dimanche 16 avril 2017

J comme...

Quoique le calendrier semble impliquer, vous ne trouverez pas d'oeufs dans la J-sélection, juste une belle poignée d'albums à découvrir si ce n'est pas encore fait, vous pouvez y aller en confiance, le Zornophage ne prend jamais ses ouailles pour des oies blanches ! Enjoie.

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JACNO "Tant de Temps" (2006)
L'homme de l'ombre

Pour la plupart des gens, Jacno ( de son vrai nom Denis Quilliard), restera le fondateur des Stinky Toys et ex-compagnon d'Elli Medeiros, peu connaissant - il faut bien en convenir - les sept albums constituant sa discographie solitaire. C'est dommage et ce ne sont hélas pas les participations trop peu souvent publicisées à l'écriture ou à la production de bon nombre d'albums d'autres artistes (de Paul Personne à Daho en passant par Higelin, et j'en passe...) qui répareront cette injustice. Aimé de ses pairs, qui surent recourir à ses talents, mais méconnu du grand public, Jacno nous a quitté il y a plus d'un an maintenant... Déjà.
Tant de Temps, ultime album de son parcours d'homme de l'ombre, ne surprendra pas ceux qui le connaissent. On y retrouve le sens inné de l'ironie de sa plume et cette musique qu'il serait aisé de qualifier de rétro-80's si son auteur n'avait tant contribué à l'installer en France à l'époque. Evidemment, Jacno n'étant pas exactement un chanteur, il a eu l'intelligence de ne pas tenter plus que son registre naturel ne lui permettait d'essayer quitte à avoir recours - en guise d'habillage - à quelques guests venus le seconder. C'est aussi l'occasion d'inviter quelques vieilles connaissances à contribuer comme c'est le cas de Paul Personne (solo de guitare sur deux titres), Thomas Dutronc (guitare nylon sur deux titres aussi), Etienne Daho ou des indie-popsters berlinois de Stereo Total (respectivement pour un duo de « grandes voix » sur le morceau éponyme et le succulent Mars Rendez-Vous), toutes ces participations contribuant à la dynamique et l'efficacité d'un album réussi.
Affichant un optimisme de façade qui cache mal un profond désespoir, Tant de Temps, album d'adieux involontaires, ne nous fait que regretter encore plus d'avoir perdu un personnage trop souvent pris à la légère quand les échos de son travail continuent de résonner et continueront longtemps.

1. Tous ces mots-là 4:18
2. Le Sport 4:01
3. Tant de temps 4:42
4. T’es mon château 4:20
5. L’Homme de l'ombre 5:00
6. Les amants, les clients 3:24
7. Si je te quitte 3:11
8. Avec les yeux 4:40
9. Baiser empoisonné 5:10
10. Mars rendez-vous 4:06
11. Code 68 4:21

Denis Jacno: chant, guitare, piano
Tarik Benouarka: batterie, percussion, programmations
Emmanuel Denis: claviers, piano, programmations
- Stereo Total (piste 10):
Françoise Cactus: batterie, chant
Brezel Göring: claviers, chant
- Autres invités:
Paul Personne: guitare solo (3, 5)
Agnès Fourtinon: choeurs (2, 4, 5, 9)
Yacine Mekaoui: choeurs (8, 9)
Etienne Daho: chant (3)
Pascal Mulot: basse (9)
Françoise Cactus: choeurs (1, 2)
Thomas Dutronc: guitare nylon (8, 9)


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JANSCH, BERT "Jack Orion" (1966)
Jansch aux origines

Si ses deux premiers albums avaient étalé sa jolie plume sur des albums devant tout de même beaucoup aux chansons traditionnelles qui l'avaient tant influencé, sur Jack Orion, Bert Jansch décide carrément de s'attaquer au "répertoire", grand bien lui fasse, c'est tout à notre bénéfice. D'autant que John Renbourn, son futur partenaire en duo mais aussi dans l'excellent Pentangle, le rejoint sur quatre sélections. Alors, forcément, l'instrumentation est minimaliste, guitare, banjo et voix, rien de plus, mais comme le monsieur est un précieux virtuose, de ceux qui savent ne jamais trop en faire, que les morceaux choisis sont non seulement bons mais excellemment menés, que ce soient de crépitants instrumentaux comme The Waggoner's Lad et Henry Martin, de plaisants jeux d'arpèges comme le délicat The First Time Ever I Saw Your Face, ou de belles chansons anciennes que Jansch ne cherche surtout pas à moderniser (le reste de l'opus), l'album satisfera l'amateur de folk désossée, dégraissée et fait de ce troisième album d'une carrière que l'on conseille fortement d'explorer, une jolie réussite d'album "feu de camp" chaudement recommandé.

1. The Waggoner's Lad 3:32
2. The First Time Ever I Saw Your Face 1:45
3. Jack Orion 9:50
4. The Gardener 1:40
5. Nottamun Town 4:30
6. Henry Martin 3:17
7. Blackwaterside 3:49
8. Pretty Polly 4:07

Bert Jansch - vocals, guitar, banjo
&
John Renbourn - guitar


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JAPAN "Tin Drum" (1981)
Japan in China

Entre infuse japanité, classe New Wave inégalée et progressisme diffus, Tin Drum est le plus passionnant album de Japan. C'est aussi celui qui les vit tirer leur révérence...
Ainsi retrouve-t-on intact cet art consommé de funker blanc épicé de nouvelles saveurs en plus des recettes déjà éprouvées. Aussi, étonnamment, cette production si typiquement 80s, de celles qui nous fait grincer les dents devant tant de mauvais goût, ne gâche rien et participe - au contraire ! - à l'habillage classieux et juste froid ce qu'il faut pour qu'on l'admire telle l'admirable création qu'il est.
Il est d'autant plus rageant de penser que, à l'instar de ce que Synchronicity pour The Police, une mirifique suite à cet étonnante musique aurait pu venir bénir nous conduits auditifs. Que nenni ! Sauf à penser que Sylvian, en solo, est la suite logique de Japan... Pas que je ne me sens pas encore prêt à franchir tant il est vrai que le mysticisme un poil niaiseux de l'aimable David est loin de pouvoir rivaliser avec la nature quasi-divine de ce Japan finissant.
Que je vous ai convaincu ou pas de l'obligatoire détour qu'il faut faire par cet album, je n'ai plus rien à dire sur un sujet dont l'absolue beauté me laisse coi.

1. The Art of Parties 4:09
2. Talking Drum 3:34
3. Ghosts 4:33
4. Canton 5:30
5. Still Life in Mobile Homes 5:32
6. Visions of China 3:37
7. Sons of Pioneers 7:07
8. Cantonese Boy 3:44

David Sylvian – vocals, guitar, keyboards & keyboard programming, tapes
Mick Karn – fretless bass guitar, African flute, dida
Steve Jansen – drums, acoustic, electronic & keyboard percussion
Richard Barbieri – keyboards & keyboard programming, tapes
&
Yuka Fujii – backing vocals
Simon House – violin


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JAWBOX "Jawbox" (1996)
Jawbreaker

Premier album chez une major après un impeccable parcours indépendant, l'éponyme de 1996 de Jawbox sera aussi, hélas, le dernier opus d'une formation si talentueuse dans son expression post-punkoïde fine et forte qu'elle ne pouvait que manquer une fois son destin plié. En l'occurrence, c'est un Jawbox plus abordable, plus pop qui se présente pour ce début "grand-public" mais c'est, en vérité, surtout du fait de la production proprette de John Agnello parce que, sinon, on reconnait et apprécie toujours autant ce quatuor qui semble jouer "à l'aveugle" tant il se connait. Un quatuor qui n'a pas décidé d'édulcorer son propos pour attirer les foules et qui, du coup, ne les attirera pas, dommage. Dommage parce que c'est d'une sorte de Nirvana débarrassé des derniers oripeaux d'une encombrante adolescence dont il s'agit, un groupe qui sait certes trousser de la mélodie mais ne se départit pas pour autant de ses acquis post-hardcore (ha ! ces riffs !) de textes parfois difficiles (surtout parce qu'ils tranchent avec l'américanisme glorieux de leur compatriotes) et n'est pas tant en colère qu'en révolte, ce qui est plus sourd, moins immédiatement fédérateur. un groupe, enfin, qui fait vraiment de la musique, construit ses chansons comme autant de précieuses petites miniatures post-punk... Enorme ! Sans doute cette musique, plus infectieuse qu'accrocheuse, n'était-elle pas faite pour trôner sur les hit-parades, n'empêche quel énorme gâchis de talent surtout quand le subsidiaire d'Atlantic chez qui ils ont signé les remercie, leur mettant le bon gros coup sur le carafon qui les poussera à plier les gaules... Et sans doute une belle opportunité manquée au passage par le groupe et son label en planquant en piste fantôme l'excellente reprise du Cornflake Girl de Tori Amos... Bref, Jawbox est depuis devenu un groupe culte, un de ces nombreux trésors que la scène de Washington DC (on citera aussi Faraquet, The Dismemberment Plan ou Fugazi) aura offert au monde sans qu'il ne s'en soucie vraiment. Allez, séance de rattrapage pour tous !

1. Mirrorful 3:02
2. Livid 3:55
3. Iodine 3:35
4. His Only Trade 1:58
5. Chinese Fork Tie 2:29
6. Won't Come Off 2:46
7. Excandescent 4:25
8. Spoiler 2:28
9. Desert Sea 3:05
10. Empire of One 2:48
11. Mule/Stall 1:56
12. Nickel Nickel Millionaire 2:35
13. Capillary Life 3:22
14. Absenter 3:07
(15. Cornflake Girl 4:21)

J. Robbins - Vocals, electric guitar
Bill Barbot - Electric guitar, vocals
Kim Coletta - Bass guitar
Zachary Barocas - Drums


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JONES, ELVIN "Illumination/Dear John C." (1963/65)
Drum Machine

Deux albums de l'extraordinaire batteur Elvin Jones (1927-2004) pour le prix d'un, c'est la bonne occase proposée par le légendaire label Impulse!, comme en plus les deux albums, respectivement de 1963 et 1965, sont d'une fort belle qualité, il n'y a pas à hésiter longtemps avant de se plonger avec délectation dans un jazz millésimé et, en son temps, prospectif.
Premier des deux, Illuminations, sorti en 1963, propose le trio accompagnant Coltrane (Elvin, donc, mais aussi McCoy Tyner et Jimmy Garrison) augmenté de trois cuivres, parce qu'il fallait bien ça pour remplacer le volubile John ! Troisième album du batteur en tant que leader, poste partagé comme pour son prédécesseur, cette fois avec le bassiste Jimmy Garrison, le premier pour Impulse!, présente un jazz à la pointe de son époque, un jazz louvoyant entre hard bop et free jazz. C'est un album rare dont il s'agit, et pas seulement parce qu'il a longtemps, jusqu'à sa réédition de 1998, été absent des bacs. Un album rare parce qu'il exprime une expression d'un jazz en pleine transformation, en pleine libération même. Un album rare présentant un vrai groupe où chaque musicien, sauf Elvin, offre une belle composition (deux pour le saxophoniste Charles Davis) merveilleusement incarné en ces sessions par un sextet de pointures unies en un vertigineux unisson. En un mot comme en mille, une vraie réussite.
Le second, attribué au seul Elvin Jones, au titre rendant hommage à Coltrane sans qu'on ne l'entende jamais vraiment dans le son (ou dans les compositions dont aucune n'est du grand John), est habité par une énorme performance de l'altiste Charlie Mariano. Contrairement à son prédécesseur, Illuminations, ce n'est pas un album particulièrement prospectif puisque proposant, peu ou prou, le genre de hard bop alors en vogue sur une sélection de standards judicieusement choisis. Evidemment, Elvin y bat avec l'immense classe qu'on lui connaît sans jamais, alors qu'on pense avoir affaire à un album de batteur, sortir du cadre d'accompagnateur généralement pris par son instrument. De fait, on se dit que si son nom avait alors été plus proéminent, c'est Mariano, leader naturel ici, qui s'en serait vu attribué la paternité.
Deux beaux albums, leur artwork et littérature fidèlement reproduites dans le livret, d'une des plus intéressantes maisons de bouillonnantes années 60 ? Une proposition que, décemment, on ne peut rejeter. Recommandé.

CD 1
Illumination! (1963)
1. Nuttin' Out Jones 5:36
2. Oriental Flower 3:49
3. Half and Half 6:28
4. Aborigine Dance in Scotland 4:12
5. Gettin' on Way 5:14
6. Just Us Blues 5:55

CD 2
Dear John C. (1965)
1. Dear John C. 3:54
2. Smoke Rings 3:41
3. Love Bird 3:49
4. Feeling Good 4:11
5. Anthropology 4:20
6. This Love of Mine 4:20
7. Fantazm 3:56
8. Ballade 5:18
9. Everything Happens to Me 5:56

- Illumination! (1963)
Elvin Jones - drums
Jimmy Garrison - bass
McCoy Tyner - piano
Sonny Simmons - alto saxophone, English horn
Charles Davis - baritone saxophone
(William) Prince Lasha - clarinet, flute

- Dear John C. (1965)
Elvin Jones - drums
Charlie Mariano - alto saxophone
Roland Hanna (4, 5, 7); Hank Jones (1, 3, 8) - piano
Richard Davis - bass


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JOHNSON, ROBERT "The Complete Recordings_ The Centennial Collection" (1936/37)
Une révélation !

On savait déjà tout le bien qu'il fallait penser de Robert Johnson et, à l'écoute, on se rendait bien compte qu'il s'agissait là d'un bluesman important, d'un fin guitariste aussi qui continue d'agiter les musicologues de tous crins sur un prétendu impossible autodidactisme, d'un absolu à qui veut découvrir la note bleue en fin, mais, parce qu'il y a un mais, le grésillement d'enregistrements d'un autre temps gâchait un peu le plaisir... Et puis la Centennial Colection, une révélation !
Parce qu'ici, enfin !, on peut entendre toutes les finesses de six-cordiste du diable d'homme, parce que sa voix est restaurée comme jamais et vous file de ces frissons, j'vous dit pas ! Après, évidemment, comme tout le catalogue de Robert Johnson appartient au grands classique du genre (Sweet Home Chicago, Come On in My Kitchen, Ramblin' on My Mind, Crossroad Blues ou Traveling Riverside Blues un peu plus que les autres) c'est forcément une délectation de tous les instants.
Qu'on se le dise cependant, ce n'est toujours pas une version hi-fi, sans doute impossible à atteindre avec des sources si anciennes et compromises, mais une remise en son suffisamment notable et magistrale pour qu'on félicite les talentueux ingénieurs du son responsables du prodige, et qu'on conseille, sans même avoir à y réfléchir, la Centennial Edition des Complete Recordings de l'Homme qui aurait fait un pacte avec le Diable, à tous donc même à ceux qui ont déjà sa devancière. Oui, c'est à ce point !

CD 1
San Antonio Recordings
1. Kind Hearted Woman Blues 2:52
2. I Believe I'll Dust My Broom 2:59
3. Sweet Home Chicago 2:58
4. Ramblin' On My Mind 2:22
5. When You Got A Good Friend 2:37
6. Come On In My Kitchen 2:44
7. Terraplane Blues 3:00
8. Phonograph Blues 2:40
9. 32-20 Blues 2:50
10. They're Red Hot 2:58
11. Dead Shrimp Blues 2:31
12. Cross Road Blues 2:40
13. Walkin' Blues 2:30
14. Last Fair Deal Gone Down 2:38
15. Preachin' Blues (Up Jumped The Devil) 2:51
16. If I Had Possession Over Judgement Day 2:35
Alternates
17. Kind Hearted Woman Blues 2:30
18. Ramblin' On My Mind 2:51
19. When You Got A Good Friend 2:52
20. Come On In My Kitchen 2:52
21. Phonograph Blues 2:33
22. Cross Road Blues 2:32

CD 2
Dallas Recordings
1. Stones In My Passway 2:29
2. Steady Rollin' Man 2:37
3. From Four Until Late 2:24
4. Hell Hound On My Trail 2:37
5. Little Queen Of Spades 2:13
6. Malted Milk 2:22
7. Drunken Hearted Man 2:29
8. Me And The Devil Blues 2:35
9. Stop Breakin' Down Blues 2:23
10. Traveling Riverside Blues 2:40
11. Honeymoon Blues 2:18
12. Love In Vain Blues 2:18
13. Milkcow's Calf Blues 2:21
Alternates
14. Little Queen Of Spades 2:20
15. Drunken Hearted Man 2:27
16. Me And The Devil Blues 2:33
17. Stop Breakin' Down Blues 2:18
18. Traveling Riverside Blues 2:53
19. Love In Vain Blues 2:26
20. Milkcow's Calf Blues 2:18

Robert Johnson - vocals, guitar


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JUDAS PRIEST "Unleashed in the East" (1979)
Hara Kiri!

Après avoir enchainé quatre albums participant largement à la naissance de ce qu'il est désormais convenu de considérer comme le "vrai" Heavy Metal (Sad Wings Of Destiny, Sin After Sin, Stained Class et Killing Machine) avant de bientôt confirmer ces excellentes dispositions par un ô combien référentiel British Steel, Judas Priest se lance dans l'exercice de l'album live enregistré au japon tel que défini par Deep Purple quelques années plus tôt, mais en simple, et avec leur style à eux, la messe est bien différente.
Parce que, contrairement à leurs glorieux devanciers, Judas Priest ne fait pas dans l'improvisation à rallonge se contentant d'un rajout d'énergie à des versions sinon très proches de leurs équivalentes studio. L'autre différence majeure, là où Blackmore & Cie font du live, du vrai !, est l'usage massif d'overdubs notamment, de l'aveu de Rob Halford lui-même, des parties de chant entièrement réenregistrées en studio dans les conditions du live du fait d'une qualité d'enregistrement qui ne rendait pas justice au leader cuir et clous. Le résultat, s'il peut être appelé un faux live, est bluffant de puissance et de précision avec une tracklist ramassée (seulement neuf titres avec donc quelques notables absences), une sorte de best-of live incomplet en somme. Mais moins incomplet dans sa version remasterisée proposant les quatre titres bonus de l'édition japonaise originale mais, malheureusement, pas les deux faces B issues des mêmes concerts qui auraient tellement bien complété la fête (surtout Beyond the Realms of Death, cette immense chanson). Mais bon, on récupère déjà Rock Forever, Delivering the Gods, Hell Bent for Leather et Starbreaker, mieux que rien.
Judas Priest sortira d'autres albums live, aucun, cependant n'atteindra la quintessentielle intensité des enregistrement ici présents qui font d'Unleashed in the East une excellente introduction à l'art du groupe en plus d'un live référentiel et, forcément, recommandé.

1. Exciter 5:38
2. Running Wild 2:53
3. Sinner 7:31
4. The Ripper 2:44
5. The Green Manalishi (With the Two Pronged Crown) 3:16
6. Diamonds and Rust 3:30
7. Victim of Changes 7:12
8. Genocide 7:19
9. Tyrant 4:32
Bonus
10. Rock Forever 3:27
11. Delivering the Goods 4:07
12. Hell Bent for Leather 2:40
13. Starbreaker 6:00

Rob Halford - vocals
K. K. Downing - guitar
Glenn Tipton - guitar
Ian Hill - bass guitar
Les Binks - drums


3 commentaires:

  1. J comme...

    JACNO "Tant de Temps" (2006)
    - http://www104.zippyshare.com/v/mBcNcrS9/file.html

    JANSCH, BERT "Jack Orion" (1966)
    - http://www104.zippyshare.com/v/PwB2Le79/file.html

    JAPAN "Tin Drum" (1981)
    - http://www104.zippyshare.com/v/GuJixoHU/file.html

    JAWBOX "Jawbox" (1996)
    - http://www104.zippyshare.com/v/wi8jqUXL/file.html

    JONES, ELVIN "Illumination/Dear John C." (1963/65)
    - http://www104.zippyshare.com/v/axVWWOTZ/file.html

    JOHNSON, ROBERT "The Complete Recordings" (1936/37)
    - http://www104.zippyshare.com/v/mtvkpTNK/file.html

    JUDAS PRIEST "Unleashed in the East" (1979)
    - http://www104.zippyshare.com/v/itpViKHZ/file.html

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  2. très belle découverte que Jawbox, merci! même si, à lire ta description, je m'attendais à plus violent!

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  3. Judas Priest en fin de liste… tu exagères !!!!!

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