Il y a des albums qu'on ne devrait plus avoir à présenter, des essentiels qui doivent faire l'unanimité... C'est ce que propose ce second exposé automnal qui part un peu dans tous les sens musicalement mais qui, qualitativement, a l'aiguille fermement visée vers le firmament. Enjoie !
DiMaNCHe
Miles Davis "Kind of Blue" (1959)
ou "La Révolution Tranquille de Master Miles"
C'est l'album le plus vendu de toute l'histoire du jazz, c'est un album, surtout !, qui pousse les genres et les limites et atteint des sommets de grâce insoupçonnés. Ha oui, Miles Davis a fait fort avec ce Kind of Blue, très fort.
Déjà il y a le groupe, de rêve, avec une paire de saxophonistes à faire baver d'envie tout amateur de jazz qui se respecte, on parle bien entendu du tenor John Coltrane, pas encore la légende qu'il deviendra mais déjà l'instrumentiste d'exception que ne tardera pas à révéler Giant Steps, et de l'altiste Cannonball Adderley qui s'affiche presque aussi haut au panthéon du jazz de référence que le précité, Bill Evans au piano, auquel on doit l'aspect jazz modal vers lequel glisse ici Miles, et une section rythmique presque aussi mythique composée de Paul Chambers (basse) et Jimmy Cobb (batterie). Dans le genre, on a rarement fait mieux. Ensuite il y a les compositions, seulement cinq mais dont toutes (toutes !) sont depuis devenues d'immortels classiques, deux d'entre-elles étant cosignées par Miles et son divin pianiste. Enfin, il y a la magie des sessions elles-mêmes où, en deux petites journées, 2 mars et 22 avril 1959, la magie opéra au-delà des plus folles espérances des divers protagonistes. Rajoutez à ce jazz d'anthologie, racé, mélodique mais tout de même extrêmement recherché, révolutionnaire même si on retrouve divers aspects déjà développés par Miles dans ses précédentes explorations cool, les bonus essentiels de la présente édition anniversaire et vous comprendrez sans peine qu'ici le bonheur est complet et l'album un indéniable sommet dans une année pourtant riche en sensations fortes (merci Brubeck, Ornette et Mingus !). En vérité, voudrait-on dire du mal qu'on n'y arriverait pas, même avec la plus exemplaire mauvaise-foi.
Évidemment, Miles connaîtra moult autres heures de gloire mais jamais plus, allez peut-être avec Bitches Brew et sa fusionnante révolution, il ne parviendra à cumuler vision prospective et grâce mélodique comme sur ce Kind of Blue éternel, intouchable, et obligatoire, évidemment.
Disc 1
1. So What 9:22
2. Freddie Freeloader 9:46
3. Blue in Green 5:37
4. All Blues 11:33
5. Flamenco Sketches 9:26
6. Flamenco Sketches (Alternative take) 9:32
7. Freddie Freeloader (Studio Sequence) 0:53
8. Freddie Freeloader (False start) 1:27
9. Freddie Freeloader (Studio Sequence 2) 1:30
10. So What (Studio Sequence) 1:55
11. So What (Studio Sequence 2) 0:13
12. Blue in Green (Studio Sequence) 1:58
13. Flamenco Sketches (Studio Sketches) 0:45
14. Flamenco Sketches (Studio Sketches 2) 1:12
15. All Blues (Studio Sketches) 0:18
Disc 2
1. On Green Dolphin Street 9:50
2. Fran-Dance 5:49
3. Stella by Starlight 4:46
4. Love for Sale 11:49
5. Fran-Dance (Alternative Take) 5:53
6. So What (Live) 17:29
Miles Davis - trumpet
Julian "Cannonball" Adderley - alto saxophone, except on "Blue in Green"
John Coltrane - tenor saxophone
Bill Evans - piano (except "Freddie Freeloader")
Paul Chambers - double bass
Jimmy Cobb - drums
&
Wynton Kelly - piano on "Freddie Freeloader"
MILES DAVIS |
LuNDi
Led Zeppelin "Led Zeppelin IV" (1971)
ou "Pinacle"
Alors, pour commencer, comment l'appelle-t'on cet album ? Led Zeppelin IV pour le label, plus prosaïquement le 4ème album pour Page et Plant, Zoso parce que c'est ainsi que le symbole de Page semble se prononcer, 4 Symboles pour d'autres en rapport aux idéogrammes choisis pour chaque membre, ou encore Sans Titre et Runes pour ceux que les autres ne satisfont pas. Un beau bordel pour une œuvre finalement typique de ses créateurs où gros hard rock à riffs irrésistibles, folk rock délicat, power ballad référentielle et blues se disputent la tête d'affiche.
Parce que, oui !, il a tout ce quatrième opus d'une carrière déjà bien lancée, déjà couronnée de succès d'une formation qui ne montre pas le moindre signe d'affaiblissement. Du hard rock légendaire qui sait aussi bien envoyer le bois que faire dans la finesse (Black Dog, Rock and Roll, Misty Mountain Hop, Four Sticks), de l'épique qui commence par vous flatter la feuille avant de décoller (Stairway to Heaven), de jolis arpèges pour servir une non moins jolie mélodie (Going to California), du blues sans électricité qui se promène entre le delta du Mississippi et l'Angleterre rurale (The Battle of Evermore), du blues quasi-progressif aussi (When the Levee Breaks) et rien qui ne soit autre chose que splendide, impressionnant, immortel... Enorme ! La cohésion du groupe, chacun tenant son rôle avec un talent qui laisse bouche bée sans jamais tenter de tirer la couverture à lui, la production parfaite (signé d'un Jimmy Page capitaine naturel du navire), et même, donc, l'énigmatique pochette, contribuent à faire de l'opus un objet de culte justifié en plus d'un immense succès commercial ô combien mérité.
Rajoutez-y, dans sa version définitive (ou pas...) de 2014 un cd de bonus pas exactement essentiel mais permettant d'agréablement prolonger l'expérience, à coup de mix alternatifs essentiellement, dans un remaster de fort belle qualité qui plus est (un poil au dessus de l'édition précédente qui satisfaisait pourtant déjà) et vous obtiendrez ce qu'il est convenu d'appeler un obligatoire, un immanquable, tout simplement. Led Zeppelin IV ? Si tu ne l'as pas, tu as raté ta vie !
1. Black Dog 4:54
2. Rock and Roll 3:40
3. The Battle of Evermore 5:51
4. Stairway to Heaven 8:01
5. Misty Mountain Hop 4:38
6. Four Sticks 4:44
7. Going to California 3:31
8. When the Levee Breaks 7:07
Bonus Disc
1. Black Dog (Basic Track with Guitar Overdubs) 4:34
2. Rock and Roll (Alternate Mix) 3:39
3. The Battle of Evermore (Mandolin/Guitar Mix From Headley Grange) 4:13
4. Stairway to Heaven (Sunset Sound Mix) 8:03
5. Misty Mountain Hop (Alternate Mix) 4:45
6. Four Sticks (Alternate Mix) 4:33
7. Going to California (Mandolin/Guitar Mix) 3:34
8. When the Levee Breaks (Alternate U.K. Mix) 7:08
John Bonham - drums
John Paul Jones - bass guitar, electric piano, mellotron, mandolin on "Going to California", recorders, EMS VCS 3, acoustic guitar on "The Battle of Evermore"
Jimmy Page - electric and acoustic guitars, mandolin on "The Battle of Evermore",
Robert Plant - lead and overdubbed backing vocals, tambourine, harmonica on "When the Levee Breaks"
&
Sandy Denny - vocals on "The Battle of Evermore"
Ian Stewart - piano on "Rock and Roll"
LED ZEPPELIN |
MaRDi
Pink Floyd "The Dark Side of the Moon" (1973)
ou "Face Cachée, Référence Reconnue"
Qu'écrire sur celui-ci qui ne l'est jamais été ? Que dire d'un album unanimement reconnu comme un des plus marquants de l'histoire de la pop music, toutes périodes et tous genres confondus ? Alors on écoute ce beau trip expertement concocté en studio par des musiciens qui ne savaient peut-être pas exactement où ils allaient (ce sont les 70s et leurs expérimentations échevelées) mais y allèrent avec une grâce rarement rencontrée. Et on apprécie, évidemment, la restitution stéréophonique parfaite d'une discovery edition ô combien bienvenue. Le reste ? C'est de la littérature, une pochette mythique (signée Storm Thorgerson, bien entendu), un psychédélisme progressif en forme de machine à rêver qui continue à faire son effet bœuf plus de 40 ans après la sortie de la chose... Légendaire ! C'est tout ça et bien plus The Dark Side of the Moon, huitième long-jeu d'un Pink Floyd qu'on n'a jamais connu à pareille fête et, vu ce qui s'annonce, rien que Wish You Were Here et Animals !..., ça ne fait que commencer. Incontournable, obligatoire, essentiel, etc. Trop de mots pour vous dire que, quelque soit votre goût d'élection, il vous le faut !
1. Speak to Me 1:30
2. Breathe 2:43
3. On the Run 3:30
4. Time (containing Breathe (Reprise)) 6:53
5. The Great Gig in the Sky 4:15
6. Money 6:30
7. Us and Them 7:51
8. Any Colour You Like 3:24
9. Brain Damage 3:50
10. Eclipse 2:03
David Gilmour – vocals; guitars; VCS 3
Nick Mason – percussion; tape effects
Richard Wright – keyboards; vocals; VCS 3
Roger Waters – bass guitar; vocals; VCS 3; tape effects
&
Dick Parry – saxophone on "Us and Them" and "Money"
Clare Torry – vocals on "The Great Gig in the Sky"
Doris Troy – backing vocals
Lesley Duncan – backing vocals
Liza Strike – backing vocals
Barry St. John – backing vocals
PINK FLOYD |
MeRCReDi
The Clash "London Calling" (1979)
ou "Punk Legend"
Que se passe-t-il lors que quatre punk originels décident d'élargir notablement le spectre de leur art sonique ? Ben, London Calling des Clash bien-sûr, un album justement entré dans la légende.
Or donc, The Clash, après deux brillantissimes albums de punk avéré, des plus séminaux que le genre connut ce qui n'est pas peu dire, se lancent dans l'ouverture (et pas seulement vers le reggae seconde mamelle naturelle du punk british) avec tout l'enthousiasme de leur juvénile énergie et tout le savoir-faire de musiciens déjà roués, et, tudiou !, le font-ils bien !
Dans les faits, comme le coup d'avant où ils avaient recruté le plus que producteur de Blue Öyster Cult, Sandy Pearlman, les londoniens surprennent en engageant Guy Stevens plus connu pour ses divers travaux, de metteur en son à manager, pour Procol Harum, Mott the Hoople, Free ou Spooky Tooth. Surprennent , vraiment ? Pas tant que ça si on se rappelle l'implication de Stevens dans une démo de début de carrière dès 1976. Pour conclure sur le sujet technique et Stevens en particulier, on mentionnera les louanges qui lui furent tressés par le quatuor qui ira jusqu'à dire que, sans Guy, l'album n'aurait pas été aussi populaire, ou réussi.
Musicalement, c'est un Clash en pleine cure de découverte de genres nord-américains anciens, nommément rockabilly, jazz et rhythm'n'blues qui met en pratique ses nouvelles marottes tout en continuant à développer son punk rock vers un classic rock qui lui va bien au teint en n'oubliant évidemment pas le reggae et le ska qui sont déjà dans les acquis de son répertoire. Le tout, dont toujours l'essentielle verve sociale et politique d'un Strummer ici magistralement confirmée par un talent de plume encore accru (c'est en forgeant, etc.), est un kaléidoscope sans faux-pas d'influences aussi évidentes que bien digérées et magnifiquement recrachées par un groupe qui, certes, a largement tempéré ses passés emportements électriques mais fait cependant toujours montre d'une énergie et d'un allant tout à fait communicatifs dans le détail duquel on ne rentrera pas pour laisser à ceux qui n'y aurait pas encore gouté le bénéfice de la divine surprise les autres sachant évidemment de quel festin il s'agit.
Double album à raison légendaire, chef d'œuvre ultime d'un punk rock en pleine évolution qui ne tardera pas à manquer de carburant ou à muer radicalement (chez Clash comme chez la plupart de leurs contemporains), London Calling est ce qu'il est convenu d'appeler un immanquable, un album que tout un chacun se doit de posséder quelque soit "la chapelle à laquelle il prie" tout simplement parce que, excellent de bout en bout, il constitue un haut-fait indéniable de la musique du XXème siècle.
1. London Calling 3:19
2. Brand New Cadillac 2:09
3. Jimmy Jazz 3:52
4. Hateful 2:45
5. Rudie Can't Fail 3:26
6. Spanish Bombs 3:19
7. The Right Profile 3:56
8. Lost in the Supermarket 3:47
9. Clampdown 3:49
10. The Guns of Brixton 3:07
11. Wrong 'Em Boyo 3:10
12. Death or Glory 3:55
13. Koka Kola 1:46
14. The Card Cheat 3:51
15. Lover's Rock 4:01
16. Four Horsemen 2:56
17. I'm Not Down 3:00
18. Revolution Rock 5:37
19. Train in Vain 3:09
Joe Strummer – lead vocals, backing vocals, rhythm guitar, piano
Mick Jones – lead guitar, piano, harmonica, lead and backing vocals
Paul Simonon – bass guitar, backing vocals, lead vocals on "The Guns of Brixton"
Topper Headon – drums, percussion
&
Mickey Gallagher – organ
The Irish Horns – brass
THE CLASH |
JeuDi
Talking Heads "Remain in Light" (1980)
ou "The Crown on the Heads"
Remain in Light, c'est le chef d’œuvre des Talking Heads, un album où la formation new yorkaise largue les amarres, se laisse aller à expérimenter comme il le veut, à progresser au-delà de tout ce qu'on pouvait imaginer.
Bon, tout avait commencé avec le transitoire Fear of Music 1 an plus tôt mais c'est bien ici que tout prend magnifiquement forme. Alors, qu'est-ce qui fait que la chrysalide accouche d'un si beau papillon ? L'assurance grandissante d'une formation qui, à expérimenter, reprend chaque fois goût à son art ? Probablement. La reconduite d'une équipe qui, se connaissant mieux, se laisse d'autant plus facilement aller à sortir de sa supposée zone de confort ? Sûrement. La qualité du songwriting d'un David Byrne progressant à pas de géant ? Forcément.
L'assurance d'abord parce qu'en 1980 les Talking Heads sont des instrumentistes de plus en plus accomplis dont les convictions prospectives furent grandement renforcées par la série de succès consécutifs que connaît leur carrière. L'équipe ensuite, parce qu'avec la participation, pour la 3ème fois !, d'un Brian Eno qui a su amener dans sa valise quelques excellents collègues (dont le précieux Adrian Belew alors dans un King Crimson tout récemment reformé, la fois précédente, c'était Fripp qui s'y était collé). Et les chansons, bien sûr, ha ! les chansons !, la belle collection d'icelles avec, pour commencer, le tube de la mort dont on n'a toujours pas réussi à se lasser (Once in a Lifetime) peut-être grâce à son texte sarcastique, plus sûrement parce qu'on peut y danser pas idiot et que la mélodie vous accroche immédiatement pour ne plus jamais vous lâcher. Et le reste, évidemment, dont l'introductif Born Under Punches et ses flaveurs africaines et même afrobeat, The Great Curve où l'art-rock de King Crimson rencontre le tribalisme aventureux de Fela, un Listening Wind un rien dub, définitivement progressif. Etc. Dont les bonus de la présente édition dont un Fela Riff qui en dit beaucoup sur les obsessions musicales d'alors de Byrne et de ses compagnons. Et puis, forcément, comme c'est Eno à la console, et que le remaster a été soigneusement concocté, ça sonne du feu de Zeus sans jamais faire dans le tape à l’œil typique de débutantes 80s. Clairement, les Talking Heads ne sont plus ici punk, ou new wave, ou quoique ce soit, worldbeat par exemple, que vous souhaiteriez les étiqueter, ils sont eux-mêmes, une congrégation d'individus unis pour le bon et le meilleur encore se fichant royalement d'être rattachés à quelque chapelle que ce soit.
Les Talking Heads, et même Byrne en solo qu'il ne faut surtout pas négliger, feront d'autres excellents albums, rien à jeter chez les Têtes, pas grand chose chez David, mais n'atteindront plus jamais la grâce de leur, seulement, 4ème album studio, un Remain in Light dont on entend encore les échos chez moult artistes contemporains (Vampire Weekend au premier plan d'iceux) après lequel rien ne fut plus tout à fait pareil. Un classique que ça s'appelle et que si vous ne l'avez pas encore, vous savez dorénavant ce qu'il vous reste à faire, et vite !
1. Born Under Punches (The Heat Goes On) 5:49
2. Crosseyed and Painless 4:48
3. The Great Curve 6:28
4. Once in a Lifetime 4:23
5. Houses in Motion 4:33
6. Seen and Not Seen 3:25
7. Listening Wind 4:43
8. The Overload 6:02
Bonus
9. Fela's Riff 5:19
10. Unison 4:50
11. Double Groove 4:28
12. Right Start 4:07
David Byrne - lead vocals, guitars, bass guitar, keyboards, percussion, vocal arrangements
Jerry Harrison - guitars, keyboards, backing vocals
Tina Weymouth - bass guitar, keyboards, percussion, backing vocals
Chris Frantz - drums, percussion, keyboards, backing vocals
&
Brian Eno - bass guitar, keyboards, percussion, backing vocals, vocal arrangements
Nona Hendryx - backing vocals
Adrian Belew - guitar
Robert Palmer - percussion
José Rossy - percussion
Jon Hassell - trumpets, horns
TALKING HEADS |
VeNDReDi
Pixies "Doolittle" (1989)
ou "Faitbeaucoup"
Pour vous parler de cette essentielle réédition deluxe de 2014 du Doolittle des Pixies, qui fêtait alors son 25 anniversaire, je laisse la place à l'excellent artcile paru à l'époque dans les Inrocks :
Si vous avez été débraillés, bordéliques, hirsutes, électrocutés et heureux comme un pape en 2014, alors le Père Noël vous apportera la réédition, riche en maquettes révélatrices, du sublime Doolittle des Pixies, chef-d’œuvre de rock orgasmique toujours influent. Critique et écoute.
En 2014, on aura donc largement commémoré les 20 ans de l’année 1994, l’un des très grands millésimes dans le calendrier du rock. Mais ce n’est pas une raison pour oublier les 25 ans de l’année 1989, pas mauvaise non plus, et entrée dans l’histoire pour trois disques au moins : Bleach de Nirvana, 3 Feet High and Rising de De La Soul, Doolittle des Pixies. A priori, pas de rapport évident entre les deux premiers – rock sombre et famélique d’un côté, hip-hop hédoniste et bricolo de l’autre.
Mais a posteriori (et avec un peu d’imagination), on peut pourtant voir le troisième comme un morphing des deux premiers : Doolittle des Pixies, ou la rencontre entre la rage électrique primaire de Nirvana (que Kurt Cobain avait aussi apprise dans les deux premiers disques abrasifs des Pixies) et la coolitude candide, fantasque et ultra mélodique de De La Soul. Frank Black (chanteur et leader du groupe) nous l’a dit l’an dernier, et on ne l’a pas contredit : Doolittle est son album préféré des Pixies.
“Dès le moment où on a fait les demos, je me souviens les avoir écoutées avec Joey (Santiago, le guitariste) dans son appartement, on savait qu’on avait de très bonnes chansons en chantier, que l’album serait bon et que ça allait marcher. C’était notre épiphanie, et c’était bon à vivre.”
Ce que Frank Black n’a pas dit, c’est quelle(s) chanson(s) de Doolittle il préfère. Et là, c’est le choix impossible. Ce disque, le troisième des Pixies, est un best-of du groupe à lui tout seul. Quinze chansons sur l’album original, et pas une plus faible que les autres. Des chansons en forme d’acrobaties et de loopings (merci l’irremplaçable Kim Deal à la basse et aux chœurs), mais pas un moment creux sur cet album. De Debaser à Gouge away, en passant par les inoubliables Wave of Mutilation, Monkey Gone to Heaven ou La La Love You, l’album parfait, l’avalanche de tubes intimes, la joie totale.
Cette musique évoque alors autant le punk-rock que les Beach Boys ou un orchestre mariachi. Équilibre improbable et jubilatoire, une forme de surréalisme de science-fiction appliqué au rock indé, la visite d’un parc d’attractions sur la Lune, l’acmé du rock arty chaud, aventurier. Philip K. Dick en a rêvé, les Pixies l’ont fait. Pas de contestation, ni de révisionnisme possibles : à l’époque de Doolittle, les Pixies sont le meilleur groupe du monde. Cet album a collé un grand sourire un peu fou sur la face du rock, puis il a traversé les années en apesanteur, comme un funambule sur un fil élastique. L’épiphanie n’est pas finie, ni fanée.
Déjà, cet album sorti il y a vingt-cinq ans n’a jamais vieilli, contrairement aux brames de bête blessée de Nirvana, par exemple. On ne le réécoute pas pour se souvenir d’une époque, mais à chaque fois comme si c’était la première. Ces jours-ci, Doolittle a droit à une réédition anniversaire qui s’annonce définitive.
On y trouve l’album original, un deuxième disque qui rassemble treize faces B et Peel Sessions, ainsi qu’un troisième disque avec vingt-deux formidables demos, presque toutes inédites, présentant les chansons de Doolittle à différents stades de leur genèse – où l’on mesure le rôle essentiel du producteur Gil Norton, qui allait donner de la chair, de la souplesse, des couleurs et un goût d’éternité aux chansons des Pixies. Frank Black :
“Au tout début de notre carrière, on avait une énorme énergie et un tout petit son. Puis avec Steve Albini (producteur des deux premiers disques, Come on Pilgrim et Surfer Rosa), on a gardé l’énergie, avec un son plus gros, plus puissant, plus agressif, mais encore assez décousu. Avec Gil Norton, on a gardé l’énergie et la puissance, mais il a su faire émerger la douceur, le côté pop, les mélodies. On est passés à un troisième niveau avec lui.”
Bref : en cette année 2014 où les Pixies (sans Kim Deal) ont repris la route et sorti un vrai nouvel album (Indie Cindy, honorable sans être crucial), la réédition de Doolittle est le cadeau de Noël idéal pour les enfants et leurs parents, et pour tous ceux qui croient vraiment que ce singe est parti au paradis.
En 2014, on aura donc largement commémoré les 20 ans de l’année 1994, l’un des très grands millésimes dans le calendrier du rock. Mais ce n’est pas une raison pour oublier les 25 ans de l’année 1989, pas mauvaise non plus, et entrée dans l’histoire pour trois disques au moins : Bleach de Nirvana, 3 Feet High and Rising de De La Soul, Doolittle des Pixies. A priori, pas de rapport évident entre les deux premiers – rock sombre et famélique d’un côté, hip-hop hédoniste et bricolo de l’autre.
Mais a posteriori (et avec un peu d’imagination), on peut pourtant voir le troisième comme un morphing des deux premiers : Doolittle des Pixies, ou la rencontre entre la rage électrique primaire de Nirvana (que Kurt Cobain avait aussi apprise dans les deux premiers disques abrasifs des Pixies) et la coolitude candide, fantasque et ultra mélodique de De La Soul. Frank Black (chanteur et leader du groupe) nous l’a dit l’an dernier, et on ne l’a pas contredit : Doolittle est son album préféré des Pixies.
“Dès le moment où on a fait les demos, je me souviens les avoir écoutées avec Joey (Santiago, le guitariste) dans son appartement, on savait qu’on avait de très bonnes chansons en chantier, que l’album serait bon et que ça allait marcher. C’était notre épiphanie, et c’était bon à vivre.”
Ce que Frank Black n’a pas dit, c’est quelle(s) chanson(s) de Doolittle il préfère. Et là, c’est le choix impossible. Ce disque, le troisième des Pixies, est un best-of du groupe à lui tout seul. Quinze chansons sur l’album original, et pas une plus faible que les autres. Des chansons en forme d’acrobaties et de loopings (merci l’irremplaçable Kim Deal à la basse et aux chœurs), mais pas un moment creux sur cet album. De Debaser à Gouge away, en passant par les inoubliables Wave of Mutilation, Monkey Gone to Heaven ou La La Love You, l’album parfait, l’avalanche de tubes intimes, la joie totale.
Cette musique évoque alors autant le punk-rock que les Beach Boys ou un orchestre mariachi. Équilibre improbable et jubilatoire, une forme de surréalisme de science-fiction appliqué au rock indé, la visite d’un parc d’attractions sur la Lune, l’acmé du rock arty chaud, aventurier. Philip K. Dick en a rêvé, les Pixies l’ont fait. Pas de contestation, ni de révisionnisme possibles : à l’époque de Doolittle, les Pixies sont le meilleur groupe du monde. Cet album a collé un grand sourire un peu fou sur la face du rock, puis il a traversé les années en apesanteur, comme un funambule sur un fil élastique. L’épiphanie n’est pas finie, ni fanée.
Déjà, cet album sorti il y a vingt-cinq ans n’a jamais vieilli, contrairement aux brames de bête blessée de Nirvana, par exemple. On ne le réécoute pas pour se souvenir d’une époque, mais à chaque fois comme si c’était la première. Ces jours-ci, Doolittle a droit à une réédition anniversaire qui s’annonce définitive.
On y trouve l’album original, un deuxième disque qui rassemble treize faces B et Peel Sessions, ainsi qu’un troisième disque avec vingt-deux formidables demos, presque toutes inédites, présentant les chansons de Doolittle à différents stades de leur genèse – où l’on mesure le rôle essentiel du producteur Gil Norton, qui allait donner de la chair, de la souplesse, des couleurs et un goût d’éternité aux chansons des Pixies. Frank Black :
“Au tout début de notre carrière, on avait une énorme énergie et un tout petit son. Puis avec Steve Albini (producteur des deux premiers disques, Come on Pilgrim et Surfer Rosa), on a gardé l’énergie, avec un son plus gros, plus puissant, plus agressif, mais encore assez décousu. Avec Gil Norton, on a gardé l’énergie et la puissance, mais il a su faire émerger la douceur, le côté pop, les mélodies. On est passés à un troisième niveau avec lui.”
Bref : en cette année 2014 où les Pixies (sans Kim Deal) ont repris la route et sorti un vrai nouvel album (Indie Cindy, honorable sans être crucial), la réédition de Doolittle est le cadeau de Noël idéal pour les enfants et leurs parents, et pour tous ceux qui croient vraiment que ce singe est parti au paradis.
CD 1 - Album
1. Debaser 2:52
2. Tame 1:55
3. Wave of Mutilation 2:04
4. I Bleed 2:34
5. Here Comes Your Man 3:21
6. Dead 2:21
7. Monkey Gone to Heaven 2:56
8. Mr. Grieves 2:05
9. Crackity Jones 1:24
10. La La Love You 2:43
11. No. 13 Baby 3:51
12. There Goes My Gun 1:49
13. Hey 3:31
14. Silver 2:25
15. Gouge Away 2:45
CD 2 – B-Sides & Peel Sessions
1. Dead (Peel Session 09/10/88) 3:18
2. Tame (Peel Session 09/10/88) 1:58
3. There Goes My Gun (Peel Session 09/10/88) 2:18
4. Manta Ray (Peel Session 09/10/88) 1:49
5. Into the White (Peel Session 16/04/89) 4:11
6. Wave of Mutilation (Peel Session 16/04/89) 2:31
7. Down to the Well (Peel Session 16/04/89) 2:14
8. Manta Ray (Monkey Gone to Heaven B-Side) 2:04
9. Weird at My School (Monkey Gone to Heaven B-Side) 1:58
10. Dancing The Manta Ray (Monkey Gone to Heaven B-Side) 2:14
11. Wave of Mutilation (UK Surf) (Here Comes Your Man B-Side) 3:02
12. Into the White (Here Comes Your Man B-Side) 4:43
13. Bailey's Walk (Here Comes Your Man B-Side) 2:24
CD 3 – Demos
1. Debaser 3:00
2. Tame 2:01
3. Wave of Mutilation (first demo) 2:04
4. I Bleed 1:46
5. Here Comes Your Man (1986 demo) 3:07
6. Dead 1:35
7. Monkey Gone to Heaven 2:52
8. Mr. Grieves 1:42
9. Crackity Jones 1:21
10. La La Love You 2:08
11. No. 13 Baby - VIVA LA LOMA RICA (first demo ) 2:17
12. There Goes My Gun 1:29
13. Hey (first demo ) 3:22
14. Silver 2:11
15. Gouge Away 1:42
16. My Manta Ray Is All Right 2:03
17. Santo 2:17
18. Weird at My School (first demo) 1:53
19. Wave of Mutilation 1:03
20. No. 13 Baby 3:07
21. Debaser (first demo) 3:37
22. Gouge Away (first demo) 2:08
Black Francis – vocals, rhythm guitar, acoustic guitar
Kim Deal – bass guitar, vocals, slide guitar on "Silver"
Joey Santiago – lead guitar, backing vocals
David Lovering – Drums, lead vocals on "La La Love You", bass guitar on "Silver"
&
Arthur Fiacco – cello on "Monkey Gone to Heaven"
Karen Karlsrud – violin on "Monkey Gone to Heaven"
Corine Metter – violin on "Monkey Gone to Heaven"
Ann Rorich – cello on "Monkey Gone to Heaven"
PIXIES |
SaMeDi
Neutral Milk Hotel "In The Aeroplane Over The Sea" (1998)
ou "Indie Top"
Il y a un malade nommé TitoOO qui a fait une chronique parfaite du dernier album de la sélection hebdomadaire, pas fainéant mais indéniablement opportuniste, Le Zornophage ne pouvait pas passer à côté de cette aubaine et vous livre, tel quel, ce billet paru en novembre 2006 sur XSilence.net. Enjoie !
Neutral Milk Hotel est le groupe de Jeff Mangum, songwriter génial et membre fondateur du collectif Elephant6, dans lequel il développe une fuzz-folk saturée qui frôle parfois le punk ("King Of Carrot Flowers Pt.2", "Holland 1945"...).
L'album évolue dans un décor de début du siècle dernier, abordant les thèmes de la folie, la mort... supporté par la voix de J. Mangum, teintée d'un accent inconnu et instable. Le sens des paroles n'est pas toujours simple à saisir, bourrées d'images et de références, au Journal d'Anne Frank, à la guerre et à la religion entre autres ; mais l'émotion passe, l'horreur dépeinte est envahissante.
01/02. "The King Of Carrot Flowers Pt.1, 2 & 3".
Cette première chanson se compose de trois parties réparties sur deux pistes du cd. Dans la première partie il est question de la jeunesse du "King Of Carrot Flowers", la couleur est annoncée dès ce premier titre : le cannibalisme des parents 'Your mom would stick a fork right into daddy's shoulder', et la relation probablement incestueuse que le personnage entretient avec le narrateur que l'on peut supposer être son frère ou sa soeur.
La deuxième partie a soulevé beaucoup de controverses, c'est une sorte de prière dans laquelle Jeff Mangum chante 'I love you Jesus Christ'. Mangum explique dans les notes de l'album qu'il n'est en aucun cas question de religion dans le fond et qu'il faut se reporter à la dernière phrase de la dernière chanson pour en comprendre le sens. JC est utilisé comme un symbole, un être qui disparaît après avoir fait son possible pour sauver.
La troisième partie nous conte l'histoire d'une amitié entre un chien et une étrange machine volante...
03. "In The Aeroplane Over The Sea"
"What a beautiful face I have found in this place...", ainsi commence la chanson qui porte le nom de l'album. Plus lumineuse que les autres, cette ballade est tout de même survolée par l'ombre de cet avion qui dispersera les morceaux des cadavres des deux personnages au dessus de l'océan.
04. "Two Headed Boy Pt.1"
Quelque part dans un laboratoire sombre, un garçon à deux têtes, conservé vivant dans un bocal, frappe de petits coups contre le verre dans l'espoir que quelqu'un le trouve et l'aide, à suivre...
05. "The Fool"
Un instrumental écrit par Scott Spillane, à la trompette dans le groupe, à l'origine destiné à être la bande son d'un court métrage réalisé par l'un de ses amis. C'est un concentré du talent de Spillane, qui donne à ce disque ses airs de cirque des horreurs.
06. "Holland, 1945"
Une jeune fille et sa soeur sont enterrées vivantes, côte à côte, dans un camp de concentration, quelques semaines avant que les armes ne viennent et pleuvent sur tout le monde. Elle se réincarne en un garçon en Espagne qui joue sur un piano rempli de flammes, son frère, décédé lui aussi, refuse de se réincarner pour ne pas avoir à subir une nouvelle fois toute l'horreur de l'humanité.
07. "Communist Daughter"
J'ai un peu de mal à saisir la petite histoire de cette petite chanson.
08. "Oh Comely"
Idem, la chanson se termine par une histoire distincte du reste : Deux soeurs siamoises perdues dans la forêt, sont la proie du froid et d'une bête qui viendra les dévorer, elles acceptent leur fin de toute manière inévitable et se réconfortent sachant que même dans l'estomac de ce monstre, elles resteront unies.
09. "Ghost"
Même après la mort, on continue de vivre dans l'esprit et les souvenirs lumineux des personnes qui nous ont aimé.
10.
Un deuxième instrumental mêlant joie et chaos.
11. "Two Headed Boy Pt.2"
...la suite donc, une fille trouve le petit garçon à deux têtes, elle lui offre des tomates pour le nourrir, ainsi qu'un poste de radio pour le distraire. Mais ce petit garçon condamné à vivre dans un bocal doit accepter la vie de cette fille, incompatible à la sienne, et ne pas la haïr lorsqu'elle se lève pour s'en aller...
L'album évolue dans un décor de début du siècle dernier, abordant les thèmes de la folie, la mort... supporté par la voix de J. Mangum, teintée d'un accent inconnu et instable. Le sens des paroles n'est pas toujours simple à saisir, bourrées d'images et de références, au Journal d'Anne Frank, à la guerre et à la religion entre autres ; mais l'émotion passe, l'horreur dépeinte est envahissante.
01/02. "The King Of Carrot Flowers Pt.1, 2 & 3".
Cette première chanson se compose de trois parties réparties sur deux pistes du cd. Dans la première partie il est question de la jeunesse du "King Of Carrot Flowers", la couleur est annoncée dès ce premier titre : le cannibalisme des parents 'Your mom would stick a fork right into daddy's shoulder', et la relation probablement incestueuse que le personnage entretient avec le narrateur que l'on peut supposer être son frère ou sa soeur.
La deuxième partie a soulevé beaucoup de controverses, c'est une sorte de prière dans laquelle Jeff Mangum chante 'I love you Jesus Christ'. Mangum explique dans les notes de l'album qu'il n'est en aucun cas question de religion dans le fond et qu'il faut se reporter à la dernière phrase de la dernière chanson pour en comprendre le sens. JC est utilisé comme un symbole, un être qui disparaît après avoir fait son possible pour sauver.
La troisième partie nous conte l'histoire d'une amitié entre un chien et une étrange machine volante...
03. "In The Aeroplane Over The Sea"
"What a beautiful face I have found in this place...", ainsi commence la chanson qui porte le nom de l'album. Plus lumineuse que les autres, cette ballade est tout de même survolée par l'ombre de cet avion qui dispersera les morceaux des cadavres des deux personnages au dessus de l'océan.
04. "Two Headed Boy Pt.1"
Quelque part dans un laboratoire sombre, un garçon à deux têtes, conservé vivant dans un bocal, frappe de petits coups contre le verre dans l'espoir que quelqu'un le trouve et l'aide, à suivre...
05. "The Fool"
Un instrumental écrit par Scott Spillane, à la trompette dans le groupe, à l'origine destiné à être la bande son d'un court métrage réalisé par l'un de ses amis. C'est un concentré du talent de Spillane, qui donne à ce disque ses airs de cirque des horreurs.
06. "Holland, 1945"
Une jeune fille et sa soeur sont enterrées vivantes, côte à côte, dans un camp de concentration, quelques semaines avant que les armes ne viennent et pleuvent sur tout le monde. Elle se réincarne en un garçon en Espagne qui joue sur un piano rempli de flammes, son frère, décédé lui aussi, refuse de se réincarner pour ne pas avoir à subir une nouvelle fois toute l'horreur de l'humanité.
07. "Communist Daughter"
J'ai un peu de mal à saisir la petite histoire de cette petite chanson.
08. "Oh Comely"
Idem, la chanson se termine par une histoire distincte du reste : Deux soeurs siamoises perdues dans la forêt, sont la proie du froid et d'une bête qui viendra les dévorer, elles acceptent leur fin de toute manière inévitable et se réconfortent sachant que même dans l'estomac de ce monstre, elles resteront unies.
09. "Ghost"
Même après la mort, on continue de vivre dans l'esprit et les souvenirs lumineux des personnes qui nous ont aimé.
10.
Un deuxième instrumental mêlant joie et chaos.
11. "Two Headed Boy Pt.2"
...la suite donc, une fille trouve le petit garçon à deux têtes, elle lui offre des tomates pour le nourrir, ainsi qu'un poste de radio pour le distraire. Mais ce petit garçon condamné à vivre dans un bocal doit accepter la vie de cette fille, incompatible à la sienne, et ne pas la haïr lorsqu'elle se lève pour s'en aller...
Un disque terrifiant et magnifique à la fois, qui n'a pas eu le succès qu'il méritait, mais qui a marqué tous ceux qui s'y sont penchés. Jeff Mangum tient grâce à lui une bonne place parmi les plus grands songwriters.
A écouter au moins une fois dans sa vie.
A écouter au moins une fois dans sa vie.
1. The King of Carrot Flowers Pt. One 2:00
2. The King of Carrot Flowers Pts. Two & Three 3:06
3. In the Aeroplane Over the Sea 3:22
4. Two-Headed Boy 4:26
5. The Fool 1:53
6. Holland, 1945 3:15
7. Communist Daughter 1:57
8. Oh Comely 8:18
9. Ghost 4:08
10. Untitled 2:16
11. Two-Headed Boy Pt. Two 5:13
Jeff Mangum – vocals, guitar, bass guitar, organ, floor tom, tape, shortwave radio, art direction
Jeremy Barnes – drums, organ
Julian Koster – Wandering Genie organ, singing saw, bowed banjo, accordion, white noise
Scott Spillane – trumpet, trombone, flugelhorn, euphonium, horn arrangements
&
Robert Schneider – home organ, air organ, bass, backing vocals, piano, horn arrangements
Laura Carter – zanzithophone
Rick Benjamin – trombone
Marisa Bissinger – saxophone, flugelhorn
James Guyatt – percussion
Michelle Anderson – Uilleann pipes
NEUTRAL MILK HOTEL |
L’Été Mange-Disques (les thèmes perdus 3/4) - 7 Légendes
RépondreSupprimerMiles Davis "Kind of Blue" (1959)
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Led Zeppelin "Led Zeppelin IV" (1971)
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Pink Floyd "The Dark Side of the Moon" (1973)
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The Clash "London Calling" (1979)
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Talking Heads "Remain in Light" (1980)
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Pixies "Doolittle" (1989)
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Neutral Milk Hotel "In The Aeroplane Over The Sea" (1998)
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Est ce qu il faut trouver l' intru ???
RépondreSupprimerCar je pense l' avoir trouvé assez facilement ;)
Fil
Il n'y a aucun intrus mais tu peux toujours me dire qui, selon toi, l'est. ;-)
SupprimerBin le dernier qui ne m' est pas connu du tout !!!!
Supprimer2 titres d' eux dans mes DD (grâce aux compiles de Rondelptik)
J' pense qu' un album de légende devrait être un peu connu quand même ;)
Sinon il s' écoute bien
Merci pour la découverte
En fait il est connu par ceux qui le connaissent, et ceux qui le connaissent le considèrent comme une légende. Après, le temps et le bouche à oreille font leur affaire et, dans quelques mois, quelques années, quelques décennies, "In The Aeroplane Over The Sea" aura atteint le statut d'album universellement reconnus pour leur immense qualité de ses petits camarades de la circonstance.
Supprimer:-)
Il y aura bien sûr une suite (???). Parce que des disques de légende sans un seul Beatles, ni un Stones, ni un Bowie… c'est un peu comme un acteur de porno avec une bite de 8 cm !!!!!
RépondreSupprimerLe sujet est évidemment inépuisable alors, pourquoi pas... Quand à l'image que tu emplois, je ne me prononcerai pas. ^_^
SupprimerOh mince...8cm...
RépondreSupprimerQu'il écoute tous ces merveilleux albums pour se sentir moins seul...
Merci pour cette jolie chronique et le partage.
Cordialement
Je vois que j'arrive au coeur d'un débat quasi existentiel sur les albums de légende. Moi non plus je ne connais pas Neutral Milk Hotel et sa pochette avec une pomme de terre faisant une sorte de salut hum...embarrassant. Quant aux 8cm évoqués c'est déjà une belle taille, ne soyez pas si présomptueux monsieur Michards, pourquoi pas 9cm pendant qu'on y est !...Sinon à défaut de la terre entière j'aime tous les autres. Je vais écouter illico pendant que je mesure la taille du CD. Ph
RépondreSupprimerBonne découverte alors, n'hésite pas à venir me dire ce que ce NMH t'a fait. :-)
SupprimerRigolo de voir "Neutral milk hotel" dans ces légendes... pourquoi pas! J'en ai parlé sur mon blog mais il n'y a pas eu de réactions... Sinon, tous ces albums tout le monde les a non?
RépondreSupprimerTout le monde devrait, en tout cas.
SupprimerQuand à NMH, un vrai classique pour moi, je suis surpris qu'il ne soit pas encore plus connu, je participe donc à l'effort pour le faire connaître à un maximum de monde... ^_^