Eringa – piano, organ on "Nat West–Barclays–Midlands–Lloyds", "You Love Us", "Spectators of Suicide" and "Crucifix Kiss"
Traci Lords – vocals on "Little Baby Nothing"
Spike Edney – keyboards on "Little Baby Nothing"
Richard Cottle – keyboards on "Motorcycle Emptiness"

MANIC STREET PREACHERS

PLaNe-HeR
The Gathering "How to Measure a Planet?" (1998)
ou "Dreamland"

Des Hollandais abandonnant leurs oripeaux gothiques pour de nouveaux habits électro rock planant du plus bel effet ? C'est la transformation de The Gathering avec How to Measure a Planet? (un double, pas moins !) et c'est Dead de chez Trashocore qui nous en parle :
"Lorsque l'on place "How To Measure A Planet?" dans sa platine, il faut tout de même se remettre en tête qu'un an seulement avant lui, les hollandais de the Gathering avaient sorti le plutôt métallique et tout bonnement excellent "Nighttime Birds". Vous l'aurez compris, entre ces deux albums, le groupe a opté pour une direction musicale bien différente, laissant derrière un style qu'ils avaient contribué à créer pour explorer de nouveau horizons. A l'époque, ce nouvel opus a fait un tomber des têtes dans le cheptel des fans du groupe à cause justement de cette nouvelle orientation.
Et pourtant, si vous êtes un temps soit peu sensible, vous ne pourrez pas résister à un tel album. Pour un premier essai, les hollandais ont fait très fort, transformant l'ambiance très froide du précédent album, en une ambiance chaude et intimiste où se mêlent la douceur de la voix d'Anneke et la beauté de la musique distillée par le reste du groupe. Le travail de composition a été réalisé tout en subtilité, la magie de cet l'album reposant sur une savante utilisation de tous les instruments et de multiples arrangements qui lui donnent une grande richesse. Petit bémol : je ne sais pas si c'est dû à la production ou aux qualités intrinsèques d'Anneke, mais bien que le chant demeure très bon, il l'est bien moins que sur les précédents albums, dégageant moins de puissance et se révélant même parfois un peu hésitant.
L'album se décompose en deux CDs (et vu la durée totale, il fallait bien ça). Le premier disque (le plus important) est gorgé de titres plus magnifiques les uns que les autres, dans la majorité très calmes et atmosphériques ("Frail", "Red Is A Slow Colour", "Marooned"), parfois plus électriques ("Great Ocean Road", "Travel") et parfois très très calmes ("Rescue Me", "My Electricity", "The Big Sleep"). Mis à part le single "Liberty Bell" qui est sans conteste le titre le plus mauvais de l'album (Dommage...), l'ensemble est d'une qualité exemplaire, très touchant et prenant comme the Gathering a toujours su le faire.
Le second CD fait plus office de bonus avec 5 titres (dont "How To Measure A Planet?" qui dure près de 30 minutes !!!) et surtout trois excellents morceaux : "Illuminating", "Locked Away" et "Probably Built In The Fifties".
Le tout possède une durée vraiment impressionnante (plus d'une heure quarante de musique) que vous aurez sûrement du mal à vous enfiler en une fois, mais l'ensemble vaut vraiment la peine d'être écouté.
Bien loin de son grand frère "Nighttime Birds", "How To Measure A Planet?" marque donc un tournant dans le carrière de ce grand groupe qu'est The Gathering, annonçant un changement de cap qu'ils ne quitteront plus pour en arriver à leur style actuel que l'on peut découvrir sur le sublissime "Souvenirs". Malgré quelques imperfections, le groupe signe tout de même une de ses meilleures productions, dégageant tout ce dont un album de cette trempe doit dégager : émotions et sensibilité. Tout simplement magnifique.
"
Si les ambitions du groupe ont, depuis, été revue à la baisse, et sans doute étant trop élevées pour eux était-ce une bonne idée, reste ce How to Measure a Planet? plus qu'intéressant et assurément réussi et attachant jusque dans ses (rares) maladresse, un album recommandé.

CD 1
1. Frail (You Might as Well Be Me) 5:04
2. Great Ocean Road 6:19
3. Rescue Me 6:22
4. My Electricity 3:32
5. Liberty Bell 6:01
6. Red is a Slow Colour 6:26
7. The Big Sleep 5:01
8. Marooned 5:56
9. Travel 9:06

CD 2
1. South American Ghost Ride 4:25
2. Illuminating 5:51
3. Locked Away 3:24
4. Probably Built in the Fifties 7:26
5. How to Measure a Planet? 28:33

Anneke van Giersbergen – lead vocals/guitars
René Rutten – guitars
Frank Boeijen – keyboards
Hugo Prinsen Geerligs – bass
Hans Rutten – drums


THE GATHERING

SKyHiGH
Godspeed You Black Emperor! "Lift Yr. Skinny Fists Like Antennas to Heaven!" (2000)
ou "Post-Symphonic"

Une œuvre transcendantale, le must ultime d'un post-rock orchestral absolument pas brainy mais définitivement trippy, ce sont les canadiens de Godspeed You Black Emperor! et leur incontesté chef d'œuvre, Lift Yr. Skinny Fists Like Antennas to Heaven! (ce nom !, ce titre !), une légende de plein droit.
De fait, passé à la postérité qu'il est, ce qui n'est que justice, on ne s'étendra pas sur le contenu de l'opus parce que, vraiment, on ne décrit pas ces crescendos de cordes tumultueuses, ces puissantes vagues instrumentales émotionnelles qui savent emporter l'auditeur dans un monde qui n'est plus vraiment le notre, on le vit, on s'immerge dans ces quatre suites instrumentales d'une vingtaine de minutes chacune qui, tant héritières des exploration krautrock que du mouvement du classique minimaliste en général et de Philip Glass en particulier, ne demandent à l'auditeur qu'un complet abandon de soi. Et vous pouvez faire confiance à ces lascars-là pour vous transporter dans des paysages mentaux jusqu'alors inexploré.
Ha, Lift Yr. Skinny Fists Like Antennas to Heaven!... What a trip!

CD 1
1. Storm 22:31
I. Lift Yr. Skinny Fists, Like Antennas to Heaven...
II. Gathering Storm/Il Pleut à Mourir [+Clatters Like Worry]
III. 'Welcome to Barco AM/PM...' [ L.A.X.; 5/14/00]
IV. Cancer Towers on Holy Road Hi-Way
2. Static 22:35
I. Terrible Canyons of Static
II. Atomic Clock
III. Chart #3
IV. World Police and Friendly Fire
V. [...+The Buildings They Are Sleeping Now]

CD 2
1. Sleep 23:17
I. Murray Ostril: '...They Don't Sleep Anymore on the Beach...'
II. Monheim
III. Broken Windows, Locks of Love Pt. III.
2. Antennas to Heaven 18:57
I. Moya Sings 'Baby-O'...
II. Edgyswingsetacid
III. [Glockenspiel Duet Recorded on a Campsite In Rhinebeck, N.Y.]
IV. 'Attention...Mon Ami...Fa-Lala-Lala-La-La...' [55-St. Laurent]
V. She Dreamt She Was a Bulldozer, She Dreamt She Was Alone in an Empty Field
VI. Deathkamp Drone
VII. [Antennas to Heaven...]

Thierry Amar – bass guitar
David Bryant – electric guitar
Bruce Cawdron – drums
Aidan Girt – drums
Norsola Johnson – cello
Efrim Menuck – guitar
Mauro Pezzente – bass guitar
Roger Tellier-Craig – guitar
Sophie Trudeau – violin
&
Alfons
– horn
Brian – horn

GODSPEED YOU BLACK EMPEROR!

HoMeMaDe
Eels "Blinking Lights and Other Revelations" (2005)
ou "Les petites histoires de Mister E."

Une collection de chansons enregistrées en 1998 et 2004, un machin sur deux CDs et 33 chansons, dire que la sixième sortie des Eels de Mark Oliver Everett est une impressionnante somme tient du doux euphémisme. Comme, en plus, la qualité est au rendez-vous, on l'accueille avec tout l'enthousiasme mérité. Ha oui, Blinking Lights and Other Revelations porte beau.
Alors forcément, comme il y a beaucoup d'outtakes et de sessions différentes, le tout ne brille pas forcément de la folle cohésion qu'avaient chacun des précédents albums d'Eels. Mais il y a le songwriting de Mark Oliver Everett et, là, on est assuré que la qualité sera au rendez-vous parce qu'indéniablement, le monsieur s'est affirmé comme une belle plume ce que confirme la massive sélection du double album. Il y a aussi de belles guests venues prêter main forte, tout en entérinant sa place dans un club informel de happy-fews d'exception, dont Peter Buck de R.E.M. sur deux chansons (To Lick Your Boots, To See Natalie), John Sébastian (oui de Lovin' Spoonful, sur le délicieux Dusk: a Peach in the Orchard), ou, honneur ultime, de Tom Waits venu pousser la chansonnette sur un très réussi Going Fetal. Pas qu'Everett ait vraiment besoin de tous ces gens, puisque de nombreux autres musiciens renforce son quatuor d'alors. A la limite, Mister E ne nous balancerait que des machins enregistrés seul dans sa chambre, à l'acoustique et au chant, qu'on n'ergoterait pas sur le minimalisme du bidule tant l'écriture se suffit à elle-même. Mais pas ici, même si en effet la tessiture acoustique domine, où la richesse des arrangements vient taquiner la couenne des 33 bulles d'inspiration.
Vous avez besoin de plus pour vous ruer sur cet excellemment réussi Blinking Lights and Other Revelations ? Mais vous êtes fous ? Quand il s'agit de Mark Oliver Everett et de ses frémissantes Anguilles, le nom seul devrait suffire !

CD 1
1. Theme from Blinking Lights 1:44
2. From Which I Came/A Magic World 3:13
3. Son of a Bitch 2:27
4. Blinking Lights (For Me) 2:01
5. Trouble with Dreams 4:33
6. Marie Floating Over the Backyard 2:03
7. Suicide Life 2:41
8. In the Yard, Behind the Church 4:05
9. Railroad Man 4:16
10. The Other Shoe 2:32
11. Last Time We Spoke 2:22
12. Mother Mary 3:21
13. Going Fetal 2:21
14. Understanding Salesmen 2:43
15. Theme for a Pretty Girl That Makes You Believe God Exists 2:06
16. Checkout Blues 2:27
17. Blinking Lights (For You) 2:00

CD 2
1. Dust of Ages 2:21
2. Old Shit/New Shit 3:17
3. Bride of Theme from Blinking Lights 1:52
4. Hey Man (Now You're Really Living) 3:02
5. I'm Going to Stop Pretending That I Didn't Break Your Heart 3:56
6. To Lick Your Boots 3:30
7. If You See Natalie 3:41
8. Sweet Li'l Thing 3:27
9. Dusk: A Peach in the Orchard 1:17
10. Whatever Happened to Soy Bomb 2:26
11. Ugly Love 2:58
12. God's Silence 1:26
13. Losing Streak 2:52
14. Last Days of My Bitter Heart 1:35
15. The Stars Shine in the Sky Tonight 3:31
16. Things the Grandchildren Should Know 5:22

E – vocals, guitar, keyboards, melodica, production
Butch – drums, percussion
The Chet – guitar
Koool G. Murder – bass guitar
Puddin' – drums
&
Wayne Bergeron
– trumpet
Bobby, Jr. – "wails" ("Last Time We Spoke")
Peter Buck – guitar ("To Lick Your Boots", "If You See Natalie")
Matt DeMerritt – saxophone
Wally Gagel – keyboards
Ludvig Girdland – violin
Joe Gore – guitar
Probyn Gregory – horns
David Hlebo – saxophone
Jim Jacobsen – keyboards, horn, string arrangements, programming
Jim Lang – strings, mixing
Bill Liston – woodwinds
Andy Martin – trombone
Joe Meyer – horn
Dick Mitchell – flute
John Sebastian – organ ("Dusk: A Peach in the Orchard")
Todd Simon – trumpet
Gerri Sutyak – cello
Michael Valerio – bass guitar
Tom Waits – vocals ("Going Fetal")

E de EELShttp://mangemesdix.blogspot.com/2015/12/double-dose-de-plaisir-volume-2.html?showComment=1450976477807#c2314098629638848970

12 commentaires:

  1. Double Dose de Plaisir (Volume 2)

    Bob Dylan "Blonde on Blonde" (1966)
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    The Jimi Hendrix Experience "Electric Ladyland" (1968)
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    The Rolling Stone "Exile on Main St." (1972)
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    Pink Floyd "The Wall" (1979)
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    Prince "Sign O the Times" (1987)
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    Manic Street Preachers "Generation Terrorists" (1992)
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    The Gathering "How to Measure a Planet?" (1998)
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    Godspeed You Black Emperor! "Lift Yr. Skinny Fists Like Antennas to Heaven!" (2000)
    - http://www41.zippyshare.com/v/wkgV3lC3/file.html

    Eels "Blinking Lights and Other Revelations" (2005)
    - http://www41.zippyshare.com/v/bdklILNu/file.html

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  2. C'est un méga joli cadeau..et je ne parle pas des 2 mères Noël... absolument tout ce que j'aime, .. Je suis tjrs accroc à ce Godspeed et j'avais oublié ce Manic.
    Bon Noël Zozo

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    1. Merci et, avec du retard, j'espère que tu as aussi passé de bonne fêtes de Noël.

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  3. Happy Nöyel 2U, vieille branche, et méfie-toi des dindes et des bûches !!!!!
    Je suppose que le nouvel album (double) d'Iron Maiden c'est pour le volume 3 !!!!! :-)

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    1. Le nouvel album (double) d'Iron Maiden, j'en ai déjà parlé, et il est bon, sans doute pas assez pour figurer dans une série anthologique sur le format.

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  4. Amo questo blog (I love this blog)! Merci!!!!

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  5. Merci de tes cadeaux au pied du sapin. Je ne connaissais pas The Gathering et c'est une belle découverte. Le reste est du tout bon mais j'ai la chance de connaitre...Les Manic SP ont fait de bien belles choses bien rééditées et c'est bien que tu fasses connaitre avec ton don de l'emballage cadeau...Bonnes fêtes & thxs. Ph

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    1. Heureux de t'avoir fait découvrir un bel album.
      Bonnes fêtes.

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  6. J' pensais avoir tous ces albums et v'la t y pas que je ne retrouve plus le "Godspeed You Black Emperor!"
    Alors merci & Joyeux Noël

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  7. J'ai souvent eu du mal avec les doubles, mais là, avec le GY!BE et le Eels, tu cites deux de mes préférés (je retiendrais aussi le Mellon Collie des Smashing, et The Fragile de NIN).
    Je vais me réécouter le Blonde On Blonde de Dylan, que je connais finalement assez mal.
    Merci pour ces gâteries hivernales !

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