vendredi 10 juin 2016

The 27 Club V2: Les Douze Apôtres (B-List)

Après les 7 Piliers, les 12 Apôtres soit ceux qu'on connait moins mais qui n'en méritent pas moins notre pleine et entière attention. Et qui sont donc morts trop jeunes, à l'âge symbolique de 27 ans, comme Jimi, comme Janis, comme Jim... R.I.P.

aLaN "BLiND oWL" WiLSoN
Canned Heat and John Lee Hooker "Hooker'n Heat" (1971)
ou "White & Black Blues"

Des petits blancs avec le vent en poupe qui donne un coup de main à un vieux maître un peu oublié ou l'adoubement d'une formation prometteuse par un pape du genre ? Quoiqu'il en soit, la rencontre mythique de Canned Heat et John Lee Hooker vaut le détour !
Dans les faits, Hooker 'n Heat est une drôle de créature tricéphale où voisinent performances solo du vieil Hooker, quelques duos entre le vieux maître et Alan "Blind Owl" Wilson, et des performances incluant les deux précités ainsi que tout le line-up, le nouveau line-up avec les arrivées du guitariste Henry Vestine (un retour en fait) et du bassiste Antonio de la Barreda suite à une double défection au profit des Bluesbreakers de John Mayall.
Souvent intensément laidback, la sélection coule comme un Mississipi paresseux vers son delta, roots en diable, authentique et dépourvue de tout artifice de modernité comme, évidemment, la première partie, 9 titres tout de même, entièrement dévolue à Hooker et à son blues si typique avec des hauts (l'intense The Fellin' Is Gone en pinacle suivi de près par un Burning Hell tout près des étoiles) et d'autres de qualité aussi si un peu routiniers (Send Me a Pillow ou Drifter) qui viennent un marginalement tempérer l'enthousiasme pour la partie solo du vieux maître. Suivent les duos entre Hooker et Blind Owl, trois au total, où la jeune pousse supporte aptement le bluesman de son piano (sur l'entraînant Bottle Up and Go, le talking blues The World Today, un des musts de l'album) ou à la guitare (I Got My Eyes on You, une version ainsi nouvellement titrée, pour des raisons de droit sans doute, du classique de John Lee, Dimples). Last, but certainly not least, viennent les pleines collaborations entre Hooker et le Heat, enfin ! Et c'est un festival de 5 titres où la joie du jeu est non seulement audible mais communicative avec, en sommet himalayen de blues suant et dansant, un Boogie Chillen de plus de 11 minutes... Légendaire !
Alors, certes, la rencontre ne se fait que brièvement, on le regrettera, mais comme le reste est beau, blues et beau, que le tout fait une collection de blues de qualité si supérieure qu'on ne devrait même pas avoir à le recommander, d'autant que si le Hook y est terrible, le regretté Blind Owl, encore un qui eut la mauvaise idée de nous quitter à 27 ans !, le concurrence sérieusement. Oui, carrément.

CD 1
1. Messin' with the Hook 3:23
2. The Feelin' Is Gone 4:32
3. Send Me Your Pillow 4:48
4. Sittin' Here Thinkin' 4:07
5. Meet Me in the Bottom 3:34
6. Alimonia Blues 4:31
7. Drifter 4:57
8. You Talk Too Much 3:16
9. Burning Hell 5:28
10. Bottle Up and Go 2:27

CD 2
1. The World Today 7:47
2. I Got My Eyes on You 4:26
3. Whiskey and Wimmen' 4:37
4. Just You and Me 7:42
5. Let's Make It 4:06
6. Peavine 5:07
7. Boogie Chillen No. 2 11:33

John Lee Hooker - vocals, guitar (all)
Alan Wilson - guitar, harmonica, vocals (CD 1 10, CD 2)
Adolfo de la Parra - drums (CD 2 3-7)
Henry Vestine - guitar (CD 2 3-5, 7)
Antonio de la Barreda - bass (CD 2 3-7)

ALAN "BLIND OWL" WILSON

RoN "PiGPen" MCKeRNaN
Grateful Dead "Aoxomoxoa" (1969)
ou "Psychédélice"

Avec sa pochette extrêmement sexuée (pénienne serait-on tenté de dire), son psychédélisme triomphant, un line-up étiré à sept membres qui parait enfin stabilisé (mais qui ne l'est pas en fait), Aoxomoxoa est le troisième album d'un Grateful Dead en constante progression, le premier triomphe artistique, à défaut de commercial (il devra attendre 1997 pour arriver au disque d'or), de sa discograhie aussi.
Le Dead a commencé à œuvrer quelque années plus tôt, bête groupe de blues rock vaguement psychédélique. Porté par l'élan du Summer of Love et la consommation de plus en plus irraisonnée de substances psychotropes "à la mode" (demandez voir à Timothy Leary ce qu'il en pense !), le groupe n'a depuis eu de cesse de raffiner son approche, de repousser le blues de ses origines comme un simple artifice de leur cocktail technicolor. Déjà sur Anthem of the Sun, le précédent opus de la formation, tous les éléments sont en place, mais c'est bien ici, sur cet album au titre en palindrome totalement imprononçable, que tout prend réellement forme, que le son "acid-trip" du Grateful Dead en studio atteint sa plénitude créative et trippante. C'est évident dès un St. Stephen qui, commençant tout en douceur, prend petit à petit son envol jusqu'à un final éblouissant de liberté et de grâce. La suite ne démentit pas ce coup de semonce originel avec, en must absolus, le faux-blues et très folky Dupree's Diamond Blues, le dansant psychedelic rocker China Cat Sunflower, le finement acoustique et gracieux Mountains of the Moon ou le super-trippé Cosmic Charlie. Vraiment, le temps et l'argent investi, une fortune à l'époque le groupe s'étant longtemps appesanti dans ses sessions du fait de l'acquisition d'une toute récente console d'enregistrement 16 pistes qu'il fallut bien apprivoiser, ce qui prit du temps.
Magie des rééditions, les bonus sont nombreux (une constante dans les remasters du Dead) et, même !, durent ici plus longtemps que l'album et, vu leur teneur "bœufante" et jouissive, on ne s'en plaindra pas. Parce qu'il y a de quoi se réjouir à l'écoute d'une série de jam-sessions, trois au total pour 36 minutes, où le groupe, libéré de toute contingence "chansonesque" se laisse aller dans de longs et riches développement habituellement plutôt réservés à leur épiques concerts. Rajoutez-y une belle version live en public d'un des titres phares de l'album, Cosmic Charlie, proposé à un public ravi avant même la sortie de l'opus, et vous comprendrez que le festin est complet et la présente édition ô combien recommandée.
Le Grateful Dead aura d'autres hauts-faits, Workingman's Dead en est un et pas des moindres, mais plus jamais le charme unique de cet Aoxomoxoa ne sera atteint. Légendaire ? C'est le mot, et obligatoire à la collection de tout historien du rock qui se respecte, aussi et pas seulement parce que ce sera l'une des dernières participations de Ron "Pigpen" McKernan à l'oeuvre de Garcia & Cie mort quelques années plus tard, en 1973.

1. St. Stephen 4:26
2. Dupree's Diamond Blues 3:32
3. Rosemary 1:58
4. Doin' That Rag 4:41
5. Mountains of the Moon 4:02
6. China Cat Sunflower 3:40
7. What's Become of the Baby 8:12
8. Cosmic Charlie 5:29
Bonus
9. Clementine Jam 10:46
10. Nobody's Spoonful Jam 10:04
11. The Eleven Jam 15:00
12. Cosmic Charlie 6:47
Tracks 9-11 recorded live in the studio at Pacific Recording Studio, San Mateo, California, on August 13, 1968
Track 12 recorded live at Avalon Ballroom, San Francisco, California, on January 25, 1969

Tom Constanten - keyboards
Jerry Garcia - guitar, vocals
Mickey Hart - drums, percussion
Bill Kreutzmann - drums, percussion
Phil Lesh - bass guitar, vocals
Ron "Pigpen" McKernan - keyboards, percussion
Bob Weir - guitar, vocals
&
John "Marmaduke" Dawson
Debbie
Peter Grant
Mouse
David Nelson
Wendy

RON "PIGPEN" MCKERNAN

DaVe aLeXaNDeR
The Stooges "Fun House" (1970)
ou "House of Holy Noise"

Le moins connu des Stooges ? Probablement, et pourtant, quel abattage ! Parce que le sax hurlant de Steve Mackay, qui arrive tout juste, et encore juste sur la deuxième face de ce séminal Funhouse, mais sera dès lors de toutes les formations des furieux étatsuniens, c'est tout de même quelque chose ! Or donc, puisque c'est de ce surpuissant souffleur de chaos dont il s'agit à l'occasion de sa regrettée disparition, et sans oublier la très haute tenue d'une première face où les Stooges n'ont jamais été aussi tight (merci Don Gallucci, de chez les Kingsmen, et sa production offrant un cadre presque live aux bostoniens et aux progrès de Ron Asheton sur ses six cordes), intéressons nous à cette face B qui commence très fort avec un 1970 en forme de perfection garage où le soli furieusement jazzy de Mackay vient juste à point pour créer l'élément de surprise qui couronne la réussite, se poursuit avec un Fun House délicieusement jazzy (et un Steve omniprésent) et se conclut sur un apocalyptique et jouissif grand n'importe quoi L.A. Blues tout en furie et sorties de routes... Fort, très fort. A l'image, en vérité, d'un album capturant la substantifique moelle de ces Stooges chenapans protopunks d'absolue référence, avec Iggy qui influencera tellement ce que signifie un frontman possédé, qui ne feront plus mieux mais ça, c'est une autre histoire et le regretté Dave Alexander à la basse vrombissante... Funhouse ? Immanquable, tout simplement !

1. Down on the Street 3:42
2. Loose 3:33
3. T.V. Eye 4:17
4. Dirt 7:00
5. 1970 5:14
6. Fun House 7:45
7. L.A. Blues 4:52

Iggy Pop – vocals
Ron Asheton – guitar
Dave Alexander – bass guitar
Scott Asheton – drums
Steve Mackay – saxophone
&
Don Gallucci – production, organ overdubs

DAVE ALEXANDER

PeTe HaM
Badfinger "No Dice" (1970)
ou "Le Power de la Pop"

Deux ou troisième album de Badfinger, selon que l'on considère ou pas leur opus sous le noms des Iveys, No Dice est une excellente occasion de se replonger dans les capacités de songwriter hors du commun d'un Pete Ham mort beaucoup trop jeune, 27 ans ! Et de dégonfler un mythe parce que, non, malgré ce qu'on aurait voulu nous faire croire à l'époque, peut-être parce qu'ils étaient le premier groupe sans aucun Beatle dedans à sortir sur le label des Fab Four, Badfinger ne sont pas la descendance des vénérables garçons dans le vent. Il faut dire que quand No Dice sort, le monde se remet tout juste de la nouvelle de la séparation des précités et se jette donc avidement sur la galette y voyant comme un présage de lendemains qui chantent, enfin, surtout en Grande-Bretagne où, franchement, c'est le drame. Résultat ? Un excellent album de pop qui compte, parce que c'est un peu là que la power pop commence, avec des chansons absolument formidables (d'un I Can Take It en pop rock à l'américaine mieux que les ricains, d'une belle ballade menée au piano telle que Midnight Caller, d'une tournerie pop aussi irrésistible que No Matter What, à un fort hippie mais aussi un peu country mais surtout réjouissant Blodwyn... pour ne citez qu'eux), une production absolument parfaite pour le genre (un des ingés son de Sgt. Pepper à la barre, un choix sûr) mais, donc, pas la relève des Beatles. parce que si les mélodies sont belles et le talent indéniable, la fantaisie caractéristiques des arrangements de 4+1 (George Martin !) est ici absente ou, plutôt, recentrée sur un groupe qui veut pouvoir jouer tout ça en scène. Et tant mieux, parce qu'ainsi Badfinger est son propre animal, avec sa propre sensibilité et ses propres maniérismes, et comme la formule est nettement plus accomplie que sur le Magic Christian Music sorti quelques mois plus tôt, et dont on se souvient souvent plus pour sa pochette "à l'index" que ses chansons, c'est forcément une galette fort recommandable. Encore plus dans cette belle réédition où le transfert du vinyle au numérique est parfait et où quelques jolis bonus viennent rallonger le plaisir. Bref, le No Dice de Badfinger, ce n'est peut-être pas les Beatles mais c'est rudement bien !

1. I Can't Take It 2:57
2. I Don't Mind 3:15
3. Love Me Do 3:00
4. Midnight Caller 2:50
5. No Matter What 3:01
6. Without You 4:43
7. Blodwyn 3:26
8. Better Days 4:01
9. It Had to Be 2:29
10. Watford John 3:Midn23
11. Believe Me 3:01
12. We're for the Dark 3:55
Bonus
13. I Can't Take It (Extended Version) 4:14
14. Without You (Mono Studio Demo Version) 3:57
15. Photograph (Friends are Hard to Find) 3:24
16. Believe Me (Alternate Version) 3:04
17. No Matter What (Mono Studio Demo Version) 2:57

Pete Ham – guitar, piano, vocals
Tom Evans – bass, vocals
Joey Molland – guitar, vocals
Mike Gibbins – drums

PETE HAM

GaRy THaiN
Uriah Heep "Demons & Wizards" (1972)
ou "Heep Heep Heep... Uriah !"

On les décrit souvent comme un Deep Purple de seconde division, c'est une indéniable injustice parce qu'Uriah Heep en 1972, qui sort alors son 4ème album, a une vraie personnalité illustrée de suffisamment de trucs personnels, et d'une histoire aussi ancienne que celle de leurs prétendus modèles, pour les considérer comme leur propre animal.
Il suffit d'ailleurs, pour s'en convaincre, d'écouter ce Demons and Wizards depuis justement passé à la postérité, dans la légende. A commencer par l'emballage initial de trois chansons aussi variées que concises avec un The Wizard qui, mené par une guitare acoustique déborde tout juste sur le hard rock et fonctionne parfaitement comme ça, un Traveller in Time qui semble vouloir commencer très dur mais tourne vite en classic rock parfaitement mené pas la voix d'un David Byron sachant quand pousser ses cordes vocales dans leurs derniers retranchements, et un Easy Livin', tube incontestable, où l'orgue prend définitivement plus de place que la guitare. Evidemment, parce qu'ils ont largement les facultés pour, les gars d'Uriah Heep savent aussi injecter quelque doses d'un progressisme tellement d'époque qu'on ne peut quasiment pas l'éviter, c'est le cas sur les deux longues chansons de l'album, Circle of Hands et The Spell, mais sans jamais le moindre excès, sans se reposer sur une construction alambiquée, non, là n'est pas le style des londoniens préférant les crescendos poignants aux vaines démonstrations instrumentales. Et il est peut-être là le particularisme fondamental d'Uriah Heep, posséder la puissance et la capacité de faire beaucoup et bien mais garder toujours en tête que, fondamentalement, seule la chanson compte et que, jusque dans les soli, on se doit de rester supra-mélodique, ce qui est présentement magnifiquement accompli. Parce que si Mick Box, guitare, et Ken Hensley, claviers, Gary Thain, basse, décédé en 1975 à seulement 27 ans, etc., sont de brillants instrumentistes, ils sont avant tout de précieux compositeurs et arrangeurs pour qui cette nouvelle donne, cette nouvelle façon de faire plus de bruit avec ses instruments, est avant tout le véhicule de l'écriture, on ne les critiquera pas là-dessus.
Surtout quand ça donne un album tel que Demons and Wizards, petite merveille d'équilibre entre lourdeur et légèreté, électricité et acoustique, pompe et finesse, où tout est bon. Rien que ça laisserait baba, quand on sait, en plus, qu'ils renouvelleront l'exploit seulement six mois plus tard, avec l'également recommandé The Magician's Birthday, on se dit que, vraiment, Uriah Heep, dans sa période classique (70-78, en gros), mérite mieux qu'une réputation d'éternel second-couteau parfaitement en-dessous de lui.

1. The Wizard 2:59
2. Traveller in Time 3:25
3. Easy Livin' 2:37
4. Poet's Justice 4:15
5. Circle of Hands 6:25
6. Rainbow Demon 4:25
7. All My Life 2:44
8. Paradise 5:10
9. The Spell 7:32
Bonus
10. Why (B-side) 4:53
11. Why (Long version) 7:39
12. Home Again to You (demo) 5:28

David Byron - Lead Vocals
Mick Box - Lead Guitars
Ken Hensley - Keyboards, Guitars, Percussion, Vocals
Lee Kerslake - Drums, Percussion, Vocals
Gary Thain - Bass Guitar
&
Mark Clarke - Bass Guitar (1, 10, 11), vocals (1)

GARY THAIN

CHRiS BeLL
Chris Bell "I Am the Cosmos" (1992)
ou "Cosmic Pop"

En solo ou en groupe (avec Big Star où il partage les compositions avec Alex Chilton lors de son trop court passage, sur un #1 Record toujours aussi recommandé), il y a de nombreuses raisons de regretter le décès ô combien prématuré de Chris Bell. En solo, justement, Chris Bell, c'est comme avec Big Star un unique album, I Am the Cosmos, qui, enregistré en 1974 et 1975, ne sortit que près de deux décennies plus tard, en 1992. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais et, de fait, cette parfaite galette de power pop a largement de quoi contenter ceux qui pensaient bien que le petit gars de Memphis avait un énorme potentiel de merveilles que le vilain destin nous aura volé. Dès I Am the Cosmos, la chanson, c'est plus qu'une confirmation qui nous vient, une révélation, parce qu'on n'en savait pas trop sur l'implication de Bell dans Big Star (avec les crédits partagés, rien n'est jamais évident) et que ce qu'on entend présentement établit que le guitariste/chanteur était au moins l'égal de son complice, Chilton, parce que quelle chanson, une pop à la fois stellaire et saoule où plane l'ombre de George Harrison aussi, et quelle continuation logique du premier Big Star ! Et cette entrée en matière n'est pas un leurre comme le confirme immédiatement un Better Save Yourself du même divin tonneau, puis un Speed of Sound supercool qu'on imagine bien écouter sur une plage tropicale, un Get Away délicieusement rock'n'roll et entraînant où Bell feule comme un vrai beau disciple de Sir Paul, la merveille de petite ballade délicate et ciselée qu'est You & Your Sister, la fêlure à l'âme de Bell n'y étant pas pour rien, le groovy et over-classieux Make a Scene qui semble convoquer le meilleur des Kinks électriques des sixties, un délicat et bucolique Look Up aussi et on va s'arrêter là parce que, en vérité, si ce n'était pour une production parfois un peu étrange (on a souvent l'impression d'une démo de voix et de batterie boostée d'additions instrumentales tardives, pas que ça ne gâche en rien le plaisir), on se dit qu'on tiendrait là le parfait album de power pop originelle. Ce dont cet I Am the Cosmos sauvé des eaux, merci Rhino, n'est vraiment pas loin. Très chaudement recommandé.

1. I Am the Cosmos 3:46
2. Better Save Yourself 4:25
3. Speed of Sound 5:11
4. Get Away 3:26
5. You and Your Sister 3:11
6. Make a Scene 4:09
7. Look Up 3:14
8. I Got Kinda Lost 2:42
9. There Was a Light 3:19
10. Fight at the Table 3:41
11. I Don't Know 3:22
12. Though I Know She Lies 3:35
Bonus
13. I Am the Cosmos (slow version) 3:40
14. You and Your Sister (country version) 2:56
15. You and Your Sister (acoustic version) 2:53

Chris Bell – guitar, vocals
Ken Woodley – bass guitar, organ
Richard Rosebrough – drums
Jody Stephens – drums
Alex Chilton – backing vocals on track 5, guitar on track 26
Bill Cunningham – arrangement on track 5
Jim Dickinson – piano on track 10

CHRIS BELL

D. BooN
Minutemen "3-Way Tie (For Last)" (1985)
ou "Thinking Punk"

Quatrième et ultime album de Minutemen qui ne pouvait décemment pas continuer du fait du décès de leur guitariste/chanteur D. Boon dans un accident de la route à 27 ans seulement, 3-Way Tie (For Last), album au titre tristement prémonitoire, est aussi l'opus le plus évolué d'une formation qui avait précédemment fait dans un punk rock on ne peut plus direct et abrasif, avec des morceaux plus courts les uns que les autres, sa trademark d'alors. Mais plus de ça ici où, dès un fort surprenant Price of Paradise (plus Neil Young que Jello Biafra pour situer) on se rend compte qu'il se passe définitivement quelque chose et que ce D. Boon en pleine mue classic rock, sans rien perdre cependant de son côté sale gosse et d'acquis d'un passé électrique nourrissant ses nouvelles ambitions. De fait, la face D., celle du regretté, est une suite d'inattendus réussis qui d'un cousinage avec les Talking Heads (Lost), d'un penchant même pas coupable pour le rockabilly (The Big Stick), d'une belle reprise de Creedence Clearwater Revival (Have You Ever Seen the Rain?) où même le punk rock sort des sentiers battus (ha ! l'excellent Political Nightmare !). Forcément, la face Mike, celle de l'autre compositeur de la formation, le bassiste et également chanteur Mike Watt, de belle qualité mais nettement moins surprenante (quoique le folk triste de Stories, l'inspiration latino de What Is It? ou le protest rock presque free de Just Another Soldier font leur petit effet) est un peu en deçà mais complète finalement bien l'inspiration "dans tous les sens" de Boon. Bref, meilleur album si le plus atypique de ces Minutemen furieusement anti-establishment, est ce qu'il est convenu d'appeler un final en fanfare, qui laisse un goût amer parce que sans ce satané sort... Immanquable !

Side D.
1. Price of Paradise 3:38
2. Lost 2:33
3. The Big Stick 2:34
4. Political Nightmare 3:56
5. Courage 2:35
6. Have You Ever Seen the Rain? 2:30
Side Mike
7. The Red and the Black 4:09
8. Spoken Word Piece 1:07
9. No One 3:29
10. Stories 1:36
11. What Is It? 1:51
12. Ack Ack Ack 0:27
13. Just Another Soldier 1:58
14. Situations at Hand 1:23
15. Hittin' the Bong 0:41
16. Bermuda 1:41

D. Boon – electric guitar, acoustic guitar, vocals, piano
Mike Watt – bass, vocals, acoustic guitar, electric guitar
George Hurley – drums
&
Joe Baiza – lead guitar ("Situations At Hand")
Ethan James – Linn drum ("What Is It?"), Vietnam War battlefield tape ("Spoken Word Piece")

D. BOON

PeTe De FReiTaS
Echo and the Bunnymen "Crocodiles" (1980)
ou "Sad But True"

Triste mais vrai, en voici un qu'on n'évoque pas assez souvent, et pourtant, quel bestiaire d'album !, singes, crocodiles et hommes-lapins !, quelle influence sur l'évolution du punk rock vers des territoires plus expérimentaux et délayés, aussi. Il faut pour ça un amour consommé et bien digéré du Velvet Underground, quelques sources provenant d'un rock qu'on appelait encore quelques années plus tôt psychédélique (les Doors surtout) et, évidemment, les chansons qu'il faut pour articuler l'exercice. De ce côté là, le Crocodiles d'Echo and the Bunnymen a tout d'un premier album longuement fomenté, précieusement mis au point par des musiciens qui, enfin !, ont le droit à la reconnaissance professionnelle après laquelle il courait tant. Pas que McCullough and Cie soient en quoique ce soir opportunistes, avant-gardistes d'une indie-England un peu sombre mais tout de même très cool, comme dirait le Fonz' !, avec un guitariste à concurrencer l'excellent John McGeogh (Magazine), Will Sergeant, parce qu'il sait créer des climats sortant des sentiers battus et rebattus sans rien perdre de la puissance qui définit le genre, un indie post-punk un poil psyché pour ceux qui ne suivraient pas. Et comment ne pas citer la voix passionnée de Ian McCullough, autre atout majeur d'une formation n'en manquant pourtant pas et qui, capable de passion mais aussi d'imagination, il vocalise volontiers en mode presque free, qui génèrera moult clones jamais aussi inspirés ? Et puis, forcément, on se doit de mentionner le batteur de l'exercice, Pete de Freitas, moteur puissant et inépuisable de l'opus qui succomba d'un accident de la route à l'âge mythique de 27 ans, l'âge du club duquel on ne veut surtout pas faire partie. Avant de revenir aux chansons qui d'un trippant Going Up d'ouverture (les Doors déshabillé par le Velvet ou quelque chose du genre), d'un Stars Are Stars spatial et tendu, d'un Pride glorieusement tribal, d'un Rescue larvé et rampant, d'un All That Jazz presque dansant mais certainement pas jazz, d'un Happy Death Men possédé et théâtral aux nombreux bonus de cette riche édition, inédits, démos, lives, tout tout tout, vous saurez tout sur le croco !, est une impeccable et implacable collection qu'on revisite souvent avec toujours un plaisir renouvelé. Parce que Crocodiles n'est pas qu'un album important dans l'histoire du rock indépendant, c'est surtout une sacrée galette à recommander à tous !

1. Going Up 3:57
2. Stars Are Stars 2:45
3. Pride 2:41
4. Monkeys 2:49
5. Crocodiles 2:38
6. Rescue 4:26
7. Villiers Terrace 2:44
8. Pictures on My Wall 2:52
9. All That Jazz 2:43
10. Happy Death Men 4:56
Bonus
11. Do It Clean 2:44
12. Read It in Books 2:31
13. Simple Stuff 2:38
14. Villiers Terrace (early version) 3:08
15. Pride (early version) 2:54
16. Simple Stuff (early version) 2:37
17. Crocodiles (live) 5:09
18. Zimbo (live) 3:36
19. All That Jazz (live) 2:53
20. Over the Wall (live) 5:28

Ian McCulloch – vocals, guitar
Will Sergeant – lead guitar
Les Pattinson – bass
Pete de Freitas – drums

PETE DE FREITAS

Mia ZaPaTa
The Gits "Frenching the Bully" (1992)
ou "Grrrl Rebellion"

Il y a des destins un peu plus tragiques que d'autres, des histoires de carrières brisées qui glacent un peu plus les sangs... Petite punkette rebelle et féministe, Mia Zapata, vocaliste des essentiels The Gits, est de ceux-là, elle qui fut battue, violée, étranglée, crime à l'abjection hélas trop commune, presque ordinaire... En vérité, s'il n'y avait la personnalité de la victime, le fait qu'elle soit une figure publique, front-woman d'une formation prometteuse d'une scène alors en pleine explosion, Seattle dans le sillage de Nirvana et consorts, c'était quelque chose en 1993, et qu'elle avait 27 ans au moment des faits, on n'en aurait sans doute jamais entendu parler... Triste mais vrai. Et la musique me direz-vous ? C'est, dès un Absynthe d'ouverture et tout du long d'un album aussi bref qu'explosif (30 minutes et quelques secondes sans les bonus), un défilé de hardcore/punk rock dynamique et mélodique où Mia a tout loisir de laisser parler ses diatribes féministes. La voix de Mia ? Quelque chose de Gwen Stefani à l'époque où elle débutait avec No Doubt et la figure forcément tutélaire de Patti Smith qui n'est jamais bien loin chez les filles en colère. Evidemment les thèmes de Mia, le côté absolument cash de ses paroles (comme sur un Slaughter of Bruce avec l'exploitation des femmes dans le music business), et un groupe ouvertement épris d'électricité speedée font la différence. Ça et la qualité de chansons qui, suffisamment variée malgré le petit domaine où s'exprime la formation, parviennent non seulement à ne pas lasser jusqu'au punk occasionnel mais donnent franchement des envies de se secouer frénétiquement en se lançant les uns contre les autres... Pogo ! Avec une petite surprise de temps en temps comme l'excellent It All Dies Away sorte de rock un poil bluesy à la Patti Smith, épatant ! Et encore plus avec d'excellents bonus avec, surtout, 8 titres live furieux et bien captés, à Portland, presque à la maison, et une version single de Twisting nettement plus accessoire pour clore le bal. Frenching the Bully sera le seul album que les excellents The Gits sortiront du vivant de Mia, suivra un second opus posthume, Enter: The Conquering Chicken, qui, tirant vers un rock plus classique et le blues ne reproduira pas la performance. Reste donc cet opus, cette expression rageuse mais pas sans finesse d'un groupe qui n'aura pas le temps de se développer. L'album est chaudement recommandé, cela va sans dire, et pas seulement pour le tragique fait-divers qui lui est lié pour l'éternité.

1. Absynthe 3:13
2. Another Shot Of Whiskey 2:41
3. Insecurities 1:45
4. Slaughter Of Bruce 3:16
5. Kings And Queens 1:59
6. It All Dies Anyway 4:07
7. While You're Twisting, I'm Still Breathing 2:37
8. A 1:24
9. Wingo Lamo 2:11
10. Spear And Magic Helmet 2:37
11. Cut My Skin, It Makes Me Human 2:16
12. Here's To Your Fuck 1:52
13. Second Skin 2:51
Bonus
X-Ray Cafe, Portland, June 1993
14. While You're Twisting, I'm Still Breathing (Live) 2:38
15. Insecurities (Live) 1:48
16. Slaughter Of Bruce (Live) 3:14
17. Absynthe (Live) 3:04
18. Another Shot Of Whiskey (Live) 2:40
19. Wingo Lamo (Live) 2:19
20. Here's To Your Fuck (Live) 1:50
21. Second Skin (Live) 3:13
22. Twisting (Single Version) 2:43

Mia Zapata - Vocals
Joe Spleen - Guitar
Matt Dresdner - Bass
Steve Moriarty - Drums

MIA ZAPATA

KRiSTeN PFaFF
Hole "Live Through This" (1994)
ou "Nirvanana"

Deuxième album du groupe de celle qui fit tourner la tête de Kurt Cobain, Courtney Love, Live Through This est aussi le plus réussi. Il faut dire que la miss Love a largement retouché l'occasion de son Hole pour l'occasion, ne gardant de ceux qui l'avaient accompagné la fois précédente, sur un fort peu mémorable Pretty on the Inside, que le seul Eric Erlandson, guitariste idéalement complémentaire, avec, en lieu et place des deux licenciées, Caroline Rue et Jill Emery, deux nouvelles filles, Kristen Pfaff et Patty Schemel. Et un nouveau contrat en poche puisqu'à l'indépendant Caroline se substitue, comme c'est étrange, la David Geffen Company qui se trouve également accueillir un certain Nirvana. Musicalement, ça se confirme avec un groupe qui a nettement mis la pédale douce sur les excès sonores en faveur d'un indie punk raccord aux aspirations de la "génération Nevermind" qui causa d'ailleurs la rumeur, fallacieuses mais persistante jusqu'à aujourd'hui, qu'un certain petit-ami aurait été extrêmement impliqué dans sa genèse. Pas qu'on ne comprenne pas de telles allégations, d'ailleurs, parce qu'il faut bien le dire, il y a un vrai côté "Nirvanana" dans Live Through This. Et ça commence dès un Violet jouant sur un couplet plutôt léger amenant vers un refrain puissant et un peu gueulard, comme Nirvana mais bien fait et avec sa propre voix, celle de Courtney Love et d'Eric Erlandson, titulaires de la plupart des compositions de l'opus. La suite confirme qu'Hole est, cette fois, dans des dispositions nettement plus abordables et mélodiques que par le passé sans toutefois perdre toute la rage qui les caractérisait, ainsi Miss World, Plump, Asking for It, Jennifer's Body, etc.,  heureusement toutes de bonnes chansons avec leurs spécificités propres, creusent peu ou prou le même sillon que la saillie d'ouverture. Et on ne s'en plaint pas et constate que cette fois-là, et cette fois-là seulement, Hole tutoyait le tout meilleur de l'indie rock et du grunge de sa génération. Hélas, les circonstances, particulièrement le double deuil de Courtney qui, en plus de perdre l'homme à qui elle s'était unie, perdra bientôt sa collègue bassiste, Kristen Pfaff, tous deux à 27 ans, le sort s'acharne ! Toujours est il que Live Through This, pas le plus grand album de l'histoire du rock and roll mais une galette dignement troussée, méritera l'attention de celles et ceux qui aiment les filles qui en ont mais n'oublie pas d'être des filles (et un garçon) pour autant.

1. Violet 3:24
2. Miss World 3:00
3. Plump 2:34
4. Asking for It 3:29
5. Jennifer's Body 3:42
6. Doll Parts 3:31
7. Credit in the Straight World 3:11
8. Softer, Softest 3:28
9. She Walks on Me 3:24
10. I Think That I Would Die 3:36
11. Gutless 2:15
12. Rock Star 2:42

Courtney Love – vocals, guitar
Eric Erlandson – guitar
Kristen Pfaff – bass, piano, backing vocals
Patty Schemel – drums, percussion
&
Dana Kletter – backing vocals
Kurt Cobain – backing vocals (4, 8)

KRISTEN PFAFF

JeReMy MiCHaeL WaRD
Omar Rodriguez Lopez and Jeremy Michael Ward "Omar Rodriguez Lopez and Jeremy Michael Ward" (2008)
ou "Duo Electro"

On les connaissait pour leurs œuvres au sein des progueux modernes de The Mars Volta, on les savait aussi friands de nombreux side-projects dont cet étrange et captivant éponyme n'est pas le moindre. Introducing Omar Rodriguez Lopez et Jeremy Michael Ward en leur cru électro de 2008. Un cru qui déplaira profondément à ceux qui apprécient les mers d'huiles et tire franchement vers un ambient industriel fourbi de nombreuses abstractions qu'on n'écoute pas tant qu'on le ressent. Minimaliste dans l'approche, absolument pas mélodique dans la réalisation, c'est une suite de pistes où on passe de bruitages synthétiques qu'on imaginerait bien rythmer un duo de sabre-laser d'un Star Wars définitivement plus à la marge à d'autres semblant exprimer le désespoir de l'abeille cherchant obstinément l'issue dans la surface vitrée avec, parfois, juste pour ne pas totalement perdre la victime auditive de l'expérience,une petite boucle mélodique bientôt triturée jusqu'à en devenir méconnaissable. Agréable ? Certes non, et ce n'en est d'ailleurs pas le but, mais pas désagréable pour autant, l'éponyme de compère qui ne pourront hélas pas continuer longtemps leurs expériences soniques (décès de Jeremy Michael Ward, d'une overdose, à 27 ans, un de plus) qui, quelque part entre Aphex Twin dans sa part ambiante et les bizarreries sonores d'un Matt Elliott (Third Eye Foundation), c'est avant tout d'un trip dont il s'agit plutôt, où l'on entre ou pas mais qui, assurément, ne laissera pas indifférent. 

1. Sounder of Tame Swine 2:44
2. A Tightrope Supports Our Festering 2:11
3. Salvo 14:19
4. Impoverished Beliefs 3:28
5. Heathrow Waltz 2:07
6. Swell the Ranks 3:45
7. Gidi Prime 4:25
8. Swiss Armor Tank 2:10
9. Improvised Beliefs 5:17
10. Host to Fairweather Friends 2:49
11. Untitled 2:30

Omar Rodriguez Lopez
Jeremy Michael Ward

JEREMY MICHAEL WARD

+
L'éNiGMe RiCHey eDWaRDS
Manic Street Preachers "Generation Terrorists" (1992)
ou "New Punks"

Oser un double album studio dès son premier opus, il faut être un peu punk, carrément décadent et assurément plein de morgue et d'envie pour s'y essayer. Ca tombe bien c'est exactement le cas d'un quatuor gallois répondant au doux nom de Manic Street Preachers.
Mais quelle est exactement l'ambition de ces quatre gars quand ils se lancent dans un projet semblant destiné à rabibocher le plus "pomp" du rock avec l'éthos punk d'un Clash ? Et comment parvenir à réaliser telle tour de force quand on n'en est, fondamentalement, qu'au tout début d'une carrière prometteuse, le MSP s'étant fait un nom avant de signer chez la major Columbia ? En ne faisant rien comme tout le monde, forcément ! En ayant un guitariste/parolier, Richey Edwards, membre non-officile du 27 Club puisque présumé mort seulement suite à sa disparition de 1995, qui ne chante pas ni ne joue de guitare sur l'album, icelles enregistrées par le chanteur, James Dean Bradfield, en osant, de la power-ballade la plus typique qui soit (Motorcycle Emptiness, un machin à deux doigts de Whitesnake, carrément !), du riff à la Keith Richards pour un post-glam réussi (Slash 'n' Burn), du stadium rock grungisé de compétition (You Love Us), une lecture très personnelle de l'electro (Repeat (Stars and Stripes) ou les Manic Beaties pour situer), ou de la pop (ici punkisée) comme ils en réussiront beaucoup quelques années plus tard (So Dead)... En élargissant, en s'essayant à tous les possibles sur une base rock hard en solide et utile fondation ce que confirme dès son titre l'ultime chanson de l'opus originel, Condemned to Rock 'n' Roll. Une belle collection de mec "qui en ont".
Et puis il y a les bonus, édition Deluxe commémorative du 20ème anniversaire de l'album oblige, et là, majoritairement grâce aux moult démos préparatoires de l'album, on peut constater des changements, des enrichissements, une faim grandissante de faire du punk rock théâtral qui séduira surtout les vrais fans du groupe, les autres, passée une première écoute amusée, relègueront la chose au rang des souvenirs.
Presque aussi têtes à claques qu'Oasis (ça s'est amélioré depuis pour les gallois), mais tellement plus talentueux, c'est l'évidence dès ce premier long-jeu aux ambitions pas toutes réalisées mais terriblement gonflées, les Manic Street Preachers s'installaient, en 1992, comme une force avec laquelle il allait falloir compter dans le petit monde du rock britannique, prédiction depuis largement confirmée.

CD 1 - Album
1. Slash 'n' Burn 3:59
2. Nat West–Barclays–Midlands–Lloyds 4:32
3. Born to End 3:55
4. Motorcycle Emptiness 6:08
5. You Love Us 4:18
6. Love's Sweet Exile 3:29
7. Little Baby Nothing 4:59
8. Repeat (Stars and Stripes) 4:09
9. Tennessee 3:06
10. Another Invented Disease 3:24
11. Stay Beautiful 3:10
12. So Dead 4:28
13. Repeat (UK) 3:09
14. Spectators of Suicide 4:40
15. Damn Dog 1:52
16. Crucifix Kiss 3:39
17. Methadone Pretty 3:57
18. Condemned to Rock 'n' Roll 6:06
Bonus
19. Theme from M*A*S*H (Suicide Is Painless)

CD 2 - Bonus
1. Slash 'n' Burn (House in the Woods Demo) 3:59
2. Nat West–Barclays–Midlands–Lloyds (Marcus Demo) 4:01
3. Born to End (Marcus Demo) 2:54
4. Motorcycle Emptiness (House in the Woods Demo) 6:26
5. You Love Us (Heavenly Version) 4:26
6. Love's Sweet Exile (House in the Woods Demo) 3:15
7. Little Baby Nothing (House in the Woods Demo) 4:25
8. Repeat (Marcus Demo) 2:42
9. Tennessee (House in the Woods Demo) 2:55
10. Another Invented Disease (House in the Woods Demo) 3:32
11. Stay Beautiful (Marcus Demo) 3:13
12. So Dead (House in the Woods Demo) 4:24
13. Repeat (House in the Woods Demo) 3:11
14. Spectators of Suicide (House in the Woods Demo) 5:49
15. Damn Dog (Live) 1:47
16. Crucifix Kiss (Marcus Demo) 3:41
17. Methadone Pretty (House in the Woods Demo) 4:11
18. Suicide Alley (South Wales Demo) 2:34
19. New Art Riot (South Wales Demo) 2:54
20. Motown Junk (London Studio Demo) 2:53
21. Motown Junk 3:59

James Dean Bradfield – lead vocals, lead, rhythm and acoustic guitars
Richey Edwards – rhythm guitar, lyrics
Sean Moore – drum programming, drums, percussion, backing vocals
Nicky Wire – bass guitar
&
May McKenna – backing vocals on "Another Invented Disease"
Jackie Challenor – backing vocals on "Another Invented Disease"
Lorenza Johnson – backing vocals on "Another Invented Disease"
Dave Eringa – piano, organ on "Nat West–Barclays–Midlands–Lloyds", "You Love Us", "Spectators of Suicide" and "Crucifix Kiss"
Traci Lords – vocals on "Little Baby Nothing"
Spike Edney – keyboards on "Little Baby Nothing"
Richard Cottle – keyboards on "Motorcycle Emptiness"

RICHEY EDWARDS

10 commentaires:

  1. The 27 Club V2: Les Douze Apôtres (B-List)

    Canned Heat "Hooker'n Heat" (1971)
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    Grateful Dead "Aoxomoxoa" (1969)
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    The Stooges "Fun House" (1970)
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    Badfinger "No Dice" (1970)
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    Uriah Heep "Demons & Wizards" (1972)
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    Chris Bell "I Am the Cosmos" (1992)
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    Minutemen "3-Way Tie (For Last)" (1985)
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    Echo & the Bunnymen "Crocodiles" (1980)
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    The Gits "Frenching the Bully" (1992)
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    Hole "Live Through This" (1994)
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    Omar Rodriguez Lopez & Jeremy Michael Ward "Omar Rodriguez Lopez & Jeremy Michael Ward" (2008)
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    Manic Street Preachers "Generation Terrorists" (1992)
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  2. Ben merd'alors, je ne savais pas que le club comptait autant de membres. Faut dire que les artistes présentés dans le 1er tome sont si "importants" qu'ils occultent la concurrence !

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    1. Et que c'est bien dommage, et que ça justifie bien mon billet. Merci Keithounet !

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  3. Du beau monde et très varié.
    Canned Heat, effectivement, en blues.
    Grateful Dead: je connais pas ce classique (mais d'autres d'eux, quand ils planaient un peu moins et qu'ils resserraient leur écriture). Mais celui est tellement souvent mis en avant...

    L"es Stooges: je crois que c'est moins préféré. En tout cas c'est celui que j'écoute le plus fort (peut-être même LE disque que j'écoute le plus fort).

    Badfinger: j'ai un peu la même relation avec eux qu'avec 10CC. Je dois avoir une compil' et un ou deux albums. J'apprécie mais pas eu le déclic. Maintenant que je l'ai eu avec 10CC, peut-être que celui-là sera aussi le bon?

    URIAH HEEP: tu m'avais découvrir un disque d'eux (avec le viking?) et j'avais bien aimé, mais là je prends déjà 3 disques, donc pas el temps de m'y consacrer.

    Chris Bell: Bah, rien à dire une merveille! Un disque rare.

    Minutemen : Je ne connais que Life on LIne. Et cela fait partie des disques US de l'époque que je préfère. Donc de tous ceux que je prends c'est celui que je prends et écouterai en premier.

    Echo and the Bunnymen: Une petite merveille, avec des bonus que (pour une fois) je prends plaisir à écouter. C'est leur album que je prends le plus de palisir à revisiter ces derniers temps.

    Manic Street Preachers: Je l'ai pris aussi. A cause des Inrocks, je suis passé à côté du groupe. Les anglais ont une vraie ferveur à leur sujet. Depuis quelques je le redécouvre moi aussi.

    Donc ta sélection est, je trouve, de très bon goût. Même ceux que je n'ai pas évoqué auraient des raisons à être écouter (par exemple, je n'ai jamais écouté MARS Volta alors que je me suis toujours dit qu'il faudrait). Donc une nouvelle fois merci!

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    1. Et merci de ce beau commentaire comme d'habitude bien détaillé auquel je réponds avec un retard considérable... Toujours un plaisir de te lire, Audrey !

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  4. Thank you for the B's

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  5. Pour Hole, la photo n'est pas bonne je pense, c'est Melissa Auf Der Maur, remplaçante de la bassiste décédée ...

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    1. Pan sur le bec. Tu avais parfaitement raison et j'ai dûment édité le message ! Merci.

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  6. Belle sélection,
    "Fun House", "Crocodiles" et "Hooker'N'Heat" font partis des disques que j'écoute très régulièrement.

    Merci de parler des Minutemen, même si j'aurai plutôt choisi "Double Nickels on the Dime" pour faire découvrir ce trio hors norme, mais c'est ton blog ;-)

    Quelques inconnus bienvenus, avec Badfinger, The Gits et Chris Bell dans l'attente d'une écoute attentive.

    Merci

    Oya

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    1. Et moi dans l'attente de ton retour critique.
      Merci de ton passage et de ton commentaire, Oya.

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