Triple Tom !

Tom Waits "Orphans" (2006)
ou "Rare Gold"


On ne rappellera pas l’histoire ou le(s) style(s) d’une des plus célèbres gueules cassées de la scène musicale mondiale, sa réputation – ô combien justifiée – le précède désormais partout. C’est heureux car rarement un artiste aura créé une identité, un univers aussi immédiatement identifiables et réussis. Oui, avec près de 40 années de carrière à son actif, Tom Waits s’est imposé comme une figure aussi incontournable qu’inétiquetable se constituant, au passage et sans en avoir l’air, une fan-base fervente et fidèle qui sait que Tom ne déçoit jamais (ou presque).

Forcément, étant constitué de raretés, ce triple Orphans n’affiche pas la cohérence ou la grâce d’un de des « vrais » albums de Tom, c’est cependant une somme (50 titres dont une trentaine difficilement trouvables) dans laquelle le fan comme l’amateur de passage ne peuvent que se  plonger avec ravissement et appétit.

Divisé en autant de chapitres que de cds, plus ou moins organisé par cohérence stylistique, Orphans est un objet passionnant. Bluesy sur la première galette, Brawlers, il se fait doux-amère sur la seconde (Bawlers) et plus expérimental sur la dernière (Bastards). Ce n’est pas à dire qu’un morceau du 3ème disque n’aurait pas sa place sur le second, voire le premier mais l’effort est louable de rendre une si imposante tracklist plus immédiatement digeste.

Il n’y a pas vraiment, en l’occurrence, de surprise à constater que Brawlers est le plus accessible des trois (sans être putassier, bien sûr !) et donc le plus sensible à accrocher le « grand public » mais, encore une fois, l’expérimentation et les ballades y pointent leur nez tout comme le blues n’est pas absent des disques suivants parce que, évidemment, tout ceci porte la marque de la « bête » Waits. La variété des sources d’origine montre aussi que Tom n’est pas le quasi-hobo que son personnage laisse imaginer. Il y a du chou et une véritable direction artistique dans ce répertoire, ça facilite d’autant les transitions pour des enregistrements couvrant à peu près une décennie. Et si quelques titres sont des reprises, il est à noter que l’essentiel est bel et bien constitué de compositions originales, Tom est décidément prolifique en plus d’être généreux et d’une assez incroyable consistance dans la qualité, aussi. De fait, il n’y a pas grand-chose à jeter dans ce qui, je le rappelle, n’était pas initialement destiné à être ainsi rassemblé et « vendu » sous la bannière de l’artiste.

Au final, ces plus de 3 heures (!) d’une musique à la fois terrienne, émotionnelle et sans compromis s’ingèrent goulûment. Si goulûment qu’on en reprendrait bien encore un peu, tiens !


1, Brawlers
1. Lie To Me 2:10
2. LowDown 4:15
3. 2:19 5:02
4. Fish in the Jailhouse 4:22
5. Bottom of the World 5:42
6. Lucinda 4:52
7. Ain''t Goin Down To The Well 2:28
8. Lord I've Been Changed 2:28
9. Puttin' On The Dog 3:39
10. Road to Peace 7:17
11. All The Time 4:33
12. The Return of Jackie And Judy 3:28
13. Walk Away 2:43
14. Sea Of Love 3:43
15. Buzz Fledderjohn 4:12
16. Rains On Me 3:20

2, Bawlers
1. Bend Down the Branches 1:06
2. You Can Never Hold Back Spring 2:26
3. Long Way Home 3:10
4. Widow's Grove 4:58
5. Little Drop of Poison 3:09
6. Shiny Things 2:20
7. World Keeps Turning 4:16
8. Tell It To Me 3:08
9. Never Let Go 3:13
10. Fannin Street 5:01
11. Little Man 4:33
12. It's Over 4:40
13. If I Have To Go 3:21
14. Goodnight Irene 4:47
15. The Fall Of Troy 3:01
16. Take Care Of All My Children 2:31
17. Down There By The Train 5:39
18. Danny Says 3:05
19. Jayne's Blue Wish 2:29
20. Young At Heart 3:41

3, Bastards
1. What Keeps Mankind Alive 2:09
2. Children's Story 1:42
3. Heigh Ho 3:32
4. Army Ants 3:25
5. Books Of Moses 2:49
6. Bone Chain 1:04
7. Two Sisters 4:55
8. First Kiss 2:40
9. Dog Door 2:43
10. Redrum 1:12
11. Nirvana 2:12
12. Home I'll Never Be 2:28
13. Poor Little Lamb 1:43
14. Altar Boy 2:48
15. The Pontiac 1:54
16. Spidey's Wild Ride 2:03
17. King Kong 5:29
18. On The Road 4:14
19. Dog Treat 2:57
20. Missing My Son 3:38

Et voici même quelques bonus issus de la version "cire-noire" : ICI
Merci à Everett W. Gilles pour ce complément aussi utile qu'agréable !


Tom Waits: vocals, guitar, pump organ, keyboards, percussion
Mark Linkous: guitar, bass, drums
Marc Ribot, Mike Knowlton, Larry LaLonde, Brett Gurewitz, Sullivan Waits, Ron Hacker, Dave Alvin, Joe Gore: guitar
Matt Brubeck, Les Claypool, Greg Cohen, Seth Ford-Young, Trevor Horn, Adam Lane, Eric Perney, Mike Silverman, Matthew Sperry, Larry Taylor, Leroy Vinnegar: bass
Harry Codyc, Eddie Davis: banjo
Bobby Black: steel guitar
Bent Clausen: banjo, piano
Darrel Devore: circular violin
Carla Kihlstedt: violin
Art Hillery, Steve Prutsman, Francis Thumm: piano
Gary Knowlton: keyboards
John Hammond, Charlie Musselwhite – harmonica
Dan Cantrell, Guy Klucevsek : accordion
Anges Amar: whistles
Bart Hopkin: bamboo clarinet
Jimmy Cleveland, Bob Funk, Tom Yoder: trombone
Ralph Carney, Crispin Cioe, Arno Hecht, Colin Stetson: saxophone
Ara Anderson, Nolan Smith, Chris Grady, Paul "Hollywood" Litteral: trumpet
Nic Phelps: horns
Dan Plonsey, Bebe Risenfors: clarinet
Andrew Borger, Brain, Steve Foreman, Jeff Sloan, Ray Armando, Stephen Hodges, Gino Robair: percussion
Bobby Baloo: cowbells, boulders
Michael Blair: drums, percussion
Mitchell Froom: chamberlin
Casey Waits, Billy Higgins: drums
Tom Nunn: The Bug
Richard Waters: waterphone

.Recyclé de l'Année du Dragon.
AdD042