samedi 8 avril 2017

I comme...

Dans les I, vous trouverez un peu de tout, mais que de la qualité ! Alors sans plus mettre les point sur qui vous savez, voici la sélection hebdomataire d'un Zornophage for occupé ailleurs... Enjoie !


I comme...
IAN GILLAN BAND "Live at the Budokan" (1978)
Imparfait mais attachant

Sans doute conscient qu'il ferme un chapitre de sa carrière «post-Purple», Ian Gillan sort son premier album live en tant que leader à part entière (et pas en solo, la nuance mérite d'être notée). C'est donc ainsi que se clôt la tentation expérimentale de l'Enfant du Temps qui, faute d'adoubement commercial, se repliera bientôt sur un terrain plus convenu.
A l'origine sorti en deux parties uniquement sur le territoire japonais (en 1977 et 1978) puis en double album vinyl au Royaume Uni en 1983 ou encore dans une première édition cd mondiale en 1989, ce live connut indéniablement un parcours chaotique. Tant et si bien qu'il aura fallu attendre la campagne de rééditions menée par Edsel pour enfin le découvrir dans l'ordre réel du concert et bonussée d'un My Baby Loves Me omis des précédentes éditions.
Enregistré au légendaire Budokan de Tokyo le 22 septembre 1977 (choix pas tout à fait innocent, l'enceinte ayant déjà été témoin d'un enregistrement devenu depuis légendaire, Made in Japan), Live at the Budokan s'assoit majoritairement sur le répertoire des 3 albums du Ian Gillan Band (Child in Time inclus puisque présenté dans une version similaire à celle proposée sur l'album du même nom). Les deux morceaux restants, provenant du répertoire du Pourpre Profond (Smoke on the Water et Woman from Tokyo), y sont joué nettement plus fidèlement et de façon tout à fait convaincante.
Ceux qui connaissent les trois albums studio du Ian Gillan Band ne seront pas surpris d'y retrouver un groupe voyageant sur les frontières du rock progressif, du jazz fusion et du hard rock. Indéniablement, les compositions des trois long-jeux n'étaient pas toujours satisfaisantes mais l'effort de renouvellement était louable, qui plus est, passé au filtre de la sélection live, on s'aperçoit qu'on est tout de même en présence d'un sacré groupe défendant de sacrés bons morceaux et mené par un sacré frontman.
Certes, par rapport aux standards modernes de prise de son, ce Live at the Budokan a des atours digne d'un bootleg d'assez bonne qualité seulement, ça ne surprendra pas les anciens mais risque de contrarier le plaisir de jeunes pousses plus habitués aux rutilantes captations désormais d'actualité. Ceux qui passeront l'obstacle - souhaitons qu'ils soient nombreux - pourront se délecter d'un vocaliste en belle forme accompagné d'un quatuor composé de tout sauf de branquignols qui sait mettre Gillan parfaitement en valeur sur une tracklist pas exempte de défauts mais terriblement attachante.

1. Clear Air Turbulence 12:07
2. My Baby Loves Me 8:11
3. Scarabus 4:56
4. Money Lender 10:52
5. Twin Exhausted 4:37
6. Over The Hill 8:26
7. Mercury High 4:48
8. Child In Time 9:54
9. Smoke On The Water 9:49
10. Woman From Tokyo 4:15

Ian Gillan: chant
Ray Fenwick: guitare, choeurs
John Gustafson: basse, choeurs
Colin Towns: claviers, choeurs
Mark Nauseef: batterie, percussions


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IL BALLETTO DI BRONZO "Ys" (1972)
Trip progressif à l'italienne

Ils font, avec PFM, Banco del Mutuo Soccorso, New Trolls, Le Orme, Museo Rosenbach ou Alphataurus, partie de l'explosion progressive italienne initiée par l'énorme succès rencontré par Pawn Hearts de Van der Graaf Generator de l'autre côté des Alpes, virtuoses d'un genre auquel ils se sont récemment initiés (leur cru 70, Sirio 2222 ne l'est que périphériquement), voici Il Balletto di Bronzo et leur chef d'oeuvre, Ys.
Factuellement, c'est d'un concept album dont il s'agit décrivant l'incroyable voyage et disparition du dernier homme sur terre, pourquoi pas. Le sel, évidemment, se trouve ailleurs, plus précisément dans la musique des napolitains qui, ayant abandonné le hard rock psychédélique de leur premier opus, se lance corps et âme, avec l'addition d'un claviériste virtuose à la Keith Emerson (Gianni Leone) et l'arrivée d'un nouveau batteur (Gianchi Stringa) dans un symphonic prog échevelé du plus bel effet. Si tout y commence par une voix féminine rêveuse (Daina Dini) enchainant sur un thème d'orgue assez simple servant d'écrin à une mélodie de chant (par Leone cette fois) assez classique, c'est quand un vent de folie souffle sur le quintet et en particulier sur son virtuose claviériste que l'intérêt s'éveille vraiment. Bonheur !, c'est le cas de la quasi-entièreté de la galette où les musiciens accompagnant l'instrumentiste star (Manzani à la basse, Ajello à la guitare et le précité Stringa à la batterie) un peu, si musicalement dans un tout autre contexte, à la manière de la section rythmique de l'Experience accompagnant les délires de son Jimi Hendrix de vedette. L'effet, particulièrement sur les deux mastodontes de l'album, Introduzione et Epilogo, est celui d'une grosse jam plus ou moins organisée mais totalement jouissive où piano, mellotron, moog, celesta et Hammond, Leone quoi !, ne laissent que miettes au reste de l'équipe. Et ça fonctionne ! Parce que tout ça est extrêmement maîtrisé, glorieusement épique et absolument trippant. Plus incroyable encore, Ys résiste au choc d'écoutes répétées et y gagne même en une cohérence qui, honnêtement, peut vous échapper à la primo-écoute d'un machin qui, finalement, se tient tout à fait bien et qui, d'éruptions furieuses en calmes angoissés, sait emporter l'auditeur.
Reste à regretter la trop courte carrière de la formation, qui pliera les gaules après ce monumental effort, et à démettre une reformation en trio avec le seul Gianni Leone en membre originel qui, de toute manière, ne débouchera que sur un live (Trys) pas franchement affolant. Or donc, Il Balletto di Bronzo est un authentique "one album Wonder" mais, vu (ou entendu) l'album, quel album !, on aurait mauvaise grâce de se plaindre parce qu'Ys est tout simplement incontournable.

1. Introduzione 15:11
2. Primo incontro 3:27
3. Secondo incontro 3:06
4. Terzo incontro 4:33
5. Epilogo 11:30
Bonus
6. La tua casa comoda 3:46

Gianni Leone - voice, organ, piano, mellotron, moog synth, celesta
Vito Manzari - bass
Gianchi Stringa - drums
Lino Ajello - guitar
Daina Dini - voice


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IQ "The Wake" (1985)
Néo-Délice

Si la vague punk avait mis sous l'éteignoir les dinosaures progressifs des années 70, dans les années 80, le genre, pourtant tout sauf à la mode, se refuse obstinément de mourir via quelques talentueux résistants dont IQ, formation britannique participant à la création de ce qu'il est désormais convenu d'appeler le "néo-prog", une anomalie dans l'histoire des musiques populaires, une belle anomalie en vérité.
Comme Marillion, IQ s'inspire largement de Genesis, comme Marillion, IQ possède un vocaliste évoquant le type qu'on entendait dans les années 70 (option Peter Gabriel pour les deux, au moins dans l'esprit, la passion d'interprétation), mais IQ n'est pas Marillion comme on l'entend aisément sur leur 2ème album, The Wake. La différence fondamentale tient dans la volonté de chaque formation de faire avancer, ou non, le schmilblick progressif. Là où les leaders incontesté du genre et leur leader king-size produisent un Misplaced Childhood fermement ancré dans la production de son temps, IQ suit benoîtement la tradition de ses aînés et le fait tellement bien qu'on ne voudrait, en vérité, pas autre chose.
Parce qu'en 7 chansons et une petite cinquantaine de minutes, avec, ce sont les seuls points faibles de la galette, une mise en son un peu plate (le remaster rattrape ça, tout juste) et un batteur un peu trop martial pour être tout à fait convaincant (Paul Cook est un peu le Mick Pointer du groupe, sauf que lui est resté), IQ offre aux amateurs du genre leur dose de doux nectar progressif traditionaliste d'excellente qualité. Evidemment, en se fixant sur l'aspect électrique et théâtral de Genesis, a placé la barre haut, très haut. Mais ces diables s'en sortent remarquablement bien parce que, déjà, leurs compositions, les structures, mélodies et habillages instrumentaux d'icelles fonctionnent admirablement bien, parce que, aussi, IQ a sa propre personnalité malgré l'encombrant et si évident parrainage précité, sans doute la moindre virtuosité, quoique Martin Orford en Banks-bis le fait très bien (écoutez Widow's Peak et ses habits de synthétiseurs variés et théâtraux !), et que, finalement, Mike Holmes est un beau six-cordiste autant inspiré d'Hackett que de Gilmour ou The Edge (ce gout du delay), fut-elle un facteur contribuant à ce particularisme qui fait qu'IQ, au bout du compte, sonne avant tout comme IQ, c'est un compliment. Si la tracklist possède son vrai, énorme, indéniable highlight, le précité Widow's Peak où, jusque dans la performance passionnée d'un Peter Nicholls particulièrement en voix, le groupe explore tous les possibles de son pré-carré dans une composition "à tiroirs" glorieusement réalisée, c'est, globalement un album sans ratage qui s'offre à nous. Allez, pour mégoter on éraflera simplement un Corners où, s'essayant à la "quatre-vingtisation" de son style, une petite boîte à rythme et une montée à la Mama, ne convainc pas vraiment, mais c'est juste pour mégoter parce que c'est vraiment du beau boulot, du prog de compet' !
Quand à l'édition "Deluxe de la mort qui tue" de 2010, l'album augmenté de deux cd de bonus et un DVD offrant live, commentaire de l'album, matériau bonus supplémentaire, n'en jetez plus la coupe est pleine !, c'est un festin ! Un festin qu'on conseillera avant tout aux amateurs hardcore du groupe et de cet album en particulier parce qu'il se compose essentiellement d'un plongée dans le making of de l'aeuvre ce qui pourra rebuter l'auditeur lambda et sa proverbiale petite patience pour ce genre de choses. En gros choisissez votre camp !
Enfin, votre camp pour le choix de l'édition parce que, l'album, ce The Wake qui a survécu à 30 ans de moqueries de ceux qui ont le goût qu'il faut, si vous êtes un tant soit peu intéressé par le rock progressif, et si vous me lisez vous devez l'être !, il vous le faut, c'est ce qu'il est convenu d'appeler un classique, un vrai !

CD 1
2010 Remaster
1. Outer Limits 8:13
2. The Wake 4:11
3. The Magic Roundabout 8:20
4. Corners 6:21
5. Widow's Peak 9:13
6. The Thousand Days 5:12
7. Headlong 7:33

CD 2
Bonus Tracks
1. Outer Limits (Work In Progress Demo) 3:49
2. Outer Limits (Demo) 7:50
3. Outer Limits (Vocal Outtakes) 6:25
4. The Wake (Vocal Outtake) 1:02
5. The Wake (Rough Mix) 4:15
6. The Magic Roundabout (Writing Session) 5:48
7. The Magic Roundabout (Demo) 6:13
8. The Magic Roundabout (Vocal Outtakes) 4:43
9. The Magic Roundabout (Rough Mix) 6:24
10. Corners (Demo) 6:01
11. Corners (Vocal Outtake) 3:39
12. Corners (7" Single Remix) 4:06

CD 3
Bonus Tracks
1. Widow's Peak (First Live Performance) 5:46
2. Widow's Peak (BBC Friday Rock Show Session) 8:51
3. Widow's Peak (Vocal Outtakes) 3:23
4. Widow's Peak (Alternative Mix) 9:14
5. The Thousand Days (Writing Session) 5:11
6. The Thousand Days (Demo, Early Take) 3:58
7. The Thousand Days (Rough Mix) 3:58
8. Headlong (Work In Progress Demo) 3:45
9. Headlong (First Complete Run-Through) 6:37
10. Headlong (Vocal Outtake) 2:25
11. Headlong (Vocal Outtake) 1:54
12. Headlong (Rough Mix) 6:34

Paul Cook - drums and percussion
Tim Esau - bass guitar
Mike Holmes - guitars and sitar
Peter Nicholls - vocals and tambourine
Martin Orford - flute, keyboards and backing vocals


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IRON AND WINE "Kiss Each Other Clean" (2011)
Barbe à Trucs

Si Sam Beam et son Iron and Wine étaient connus pour une folk désossée et plutôt lugubre (quoique pas sans ses salvatrices éclaircies), la mue "hi-fi" entamée avec le prédécesseur du présent (The Shepherd's Dog) est ici pérénisée sur tout un album, le d'ailleurs très réussi Kiss Each Other Clean. Pas, ceci dit, que Mister Beam ait pour autant découvert la recette du bonheur universel, sa musique reste indéniablement habitée d'une noirceur dont on ne voudrait d'ailleurs pas le voir se départir totalement, juste que cette fois-ci les petit plats ont été mis dans grands et la déco notoirement modernisée. C'est ainsi qu'Iron and Wine nous offre un album d'indie pop/rock raffiné où des éléments électroniques, des chœurs délicats et, plus généralement, l'intervention de nombreux invités venu porter, chacun, leur petite pierre à l'ambitieux édifice qui tout en restant absolument typique des thèmes et de la faconde mélodique de son auteur sait trouver de nouvelles pistes dans une carrière qui commençait à tourner en rond. Hélas, Beam ne se tiendra pas à ces excellentes dispositions et préfèrera, dès l'album suivant (Ghost on Ghost) revenir à une mise en forme plus académique. Reste donc deux albums dont Kiss Each Other Clean, une galette sans la moindre fausse note, est le plus réussi de ce diable de barbu qui, quand il veut... Chaudement recommandé évidemment.

1. Walking Far from Home 4:47
2. Me and Lazarus 3:03
3. Tree by the River 3:58
4. Monkeys Uptown 3:48
5. Half Moon 3:16
6. Rabbit Will Run 5:30
7. Godless Brother in Love 3:50
8. Big Burned Hand 4:12
9. Glad Man Singing 4:40
10. Your Fake Name Is Good Enough for Me 7:01

Sam Beam
&
Joe Adamick, Justin Amelsch, Thomas Bartlett, Jim Becker, Stuart Bogie, Rob Burger, Tim Coffman, Brian Deck, Nate Lepine, Matt Lux, Ben Massarella, Sarah Simpson, Chad Taylor


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IRON MAIDEN "Somewhere in Time" (1986)
Maiden FM ?

Comme Judas Priest qui se lança, quelques mois plus tôt, corps et âme et sans filet dans une pop metal qu'on n'attendait pas, Iron Maiden change en partie son approche sonique en 1986 mais, fondamentalement, reste bel et bien l'Iron Maiden que nous connaissons. Et même le Iron Maiden que nous allons apprendre à connaître, où les synthétiseurs ne sont plus un gros mot mais une addition intéressante au panorama heavy metal progressif développé par le groupe. Alors, certes, il y a le single, excellent eu demeurant, peut-être la toute meilleure réalisation d'Iron Maiden dans l'exercice en fait, ce Wasted Years composé par le guitariste Adrian Smith (ceci expliquant probablement cela), qui rapprocherait la Vierge de Fer des choix radio-compatibles de leur collègues précités mais comme, avec ces satanées guitare-synthés qui furent fraichement reçue par les plus puristes qui craignirent le pire, et qui pour la plupart on depuis changé d'avis, c'est la seule concession, si c'en est une, à un mercantilisme tout sauf évident, on est loin de la conversion au dieu MTV dans laquelle certains versèrent franchement (Def Leppard, Saxon, Tygers of Pan Tang... c'était une épidémie !). De fait, du chant immédiatement reconnaissable de Bruce Dickinson, de la basse toujours galopante de Steve Harris, de ces doubles guitares si absolument typiques et évidemment présentes, et du jeu nerveux et précis d'un batteur refusant encore et toujours de céder aux sirènes de la double grosse caisse (on l'en remercie), Iron Maiden enquille les habitudes et nous sert, une fois de plus et ce n'est pas prêt de changer, un pur album de Heavy Metal comme eux seuls en son capables. Et comme l'inspiration est belle et bien au rendez-vous (seul Déjà-Vu, rituelle virgule créative du peu prolifique Dave Murray, ici avec Harris, est un peu en-deçà mais demeure plus que correcte) que toutes les "cases" de ce qu'un fan attend de son groupe préféré sont dûment cochées (du morceau épique et bastonnant d'ouverture, Caught Somewhere in Time au titre heavy progressif de conclusion, Alexander the Great, en passant par la chanson hymne qui fera bien sur scène, Heaven Can Wait et ses ho-ho-ho à reprendre en chœur), que la production une fois de plus confiée au fidèle Martin Birch assaisonne parfaitement le velouté, on applaudit la performance chaudement. Pour la petite histoire, on notera la totale absence de Bruce dans les compositions, ce qu'il proposa ayant été jugé incompatible avec Iron Maiden selon le bassiste/leader, fait sans doute pas étranger de la parution, quelques années plus tard, d'un album solo récréation (Tattooed Millionaire) et à son retrait de quelques années conséquemment, et c'est bien le seul grain de sable à trouver dans la belle machine d'un Iron Maiden encore au sommet de son art. Un classique.

1. Caught Somewhere in Time 7:22
2. Wasted Years 5:06
3. Sea of Madness 5:42
4. Heaven Can Wait 7:24
5. The Loneliness of the Long Distance Runner 6:31
6. Stranger in a Strange Land 5:43
7. Deja-Vu 4:55
8. Alexander the Great 8:35

Bruce Dickinson - vocals
Dave Murray - guitar, guitar synthesiser
Adrian Smith - guitar, guitar synthesiser, backing vocals
Steve Harris - bass guitar, bass synthesiser
Nicko McBrain - drums


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ISAACS, GREGORY "Cool Ruler" (1978)
Love Reggae

Un des créateurs du Lovers Rock, le reggae de l'amour pour résumer, Gregory Isaacs avait la voix de velours qui correspondait au riddims soyeux et aux paroles sexy qu'il chantait.
Cool Ruler, son 6ème album, est une démonstration du plus smooth et du plus sexy reggae des 70s, un machin à se trémousser sous les cocotiers avec sa chacune avec de vilaines idées en tête.
Ceci dit, le reggae de Gregory va au-delà de l'obsession sexuelle (on est pas chez Franky Vincent, que diable), avec quelques textes résistants et revendicateurs (John Public, Party in the Slum, Word of the Farmer) mais toujours avec la cool attitude d'une voix chaude et habitée. Quand on constate, en plus, qu'il est servi par la crème des sessionmen reggae de l'époque et a été enregistré au légendaire Channel One Studio, tout doute sur l'excellence de la chose s'envole.
Gregory Isaacs rules, mais cool parce que le soleil brille, que les filles sont belles, que jah a fourni ses petites herbes... Plus jouisseur que rastafari combattant sans être détaché du monde pour autant, Isaacs a du cœur à revendre et l'offre généreusement sur ce très réussi, son meilleur en fait, long-jeu. Recommandé !

1. Native Woman 3:02
2. John Public 3:06
3. Party in the Slum 3:26
4. Uncle Joe 3:50
5. World of the Farmer 4:08
6. One More Time 3:14
7. Let's Dance 2:56
8. Don't Pity Me 2:22
9. Created by the Father 2:31
10. Raving Tonight 3:57

Gregory Isaacs - Vocals
The Heptones - Backing Vocals
The Revolutionaries - Backing Band
Sly Dunbar - drums
Robbie Shakespeare, Ernest Wilson - bass
Eric "Bingy Bunny" Lamont, Earl "Chinna" Smith, Ranchie McLean - guitar
Ansel Collins - Keyboards
Bobby Ellis, Tommy McCook, Herman Marquis - Horns


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ISRAELITE, KOBY "King Papaya" (2009)
La bonne fusion du cousin Koby

J'avais découvert Koby Israelite à l'occasion d'un Book of Angels, fameuse série d'albums où John Zorn invite d'autres à jouer, ré-imaginer sa musique, composée pour l'occasion. Il s'y était illustré avec un volume (Orobas, le 4) où il faisait déjà le multi-instrumentiste fou, tout comme sur les deux albums qu'il avait déjà sorti sur Tzadik, le label de Zorn, tous des acquisitions recommandées. Koby a donc les "credentials", tant de compositeur que d'instrumentiste, pour entreprendre des projets ambitieux... Comme ce King Papaya.
Présentement, dans une nouvelle crèmerie (Circus Mayhem) avant de vite retourner chez Tzadik après ce "one shot", et simplement joint de trois invités pour une apparition chacun et par Yaron Stavi à la basse (instrument dont il doit pourtant pouvoir jouer, c'est pas sorcier ! Un petit coup de mou ou le bassiste est un pote ?), Koby contrôle tout, jusque la production. Et il s'en donne à cœur joie !
De fait, pour Mr. Israelite, la définition de la fusion est simple : tout ce qui me passe par la tête, tout ce que j'aime, tout ce que je sais faire, je le fais ! On y retrouve donc, pêlemêles comme imbriqués, jazz, klezmer, funk, rock, metal, tango, musique de film, des Balkans, etc., parce que la limite, ici, est clairement l'imagination du concepteur de l'œuvre et qu'icelle est particulièrement étendue. Le résultat en est tourbillonnant, mélodique toujours, plan-plan jamais ! Bien sûr, quelques mauvais esprits iront dire que ça part dans tous les sens, manque de cohérence... Vraiment ? Pourtant les enchainement ne crissent jamais, les retournements surprennent mais toujours dans le bon sens du terme et, surtout !, cette musique chamarrée et multiple ne manque ni d'humour ni d'esprit ! Et puis, vous en connaissez beaucoup des mecs qui passent avec une aise aussi déconcertante d'Astor Piazzolla à Ennio Morricone, de Metallica à John Zorn, et parfois mixe le tout en un improbable et vibrante fusion qui n'appartien qu'à lui? Pas moi, enfin, pas beaucoup, et je veux bien les noms, au fait.
Foutraque, rigolo, spirituel, émouvant, King Papaya a toutes ces qualités et quelques autres encore. Et vous hésitez ? Mécréants ! Foncez, vous dis-je, foncez !, Koby vous remboursera au centuple. Le roi de la Papaye ? C'est Mister Israelite, bien sûr !(...)

1. Overture 2:42
2. The King's Laughter 4:37
3. Peardition Girls 4:22
4. Word Travels Fast 2:26
5. The Moroser 4:07
6. Still Laughing 0:27
7. Circus Mayhem 4:27
8. Bald Patch 2:41
9. A Band of Gypsies 4:16
10. Hell's Kitchen 1:26
11. Arrival of the Telepather 2:15
12. Into the Subconscious 1:43
13. Meeting an Angel 3:57
14. Jacky Jones 1:24
15. Last Laugh 0:52
16. Molly's Sacrifice 4:06
17. The Saddest Joke Ever 5:23

Koby Israelite: accordion, drums, piano, keyboards, guitar, bouzouki, clarinet, duduk, indian banjo, vocals
Yaron Stavi : acoustic and electric bass
&
Lucy Randell: vocals (14)
Charlotte Burke: vocals (3)
John Telfer: baritone saxophone (15)


8 commentaires:

  1. I comme...

    IAN GILLAN BAND "Live at the Budokan" (1978)
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    IL BALLETTO DI BRONZO "Ys" (1972)
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    IQ "The Wake" (1985)
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    IRON AND WINE "Kiss Each Other Clean" (2011)
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    IRON MAIDEN "Somewhere in Time" (1986)
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    ISAACS, GREGORY "Cool Ruler" (1978)
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    ISRAELITE, KOBY "King Papaya" (2009)
    - http://www106.zippyshare.com/v/nHKNg1ra/file.html

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  2. Toujours un choix très "pointu" je découvre quelques artistes comme ça, donc Merci bcp pour le travail.

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  3. Même pas un petit julio Iglesia !!!!! :-D

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  4. Comme tu sembles t'intéresser au rock progressif (tu m'arrêtes si je me trompe !), est-ce que tu connais le groupe espagnol Triana ?

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  5. Ça pourrait te plaire :
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  6. Encore une petite sélection de derrière la fagots.
    Personnellement, je n'en connaissais que trois.
    Ça fera quelques belles découvertes possible, encore qu'avec le pro, parfois j'avale du sucre et parfois j'ai des hauts le cœur...
    Gil

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  7. L'album d'IQ est depuis 30 ans l'un de mes favoris (C'était l'un des premiers au format CD avec "Dans le pac du château noir" en bonus indispensable...
    Toute une époque...

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    1. J'ai pris la version "Remasterisée" pour comparer et je suis assez dubitatif...
      Je trouve que ce remixage est assez raté dans l'ensemble.
      Pour les passages calmes, c'est parfait, les clavies prennent de l'ampleur et c'est vraiment appréciable mais dans les parties plus intenses, c'est compressé un max et cela devient une espèce de bouillie musicale sans dynamique (on sent bien le distingo dans Outer limits)

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